Keramin Minsk (BLR)Top/Flop : janvier 2007
Keramin Minsk (BLR)
La tonitruante victoire du Yunost Minsk en Coupe Continentale ne doit pas laisser croire que ce club est prophète en son pays. Il y a trois équipes dans la capitale du Bélarus, du moins pour l'instant, puisqu'on ne sait pas ce qu'il va advenir du projet de fusion, qui a suscité des réactions mêlant, à des degrés divers, devoir de réserve et indignation. Et le Yunost n'est que la troisième au classement. Le leader, c'est plus que jamais le Keramin Minsk. Il a sans doute pris une option définitive sur la première place de la saison régulière en battant coup sur coup ses deux concurrents : les "Dragons" ont d'abord défait le Dynamo 4-3 avant de s'imposer sur la glace de Yunost 5-3. Ce dernier match a marqué le retour triomphal du gardien slovaque Matus Kostur, blessé aux adducteurs début novembre. Après un mois et demi sans pouvoir faire le moindre effort, il a repris doucement et joué quelques matches avec la réserve avant de revenir directement pour ce match au sommet.
Juste avant ce double derby, le Keramin Minsk s'est fait prêter rien moins que le meilleur marqueur du championnat, Aleksandr Zhidkikh. International depuis peu, ce centre a été cédé par le Khimik-SKA Novopolotsk, petit club en proie à des difficultés financières et obligé de reporter les derniers matches de ses équipes de jeunes. La raison ? Le décret défiscalisant l'argent donné aux clubs de hockey arrivait à échéance le 31 décembre dernier, et c'est ce texte qui depuis cinq ans porte le développement du hockey biélorusse à bras le corps. Beaucoup de clubs ont vécu de terribles semaines d'incertitude, jusqu'à ce que, le vendredi 26 janvier, dans le secret de son bureau, le président Loukachenka daigne apposer sa signature sur le document. La prolongation ne vaut cependant que pour la fin de la saison. Le hockey biélorusse, aux succès sportifs indéniables, ne sait pas de quoi demain sera fait. Son avenir ne tient toujours qu'à un fil que le pouvoir peut couper à tout moment après l'avoir lui-même tissé.
Zoug (SUI)
Avec 19 points pris sur 21 possibles, Zoug est l'équipe du moment dans le championnat suisse. En possession du palet, sa puissance de feu offensive est actuellement redoutable. L'explication ? Les joueurs suisses marquent près de 70% des buts, le pourcentage le plus élevé de toute la LNA. Une contribution helvète d'autant plus étonnante que Zoug a vu partir en NHL Patrick Fischer, meilleur marqueur suisse du championnat et top-scorer incontesté de l'équipe l'an dernier. Les autres ont tous augmenté leur contribution. Le naturalisé Paul DiPietro refuse de vieillir, Duri Camichel progresse régulièrement et a intégré l'équipe nationale cette saison, et l'ex-Davosien Björn Christen a retrouvé à Zoug son meilleur niveau. Un quasi-anonyme, l'énergique Paolo Duca, revenu de deux opérations au genou, connaît même son heure de gloire avant de rentrer cet été dans son Tessin natal. Ne pas être dépendant de ses étrangers, cela permet de ne pas user toujours les mêmes joueurs. L'EVZ joue à quatre lignes, et avec la tolérance zéro qui rendent plus fréquentes les supériorités numériques, il aligne même trois blocs en jeu de puissance. Les hommes de Sean Simpson ont ainsi les moyens physiques de pratiquer un hockey plus intensif et agressif, avec un forechecking à deux hommes. Zoug est déjà qualifié pour les play-offs, et au 31 janvier, il a déjà bouclé son effectif 2007/08. C'est ce qu'on appelle voir venir...
