Briançon - Clermont-Ferrand (10 avril 2004)

 

Finale retour de la Poule Nationale.

Après avoir vu le match aller, qui peut penser que Clermont-Ferrand se laissera remonter ses six buts d'avance ? Sûrement pas la cinquantaine de supporters auvergnats qui ont fait le déplacement. Sûrement pas non plus les dirigeants du CAHC qui ont fait confectionner des maillots "champions de France" qui attendent sagement dans les soutes du car.

Les vingt premières minutes se déroulent exactement selon le scénario prévu. Les Briançonnais butent sur une défense très haute, et quand ils parviennent à prendre des positions de tir, Daniel Lombard fait l'arrêt. Y compris en infériorité numérique, les Clermontois partent en contre-attaque à la moindre opportunité. La ligne Davis-Pageau-Mouly est la plus dangereuse, et c'est logiquement elle qui ouvre le score.

À en croire les déclarations d'avant-match des Briançonnais, ils sauraient à la fin du premier tiers-temps s'ils étaient capables de remonter l'écart de l'aller ou pas. La réponse semble donc négative. Ce qui amplifie la frustration, c'est que, à quinze secondes de la sirène, Éric Blais, qui s'est pris un coup de crosse dans le front à l'insu de l'arbitre, écope de deux minutes pour attitude anti-sportive pour avoir rouspété. Des spectateurs locaux viennent alors chahuter le trio arbitral à sa sortie de la glace, un incident qui pourrait coûter cher et valoir une sanction au club.

Ces supporters auraient mieux fait de rester sagement à leur place et de goûter la suite comme les autres. Car le hockey sur glace est décidément un sport à rebondissements. Les Diables Rouges y croient toujours et déchaînent tous les feux de l'enfer pendant quarante minutes. Cédric Boldron a le plus grand mérite dans cet incroyable renversement de situation, car c'est lui a fait le premier craquer les Clermontois, avant de boucler la rencontre avec un quadruplé. Mika Kannisto n'est pas en reste, avec quatre assistances sur les quatre buts du premier tiers-temps, puis un hat-trick en troisième période au moment de retourner la différence du buts cumulée en faveur des Briançonnais. Qu'il soit aligné avec Blais ou avec Orsolini en première ligne, ce duo est terrible en cette fin de saison.

Complètement dépassés, les Sangliers Arvernes vivent un véritable calvaire. Le plus malheureux, c'est sans doute le gardien américain Daniel Lombard. Certains le portaient déjà au pinacle après quelques matches d'exception, d'autres restaient plus mesurés en attendant de lui davantage de constance. Qu'en penser finalement ? Aujourd'hui, il a tenté l'échappatoire en demandant à sortir au cours de la troisième période, mais son entraîneur Henrik Evertsson, cruel ou ne voulant pas s'ôter la dernière chance d'éviter l'inévitable, lui a refusé ce droit. C'est donc sur ces douze buts encaissés qu'il conclut une demi-saison qui aura soulevé plus de questions que de réponses. S'il quitte maintenant la France sur ce bilan contrasté, il restera définitivement un "mystère Lombard".

 

Commentaires d'après-match (dans La Montagne)

Luciano Basile (entraîneur de Briançon) : "Je crois que notre match de Clermont n'était pas significatif du jeu que nous pratiquons actuellement. Nous étions fatigués par le voyage à Angers et nous sommes passés à travers. Aujourd'hui, nous nous sommes retrouvés et j'ai senti, au terme du deuxième tiers-temps, que les Clermontois étaient cuits. J'ai alors demandé à mes joueurs d'attaquer au maximum et de faire le forcing. On sait ce que cela a donné et c'est une belle récompense pour l'équipe."

Henrik Evertsson (entraîneur de Clermont-Ferrand) : "Franchement je ne sais pas, à chaud, ce qui a pu se passer. Peut-être, nous est-il arrivé la même chose que ce qui s'est passé mardi pour Briançon. Nous avons bien débuté la partie mais ensuite, sur quelques coups heureux ou malheureux, nous avons perdu la direction du match. Nous avons alors paniqué et ensuite nous avons perdu le pouvoir sur ce match et cela a été la spirale infernale. Tant que nous avons bien joué, nous avons eu la maîtrise, ensuite cela a tourné à la catastrophe."

 

Briançon - Clermont-Ferrand 12-1 (0-1, 4-0, 8-0)

Samedi 10 avril 2004 à 20h00 à la patinoire René-Froger. 2150 spectateurs.

Arbitrage de Julien Avavian assisté de Guillaume Gielly et Cyril Carlin.

Pénalités : Briançon 20' (4'+10', 2', 4'), Clermont-Ferrand 10' (6', 2', 2').

Évolution du score :

0-1 à 13'31" : Mouly assisté de Pageau et Davis

1-1 à 23'29" : Boldron assisté de Kannisto et Jodoin

2-1 à 30'19" : Boldron assisté de Blais et Kannisto

3-1 à 30'32" : Divisek assisté de Kannisto

4-1 à 34'28" : Boldron assisté de Blais et Kannisto (sup. num.)

5-1 à 41'32" : Subr assisté de Bohac et Osolini

6-1 à 45'36" : Boldron

7-1 à 47'36" : Kannisto assisté de Kramny

8-1 à 47'55" : Kannisto assisté de Kramny et Blais

9-1 à 50'13" : Kannisto assisté de Kramny (sup. num.)

10-1 à 55'22" : Blais

11-1 à 57'39" : Jodoin assisté d'Orsolini

12-1 à 59'38" : Blanchard assisté de Rohat et Borgnet (inf. num.)

 

Briançon

Gardien : Philippe De Rouville puis Sébastien Muret à 59'38".

Défenseurs : Michal Divisek - Tomas Kramny ; Jean-François Jodoin (A) - Gary Levêque (A) ; Frédéric Borgnet - Fabrice Péré.

Attaquants : Éric Blais (C) - Mika Kannisto - Cédric Boldron ; Lionel Orsolini - Bohuslav Subr - Jan Bohac ; Yannick Maillot - Emmanuel Giusti - Cyril Trabichet ; Arnaud Blanchard - Sébastien Rohat.

Absents : Mickaël Perez, Hugues Moreaux, Christophe Robert (blessés).

Clermont-Ferrand

Gardien : Daniel Lombard.

Défenseurs : Greg Willers - Vincent Quintard (A) ; Mathias Karlsson - Lionel Simon ; François Martin - Yann Lecompère.

Attaquants : Bobby Davis - Réjean Pageau (A) - William Mouly ; Luc Mazerolle - Niklas Evertsson - Martin Jeannette ; Léo Rivon - Christophe Roux (C).

Remplaçant : Fabien Chardon (G). Absents : Frédéric Nilly (genou), Alexis Billard, Éric Normandin.

 

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