Après avoir obtenu le feu vert des médecins des Canadiens de Montréal, l'attaquant finlandais Saku Koivu a fait son retour au jeu avec son club formateur, le TPS Turku. Pendant trois mois et demi, il n'avait disputé qu'un seul match amical, en raison d'une blessure au poignet, et dans cet intervalle, sa femme Hanna a accouché de son premier enfant, le 8 décembre, une nouvelle particulièrement rassurante pour Saku compte tenu de son passé médical puisqu'il y a toujours un risque qu'une chimiothérapie rende stérile.

Cela faisait plus de neuf ans que Saku Koivu n'avait plus revêtu le maillot du TPS, et pour sa rentrée jeudi, l'Elysée Arena a fait le plein pour la première fois de la saison. Les douze mille spectateurs ont vu un Saku déjà en forme malgré son manque de compétition, puisqu'il a inscrit un but et une assistance et contribué en mode majeur à la victoire 2-0 de Turku sur les Blues Espoo. L'autre star finlandaise de la dernière décennie, Teemu Selänne, qui a pour sa part subi une opération au genou, reprend lui aussi la compétition avec son club de toujours, à savoir le Jokerit Helsinki.

Les Scorpions de Hanovre, lanterne rouge de la DEL, avaient jusqu'ici la satisfaction d'avoir au moins battu trois fois sur trois le promu Wolfsburg, ce qui leur avait permis d'amasser neuf des vingt-huit points qu'ils ont à leur compteur. Mais hier soir, le quatrième derby de Basse-Saxe a été très différent des précédents, puisque les Scorpions ont été humiliés 7-0, perdant leur dernière consolation.

Un incident récent a révélé la profondeur de la crise que traverse le club de Hanovre. Leonard Soccio, le symbole de l'équipe qui joue sa douzième saison avec les Scorpions, en est en effet venu aux mains avec les supporters après un match perdu à Francfort. Les joueurs ont été accueillis sur le chemin du bus par les cris de "Relégués ! Relégués !" des supporters qui avaient fait le déplacement, mais certains d'entre eux ont invectivé plus directement Soccio avec des insultes le comparant à un "porc gay". Le Germano-Canadien n'a pas supporté ces "propos en dessous de la ceinture" et les a poursuivis en menaçant de les frapper... Cette scène où Len Soccio a perdu ses nerfs a créé une véritable fracture entre les partisans des Scorpions et leur idole de toujours. Hier soir à Wolfsburg, c'est de nouveau sous les critiques des supporters que les joueurs ont regagné leur bus, mais c'était cette fois le renfort de NHL Paul Mara qui était le plus visé, car son niveau de jeu et sa motivation font peine à voir.

À l'autre bout du classement, c'est Nuremberg qui domine la DEL avec cinq points d'avance sur Cologne. Le favori Mannheim est toujours autant à la peine, et après trois matches avec Steve Passmore comme titulaire, le retour de Cristobal Huet dans les cages s'est mal passé. Jeudi, il a perdu à domicile contre Düsseldorf (2-3), et hier soir, il s'est incliné aux tirs au but à Kassel (5-4) et porte une lourde responsabilité sur le but égalisateur de Gert Acker à quatre minutes de la fin.

"La vie sans Doucet", comme le titrait L'Équipe ce matin, n'a rien d'une sinécure pour Rouen. Les Dragons ont moins bien géré le départ de leur capitaine qu'Anglet n'a supporté l'après-Vorobel. Le défenseur slovaque n'aura finalement fait que passer, écarté qu'il a été pendant les fêtes par l'actuel président du club basque Grégoire Delage. Mais ses ex-coéquipiers se sont imposés 3-1 sur une île Lacroix qui fait des cauchemars quand elle n'a pas son Doudou à ses côtés. Ce n'est pourtant pas le moment de gamberger pour les Normands puisqu'ils se rendent à Briançon samedi avant les réceptions de Mulhouse et Tours. Le mois de janvier sera un très gros morceau pour eux.

Grenoble a profité des malheurs rouennais pour se détacher en tête du championnat en s'imposant 3-2 à Amiens, où les deux égalisations d'un Jon Zwikel qui revient de plus en plus en grande forme n'auront pas suffi. L'ouverture du score signée Kévin Hecquefeuille, le joueur formé au club et parti à l'intersaison, était annonciateur d'une mauvaise soirée, une de plus, pour les hommes d'Antoine Richer.

Dans le match entre deux des attaques les plus poussives du championnat, Villard-de-Lans, qui n'a marqué que deux fois plus de trois buts (cinq pions passés à Dunkerque et Anglet), et Gap, qui n'a jamais dépassé le cap des quatre buts en un match, on n'attendait pas de folies. Les Villardiens se sont effectivement imposés sur le petit score de 2-1 avec un but décisif de Damien Chalons. D'autres - Rouen et Amiens pour ne pas les citer - s'en seraient contentés...

Lanterne rouge larguée de la Superliga russe, mais ne pouvant pas descendre du fait de la suppression de la relégation, le Molot-Prikamie Perm a vu ses joueurs se mettre en grève à l'issue de la trêve de décembre pour protester contre le non-paiement systématique de leurs salaires. Il a donc aligné son équipe junior, et les gamins ont évidemment encaissé trois lourdes défaites (1-8 contre Nijnekamsk, 3-7 contre les millionnaires de Kazan et même 0-7 chez l'avant-dernier, le Sibir Novosibirsk). Cette grève inédite depuis celle du Spartak en 1999 s'est finalement achevée, mais Perm, qui recevait justement le Spartak Moscou hier, s'est encore incliné 0-1. Sa vingt-neuvième défaite de la saison, et probablement pas la dernière, ce qui pose beaucoup de questions sur son avenir à ce niveau où il pourrait se maintenir artificiellement.

L'autre évènement de la journée d'hier, c'était le retour en Russie du gardien Evgueni Nabokov (qui a choisi de représenter ce pays plutôt que le Kazakhstan où il est né), revenu de la Coupe Spengler avec le Metallurg Magnitogorsk. S'il a fêté ses débuts par une victoire (4-2), chez le champion en titre Omsk qui ne sera pas resté longtemps en position de se qualifier en play-offs, il le doit à l'attaquant de vingt-sept ans Alekseï Tertyshny, qui a connu une soirée inoubliable en marquant les quatre buts de son équipe. Du coup, le Dynamo Moscou, battu 5-3 à Voskresensk, n'a plus que sept points d'avance sur "Magnitka" malgré un match en plus.

