Épinal - Strasbourg (29 août 2009)

 

Match amical.

La réponse du berger...

Tommy Andersson, le nouveau coach de l'IC Épinal, a l'occasion de poursuivre en cette fin d'après-midi sa formation accélérée au hockey français via la "méthode Strasbourg". Passé le stade de la découverte et d'une première revue d'effectif à Colmar, le Suédois peut maintenant cibler les forces et les faiblesses de son contingent. Strasbourg, de son côté, entame en cette fin d'après-midi son sixième match en huit jours et reste sur deux défaites à Ajoie mardi (0-4) et surtout jeudi à l'Iceberg face à Épinal (2-4).

Du coup Daniel Bourdages et ses hommes ne veulent qu'une chose : rendre aux Spinaliens la monnaie de leur pièce. Et ça se voit. D'entrée, l'Étoile Noire presse haut et applique une touche d'intimidation physique, histoire de marquer son territoire. Le coach canadien n'a pas son pareil pour motiver ses troupes, même privées de Juho Lehtisalo, touché jeudi soir dans un duel avec Guillaume Chassard. Le petit ailier finlandais est donc ménagé par Bourdages ce soir, remplacé par un Timothée Franck disposant d'une licence de prêt lui permettant de jouer occasionnellement pour Amnéville. Du côté spinalien, les jeunes du cru ont également droit à leur part du gâteau. Nathan Ganz, aux côtés d'un Tarik Chipaux devenu incontournable, manque toutefois de lucidité sur un caviar de son aîné. Une première action qui, comme ce une-deux Plch-Chipaux (01'10"), aurait peut-être pu changer la donne...

Car les rouages sont bien huilés du côté alsacien, où l'on ne rechigne jamais à forechecker. Où le jeu apparaît plus structuré, plus rigoureux aussi avec un effort collectif permettant de mieux contrôler les espaces et de quadriller les lignes de passes. L'alignement est très homogène, notamment en défense où le patron Michal Cesnek couvre les arrières de Bobby Raymond, qui a marqué son premier but jeudi soir sous ses nouvelles couleurs. Mais, face à la vivacité des attaquants locaux, Strasbourg prône aussi un jeu physique, voire rugueux par moments, avec une recherche systématique du contact... sans aucun voyage à vide. Un véritable défi physique accentué par un arbitrage "de match amical" et que ne manquent pas de relever les Leroy, Mäntylä et autres Quessandier, qu'il ne fait jamais bon "chatouiller".

Avec le retour de Benoît Quessandier, la défense évolue enfin dans sa configuration optimale. Du coup Bora Ilic, qui faisait la paire avec Niko Mäntylä, devient le septième défenseur. On le sait, cette période est propice aux essais en tous genres... même les plus improbables. En associant le Serbe aux côtés d'Yvan Charpentier, Tommy Andersson prend un "risque calculé". Charge à Édouard Dufournet, qui pressait par là, de transformer l'essai à bout portant (0-1 à 15'36"). Après plusieurs ratés, l'attaque alsacienne règle enfin la mire devant un Petrik qui, contrairement à sa défense (et à Hiadlovsky surtout !), ne s'éparpille pas.

La "St-Vladimir" au pays de St-Nicolas ?

Visiblement mécontent du marquage sur quelques infiltrations vosgiennes, Vladimir Hiadlovsky le fait bruyamment savoir à ses coéquipiers. Connu comme le loup blanc à Poissompré, "Vlad" est un showman qui ne reste jamais de glace. Dans son style caractéristique, le Slovaque provoque à tout va et le (maigre) public présent le lui rend bien. Qu'on l'aime ou qu'on le déteste, Hiadlovsky ne laisse personne indifférent et ses fameuses relances à la volée, tout comme ses sorties kamikazes d'ailleurs, contribuent à faire le spectacle. Et c'est toujours ça de gagné compte tenu du match en lui-même...

Il y a du Gervais dans les shoots de Mäntylä... et beaucoup de maladresse chez Tomy Joly. Même tout seul devant une cage vide, le Canadien trouve le moyen de dévier à côté l'offrande de Mallette (22'28")... Mais comme ce dernier n'est pas rancunier, une nouvelle percée de ce "Dave Grenier des temps modernes" permet à Tomy Joly de faire admirer son toucher en logeant adroitement la rondelle dans le haut du filet (0-3 à 31'56"). Le Canadien ne fait que battre le fer tant qu'il est chaud : Devin, oublié dans le slot, avait auparavant profité d'un décalage de Trabichet pour doubler la mise (0-2 à 31'02"). Incapables de s'imposer dans leur propre enclave, les Spinaliens laissent beaucoup de mou aux attaquants adverses. Toujours est-il qu'une nouvelle fois, deux de ces (grossières) erreurs de marquage ont creusé leur propre tombe.

