Championnats du monde 1958

 

Malgré le retour des Nord-Américains, c'est un championnat du monde de transition qui se déroule dans la Jordal Amfi d'Oslo (après le retrait de Vienne). Le public norvégien s'intéresse surtout à la défaite de ses skieurs de fond aux championnats du monde en Finlande, et ce tournoi mondial de hockey déchaîne rarement les passions. En raison de résultats décevants dans les matches de préparation, l'Allemagne de l'ouest a même décidé de ne finalement pas participer.

 

28 février 
États-Unis - Pologne 12-4 (4-2,2-0,6-2)
Tchécoslovaquie - Finlande 5-1 (2-0,2-0,1-1)
Norvège - Suède 0-9 (0-0,0-5,0-4)

1er mars
Suède - Finlande 5-2 (0-1,2-0,3-1)
Norvège - URSS 2-10 (0-1,1-5,1-4)
Canada - Pologne 14-1 (8-1,1-0,5-0)

2 mars
URSS - Finlande 10-0 (5-0,1-0,4-0)
Norvège - Canada 0-12 (0-4,0-6,0-2)

3 mars
Tchécoslovaquie - Pologne 7-1 (4-0,2-0,1-1)
Canada - Finlande 24-0 (7-0,7-0,10-0)

4 mars
URSS - Tchécoslovaquie 4-4 (3-1,0-2,1-1)
Suède - États-Unis 8-3 (3-2,1-0,4-1)

5 mars
Norvège - États-Unis 1-6 (1-1,0-2,0-3)
Finlande - Pologne 2-2 (0-1,0-1,2-0)

6 mars
Canada - Suède 10-2 (6-0,1-1,3-1)
Tchécoslovaquie - États-Unis 2-2 (1-0,1-1,0-1)
URSS - Pologne 10-1 (3-0,5-1,2-0)
Norvège - Finlande 1-2 (0-0,1-0,0-2)

7 mars
Canada - Tchécoslovaquie 6-0 (2-0,0-0,4-0)
Suède - Pologne 12-2 (2-1,6-1,4-0)
URSS - États-Unis 4-1 (1-0,2-0,1-1)

8 mars
Norvège - Tchécoslovaquie 0-2 (0-1,0-1,0-0)
URSS - Suède 4-3 (1-0,2-2,1-1)
Canada - États-Unis 12-1 (4-0,2-0,6-1)

9 mars
États-Unis - Finlande 4-2 (2-0,1-1,1-1)
Suède - Tchécoslovaquie 7-1 (2-1,3-0,2-0)
Norvège - Pologne 8-3 (1-1,3-2,4-0)
Canada - URSS 4-2 (0-1,1-0,3-1)

Classement (7 matches)

                   Pts   V  N  D   BP-BC  Diff
1 Canada            14   7  0  0   82-6   +76
2 URSS              11   5  1  1   44-15  +29
3 Suède             10   5  0  2   46-22  +24
4 Tchécoslovaquie    8   3  2  2   21-21   0
5 États-Unis         7   3  1  3   29-33  -4
6 Finlande           3   1  1  5    9-51  -42
7 Norvège            2   1  0  6   12-44  -32
8 Pologne            1   0  1  6   14-65  -51

Le Canada est représenté par les Whitby Dunlops, renforcés de six professionnels ou ex-pros. Le plus célèbre d'entre eux est Sid Smith, triple vainqueur de la Coupe Stanley avec les Toronto Maple Leafs et élu meilleur ailier gauche de NHL trois ans plus tôt. Il est le seul à pouvoir rivaliser en vitesse de patinage avec les meilleurs Soviétiques. Les Canadiens apparaissent rapidement comme les grands favoris, et après leurs trois premières rencontres contre les trois "petits", où ils ont marqué cinquante buts et n'en ont encaissé qu'un seul, leur gardien John Henderson parie qu'il n'encaissera pas plus de trois buts pendant toute la compétition, et qu'il paiera dix bouteilles de whisky à ses coéquipiers pour chaque dépassement de ce seuil fixé. Au total, ce tournoi lui coûtera tout de même trente bouteilles.

Contrairement à ce que pourrait laisser penser ce pari présomptueux, ces Canadiens sont décrits comme sympathiques, loin de l'arrogance de leurs prédécesseurs, mouchés par les Russes en 1954 et 1956. Ils respectent ainsi chacun de leurs adversaires, et après le 6-0 infligé à la Tchécoslovaquie, leur manager Wren Blair déclare que celle-ci pourrait être championne du monde si elle améliorait la qualité de ses lancers, notamment parce qu'elle dispose d'un excellent gardien avec Nadrchal. La consigne est donc à la prudence avant d'affronter l'URSS, pourtant pas impressionnante.

Chernyshev ayant été démis de ses fonctions après l'échec contre la Suède l'année précédente, les Soviétiques sont entraînés pour la première fois en compétition officielle par Anatoli Tarasov. Certains estiment que l'URSS cache peut-être son jeu pour le dernier match, mais il n'en est rien. Elle est tout simplement éloignée de sa meilleure forme, celle qu'elle avait quelques mois plus tôt. Faut-il y voir un effet des méthodes éreintantes de Tarasov ? C'est justement l'état de fatigue physique et morale des joueurs qui avait été évoqué en 1954 pour écarter le "père fondateur" au profit de Chernyshev juste avant l'entrée de l'URSS sur ma scène internationale.

Sous les yeux du roi Olav de Norvège, le Canada parvient à faire la différence au milieu du dernier tiers-temps alors que le score est de 2-2. Veniamin Aleksandrov s'échappe avec le palet de la victoire au bout de sa crosse, mais il tire sur la transversale. Bobby Attersley récupère alors la rondelle, part en contre-attaque et marque, rapidement imité par Bus Gagnon.

Le capitaine de cette équipe championne du monde est Harry Sinden, qui deviendra célèbre comme coach des Canadiens pendant la Série du Siècle. Mais le joueur qui laisse son nom de manière particulière dans l'histoire est Connie Broden. Ce joueur s'était retiré du hockey pro l'année précédente après avoir gagné la finale de Coupe Stanley avec les Canadiens de Montréal, parce qu'il venait de recevoir son diplôme universitaire et qu'un bon boulot l'attendait aux brasseries Molson. Mais comme les Whitby Dunlops cherchaient du renfort pour les Mondiaux, le manager des Canadiens, Sam Pollock, leur avait recommandé Broden. Celui-ci devient meilleur marqueur du tournoi, et à son retour de Norvège, il participe à un match des play-offs NHL. C'est suffisant pour faire ce que personne d'autre ne réussira dans l'histoire et qui est normalement impossible pour des raisons de concordance de dates : être champion du monde et graver son nom sur la Coupe Stanley la même année !

 

Meilleurs marqueurs

                                 B  A Pts
1 Connell Broden           CAN  11  7  18
2 Jack McKenzie            CAN  12  5  17
3 Robert Attersley         CAN  10  7  17
4 Sid Smith                CAN   9  5  14
5 Sven "Tumba" Johansson   SUE   7  7  14
6 Venyamin Aleksandrov     URS   4 10  14
7 Carl-Göran Öberg         SUE   5  8  13
8 Nils "Nisse" Nilsson     SUE   7  4  11
  Konstantin Loktev        URS   7  4  11
  Tom O'Connor             CAN   7  4  11

Meilleur gardien : Jaroslav Nadrchal (Tchécoslovaquie).

Meilleur défenseur : Ivan Tregubov (URSS).

Meilleur attaquant : Charlie Burns (Canada).

 

 

Les précédents championnats du monde (1957)

Les championnats du monde suivants (1959)

 

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