Les deux favoris supposés du championnat de France ont connu tous deux une sévère désillusion ce soir. Mulhouse, qui avait dû refuser du monde à l'entrée pour la première fois de son histoire avec plus de deux mille spectateurs, menait 2-0 contre Tours, et aurait même marqué un troisième but si Sopko n'avait pas bougé la cage, mais au final les Alsaciens se sont inclinés 3-5, avec un doublé de Jonathan Roy qui a renversé le score en troisième période. L'année 2005 commence très mal pour Rouen qui vient d'enchaîner une seconde défaite à Briançon. Le score était de 3-3 (avec un but d'Olivier Vandecandelaere qui n'avait plus marqué de point depuis deux ans) lorsque le décevant duo Carlsson-Elofsson s'est retrouvé ensemble en prison à une minute de la fin, permettant à Julien Desrosiers.

Cette chute commune de Rouen et Mulhouse permet à Grenoble de se détacher encore plus en tête du championnat, puisque les Brûleurs de Loups ont maintenant trois points d'avance sur leur nouveau dauphin Tours. Ils ont en effet atomisé Villard-de-Lans 11-2 dans le derby, et même "l'encombrant" Josef Podlaha s'est cru revenu au bon vieux temps en marquant quatre buts au pauvre Pascal Favarin, remplacé à mi-match par le junior Nicolas Philippeau.

L'année 2005 a donc encore les moyens de renverser les valeurs établies. Après la victoire à Rouen qui n'était pas prévue au programme, Anglet a encore une petite chance de se qualifier en play-offs en affrontant tous ses adversaires directs en janvier, et le premier d'entre eux, Dijon, a été battu 6-3. C'est du coup Morzine-Avoriaz qui est rentré pour la première fois dans les huit premiers, en gagnant 3-2 à Dunkerque. Même Angers ne peut pas s'estimer qualifié après sa défaite 4-2 à Gap. La lutte pour éviter la poule de maintien sera aussi intense. Clermont-Ferrand est repassé devant Épinal grâce à des doublés du joker Michal Dian et de William Mouly, alors que Gapençais et Dunkerquois n'ont pas dit leur dernier mot.

La Coupe de France a été l'occasion pour deux seconds gardiens originaires de l'est de se mettre en évidence en signant leur premier blanchissage chez leurs clubs actuels. Avec Mulhouse, Tom Charton n'a pas eu la tâche trop dure chez la réserve amiénoise (8-0). Dans les cages grenobloises, Cédric Dietrich a par contre dû affronter des Villardiens revigorés par rapport à samedi (2-0). Autre gardien qui a su garder ses cages inviolées, Jean-Ian Filiatrault pour Anglet, mais il a été sauvé trois fois par ses poteaux à Montpellier (2-0). Même s'il s'est incliné sur un but décisif de Martin Filip, il faut aussi signaler la bonne prestation de Jérémy Valentin pour Valence, qui ne s'est incliné que 1-2 face à Briançon. La patinoire qui a dérogé à la règle de ces performances de gardiens, c'est Glisséo, puisque Cholet-Tours s'est achevé sur le score de 4-11. Un attaquant s'est aussi illustré, François Rozenthal, avec un hat-trick pour Amiens à Épinal (3-1). Il n'y a donc eu aucune surprise dans ces huitièmes de finale. Et en quarts, on retrouvera un plateau royal, comprenant les cinq premiers du championnat, plus le champion en titre Amiens, Anglet, et un seul club de division inférieure, Mont-Blanc, vainqueur 5-1 à Viry.

L'entreprise de remettre sur pied une compétition européenne majeure n'est pas simple. La nouvelle Coupe d'Europe des Champions, organisée pour trois ans à Saint-Pétersbourg, suscite le même attrait que les matches de championnat du club local, le SKA, autant dire une indifférence polie. Et malgré l'interdiction faite par l'IIHF de diffuser des rencontres télévisées des championnats nationaux pendant la durée de tournoi, les différentes chaînes nationales ne se sont pas bousculées pour retransmettre la compétition.

Pourtant, si les champions en titre sont souvent en difficulté cette saison où le lock-out a bouleversé encore plus les valeurs, cela a aussi un avantage, c'est que cette Coupe d'Europe est plus indécise que jamais. Bien malin celui qui peut prédire le vainqueur. Lors de la première journée, l'Avangard Omsk a tout de même affirmé ses ambitions en battant le Dukla Trencín 6-1 et en faisant la preuve de ses capacités offensives. Ses quatre lignes ont marqué, et avec des buts de Kovalenko, Sushinsky, Tverdovsky, Bednar, Jagr et Kalyuzhny, il y a du beau linge dans cette formation. Dans le groupe A, Francfort a mené 3-2 contre les Tchèques de Zlín, malgré seulement douze tirs cadrés, mais s'est finalement incliné 3-4.

Il faudra aussi se méfier des deux équipes nordiques qui rentreront dans la compétition demain. Les effectifs ayant arrêtés au 15 décembre, les Suédois de HV 71 ne peuvent aligner leurs derniers jokers de NHL, Jonathan Cheechoo et Manny Malhotra, qui ont fait de bien meilleures prestations que leurs prédécesseurs Boucher et MacCabe. Quant au Kärpät Oulu, il doit ainsi renoncer à Janne Niinimaa, qui avait joué sept rencontres en octobre mais était parti en Suède à Malmö entre-temps. Et il n'aura pas non plus Mikael Nylander car l'attaquant suédois est parti depuis la trêve jouer à... Saint-Pétersbourg (pour le SKA), où il viendra peut-être voir jouer ses furtifs coéquipiers.

Le hockey villardien est en deuil après l'annonce le week-end dernier du décès du mythique défenseur Daniel Germani, figure emblématique du club. Né en 1947, il intègre l'équipe première de Villard-de-Lans dans les années soixante au poste de défenseur. Hockeyeur très solide et quelquefois rugueux, il devient capitaine des ours au début des années quatre-vingts, et a eu l'honneur de connaître une sélection en match international.

