Nicklas Lidström
Détroit, jeudi 31 mai 2012, 17h00. Nicklas Lidström tient une conférence de presse. Le souhait de l'organisation des Red Wings, de ses coéquipiers et des supporters de le voir évoluer une saison supplémentaire ne sera pas exaucé. À 42 ans, le défenseur suédois met un terme à sa carrière d'athlète. Un athlète qui aura affiché une incroyable maîtrise de sa discipline pendant 20 ans d'une carrière exemplaire gravée dans l'histoire du hockey.
Peter Forsberg l'a décrit comme le meilleur défenseur qu'il ait affronté : "À chaque fois qu'on pensait avoir gagné un peu de champ par rapport à lui avec le palet, il était là et avait refermé l'espace. C'était aussi un maître pour reprendre le palet de volé avec sa crosse, comme un joueur en tennis. Je n'ai jamais vu quelqu'un avec une telle coordination œil-main. Ajoutez à toutes ces qualités qu'il jouait 25 minutes par match, et c'est comme si on ne pouvait jamais s'en débarrasser. [...] En vingt ans, je ne l'ai jamais pris sur une mise en échec. Il a toujours eu le meilleur, même quand il était en patinage arrière."
Les débuts de Lidas
Cependant, à ses débuts, cette maîtrise ne paraissait pas aussi évidente. On était loin d'imaginer que le gamin, débutant petit dans la rue avec ses petits voisins de quartier, allait devenir une légende. Né le 28 avril 1970 à Krylbo, rattaché à la municipalité d'Avesta (150 km au nord-ouest de Stockholm), il fait le grand saut à l'âge de 7 ans, inscrit par ses parents au Skogsbo SK, le club local. À l'adolescence, il prend conscience que le hockey, sa passion, peut devenir un métier. Il s'intéresse alors de plus en plus à son sport et à la NHL, nouvel eldorado des Européens, en dévorant journaux et retransmissions télévisuelles.
Alors qu'une carrière professionnelle se dessine, il fait le choix, à 16 ans, de quitter la Dalécarlie en rejoignant - au détriment du grand club local Leksand - Västerås, plus au sud, répondant mieux à son cursus scolaire et dont le club a le vent en poupe. En effet, à la fin des années 80, Västerås connaît une période de démesure entre ascension sportive et un engouement populaire naissant. Idéal pour le jeune Nicklas pour prendre son envol. Son développement est désormais poussé et il y côtoie une génération exceptionnelle pour un club aussi peu clinquant : les attaquants Patrik Juhlin, Anders Berglund et Stefan Hellkvist, le défenseur Leif Rohlin (future star des Canucks de Vancouver) ainsi que le gardien Tommy Salo (monument en devenir) permettent à l'équipe de progresser à pas de géant en consolidant son rang en Elitserien.
Lidström participe aux premiers pas de Västerås en Elitserien (une demi-saison avant de retourner gagner sa promotion), mais a encore un rôle discret et des statistiques modestes. Pas de quoi se faire remarquer... sauf à ce qu'on vienne le voir jouer. C'est ce que Jörgen Holmberg, ailier de Västerås, conseille à Christer Rockström. Le recruteur des Red Wings de Détroit répond à l'invitation par conscience professionnelle, et il comprend vite qu'il a affaire à une pépite méconnue. La NHL a peu d'antennes en Europe à cette époque, et Détroit décide alors de mener une politique du secret - y compris en interne - autour de la trouvaille, pour que personne n'en ait connaissance. Compte tenu de l'âge de Lidström, le règlement oblige les Red Wings à le choisir au moins au troisième tour de la draft 1989, un risque limité qu'ils décident de prendre. Ils savent que s'ils avaient attendu, il aurait explosé la saison suivante et serait devenu un évident choix de premier tour.
