Épinal - Neuchâtel (3 septembre 2009)

 

Match amical.

L'ICE s'est hissée haut

À dix jours de la reprise, le compte à rebours est enclenché du côté de Poissompré. Avant de voir la vie en rose et bleu-marine (les nouvelles couleurs du club, assorties d'un logo supposé être plus "agressif") l'ICE s'offre une dernière répétition générale. Privé de Jan Hagelberg (qui se remet d'une luxation de l'épaule) et Benoît Quessandier (en Pologne avec les Bleus), Tommy Andersson va pouvoir tester la résistance d'une défense "allégée" face à un calibre estampillé LNB.

Un club très particulier puisque apparenté à une "couveuse" partagée entre trois entités de LNA (Ambrì-Piotta, Berne et Fribourg-Gottéron). Malgré cette triple affiliation, les résultats n'ont jamais décollé depuis le retour des Young Sprinters en LNB voilà deux ans. Les jeunes "prospects" ont beau venir s'aguerrir en LNB, ils n'en restent pas moins à la disposition de leurs clubs respectifs, ce qui ne favorise évidemment pas la stabilité. Du coup, ces résultats chaotiques ont dépeuplé le Littoral (à peine 400 spectateurs de moyenne) et mis les finances dans le rouge. Comme à Langnau, les joueurs ont dû s'astreindre à une baisse de salaire et compter sur l'apport de certains sponsors pour obtenir les fonds garantissant l'octroi d'une nouvelle licence en LNB.

La LNB, justement, le président neuchâtelois Fabio Murarotto ne veut plus la voir "d'en bas". Ambition ou utopie ? Toujours est-il que l'acquisition de quelques valeurs sûres (Béring, Mano, Kohler) et du légendaire Valeri Shiriaev comme assistant du coach Myrek Hybler vont dans le bon sens. Reste que l’entraîneur tchèque, qui avait succédé à un certain Alain Pivron, dispose d'un groupe avant tout soumis aux besoins des clubs partenaires. Aussi cette "interactivité" laisse notamment Adam Hasani et Romain Loeffel à disposition de Fribourg-Gottéron... et donc pas souvent là depuis le début de la préparation ! Du coup, YS n'a pas gagné un seul match et reste sur deux lourds revers face à Fribourg-en-Brisgau (1-11 dimanche dernier à Colmar) et chez un gros outsider (0-5 à Viège mardi)...

Aujourd'hui, les Young Sprinters s'amènent dans les Vosges sans Hasani ni Loeffel... mais avec leurs deux renforts étrangers. En l'occurrence Pavel Vostrák et Dusan Andrasovský, deux vieux briscards formant avec le remuant Pascal Krebs une première ligne à suivre. C'est d'ailleurs elle qui s'illustre rapidement lorsqu'Andrasovský récupère une passe "mollassonne" de Vostrák et file côté droit pour tester Petrik. Ce diable de Pascal Krebs, qui a bien suivi, passe la seconde couche, en deux temps et à bout portant (0-1 à 02'13").

Pas les mêmes valeurs

Un feu de paille puisque les absences de Quessandier et Hagelberg, compensées par une agressivité de tous les instants, sont passées inaperçues face à des Young Sprinters offensivement limités et desservis par une défense chancelante. Tellement "gruyère" d'ailleurs que le gardien Sébastien Kohler est livré à lui-même. Sur la trajectoire d'un frappé-court de Plch, ce dernier se couche en croyant geler la rondelle mais la laisse libre derrière lui, chose qui n'échappe pas à l'opportuniste Charpentier (1-1 à 03'01").

Si la venue de Franches-Montagnes dimanche dernier fut le déclic attendu pour une deuxième ligne en mal de sensations, celle de Neuchâtel confirme sa montée en puissance. Sous l'impulsion d'un Haapasaari accrocheur, la triplette est partie prenante de cette domination exercée dans la zone suisse. Si Tomi Karlsson, sur un débordement de Jussi Haapasaari, marque du patin (2-1 à 05'17"), le second nommé, lui, se voit servi par Chassard pour fixer Kohler (3-1 à 05'33"). Le tout, sans grande opposition, il faut bien l'avouer.