Ce défenseur plus souvent sur le banc des prisons que sur la glace a eu pendant cette période une altercation avec un arbitre qui lui a valu trois ans de suspension. Tout le hockey villardien rend hommage à Daniel, et une minute de silence a été observée - et très bien respectée - avant le match de Coupe de France contre Grenoble.

La désastreuse saison du champion de Suède, HV 71, a connu un nouvel épisode aujourd'hui. Le club Jönköping a été littéralement écrasé par l'Avangard Omsk 9-0, avec un hat-trick de Maksim Sushinsky. La star du championnat russe avait été discrète ces derniers temps, mais mine de rien elle figurait encore dans les dix meilleurs marqueurs de Superliga, et elle a encore prouvé qu'elle n'avait rien perdu de son talent.

L'Avangard Omsk et son attaque de feu retrouveront en finale le Kärpät Oulu, leader de la SM-liiga finlandaise et qualifié assez facilement. Cette domination des clubs russes et finlandais s'inscrit dans la lignée des dernières grandes compétitions européennes, et particulièrement de l'EHL où les clubs suédois n'avaient jamais brillé avant de provoquer sa disparition. HV 71 représente à nouveau bien mal une Elitserien égocentrique qui ne voue guère d'intérêt au reste du continent, les médias suédois ayant de nouveau snobé la compétition, qui le leur a bien rendu...

Grenoble continue d'arracher des victoires (3-2 à Angers) et creuse encore l'écart en tête de la Ligue Magnus avec quatre points d'avance sur Tours (qui compte certes deux matches en plus), étonnamment tenu en échec 3-3 à domicile par Clermont, où l'on a retrouvé Luc Mazerolle auteur de deux buts. Malgré la rentrée de Jani Kiviharju, rentré en Alsace après avoir passé quelques semaines en Finlande pour des problèmes familiaux, et deux buts de Maurice Rozenthal, qui n'a pas que des admirateurs dans les travées de l'île Lacroix, Mulhouse s'est incliné 4-2 dans le choc au sommet à Rouen, qui après cette belle performance collective a déjà oublié le départ de son buteur Éric... c'est quoi son nom déjà ?

Les grands clubs ne meurent jamais, paraît-il. On pense la même chose au Coliséum, où Amiens a pulvérisé Anglet 7-2 avec un hat-trick de François Rozenthal. Ajoutez-y la victoire de Morzine-Avoriaz sur Gap (4-3) et vous comprendrez que les perspectives de play-offs s'éloignent pour l'Hormadi, mais aussi pour Dijon, battu à plate couture à domicile (2-6) par Briançon qui jouait pourtant sans Rycroft et Kramny.

Mais la situation la plus préoccupante concerne Épinal, où la balise de détresse a été déclenchée après la défaite à domicile face à Dunkerque, transcendé par trois buts du joueur formé au club Matthieu Bécuwe, qui faisait figure de grand espoir mais n'avait pas toujours confirmé depuis l'accession de son club en Magnus. Les deux seuls buts des Dauphins ont été inscrits par le défenseur Milan Sejna, la meilleure recrue vosgienne, paradoxalement la dernière arrivée, qui doit compenser à la fois un désert autour de lui dans les lignes arrières et une attaque sous-productive. La semaine prochaine, Épinal se rend à Gap, et le perdant de ce match ne réussira sans doute pas à éviter la poule de maintien.

C'est la phase finale qui compte et pas ce qui s'est passé à l'automne (dicton morzinois). Chamonix l'a bien compris, et avec un Pouget repassé en attaque, est allé gagner 4-2 à Montpellier, qui a perdu son défenseur Oliver McGee, à qui l'assureur du club a déconseillé de reprendre le jeu cette saison après ses douleurs au genou apparues avant le match à Cergy. Les deux autres favoris ont répondu présent, le Mont-Blanc dans la douleur à Courbevoie (3-2 avec un doublé de Romain Carry) et Strasbourg sans peine contre Neuilly-sur-Marne (7-2). Caen démarre bien en battant 7-3 une équipe de Lyon qualifiée de justesse et encore en phase d'apprentissage à ce niveau. En considérant aussi les résultats de la poule de maintien, on constate que la poule nord ne s'en sort pas mal par rapport à la poule sud, avec trois victoires à deux.

Après Annecy, Viry, Cholet, Nantes, trois autres clubs se sont qualifiés pour la phase finale de division 2. Tout d'abord, Bordeaux n'a laissé aucune chance à une équipe toulousaine en pleine débandade (9-1). Ensuite, La Roche-sur-Yon, qui a pourtant mené les débats pendant quarante minutes, a encaissé trois buts dans le dernier tiers-temps contre Le Havre pour perdre 4-6 et ainsi être éliminé sans même attendre le résultat du match en retard à Bordeaux. Dans la poule est, c'est Nice qui s'est qualifié en prenant tout de suite les choses en main contre Toulon et en n'étant jamais inquiété malgré un relâchement en dernière période (8-5). Battu 3-5 par Annecy dans le derby savoyard, Chambéry jouera un match décisif la semaine prochaine contre Toulon. Le vainqueur sera le huitième qualifié pour la poule finale. Le match Nice-Viry de samedi prochain sera déjà en pratique un match de seconde phase, comme l'était le Cholet-Nantes de ce soir, où les Nantais, en s'imposant 7-3 à l'extérieur, ont évité que leur adversaire se détache déjà. En poule finale, quel que soit l'ultime qualifié, Annecy partira avec un beau pactole de onze points, Cholet avec huit, Viry avec sept (ou neuf en cas de victoire à Nice), Nantes avec six, et le reste du paquet avec cinq au maximum. En poule de relégation, trois clubs franciliens (Meudon, Français Volants et ACBB) joueront le maintien entre eux.

Pour la première fois, le club vainqueur de la Coupe d'Europe des champions est situé... en Asie. Après avoir atteint la frontière naturelle du continent avec Magnitogorsk dans l'Oural, dernier vainqueur de l'EHL il y a cinq ans, le nouveau vrai champion d'Europe vient de Sibérie. Il s'agit de l'Avangard Omsk, contre qui les Finlandais du Kärpät Oulu ont vaillamment résisté et longtemps mené avant de céder. Alekseï Kalyuzhny a égalisé à neuf minutes de la fin, et c'est rien moins que Jaromir Jagr qui a marqué le but décisif à la quinzième minute de la prolongation.