Son arrivée définitive dans le Michigan n'interviendra que deux ans plus tard, en 1991, au cours d'une année exceptionnelle. Avant d'endosser ses "ailes rouges" pour une carrière NHL riche en trophées et en performances, "Lidas", comme on le surnomme en Suède, fut sélectionné pour le championnat du monde 1991, organisé en Finlande. La campagne des Suédois est un succès, écorchant au passage l'hégémonie de l'URSS, double championne du monde en titre et souveraine dans la discipline. La Tre Kronor empoche un succès 2-1 lors de l'ultime journée face à l'équipe de Vyacheslav Fetisov, futur coéquipier de Nicklas aux Wings. Ce dernier devient champion du monde aux côtés de Tommy Söderström, Håkan Loob (un de ses idoles), Mats Sundin, Calle Johansson et Mats Näslund, entre autres. Lidström contribue à un dernier cadeau à sa nation avant une longue expatriation outre-Atlantique qui débute dès le mois de septembre, en atteignant avec la Suède la demi-finale de la Coupe Canada. Ce seront ses premiers contacts avec de grandes stars telles que Wayne Gretzky, qu'il va forcément apprendre à connaître très rapidement.
Lidström, pièce d'une machine à gagner
La carrière NHL de Lidström démarre dans une organisation en voie d'internationalisation, en même temps que Vladimir Konstantinov. Il apprendra beaucoup du rugueux arrière russe, durcissant un jeu peut-être trop lisse. Malgré des débuts difficiles dans un circuit exigent et deux fois plus long que le championnat suédois, le jeune homme apprend vite, très vite. Il ne remporta pas le titre de recrue de l'année, décerné au "Russian Rocket" de Vancouver Pavel Bure, mais il finit tout de même deuxième aux votes. Il amasse 60 points à sa première saison, et d'emblée trois qualités le distinguent des autres : une exigence dans l'effort, une excellente lecture du jeu et un sang-froid inébranlable. Ces caractéristiques individuelles couplées à son humilité et à sa discrétion en font très vite un personnage respecté sur les glaces d'Amérique du Nord. En somme un futur gentleman défensif à la Raymond Bourque, à des années-lumière de l'image du caricatural fauteur de troubles rattachée à ce sport.
Depuis la fin des années 80, la participation aux play-offs des Red Wings de Détroit devient plus régulière avec pour métronome Steve Yzerman, néo-capitaine prometteur. Mais avec l'arrivée de Scotty Bowman en 1993, déjà auréolé de six coupes Stanley, la formation du Michigan aspire à des objectifs plus ambitieux. Le style est européanisé, les portes volontiers ouvertes aux joueurs européens. La transition est parfaite pour Nicklas Lidström qui s'y épanouit avec facilité. Bowman se souvient : "J'ai vite découvert quel joueur intelligent et efficace il était. Surtout comment il appréciait les entraînements. Je l'ai encouragé à aller à l'offensive quand il sentait qu'il le pouvait, comme il était si bon défensivement. Ce qui me reste en mémoire de Lidström, c'est son style de passe et de patinage sans effort. Il prenait très rarement des risques en sortant le palet dans sa zone. On pourrait dire que nous n'avions pas besoin d'un troisième défenseur gauche. Nick et [Paul] Coffey n'étaient jamais fatigués, ils étaient de si bons patineurs et pouvaient couvrir la plus grande partie de la glace." Gagnant en intensité dans son poste, Lidström devient d'ailleurs un spécialiste du jeu de puissance aux côtés de l'artilleur Paul Coffey.
Et cela ne tarde pas à porter ses fruits. En 1995, Nicklas Lidström, profitant d'un temps de jeu et d'une confiance accrus, et ses coéquipiers sont au sommet du classement NHL au cours d'une saison raccourcie par la grève et parviennent en finale. Malgré tout, les Devils de New Jersey et leur fameuse trappe neutralisent aisément leurs intentions. La consécration interviendra deux ans plus tard. Rien n'arrête les ailes rouges, pas même en finale les Flyers de Philadelphie et sa "legion of doom" constituée de John LeClair, Eric Lindros et Mikael Renberg. À l'issue du quatrième match décisif, Lidström ouvre le score en toute fin de première période. Un slap surpuissant, de quoi mettre sur de bons rails son équipe qui s'imposera finalement 2-1. Lidström remporte la fameuse Coupe Stanley, attendue dans la ville de l'automobile depuis 42 ans. L'année suivante, même sanction, ce sont cette fois-ci les Capitals de Washington qui sont sèchement balayés. À 28 ans, Lidas gagne une deuxième Coupe Stanley consécutive.