Trinec (TCH)
Quand on dit que l'Extraliga tchèque est serrée comme jamais cette année, ce ne sont pas des mots en l'air... Trinec, était encore cinquième à la trêve de décembre, à cinq points du leader. Il a très mal commencé la nouvelle année avec une série de neuf défaites en dix journées, et s'est retrouvé douzième. Le seul qui puisse arrêter cette chute libre, c'est Roman Cechmanek. À 36 ans, l'ancien champion du monde avait bien commencé la saison en Suède à Linköping, mais a été victime d'un gros passage à vide et vient de se faire virer. L'imprévisible gardien, qui confessait l'an dernier ne pas avoir envie de rentrer en République Tchèque, n'a pas mis longtemps à accepter l'offre de Trinec. Sa première apparition était très attendue face au concurrent direct Litvinov, et il n'a pas déçu : plus de 95% d'arrêts et une victoire aux tirs au but. On sait Cechmanek capable de tout... Même d'enrayer la chute de Trinec ?
Cologne (ALL)
Le mois de décembre avait été fructueux pour le KEC, et pas uniquement parce qu'il l'avait bouclé à une tranquille troisième place. Le club avait annoncé partout son intention de déménager dans une nouvelle salle en projet dans la banlieue de Cologne, une salle qui était prévue pour le club de basket local mais qui aurait pu être portée de sept mille à plus de dix mille places en cas d'arrivée des Haie. Ce projet présentait dès le premier abord des désavantages à foison : sortir du périmètre de la ville ; quitter une salle centrale, reconnue, fonctionnelle et bien fréquentée ; se priver du principal atout du club ; se donner les mêmes structures qu'un club de basket qui évolue actuellement dans une salle ; et surtout rejoindre une patinoire à la contenance inférieure à l'affluence moyenne actuelle. La raison de ce retour en arrière qui fait froid dans le dos ? La location de la Kölnarena, aussi belle et grande qu'elle soit, est chère, et le club ne commence à réaliser des bénéfices qu'au delà du dix millième spectateur. Le projet était donc présenté comme tout à fait possible, et même le directeur de la DEL Gernot Tripcke expliquait que les dirigeants de Cologne l'envisageaient très sérieusement... Difficile de nous faire croire que tout cela n'était pas qu'un coup de pouce à un grand coup de bluff médiatique. En tout cas, ça a marché. Il a suffi d'une pleine page dans l'hebdomadaire de référence au sujet de cette volonté de déménagement pour que les négociations pour prolonger le bail de la Kölnarena de 2008 à 2013 aboutissent, à des conditions - on l'imagine - plus avantageuses.
Les dirigeants de Cologne avaient donc de quoi trinquer au champagne au Nouvel An. Depuis, en revanche, ils sont à la soupe à la grimace : huit défaites en neuf matches dans le mois ! La dernière a été la plus ridicule : Augsbourg, qui a abandonné toute ambition et n'avait plus gagné à domicile depuis si rencontres, a réussi à battre un KEC moribond après avoir été mené 0-3. Il se murmure que l'entraîneur Doug Mason n'arrive plus à gérer ses joueurs... mais le plus incroyable est que le Canadien a vu son contrat prolongé d'un an ce mois-ci, en plein milieu de la série noire ! Si le manager Thomas Eichin espérait que ce signe de confiance redonnerait le moral, c'est raté. Les mauvaises nouvelles s'accumulent sur la glace et en coulisses avec des rumeurs de départ. Le gardien américain Adam Hauser, étincelant à l'automne et très convoité, devrait partir à Hambourg. Son n°2, l'international Oliver Jonas, a peu apprécié son rôle de doublure et voit son avenir ailleurs. Même le n°3 Thomas Pielmeier (17 ans) a choisi d'aller jouer en junior majeur au Canada. Pour la saison prochaine, Cologne n'a donc aucun gardien, mais a un contrat avec entraîneur que certains voudraient voir écarté dans quelques jours. La panique règne et la dernière licence d'étranger a été donnée en catastrophe à Ralph Intranuovo, qui a joué pour Mason l'an dernier à Iserlohn. Message subliminal aux journalistes de Cologne : oui, on garde cet entraîneur.
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