Tout a commencé vendredi lorsque Ville Nieminen, l'ailier NHL de Tappara, a donné une interview à un journal national, dans laquelle il a eu quelques mots durs vis-à-vis de ses coéquipiers et de son encadrement. Selon Nieminen, "le vestiaire de Tappara est mort, plus personne ne se bat". S'ensuit alors un moment de grande confusion, les rumeurs fusent, Nieminen serait licencié par le club, il serait à la recherche d'une autre équipe. En dépit de cette agitation, Tappara s'incline samedi soir face aux Pelicans de Lahti, actuels derniers du classement.

Coup de théâtre dimanche, le club indique que Nieminen n'a pas été licencié, mais il annonce aussi le départ immédiat du coach Mika Saarinen, qui avait montré son incapacité à gérer la situation de crise que traverse Tappara depuis plusieurs mois, et qui surtout s'opposait au recrutement d'autres joueurs de NHL ; il est remplacé par Mikko Saarinen, son adjoint. Deux joueurs sont également sur le départ, Robert Tomik et Jarno Niinimäki.

Dernier dénouement en date, la direction du club annonce lundi la venue immédiate du gardien des Boston Bruins, Andrew Raycroft, élu rookie de l'année l'an passé en NHL. Tappara n'a pas réellement de problème de gardien, mais l'offre était manifestement trop intéressante pour être refusée. Cette signature ne devrait pas être la dernière, d'autres négociations - toujours avec des joueurs de NHL - seraient en cours. Avec 47 points (15 victoires, 6 nuls, 17 défaites), Tappara pointe actuellement à la neuvième place de SM-Liiga alors qu'il reste 18 matchs de saison régulière à jouer.

Nuremberg a confirmé mercredi dernier avoir fait signer Benoît Laporte comme entraîneur la saison prochaine. En attendant de rejoindre l'un des meilleurs clubs d'Allemagne, l'ancien capitaine de l'équipe de France souhaitait laisser une trace de ses deux saisons à Augsbourg, et la demi-finale de coupe hier soir contre Ingolstadt lui offrait une opportunité en or. D'où sa déception de voir son équipe craquer dans le deuxième tiers-temps en encaissant trois buts pour perdre ce derby bavarois 3-4 à domicile : "Je suis très déçu par certains de nos joueurs. Il y a eu un manque de respect vis-à-vis des gens qui nous ont toujours soutenus dans cette patinoire et par lesquels nous vivons. Pour eux, nous aurions pu gagner un titre, et c'est pourquoi je suis particulièrement déçu pour les supporters d'Augsbourg."

Le bilan de deux saisons de Laporte à Augsbourg, qui lui a valu l'intérêt des meilleurs clubs du pays, risque cependant de ne pas laisser de trace marquante au niveau des résultats. Le club semble voir la perspective des play-offs s'éloigner inexorablement, alors que, derrière les sept premiers intouchables (Cologne, Nuremberg, Berlin, Francfort, Ingolstadt, Mannheim et Hambourg), la huitième place, à seulement quatre points de distance, est accessible, détenue actuellement par Krefeld qui a perdu deux fois ce week-end. C'est maintenant ou jamais, car une page se tournera à Augsbourg à l'issue de cette saison. Restés cette année en partie pour Laporte, les deux attaquants de 24 ans Ronny Arendt (qui a joué les play-offs avec Villard-de-Lans en mars) et Björn Barta ont confié leur intention de rejoindre un club plus ambitieux, après trois saisons à Augsbourg où ils se sont révélés.

Augsbourg a utilisé sa dernière licence pour engager Rich Brennan, le défenseur de Berne, décevant selon les uns, plutôt sobre et solide selon les autres, qui avait en tout cas été écarté par le champion suisse à la peine pour faire place à des joueurs plus cotés. Mais la surprise est venue de Mannheim, qui a fait signer Yannick Tremblay, un joueur en provenance de Sherbrooke en LNAH, l'ancien "semi-pro" québécois. Étonnante source de la part d'un club aux gros moyens qui avait misé cet été, avec des résultats peu concluants jusqu'ici, sur des joueurs de NHL. Parmi eux, Cristobal Huet, victime d'une contusion au ménisque vendredi dernier lors de la défaite à domicile contre le promu Wolfsburg, où il a dû sortir après le premier but. Actuellement au repos, le gardien grenoblois espère maintenant être rétabli à temps pour pouvoir participer dans un peu plus de trois semaines au tournoi de qualification olympique de Klagenfurt avec l'équipe de France.

Le défenseur canadien Steve Montador a quitté cette semaine le HCM en catimini, et n'a appelé son entraîneur Christer Eriksson que le lendemain, mercredi, pour lui expliquer que son agent lui avait demandé de rentrer du fait de la tenue de négociations de la dernière chance en NHL. Si elles échouaient, le joueur des Calgary Flames pourrait néanmoins finir sa saison en AHL.

Mais il se pourrait aussi que ce départ précipité ait quelque chose à voir avec la sanction en interne (cinq matches de suspension) que son club venait de décider, même si elle ne lui avait pas encore été officiellement notifiée. Elle concerne le match Mulhouse-Grenoble du mois dernier, pour lequel il était justement sur le point de passer en commission de discipline. Alors qu'une bagarre ayant impliqué quatre joueurs (Meunier, Bonnard, Christie et Day) venait de s'achever, Steve Montador, situé sur le banc mulhousien, avait jeté sa crosse en direction de Laurent Meunier. Le junior grenoblois Cyril Papa avait alors dédramatisé la situation en récupérer la crosse incriminée pour la donner au public.