Alors, est-ce bien cela "l'hospitalité à la spinalienne" ? Demandez plutôt à Heikki Laine, qui sort d'une saison partagée entre les deux équipes de Jyväskylä, celle de Mestis (D-Team) et le JYP, tout frais champion de Finlande. Sur un palet chaud bouillant, le Finlandais vient à se battre comme un chiffonnier avec Peter Slovak (30'33"). Dommage, l'issue de ce combat restera à jamais incertaine ; les deux protagonistes gagnant surtout le droit de se doucher avant les autres...

Toujours bien en place, l'Étoile Noire ne baisse pas sa garde et poursuit son effort collectif. Un travail de sape payant face à des Spinaliens toujours volontaires mais un poil désordonnés à l'image d'une deuxième ligne encore en rodage. Bien sûr, lorsque le timing y sera, ces combinaisons seront une arme fatale... à condition que Tomi Karlsson sorte de sa torpeur. Le Finlandais n'a pas encore le compas dans l'œil, cela se voit, et se cherche encore aux côtés d'un Jussi Haapasaari loin de son meilleur niveau. Pré-saison oblige, tout est à relativiser, mais la cohésion perfectible du deuxième trio s'ajoute à l'absence d'un véritable point d'ancrage en supériorité numérique (eh oui, Salmivirta n'est plus là !) au chapitre des inquiétudes du moment.

Déjà privée de Jan Simko (sorti en cours de match), l'ICE semble réduite à l'exploit individuel pour sauver l'honneur. Et lorsqu'on parle du loup, c'est à dire de Jan Plch, on en voit la queue. D'une astucieuse passe aveugle, le Slovaque créé le décalage pour Chassard au second poteau (1-3 à 51'11"). Ce "tic-tac-toe" redonne un peu d'allant aux locaux mais le résultat est là. Strasbourg ne lâchera plus son os, quitte à ce que cette fin de partie se résume à un véritable capharnaüm. La frustration s'ajoutant à l'envie de régler certains comptes qui, de toute évidence, ne sont pas bons entre Michal Petrak et Cyril Trabichet (55'11"). Le temps d'un dernier "scud" de Mäntylä (58'11") et d'un ultime brassage du côté "chez Vlad".

Les sourires de Bourdages & co en disent sur la satisfaction d'avoir proprement "lavé l'affront". Visiblement trop coriaces pour des Spinaliens un peu tendre, les Alsaciens ont retrouvé le goût de la victoire. Les Dauphins, eux, ont encore du pain sur la planche à deux semaines de la reprise.

Compte-rendu signé Jérémie Dubief

 

Épinal - Strasbourg 1-3 (0-1, 0-2, 1-0)

Samedi 29 août à 17h00 à la patinoire de Poissompré. 250 spectateurs.

Pénalités : Épinal 30', Strasbourg 36'.

Évolution du score :

0-1 à 15'36" : Dufournet assisté de Laine

0-2 à 31'02" : Devin assisté de Trabichet et Marcos

0-3 à 31'56" : Joly assisté de Raymond

1-3 à 51'11" : Chassard assisté de Plch et Quessandier (sup. num.)

 

Épinal

Gardien : Stanislav Petrik.

Défenseurs : Jan Hagelberg - Peter Slovak ; Benoit Quessandier - Niko Mäntyla ; Fabien Leroy - Lionel Simon ; Borislav Ilic - Yvan Charpentier.

Attaquants : Jan Simko - Michal Petrak - Jan Plch (C) ; Tomi Karlsson - Jussi Haapasaari - Guillaume Chassard ; Erwan Agostini - Tarik Chipaux - Kévin Benchabane [en alternance avec Nathan Ganz et Anthony Rapenne].

Remplaçant : Henrik Tojkander (G). Absent : Guillaume Papelier.

Strasbourg

Gardien : Vladimir Hiadlovsky.

Défenseurs : Michal Cesnek - Bobby Raymond ; Maxime Mallette - Julien Burgert ; Hugues Cruchandeau - David Striz.

Attaquants : Tomy Joly - Brennan Sarazin - Miroslav Stolc ; Timothée Franck - Édouard Dufournet - Heikki Laine ; Cyril Trabichet - Élie Marcos (C) - Pierre Antoine Devin.

Remplaçant : Gilles Beck (G). Absent : Juho Lehtisalo (au repos).

 

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