L'organisation persévère dans la filière suédoise. Parmi cette cohorte de vikings, le rejoindront notamment Nicklas Kronwall, Henrik Zetterberg, Johan Franzén, Jonathan Ericsson et surtout Tomas Holmström, ami très proche, avec qui il partagera seize années de sa vie sportive. Lidström s'impose comme une figure centrale, craint par ses adversaires, adulé par ses fans, respecté par les membres de l'organisation. C'est somme toute logique de le voir arborer le "A" d'assistant-capitaine mais également d'être nommé pour le fameux Match des étoiles auquel il participera à douze reprises. Si sa réputation n'est plus à faire, les honneurs individuels, la vraie reconnaissance dans le milieu, tardent tout de même à arriver.
Deuxième décennie d'un maître
C'est en 2001, dix ans après ses premiers pas dans le circuit Bettman, que Nicklas Lidström est élu pour la première fois de sa carrière meilleur défenseur de la NHL. Une distinction d'autant plus méritoire qu'il fut le premier européen à recevoir ce trophée Norris, trophée qu'il s'adjugera sept fois. Seul le légendaire Bobby Orr le devance avec huit unités. Détroit se retrouve en finale en 2002 et, là encore, ne laisse aucune chance à son adversaire. Les Hurricanes de la Caroline sont étouffés 4-1. Une nouvelle Coupe Stanley n'est pas le seul honneur reçu par "Mr Perfect" puisqu'il remporte le trophée Conn-Smythe, à savoir le titre de meilleur joueur des play-offs. Là encore, il s'agit d'une première pour un joueur issu du Vieux Continent. Il rentre définitivement dans l'histoire.
En 2006, la carrière de Nicklas Lidström prend un nouveau virage. Depuis 1998, tous les quatre ans, la NHL libère ses joueurs en février afin qu'ils puissent participer aux Jeux Olympiques. Après deux échecs consécutifs, la Suède et Lidström remportent la médaille d'or à Turin. Dans un match accroché contre les rivaux finlandais, alors que le score est de 2-2, Nicklas Lidström profite d'un palet laissé libre par deux autres géants des années 90, Peter Forsberg puis Mats Sundin, en entrée de zone : il inscrit le but gagnant après dix secondes écoulées dans le troisième tiers et offre ainsi un sacre olympique à son pays. Avec cette performance, Lidström rentre dans le cercle fermé du triple or : les joueurs ayant remporté les trois épreuves-reines, à savoir la Coupe Stanley, les championnats du monde et la médaille d'or olympique. C'est là son dernier coup d'éclat sur la scène internationale puisque, quatre ans plus tard, il fera sa dernière apparition sous l'uniforme de la Tre Kronor lors d'un quart de finale malheureux contre la Slovaquie aux Jeux Olympiques de Vancouver.
Au sommet, Lidström y est indétrônable dans ses dernières années. Ces années passent, les trophées s'entassent, et toujours aucun signe de relâchement pour cet athlète aussi exigent qu'imperturbable, nouveau capitaine de Détroit qui succède au mythe Yzerman. La pierre angulaire des Wings, outre une domination à son poste avec quatre trophées Norris supplémentaires remportés après l'or turinois de 2006, connaîtra une dernière victoire en finale NHL en 2008. Les Penguins de Pittsburgh, avant qu'ils ne prennent leur revanche l'année suivante, baisseront définitivement le pavillon à la sixième manche. Des mains du président Gary Bettman, Lidström brandira la Coupe Stanley, premier capitaine né et formé en Europe à recevoir cet honneur, LA consécration de sa carrière.