Le président mulhousien Paul Heyberger précise au sujet de cette sanction interne qui a laissé certains dubitatifs : "Avant d'aller à Paris avec Steve, devant la commission de discipline, il était essentiel pour moi de disposer des bons éléments. J'ai donc tout fait pour récupérer la vidéo de l'incident, ayant appris que le club de Rouen avait filmé le match. Celui-ci a eu la gentillesse de me faire parvenir ladite vidéo l'avant-veille de la convocation, et après l'avoir visionnée, il était évident que le geste d'un chasseur de phoque lançant son harpon n'avait rien à faire dans notre sport. J'ai donc pris la décision de sanctionner Steve de cinq matchs ferme, ceci indépendamment de la décision de la commission de discipline. Il ne s'agit d'ailleurs pas d'une première chez nous, Nicolas Boirin, joueur suisse ayant évolué à Mulhouse de 1999 à 2001 ayant déjà subit dans le passé la même sanction de la part de mon prédécesseur Claude Bauer, pour un coup de crosse appuyé sur le casque d'un Spinalien lors d'un match Épinal-Mulhouse. C'est une politique que nous avions mise en place du temps de Pascal Ryser et que j'entends poursuivre. Les actions sont tellement rapides dans notre sport que, bien qu'ayant été présent à Pôle Sud lors du match Grenoble-Mulhouse du 7 décembre dernier, le jet de la crosse de Montador m'avait en grande partie échappé et m'avait fait penser que la décision de l'arbitre était trop sévère. Seule la vidéo permet d'apprécier calmement la réalité d'une action, et ce serait-peut être une belle avancée pour notre sport, si tous les matchs étaient filmés pour que la bande puisse être consultée par la suite en cas de besoin par les personnes compétentes. Cela se fait dans d'autres championnats [NDLR : allusion notamment à la LNA suisse] et il me semble que cela marche plutôt bien."

L'arrivée pour le lock-out de Montador et Reinprecht ayant annulé à l'époque la venue d'un dernier défenseur, le HCM n'a maintenant plus que cinq arrières (dont deux, Hakkarainen et Carriou, sont actuellement blessés), plus le junior formé au club Jérôme Catil, alors qu'il y a dans le même temps quatre lignes offensives. Il est donc prévu que l'attaquant finlandais Hermanni Vidman donne un coup de main en défense.

Hier soir devait être une soirée de fête à Örnsköldsvik avec le premier match de Markus Näslund et Adrian Aucoin pour MODO. L'arrivée de Näslund permettait en effet à l'équipe du nord de la Suède de regrouper pour la première fois toutes ses stars formées au club, et en particulier le duo Forsberg-Näslund, deux joueurs de la même génération devenus entre-temps deux des meilleurs hockeyeurs du monde. Malheureusement, ils ont connu hier contre Linköping (défaite 2-3 en prolongation sur un but d'Andreas Pihl, ancien joueur de MODO) des destins opposés, puisque le retour attendu de l'un a coïncidé... avec la blessure de l'autre. On craignait une possible fracture du poignet pour Peter Forsberg, synonyme de saison terminée, mais après avoir été opéré dans la nuit à l'hôpital d'Umeå, il a assuré ce matin à son père Kent, l'entraîneur de l'équipe, qu'il comptait bien être rétabli pour jouer les play-offs. Les résultats suédois.

Le promu Morzine-Avoriaz est en ce moment dans une série exceptionnelle, puisqu'il a marqué 19 points sur 20 possibles lors de ses dix dernières rencontres, neuf victoires et une défaite en prolongation. Les frustrations des prolongations perdues du début de saison sont définitivement oubliées, puisque les Morzinois ont obtenu cette semaine deux victoires en mort subite, d'abord mercredi contre Dijon dans le match reporté de la première journée, capital pour l'accès aux play-offs, et surtout ce soir à l'issue d'un match épique à Grenoble. Les Pingouins étaient menés 3-0 après le premier tiers-temps, mais ils sont revenus au score grâce à deux buts en infériorité numérique et se sont imposés 4-3 en prolongation grâce à leur défenseur finlandais Santeri Immonen. Avec ce succès, ils reviennent à grandes enjambées sur le groupe de tête.

C'est également un beau rapproché que fait Briançon en battant le piteux champion en titre Amiens 5-1, dont un superbe but de l'attaquant de NHL Mark Rycroft pour son retour. Au vu de leur calendrier, les Diables Rouges peuvent maintenant se fixer un objectif ambitieux, celui d'avoir l'avantage de la glace en quart de finale, même si on ne voit pas vraiment qui est susceptible de craquer dans le quatuor de tête. Grenoble a des points d'avance, Tours a un bon calendrier, Rouen vient de battre les Tourangeaux 4-1 à l'île Lacroix, et Mulhouse a toujours de belles capacités offensives. La ligne inédite Coqueux-Day-Reinprecht a inscrit quatre buts contre Dijon (6-4). Le problème se pose en défense où, après le départ de Montador, l'autre pilier Miikka Ruokonen s'est rompu les ligaments croisés du genou gauche après avoir eu son patin bloqué dans la glace.

Ces six équipes étant hors d'atteinte en pratique, les deux dernières places en play-offs se joueront entre Amiens, Angers et Dijon, et les confrontations directes seront donc capitales. Les Gothiques ont au moins l'avantage sur ce plan-là, puisqu'ils recevront leurs deux rivaux au Coliséum, où ils sont quand même encore assez à l'aise. Il n'y aura plus d'autre miracle. Les derniers minces espoirs qu'Anglet pouvait entretenir du fait de son calendrier facile ont fondu à domicile face à l'autre équipe du "ventre mou" Villard-de-Lans (3-4).

L'autre évènement du jour, c'est que pour la première fois de la saison, Dunkerque est en position de se maintenir sans passer pour la poule de relégation, grâce à une nouvelle victoire au courage sur Clermont-Ferrand (2-1 avec un doublé de Jean-Charles Charette). Battu 6-1 à Gap, Épinal est au fond du trou et on voit mal ce qui pourrait aujourd'hui sauver les Vosgiens de la poule de maintien. Une poule que Gap et Dunkerque, qui se rencontreront la semaine prochaine, peuvent par contre espérer éviter. Qui l'eût cru lors de la première trêve du championnat début novembre ?