Est-ce donc là une "soirée portes ouvertes" ? À la vitesse où les buts s'enchaînent, il y a presque le feu au lac ! Après le "coup de barre" d'Andrasovský (5e), Neuchâtel pense remettre les pendules à l'heure sur un but litigieux d'Arnaud Montandon, qui score du patin après un tour de cage de Pascal Krebs en supériorité numérique (3-2 à 06'44"). Mais voilà, ce n'est pas la soirée des "oranges et noirs" (toute autre ressemblance avec le "Team Millette" s'arrête-là !)... et encore moins celle de Kohler ! Ce n'est pas ainsi que l'ex-Chaux de fonnier, barré au HCC par Antoine Todeschini, va relancer une carrière qui déclinait aux Mélèzes. Sébastien Kohler, masqué, ne peut toutefois pas grand chose sur une reprise foudroyante (et cadrée pour une fois !) de Fabien Leroy (4-2 à 24'04").

S'il est encore trop tôt pour tirer des enseignements, il faut bien reconnaître qu'Erwan Agostini a musclé son jeu. Remonté comme une pendule, l'ex-Rouennais a les crocs et s'engage à fond dans les duels, complétant bien le travail de sape fourni par Tarik Chipaux. Ce dernier semble d'ailleurs infatigable par ses pressings et ses appels et donne beaucoup de fil à retordre à une défense parfois dépassée par les événements. Cette intensité, propre à tous les Spinaliens ce soir, abonne Neuchâtel aux temps faibles et à quelques contre-attaques éparses où les deux "mercenaires" de service ne font pas spécialement preuve de clairvoyance. Dusan Andrasovský a pourtant la gâchette facile et fait mouche sur une transversale de l'inévitable Pavel Vostrák (4-3 à 30'06").

Dominés dans tous les secteurs du jeu, les Young Sprinters peinent à soutenir la comparaison. Antoine Morandi est ainsi contré par un jaillissement-éclair de Jan Simko. Le Slovaque fond sur Kohler et le palet, pourtant repoussé par le gardien, échoit derrière la ligne (5-3 à 32'28"). Simko, chaud bouillant, veut même remettre ça mais, cette fois, Kohler a le dernier mot (37'24").

La machine vosgienne est bien huilée (laissant notamment le powerplay suisse à l'état théorique) mais gare au grain de sable. En chutant dans sa zone, Fabien Leroy fissure la couverture et Garry Chétélat s'engouffre dans la brèche. Comme Petrik ne s'impose pas, Montandon est là, sous son nez, pour réduire la marque (5-4 à 37'37"). Bon sang ne saurait mentir, ce solide gaillard n'est autre que le fils d'une légende du hockey suisse, Gil Montandon en l'occurrence, qui vient de prendre sa retraite à 44 ans.

D'ordinaire conservateur, Tommy Andersson change ses habitudes au retour des vestiaires en permutant Jan Simko et Tomi Karlsson. Myrek Hybler, lui, lance Fabian Zaugg dans le grand bain, histoire de redonner un peu de sang neuf à ses troupes. Mais l'homme de ce dernier tiers reste Niko Mäntylä. De retour à l'arrière après sa pige en attaque, le Finlandais n'est pas de trop au sein d'un contingent défensif étonnant d'homogénéité. Qu'il s'agisse de Peter Slovak, de Lionel Simon ou même d'un Bora Ilic impeccable en couverture, chacun se montre sous son meilleur jour. Niko Mäntylä commet quant à lui peu de fautes et continue d'étonner par la diversité de son registre. Tantôt rugueux, tantôt intimidant, le Finlandais peut aussi se muer en solide appui offensif. Sa force de frappe est maintenant connue de tous et Mäntylä, après un repli autoritaire sur Krebs (qui lui vaudra toutefois 2' de cachot), décoche un slap non cadré qu'Haapasaari, en embuscade, se charge de bonifier (6-4 à 47'30"). Même moins fringante qu'en début de match, la deuxième ligne fait encore parler d'elle...