Fait insolite le 15 décembre 2010 : lors d'un gain 5-2 aux dépens des Blues de Saint Louis, Nick marque son premier coup du chapeau en NHL à l'âge de... 40 ans. C'est le plus ancien défenseur en activité à effectuer cet exploit et ce sera l'unique fois qu'il marquera trois buts en une rencontre. C'est là un des innombrables records acquis par le Suédois, également premier défenseur européen à avoir atteint le plateau des 1000 points en carrière NHL, ce fut en 2009. La même année, il est élu par le prestigieux magazine Sports Illustrated "joueur de la décennie". En outre, il a disputé au total 1564 matches en saison régulière, uniquement devancé à son poste par Raymond Bourque, Larry Murphy, Scott Stevens et Chris Chelios. Lidström a d'ailleurs attaché beaucoup d'importance à la préparation estivale. Cette mise en forme effectuée scrupuleusement tous les ans explique selon lui le peu de blessures qu'il a subies au cours de ses 20 ans de hockey professionnel. Au total, l'inoxydable Nicklas n'aura loupé que 44 matches.
Une légende influente
En quoi Nicklas Lidström est-il devenu une référence à son poste ? Justement, Chelios, ancien coéquipier et ancienne étoile du circuit, avait donné son sentiment, réagissant à la retraite de son ami sur le site de la NHL : "Nick a fait une carrière incroyable. La chose que j'ai découverte lorsque je suis arrivé à Détroit, c'est sa capacité à maintenir un niveau de jeu constamment élevé. Il gardait également son sang-froid dans n'importe quelle situation. Quel que soit le score, il suivait toujours son plan de match. À ses côtés, je n'ai jamais paniqué et j'ai appris à jouer progressivement avec la même décontraction."
Au fil des ans, il s'est bâti une réputation en or avec une rigueur contagieuse auprès de ses collègues. Ce n'est plus un simple joueur mais un exemple dont on cherche à s'inspirer. Ses faits et gestes, son placement et ses interventions sont analysés en vidéo, en particulier par Duncan Keith et les Blackhawks de Chicago, champions en 2010. Autre image, symbolique : à la cérémonie des trophées NHL 2011, Zdeno Chara, pilier des champions de Boston, 2m06 soit une tête de plus, insiste comme un gamin pour poser aux côtés d'un personnage que les défenseurs du monde entier n'ont pas fini d'agripper comme modèle.
En 2012, Lidström semble inusable, utilisé en moyenne 27 minutes par match par l'entraîneur Mike Babcock. Il contribue à un record des Red Wings qui accumulent 21 succès consécutifs à domicile mais l'élimination de Détroit au premier tour sonne comme un chant du cygne. Le gentleman suédois est arrivé au-delà de ses limites malgré une excellence dans le jeu intacte. Ces limites, elles sont surtout familiales car cet investissement personnel au cours d'une vie sportive extrêmement longue oblige, inéluctablement, à mettre entre parenthèses certains pans de la vie privée avec ce sentiment de ne pas en avoir suffisamment profité.
Le ton grave, les yeux brillants, les phrases quelque peu saccadées par l'émotion, le solide roc suédois s'effrite. Une ville a le blues en ce jeudi 31 mai, l'une des figures modernes des Red Wings, un des instigateurs de la culture de la gagne, personnalité attachante et incontournable de Détroit, met un point à une carrière intense. Certes toujours lié à l'organisation car nommé détecteur de talents en Suède, c'est bel et bien la fin d'une époque. Avec sa femme Annika, Nicklas a finalement rejoint Västerås avec ses fils Adam, Samuel et Lucas, prêts à reprendre le flambeau. Kevin, l'aîné, est déjà à pied d'œuvre, engagé depuis 2010 dans la section junior du VIK. La fin d'une époque, oui, d'un cycle pour les ailes rouges, mais l'histoire continue pour les Lidström.