Alors que tout le monde annonçait la poule sud beaucoup plus forte, ce sont encore une fois les représentants de la poule nord qui ont fait forte impression dans la deuxième journée de la phase finale. Neuilly-sur-Marne a marqué son premier but après seize secondes de jeu et a battu à plate couture Montpellier qui n'a pu trouver la faille de Roman Svaty qu'à la dernière minute de jeu (5-1). Mieux, Caen, pas flamboyant en première phase, a infligé sa première défaite de la saison au Mont-Blanc, et ce à Saint-Gervais (5-2). Une énorme surprise qui bouleverse tous les pronostics. Strasbourg, dont le carton plein en première phase prend encore plus de valeur au vu des performances "nordistes", n'a pas eu la partie facile à Lyon (4-2) mais accumule toujours les victoires et partage la première place avec Caen, alors que le meilleur "sudiste" Chamonix est bien content d'avoir également quatre points, après avoir souffert contre Courbevoie, battu 4-3 après avoir mené 2-3 à six minutes de la fin.

En quelques jours, Bordeaux a perdu une qualification qui paraissait acquise pour la poule finale de D2. Tout part d'une mauvaise application de l'association avec Anglet, qui concernait les cadets et juniors (pour pallier la baisse des effectifs des deux clubs majeurs du sud-ouest dans ces catégories d'âge), mais a vu un senior - Jérôme Patard - être prêté pour deux rencontres à Bordeaux, alors qu'il n'en avait pas le droit. Les Girondins ont donc perdu sur tapis vert leurs deux rencontres aisément gagnées contre Cholet et à Nantes, et ils ont écopé d'un point supplémentaire de pénalité, ce qui rendait le dernier match en retard contre La Roche-sur-Yon décisif. Les Vendéens, relancés dans la course, n'ont pas raté l'occasion de s'imposer 6-4 et de décrocher cette qualification inespérée. Pour la poule finale, le Hogly ne conserve que quatre points et part comme l'an passé avec un handicap, mais il a déjà la satisfaction d'être là. Sa qualification profite aussi à Nantes, qui part avec sept points au lieu de six si Bordeaux s'était qualifié. Ci-dessous un récapitulatif des classements avant les rencontres croisées entre équipes de l'ouest et de l'est.

Poule finale : 1 Annecy 11, 2 Viry-Chatillon 9, 3 Cholet 8, 4 Nantes 7, 5 Le Havre 5, 6 La Roche-sur-Yon 4, 7 Nice 3, 8 Chambéry 1.

Poule de maintien : 1 Bordeaux 11, 2 Amiens II 9, 3 Toulouse 9, 4 Toulon 8, 5 Reims 7, 6 Français Volants de Paris 2, 7 Meudon 2, 8 ACBB 0.

Quatre mois après le licenciement de Hardy Nilsson, la fédération suédoise a nommé un nouveau sélectionneur national. Elle s'était laissé le temps de la réflexion en confiant chacune des manches de l'Euro Hockey Tour à un entraîneur différent. C'est finalement le premier d'entre eux, Bengt-Åke Gustafsson, qui avait pris la charge de la Tre Kronor lors du tournoi Karjala, qui a été choisi. Il a signé un contrat d'un an qui court jusqu'aux Jeux Olympiques de Turin 2006, avec option jusqu'au Mondial 2008, et entrera en fonction après les Sweden Hockey Games... voire avant. Roger Melin, l'entraîneur de Linköping qui devait avoir les rênes de l'équipe nationale à cette occasion, a déclaré qu'il était prêt à céder sa place plus tôt au nouveau sélectionneur.

Quel que soit le candidat choisi, on savait qu'il aurait pour mission principale de rompre avec l'ère Nilsson en redonnant à la Suède sa tactique traditionnelle d'essence défensive qui a fait son succès. C'est encore plus évident avec Bengt-Åke Gustafsson, qui entraîne Färjestad, la formation la moins offensive et la plus prudente d'Elitserien. Ou plutôt devrait-on dire "entraînait" car, du fait de sa promotion, il a été remplacé avec effet immédiat par l'ancien entraîneur du FBK, Bo "Kulon" Lennartsson. Le retour vers le passé semble donc à la mode en Suède.

Qui avait le plus à perdre lors de cette vingt-cinquième journée de Ligue Magnus ? On ne parle pas ici de Briançon, qui a abandonné ses rêves de rejoindre le carré majeur sur la route de Villard-de-Lans (1-0 et blanchissage de Pascal Favarin), mais de ceux qui luttent pour se qualifier en play-offs. Les trois clubs à la lutte pour les dernières places en play-offs ont tous perdu à domicile, mais les conséquences ne sont pas les mêmes pour chacun. Pour Amiens (24 points), la situation n'est pas forcément aussi catastrophique qu'elle en a l'air. Certes, la déroute à domicile contre Mulhouse (1-6) a été un calvaire pour les supporters des Gothiques, une humiliation pour les habitués du Coliséum, mais vu leur situation actuelle, les Amiénois doivent, au moins jusqu'à la fin de la saison régulière, remiser un temps au placard leurs ambitions de titre et leur costume de champion sortant pour endosser celui plus modeste d'un candidat aux séries. S'il s'agira de faire bonne figure à Rouen devant les caméras de Sport +, c'est surtout les confrontations directes face à Angers et Dijon que les Gothiques doivent cocher sur leur calendrier. S'ils battent leurs deux rivaux au Coliséum, les Amiénois auront fait 80 % du chemin.

Dijon, pour sa part, a perdu contre Rouen (2-5) et reste scotché à la neuvième place avec 22 points. Cette position est très inconfortable, mais l'adversaire n'était pas le plus abordable. Les cinq rencontres restantes en revanche (réceptions de Tours, Villard et Morzine, déplacements à Amiens et Angers) sont toutes difficiles mais pas impossibles. C'est maintenant que les Ducs vont devoir se révéler et montrer qu'ils méritent les play-offs.

Celui qui a le plus perdu, c'est sans doute Angers, en perdant à domicile ce soir devant Anglet (2-3). Au lieu de distancer définitivement les Basques, l'ASGA a même entretenu leurs espoirs. L'Hormadi a le meilleur calendrier de toutes les équipes de Ligue Magnus et peut terminer avec 29 points, ce qui pourrait suffire si les équipes devant lui continuent à faire du surplace. Il a en effet l'avantage de finir sa saison en rencontrant les quatre derniers... mais avant cela, il recevra samedi l'équipe en forme du moment, Morzine-Avoriaz, dans un match de la dernière chance.