Alors qu'un rideau étanche se dresse devant eux, les Young Sprinters se jetent dans la gueule du loup à chacune de leurs montées. Systématiquement contrés, les Suisses se font prendre sur une action rondement menée (7-4 à 50'38") et restent à la merci des interceptions adverses. Car les Lorrains, toujours bien placés, contrôlent les lignes de passes et règnent sur la zone neutre grâce à un joli ballet d'essuie-glaces. Pendant ce temps Petrik, lui, fait son match et ne rompt pas face à Vostrák et Andrasovský, deux fortes individualités accumulant les mauvais choix et autres tirs souvent précipités.

Au vu de cette dernière rencontre de préparation (disputée il est vrai sans leurs "doubles-licences"), les Neuchâtelois risquent de végéter encore longtemps dans les bas-fonds de LNB. Les Dauphins, eux, ont joint la manière à une victoire autoritaire. Encore un dernier galop d'entraînement dans le Jura suisse (contre Franches-Montagnes) et une dernière semaine pour peaufiner les automatismes et il sera grand temps de songer à de "chaudes" retrouvailles avec Strasbourg...

Compte-rendu signé Jérémie Dubief

 

Épinal - Young Sprinters Neuchâtel 7-4 (3-2, 2-2, 2-0)

Jeudi 3 septembre 2009 à 19h00 à la patinoire de Poissompré.

Arbitrage de Gilles Durand assisté de Sébastien Geoffroy et Guy Zaëgel.

Pénalités : Épinal 14' ; Neuchâtel 14'.

Tirs : Épinal 34 ; Neuchâtel 26.

Évolution du score :

0-1 à 02'13" : Krebs assisté d'Andrasovský

1-1 à 03'01" : Charpentier assisté de Plch et Petrak

2-1 à 05'17" : Karlsson assisté d'Haapasaari et Mäntylä

3-1 à 05'33" : Haapasaari assisté de Chassard

3-2 à 06'44" : Montandon assisté de Krebs (sup. num.)

4-2 à 24'04" : Leroy assisté de Simon et Chipaux (double sup. num.)

4-3 à 30'06" : Andrasovský assisté de Vostrák et Krebs (sup. num.)

5-3 à 32'28" : Simko assisté de Petrak

5-4 à 34'37" : Montandon assisté de Chételat

6-4 à 47'30" : Haapasaari assisté de Mäntylä

7-4 à 50'38" : Agostini assisté de Chipaux et Slovak

 

Épinal

Gardien : Stanislav Petrik.

Défenseurs : Borislav Ilic - Peter Slovak ; Niko Mäntylä - Yvan Charpentier ; Fabien Leroy - Lionel Simon.

Attaquants : Jan Simko - Michal Petrak - Jan Plch (C) ; Tomi Karlsson - Jussi Haapasaari - Guillaume Chassard ; Kévin Benchabane [ou Anthony Rapenne] - Tarik Chipaux - Erwan Agostini.

Remplaçant : Henrik Tojkander (G). Absents : Guillaume Papelier, Jan Hagelberg (épaule déboîtée), Nathan Ganz, Benoît Quessandier (retenu en sélection nationale).

Young Sprinters Neuchâtel

Gardien : Sébastien Kohler puis Fabian Zaugg à 40'00".

Défenseurs : Fabian Ganz - Richard Müller ; Ken Machacka - Lionel Girardin ; Antoine Morandi.

Attaquants : Dusan Andrasovský - Pascal Krebs (C) - Pavel Vostrák ; Jérémy Mano - Christian Bielmann - Andy Béring ; Arnaud Montandon - Petr Vlk - Antoine Chabloz ; Jann Fallett - Kevin Fleuty - Garry Chétélat.

Absents : Adam Hasani, Romain Loeffel, Damiano Ciaccio (avec Fribourg-Gottéron), Tristan Scherwey.

 

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