Nicolas Jacquet
Statistiques
(saison régulière) (play-offs) MJ B A Pts Pén MJ B A Pts Pén 1987/88 Västerås IK Suède D1 3 0 0 0 0' 5 0 0 0 6' 1988 Suède 18 ans Euro 18 ans 6 1 0 1 0' 1988/89 Västerås IK Elitserien 19 0 2 2 4' Allsvenskan 15 1 4 5 0' 5 0 2 2 0' 1989/90 Västerås IK Elitserien 39 8 8 16 14' 2 0 1 1 2' 1990 Suède 20 ans Mondial 20 ans 7 3 3 6 2' 1990/91 Västerås IK Elitserien 38 4 19 23 2' 4 0 0 0 4' 1991 Suède Mondial 10 3 3 6 4' 1991 Suède Coupe Canada 6 1 1 2 4' 1991/92 Detroit Red Wings NHL 80 11 49 60 22' 11 1 2 3 0' 1992/93 Detroit Red Wings NHL 84 7 34 41 28' 7 1 0 1 0' 1993/94 Detroit Red Wings NHL 84 10 46 56 26' 7 3 2 5 0' 1994 Suède Mondial 4 1 0 1 2' 1994/95 Västerås IK Elitserien 13 2 10 12 4' Detroit Red Wings NHL 43 10 16 26 6' 18 4 12 16 8' 1995/96 Detroit Red Wings NHL 81 17 50 67 20' 19 5 9 14 10' 1996 Suède Coupe du monde 4 2 1 3 0' 1996/97 Detroit Red Wings NHL 79 15 42 57 30' 20 2 6 8 2' 1997/98 Detroit Red Wings NHL 80 17 42 59 18' 22 6 13 19 8' 1998 Suède Jeux olympiques 4 1 1 2 2' 1998/99 Detroit Red Wings NHL 81 14 43 57 14' 10 2 9 11 4' 1999/00 Detroit Red Wings NHL 81 20 53 73 18' 9 2 4 6 4' 2000/01 Detroit Red Wings NHL 82 15 56 71 18' 6 1 7 8 0' 2001/02 Detroit Red Wings NHL 78 9 50 59 20' 23 5 11 16 2' 2002 Suède Jeux olympiques 4 1 5 6 0' 2002/03 Detroit Red Wings NHL 82 18 44 62 38' 4 0 2 2 0' 2003/04 Detroit Red Wings NHL 81 10 28 38 18' 12 2 5 7 4' 2004 Suède Mondial 2 0 1 1 0' 2004 Suède Amicaux 3 0 2 2 0' 2004 Suède Coupe du monde 4 1 0 1 2' 2005/06 Detroit Red Wings NHL 80 16 64 80 50' 6 1 1 2 2' 2006 Suède Jeux olympiques 8 2 4 6 2' 2006/07 Detroit Red Wings NHL 80 13 49 62 46' 18 4 14 18 6' 2007/08 Detroit Red Wings NHL 76 10 60 70 40' 22 3 10 13 14' 2008/09 Detroit Red Wings NHL 78 16 43 59 30' 21 4 12 16 6' 2009/10 Detroit Red Wings NHL 82 9 40 49 24' 12 4 6 10 2' 2010 Suède Jeux olympiques 4 0 0 0 2' 2010/11 Detroit Red Wings NHL 82 16 46 62 20' 11 4 4 8 4' 2011/12 Detroit Red Wings NHL 70 11 23 34 28' 5 0 0 0 0' Totaux NHL 1564 264 878 1142 514' 263 54 129 183 76' Totaux Elitserien 110 14 39 53 24' 6 0 1 1 6' Totaux en équipe nationale de Suède 59 13 19 32 20'
Palmarès
- Champion olympique 2006
- Champion du monde 1991
- Coupe Stanley 1997, 1998, 2002 et 2008
Honneurs individuels
- Meilleur joueur des play-offs NHL (trophée Conn-Smythe) 2002
- Meilleur défenseur de NHL (trophée Norris) 2001, 2002, 2003, 2006, 2007, 2008 et 2011
- Membre de la première équipe-type de NHL 1998, 1999, 2000, 2001, 2002, 2003, 2006, 2007, 2008 et 2011
- Membre de la seconde équipe-type de NHL 2009 et 2010
- Membre de l'équipe-type des Jeux Olympiques de Turin 2006