Angers (24 points), par contre, n'a pas gagné un match en 2005, et même s'il a deux matches en retard, il doit se rendre à Briançon et Rouen et affronter deux fois Mulhouse. Si l'on enlève ces gros morceaux, il ne reste que la venue de Dunkerque (qui ne peut plus être négligée aujourd'hui) et les deux duels à Amiens et contre Dijon. Oui, à n'en pas douter, ces confrontations directes seront décisives pour tout le monde.

Ce n'est pas la joie en ce moment dans la famille Reichel. L'aîné Robert, ancien capitaine de l'équipe nationale tchèque, s'est blessé jeudi dernier et sa saison est déjà terminée. Le cadet Martin, pour sa part international allemand, vient d'être suspendu aujourd'hui jusqu'à la fin de la saison régulière de DEL. Les faits remontent à vendredi dernier, quand Reichel, très énervé vis-à-vis des arbitres, a frappé Mathias Ruß, le juge de ligne qui le retenait. L'image de celui-ci se tordant de douleur à terre (contusion aux côtes) a choqué l'Allemagne. Martin Reichel, qui n'a pas mauvaise réputation, a plaidé le mauvais réflexe et s'est défendu d'avoir voulu faire mal à qui que ce soit, mais certains pensaient qu'il serait banni pour toute l'année 2005, et il a donc bénéficié d'une certaine clémence.

Les sanctions antérieures de ce type n'avaient pas de circonstances atténuantes et étaient du domaine de l'attaque frontale. En 1992, Andreas Ulrich (coup de pied à la tête et coup de crosse) avait écopé de huit ans de suspension, avant que sa peine ne soit réduite à un an ferme plus du sursis. Surtout, en novembre dernier, après un derby entre les équipes-réserves (!) de Schwenningen et Fribourg-en-Brisgau, un homme de 45 ans, Matthias Hoppe, a pénétré avec son fils dans le vestiaire des arbitres pour les agresser. Or, l'individu en question n'est pas le parent de joueur lambda. L'ancien gardien d'élite Matthias Hoppe est une légende de Schwenningen, où son maillot fait partie de ceux qui ont été retirés et hissés sous le toit de la patinoire... Il a été suspendu à vie.

L'incident de Reichel est intervenu lors d'un match qui faisait partie des expériences d'échanges d'arbitres de l'IIHF, dont les premiers échos avaient été le plus souvent positifs, supporters et journalistes tressant les louanges de ces spécialistes étrangers qui remplaceraient au mieux les boucs émissaires locaux. Cela n'a pas été le cas ce week-end. L'arbitre suédois Ulf Rönnmark a été dépassé par les pratiques plus rugueuses de la DEL lors de ce match Nuremberg-Francfort qu'il n'a pas pu empêcher de dégénérer, jusqu'à ce que son collègue en fasse les frais. Et dans le même temps, Thomas Schürr, l'arbitre allemand envoyé en Elitserien, a été très critiqué pour avoir refusé un but valable de Jonathan Hedström lors de la rencontre Sodertälje-Timrå.

Gardiens : Cristobal Huet (Mannheim, ALL), Christophe Burnet (Chamonix), Fabrice Lhenry (Mulhouse).

Défenseurs : Baptiste Amar (Grenoble), Simon Bachelet (Grenoble), Vincent Bachet (Amiens), Nicolas Besch (Rouen), Jean-François Bonnard (Grenoble), Nicolas Favarin (Grenoble), Guillaume Karrer (Amiens), Nicolas Pousset (Briançon).

Attaquants : Pierre-Édouard Bellemare (Rouen), Guillaume Besse (Rouen), Sébastien Bordeleau (Berne, SUI), Olivier Coqueux (Mulhouse), Xavier Daramy (Anglet), David Dostal (Anglet), Laurent Gras (Amiens), Kévin Hecquefeuille (Grenoble), Laurent Meunier (Grenoble), François Rozenthal (Amiens), Maurice Rozenthal (Mulhouse), Jonathan Zwikel (Amiens).

La sélection française (ci-dessus) pour le tournoi de qualification olympique de Klagenfurt ne compte pas la moindre surprise. Il s'agit vraiment du meilleur de ce que le hockey français a actuellement à proposer. Reste à savoir si des forfaits ne viendront pas altérer cette formation, sachant que la densité des sélectionnables est assez faible. Des joueurs très importants (Huet et Amar) sont en effet blessés et incertains en ce moment.

Il est clair que le favori du groupe sera l'Autriche, à domicile, et elle vient au même moment de publier une liste préliminaire élargie. La sélection est en effet suspendue au sort des joueurs évoluant en AHL. La fédération autrichienne a semble-t-il obtenu que Lakos, Pöck et Trattnig (à moins qu'une reprise in extremis de la NHL après la réunion de la dernière chance de ce week-end ne vienne tout bouleverser) soient libérés. En revanche, les Rochester Americans n'ont pas donné leur accord pour se séparer du grand espoir Thomas Vanek, élu dans la ligne de départ du prochain All-Star Game de l'AHL. Le pessimisme est aussi de rigueur pour Christoph Brandner, qui revient juste de blessure et devrait être coincé à Houston.

Gardiens : Claus Dalpiaz (Innsbruck), Reinhard Divis (Villach), Patrick Machreich (Graz). Remplaçant : Bernd Brückler (Université du Wisconsin, USA).

Défenseurs : Herbert Hohenberger (Villach), André Lakos (Syracuse, AHL), Philippe Lakos (Vienne), Robert Lukas (Vienne), Sven Klimbacher (Innsbruck), Thomas Pfeffer (Vienne), Thomas Pöck (Hartford, AHL), Johannes Reichel (Klagenfurt), Martin Ulrich (Düsseldorf, ALL), Gerhard Unterluggauer (Innsbruck), Manny Viveiros (Klagenfurt).

Attaquants : Thomas Auer (Salzbourg), Christoph Brandner (Houston, AHL), Raimund Divis (Innsbruck), Gregor Hager (Klagenfurt), Christoph Harand (Linz), Patrick Harand (Salzbourg), Martin Hohenberger (Innsbruck), Philippe-Michael Horsky (Klagenfurt), Dieter Kalt (Vienne), Roland Kaspitz (Innsbruck), Thomas Koch (Luleå, SUE), Christoph König (Vienne), Philipp Lukas (Linz), Markus Peintner (Vienne), Oliver Setzinger (HPK Hämeenlinna, FIN), Mark Szücs (Linz), Matthias Trattnig (Syracuse, AHL), Thomas Vanek (Rochester, AHL), Daniel Welser (Klagenfurt).

