Mars 2022
Autour des glaces, c'est pour les vivants
Il y eut le hockeyeur écrivain qui rêvait de manière presque trop publique du Prix Goncourt, François-Henri Désérable. Et puis il y a le prix Goncourt inattendu (en 2018 pour son roman Leurs enfants après eux sur la désindustrialisation), Nicolas Mathieu, qui met en lumière ce sport devenu de nos jours si peu parisien qu'est le hockey sur glace au point d'avoir emmené une journaliste de l'Express voir un match chez lui à Épinal pour qu'elle en écrive un article. Son dernier roman Connemara, succès critique et commercial, raconte l'histoire d'une quadragénaire dont la carrière de cadre s'est arrêtée par un burn-out, et qui "rentre dans sa province" où elle tombe amoureuse du hockeyeur-vedette de la petite ville de son enfance, devenu commercial dans l'alimentation animale.
La grande muette
La Bundeswehr - l'armée allemande - est la principale employeuse des hockeyeuses de l'équipe d'Allemagne. Un soutien précieux au sport de haut niveau que les Allemandes craignaient d'ailleurs de perdre après leur deuxième non-qualification d'affilée pour les Jeux olympiques. Aucune décision n'a été prise en ce sens à l'heure actuelle. L'armée a au contraire été identifiée comme un obstacle à la médiatisation du hockey féminin. Dès lors qu'une soldate sportive (Sportsoldatin, terme consacré) doit fournir une interview, la Bundeswehr oblige les journalistes à fournir les questions à l'avance et procèdre à une relecture des articles : un processus qui aboutit à des déclarations fades et consensuelles... Si certains journalistes ont critiqué ces méthodes, c'est en signalant qu'elles n'ont pas cours dans d'autres disciplines où les sportives sont aussi militaires.
Papa pressé
Les records tiennent une place importante dans la NHL, au point de ne pas être une conséquence d'une carrière réussie mais un objectif en soi. C'est le cas en particulier du record dit "Ironman", celui du plus grand nombre de matches consécutifs en NHL sans être blessé ou absent. À la chasse de ce record, Phil Kessel ne s'est même pas laissé interrompre par la naissance de son enfant. Le mardi 8 mars contre Detroit, l'attaquant des Coyotes de l'Arizona a fait une présence sur la glace, d'un peu plus de 30 secondes, pour faire courir le record... puis est aussitôt parti prendre l'avion charter affrété spécialement par son employeur. En cette fin de mois, Kessel a dépassé Doug Jarvis pour devenir le deuxième joueur de NHL avec le plus de matches de suite... mais le premier est un hockeyeur encore actif, Keith Yandle, qui a 22 matches d'avance.
Loseamax
C'est un site de paris sportifs qui a fait la publicité d'une super-mise de 150 000 dollars qu'un parieur a placée sur les New York Rangers pour une victoire contre les New Jersey Devils. Un bon plan a priori pour gagner 100 000 dollars puisque les Devils avaient remporté les neuf dernières confrontations. Mais un peu d'arrogance, un effort qui s'arrête après 20 minutes, et la série a pris fin. Le mythe de l'argent facile... ne se vérifie que pour le bookmaker.
"Fasel devrait être radié du titre de président d'honneur à vie de l'IIHF s'il ne condamne pas Poutine et la guerre qu'il a déclenchée, et s'il ne soutient pas les sanctions de l'IIHF sur la Russie et le Bélarus. René a toujours aimé la Russie. Au départ, il l'aimait à cause du hockey. Il admirait Sergei Makarov, Igor Larionov et Vladimir Krutov, entre autres. Il avait même arrangé la venue de Vyacheslav Bykov et Andrei Khomutov au HC Fribourg-Gottéron. Ensuite, cette sympathie russe est allée trop loin, au point que la Russie avait un traitement spécial au sein de l'IIHF. Le processus a démarré en 2006–08. L'élan a été donné par la création de la KHL. Même si le travail de Fasel était de s'occuper de la CHL, il a toujours soutenu la KHL et constamment déstabilisé la CHL par ses commentaires ironiques. René encourageaient les Russes ouvertement, même contre une équipe de son pays. Il était en colère de la défaite du Metallurg [finale de CHL 2009] et a vite quitté les célébrations d'après-match. Je me souviens avoir dit à Fasel avant le Mondial 2014 au Bélarus de ne pas s'impliquer avec Loukachenko. Bien sûr, il s'en fichait. Dès la fin de sa rencontre de 2021, les médias étaient plein des images des saluts très amicaux de Fasel et du dictateur biélorusse. [...] Dans les 10-15 dernières années, Fasel n'avait jamais le temps ou l'envie de rencontre les clubs finlandais ou européens. Par contre, il avait toujours du temps pour la KHL et Poutine. Fondamentalement, Fasel est un homme agréable et charmant. Mais la vanité lui a été fatale. Le pouvoir, le prestige et la position ont transformé un président aux bonnes intentions en un homme hautement dépendant des Russes."
Szymon Szemberg, ancien directeur de communication de l'IIHF de 2001 à 2014 et aujourd'hui Président de l'alliance des clubs européens, dans le journal finlandais Italehti. Trois semaines plus tard, l'IIHF annonçait le renvoi du cas de Fasel au Comité d'éthique.
La vidéo du mois
L'ancien champion du monde Johan Fransson, qui ne peut plus jouer de la saison à cause d'un accident de moto, donne de la voix dans les tribunes de son club de Leksand.
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