Rouen - Clermont-Ferrand (3 avril 2004)

 

Demi-finale retour de la Poule Nationale.

Lombard Go

Il est à Clermont un homme au bouclier béni et à la mitaine sacrée. Daniel Lombard n'est plus, ce soir, un gardien de deuxième choix qui, après la Noël, avait succédé au titulaire déserteur, Francis Gourdeau, retourné au Québec. Aujourd'hui, à lui seul, le nouveau portier arverne est une explication de la performance des Sangliers face aux Dragons, derniers vainqueurs de la Coupe de France (qu'on est si fier d'avoir remporté sur les bords de Seine tant on la cache). Par la qualité de ses placements, sa stabilité et sa régularité tout au long de la rencontre, on comprend que sa moyenne de buts encaissés n'ait cessé de baisser depuis sept matches (-20%). Il n'a encaissé que sept buts au cours des quatre dernières rencontres (Par comparaison, Éric Raymond en a encaissé 16). Daniel Lombard a tourné le dos au rôle d'intérimaire pour devenir titulaire, et, s'il confirme la saison prochaine, il pourrait devenir ambitieux. Clermont décidant tactiquement d'un embargo de palet dans sa cage, cette demi-finale retour était pour Lombard le commencement de l'instant de vérité.

Landry Macrez était devant la cage normande, remplaçant Eric Raymond blessé le matin même à l'entraînement. En manque cruel d'efficacité, Rouen a de nouveau tourné le dos à sa saison 2003/2004. La pilule peut être difficile à avaler pour les Dragons qui, bien qu'ils aient fait l'essentiel du jeu, ont manqué leur sortie. Les joueurs rouennais, frustrés, peuvent être fiers de leur match au point de vue de la technique et de la volonté. Néanmoins, pas aidés par une gestion des rondes de la part des coaches asphyxiant la première ligne dès la fin du tiers médian, ils n'ont pas semblé assez inspirés et inventifs pour faire exploser le rempart clermontois.

Rouen marqua d'emblée son territoire en effectuant un gros travail de jeu à trois à base de passes courtes. On vit quelques très beaux mouvements, parfois dans des mouchoirs de poche. Mais au moment de conclure, souvent stéréotypé, le dernier geste aboutissait sur Daniel Lombard. Les rares coups de géniale inspiration rouennaise étaient tous contrés par un exploit ou un réflexe du gardien des Sangliers.

Clermont se contentait d'encaisser les coups, regroupé à défaut d'être brillant. Au fur et à mesure de l'avancement, les joueurs rouennais donnant tout ce qu'ils pouvaient perdaient peu à peu leur confiance, à cause surtout de jeux de puissance totalement improductifs, pendant que la ligne "suomique" était carbonisée à petit feu, jouant une fois sur deux depuis le premier retour des vestiaires !

Premier enseignement, malgré un match ÉNORME de Daniel Carlsson dont les efforts ont été vains, le premier bloc, certes utilisé abusivement, a démontré toutes ses limites à se transcender et à se montrer décisif dans un match de "défi". Sorte d'expérience in vitro des matches couperets à retrouver la saison prochaine. Second enseignement, la direction du club, en dépit de propos allant dans le sens de la confiance aux jeunes, n'a pas donné cette assurance en faisant jouer le plus souvent, presque constamment, les vieux briscards. Les carbonisant, au nom de quoi ? D'un sacre de champion de Nationale que le club, par anticipation, de toute manière, se refusait à honorer d'un maillot commémoratif, qui serait suspendu au même titre que les autres symbolisant les nombreux trophées remportés par l'équipe première et ceux du hockey mineur !

Pour le plaisir de tout à chacun, la finale inédite entre Clermont et Briançon ravira plus d'un supporter de ces deux équipes. Cette finale, c'est un peu leur récompense qu'ils sauront sans doute apprécier (malgré trois lancers sur les poteaux d'une cage rouennaise vide de tout gardien pendant les dernières minutes du match, ce qui aurait donné une victoire à leurs favoris), à voir les sourires de la poignée de supporters clermontois présents à l'île Lacroix ce soir.

Compte-rendu signé Thierry Frechon

 

Commentaire d'après-match (dans La Montagne)

Henrik Evertsson (entraîneur de Clermont-Ferrand) : "Comme on pouvait s'y attendre, ce fut un match difficile avec beaucoup de pression. Les Rouennais ont eu très souvent la maîtrise du palet mais mon équipe a fait un match parfait sur le plan défensif. Devant Daniel Lombard, qui est certainement le meilleur gardien du moment en France, les joueurs ont fait preuve d'une énorme solidarité qui a fini par rendre nerveux les Normands. Nous avons été très bons sur le plan de la discipline et nous avons su jouer pour préserver nos deux buts d'avance et obtenir cette qualification. Briançon est une équipe que nous connaissons bien pour l'avoir souvent rencontrée depuis deux saisons. Elle possède des joueurs très costauds et va sans doute tenter de nous imposer une épreuve physique. Je pense que nous n'allons pas changer de tactique et que nous allons essayer de répéter les matches que nous avons fait devant Rouen. en insistant sur la défense."

 

Rouen - Clermont-Ferrand 0-0 (0-0, 0-0, 0-0)

Samedi 3 avril 2004 à 20h00 sur l'Île Lacroix. 1900 spectateurs.

Arbitrage de Stéphane Rousselin assisté de Cesary Leszko et Gilles Magnier.

Pénalités : Rouen 24' (4', 6'+10', 4'), Clermont-Ferrand 16' (6', 4', 6').

 

Rouen

Gardien : Landry Macrez (sorti de sa cage à 57'58").

Défenseurs : Daniel Carlsson (A) - Simon Lacroix ; Nicolas Besch - Veli-Pekka Hård ; Benoît Pourtanel - Nicolas Pousset ; Benoît Quessandier - Simon Doreille.

Attaquants : Miikka Rousu - Sami Karjalainen (A) - Kimmo Salminen ; Thibault Geffroy - Arnaud Briand (C) - Pierre-Édouard Bellemare ; Tristan Lemoine - Alain Vogin - Niko Kantelinen.

Remplaçants : Pierre Pochon (G) et Adrien Dufournet. Absents : Éric Raymond (clavicule), Alexandre Lefebvre (problèmes au dos).

Clermont-Ferrand

Gardien : Daniel Lombard.

Défenseurs : Mathias Karlsson - Yann Lecompère ; Gregory Willers - Lionel Simon ; Vincent Quintard.

Attaquants : Luc Mazerolle - Niklas Evertsson - Martin Jeannette ; Christophe Roux - Frédéric Nilly - William Mouly ; Léo Rivon - Rejean Pageau - Bobby Davis.

Remplaçant : Fabien Chardon (G). Absents : Henrik Karlsson, François Martin, Alexis Billard, Cyil Gavalda, Éric Normandin.

 

Retour au Super 16