La belle série de Morzine-Avoriaz (19 points sur 20 possibles) s'est finalement brutalement arrêtée au Pays Basque, après une défaite 7-1 à Anglet, qui n'a plus le droit à l'erreur mais surfe sur cette dernière vague qu'il n'a pas l'intention de laisser passer. Il lui reste à affronter les quatre derniers du championnat sur les quatre dernières journées. Les Villardiens, eux aussi, voulaient imiter l'Hormadi et tenter un retour in extremis, mais leur calendrier n'était pas aussi favorable. Ils ont tout donné pour réussir l'exploit à Mulhouse et ont longtemps mené au score, avant de rendre les armes et de s'incliner 7-5.

Angers a perdu en prolongation à Briançon mais l'égalisation de Jonathan Bellemare à deux minutes de la fin du temps réglementaire permet aux Ducs de repartir avec un point. Il n'en reste plus que cinq à engranger pour se mettre à l'abri d'Anglet, qui semble maintenant plus dangereux que Dijon. Le CPHD jouera un match de la dernière chance au Coliséum samedi prochain, chez des Amiénois eux aussi au pied du mur.

Grenoble a conforté sa place de leader en battant Clermont-Ferrand 5-1 avec deux buts et deux assistances de Petri Lehtonen, mais la soirée n'a pas été positive après la blessure à la cheville du capitaine Benoît Bachelet. Enfin, Gap s'est extirpé provisoirement de la poule de maintien en battant sans qu'il y ait vraiment de match une équipe de Dunkerque diminuée par une épidémie de grippe (6-1).

Caen va-t-il refaire le coup de Morzine l'an passé ? Après une première phase anonyme voire décevante, les Drakkars sont en train de commencer la poule finale de D1 sur les chapeaux de roues. Après leur victoire chez le Mont-Blanc, ils ont fait encore plus fort en dynamitant Chamonix 6-0, un résultat qui secoue le hockey français. Les Normands sont maintenant seuls leaders, car Strasbourg, qui avait dominé tout le monde - Caen compris - en première phase, vient de lâcher son premier point de la saison (2-2). L'Étoile Noire n'a pas su éviter le piège d'une équipe de Montpellier décidée à la faire déjouer, et qui a pu bénéficier d'un bon premier match de Janne Kinnunen, son joker médical recruté en remplacement d'Oliver McGee.

Après l'Elitserien suédoise et la Superliga russe, c'était aujourd'hui au tour de la SM-liiga finlandaise d'avoir l'honneur d'une diffusion télévisée au Canada sur RDS. De prime abord, le choix du match (TPS Turku - Blues Espoo) pouvait surprendre. D'une part, il s'agit de deux équipes qui réalisent une saison décevante, et qui se sont déjà affrontées la semaine dernière à Espoo, lors d'un match marqué par la fracture de la clavicule de l'international du TPS Antti Aalto. En outre, l'Elysée Arena est réputée pour avoir une des ambiances les plus froides du championnat. Mais en réalité, le choix de la chaîne québécoise était parfaitement logique, car cette rencontre mettait aux prises trois joueurs des Canadiens de Montréal, Mike Ribeiro pour les Blues, Saku Koivu et Craig Rivet pour le TPS. Ce ne sont pas ceux qui se sont mis le plus en évidence, même si Ribeiro et Koivu ont eu une assistance chacun. Avec sa victoire 4-2, le TPS Turku se pose à la cinquième place, et peut toujours rêver de titre quand Koivu aura retrouvé la pleine forme, alors qu'Espoo, onzième, s'enfonce de plus en plus. Les play-offs, pourtant ouverts aux dix premiers, deviennent peu à peu inaccessibles.

On pensait que la lutte pour la dernière place en play-offs de la LNA se circonscrirait à un duel entre Kloten et le champion en titre Berne. Mais les Aviateurs restent sur cinq victoires consécutives, alors que les Ours ont aligné trois succès de rang. Du coup, c'est le septième, Genève-Servette, qui se retrouvait très menacé. Samedi, le dernier club romand encore en course s'était incliné 5-2 à Kloten, dont trois buts marqués pendant les cinq minutes de supériorité numérique ayant suivi l'exclusion de Geoff Sanderson, le renfort de NHL, qui avait donné un coup de crosse à un adversaire - Rieder - au sol.

Hier soir, face à Rapperswil, Sanderson s'est racheté en marquant deux buts. Mais le héros du match a été l'éternel Philippe Bozon, comme toujours remarquable de combativité, qui a lui aussi inscrit un doublé, dont le but décisif en prolongation. Dans la Tribune de Genève, son entraîneur Chris McSorley n'a plus que s'incliner à nouveau devant son joueur, qui vit intensément les derniers jours de sa carrière : "Son chant du cygne mérite vraiment le respect." En plus, le Français s'est montré grand seigneur en dédiant son but au second gardien David Bochy, qui a passé neuf ans dans le club genevois mais doit le quitter pour intégrer l'école de police, car une blessure contractée au hockey serait éliminatoire. Aucune cérémonie n'avait pourtant été prévue pour lui, sinon le tour d'honneur organisé au pied levé par Boz'.

Lugano, Davos et les ZSC Lions sont déjà en play-offs, alors que Langnau, Fribourg-Gottéron et Lausanne sont déjà en barrages de maintien. Entre les deux, il reste six équipes qui se tiennent en cinq points. Six équipes pour cinq places, alors qu'il ne reste que trois journées à disputer, qui se tiendront juste après la longue pause de quinze jours aménagée pour préparer dans la durée (pas comme en France...) puis jouer la qualification olympique. Mais il n'est pas sûr que Bozon soit présent pour ce sprint final. Pour avoir blessé David Jobin (Zurich) au genou la semaine dernière en laissant traîner sa jambe (en ratant sa charge, selon le Français), Philippe Bozon, compte tenu de ses antécédents, risque de connaître une "der" dont il se serait passé... Une dernière suspension infligée par le juge unique de la ligue suisse.

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