Épinal - Grenoble (22 novembre 2003)

 

Match comptant pour la dixième journée du Super 16, poule est.

Pour la première fois de la saison, une équipe de rêve ayant toujours été au sommet du hockey sur glace français se présentait à Épinal. Pour l'occasion pas moins de 1600 spectateurs (la plus grosse affluence de la saison) avaient fait le déplacement jusque dans les gradins de Poissompré pour pousser les bleus et rouges vers un exploit que beaucoup espéraient sans trop y croire, mais également pour admirer le style de cette équipe des Brûleurs de loups.

Quelques "Irréductibles" avaient également fait le voyage pour encourager les Isérois mais, plus surprenant encore, une dizaine de supporters d'Amnéville s'étaient aventurés à Epinal à l'occasion de cette affiche exceptionnelle. C'est d'ailleurs tout naturellement que ces derniers venaient avec maillots et tambours s'installer au milieu des "Crazy-boys" pour encourager les Dauphins... Quand le sport devient régional.

C'est donc devant un public "chaud-bouillant" que les hostilités commençaient un peu plus bas sur la glace. D'entrée de jeu, comme pour montrer à l'adversaire qui était le propriétaire des lieux, ce sont les Dauphins qui prenaient la rencontre à leur compte, attaquant sans cesse et contrant parfaitement les velléités grenobloises. Le rythme était soutenu, mais aucun des deux protagonistes ne tentait de fermer le jeu, ce qui était du meilleur effet pour les spectateurs.

Les lignes spinaliennes quant à elles tournaient bizarrement du fait du manque de joueurs (blessure de Krisak et éviction de Churabaëv une semaine plus tôt), et ce sont le capitaine Fred Dehaëne et Ivo Novotny qui se chargeaient de boucher les trous. C'est d'ailleurs ce dernier qui lors de la première supériorité numérique de la partie ouvrait le score devant une assemblée conquise (1-0 ; 12'49").

Le jeu ne diminuait pas d'intensité et Épinal construisait de belles actions parvenant de plus en plus souvent à mettre la défense iséroise en difficulté. Les visiteurs ne perdaient pas pour autant leur sang-froid et profitaient d'une prison spinalienne pour remettre les compteurs à parité par l'intermédiaire de Agnel (1-1 ; 18'23"). Après encore une ou deux tentatives de chaque côté, enrayées à tour de rôle par Petrik et Rolland, les deux équipes regagnaient les vestiaires sur ce score de parité.

La physionomie de la partie était la même à l'aube du deuxième tiers-temps. Les Dauphins prenaient les choses en mains et voulaient visiblement aggraver le score le plus vite possible afin de ne pas dépenser trop d'énergie face à des Grenoblois que l'on imaginait résistants. Après seulement quelques secondes de jeu, c'était chose faite grâce une nouvelle fois à Novotny qui profitait bien d'une rondelle laissée seule entre le gardien et sa ligne de but lors d'une double supériorité numérique (2-1 ; 23'03").

Épinal reprenait donc la main mais il fallait maintenant pour les hommes de Féfé Marciano parvenir à faire le break afin de lever un peu le pied. Bonnard, Saarinen et consorts ne l'entendaient pas de cette oreille et ne baissaient pas de régime. Il leur suffisait d'attendre quelques minutes supplémentaires pour voir les prémices de la fatigue atteindre les joueurs spinaliens. Ceux-ci s'exposaient moins, ouvraient un peu moins le jeu et commençaient à reculer légèrement. Il n'en fallait pas plus à Bonnard pour égaliser sur une bonne passe de Podlaha (2-2 ; 33'36") qui passait au dessus de l'épaule de Stan Petrik pourtant bien placé. Ce même Podlaha qui, à une minute du terme de cette période, se rappelait aux bons souvenirs des Spinaliens en redonnant de la couleur aux blancs et en leur permettant de virer en tête juste avant la dernière reprise (2-3 ; 39'13").

Le dernier tiers-temps voyait les Spinaliens se replier sur leurs bases. Comptant dorénavant sur le talent du grand Petrik pour les sortir d'affaire, ils retombaient dans quelques travers habituels. En effet, les grandes passes dans l'axe et les relances trop lentes étaient symptomatiques d'une fatigue chronique dans les rangs des bleus, tournant toujours à deux lignes et demi. Les quelques brèves apparitions de Guillaume Papelier, loin de ses marques, ne changeaient pas le profil d'une partie qui était en train de tourner à l'avantage de Grenoble. Pour autant, les Spinaliens, toujours avec leur courage et leur envie, ne lâchaient rien, et les Isérois ne parvenaient pas à trouver la faille.

Slovak, Regenda et les autres défenseurs spinaliens se ruaient sur tous les intrus et parvenaient à enrayer pas mal des actions visiteuses allant même jusqu'à se créer quelques occasions dangereuses qui auraient pu renverser la vapeur et ramener les Dauphins à égalité avec les Grenoblois. Kadlec, Szabados, Trebaticky et encore Novotny s'essayaient à tour de rôle sur la mitaine et les jambières de Rolland mais ce dernier ne pliait plus. Shchevelev, quant à lui, ne se fit pas prier pour exploiter ce palet mal relancé du revers par Drzik et donnait un coup de massue sur le moral des spinaliens (4-2 ; 53'24").

Alors que les spinaliens tentaient de sauver ce qui pouvait encore l'être, shootant de la bleue voir de la rouge afin de repousser le plus possible les assauts grenoblois et pourquoi pas revenir à une longueur des Isérois, c'est Laurent Meunier, à cinq minutes de la fin du match, qui trompaient une dernière fois Petrik et sonnait le glas (5-2 ; 55'03").

Grenoble quittait la glace crédité de deux points et applaudi par un public conquis à ce beau hockey pratiqué par les blancs. Épinal, malgré la défaite, regagnait les vestiaires acclamé par ses supporters pour le magnifique spectacle offert ce soir.

Dans les travées de Poissompré, on s'accordait tous à dire ce soir que décidément, la place des Dauphins est bien en Super 16.

Compte-rendu signé Nicolas

 

Épinal - Grenoble 2-5 (1-1, 1-2, 0-2)

Samedi 22 novembre 2003 à 20h15 à la patinoire Poissompré. 1400 spectateurs.

Arbitrage de Jimmy Bergamelli assisté de Laurent Rouèche et Benjamin Gremion.

Pénalités : Épinal 12' (2', 6', 4'), Grenoble 18' (4', 10', 4').

Évolution du score :

1-0 à 12'49" : Novotny assisté de Szabados (sup. num.)

1-1 à 18'23" : Agnel assisté de Forsell et Saarinen (sup. num.)

2-1 à 23'03" : Novotny (double sup. num.)

2-2 à 36'36" : Bonnard assisté de Podlaha et Saarinen

2-3 à 39'13" : Podlaha assisté de Bonnard et Forsell (sup. num.)

2-4 à 53'24" : Shchevelev assisté de Tartari et Gachet

2-5 à 55'03" : Meunier assisté de De Murcia et B. Bachelet

 

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