Suède - Autriche (25 avril 2009)

 

Championnats du monde, premier tour, groupe C.

Omark et Harju donnent la leçon à leur (ex-)chef

Lars Bergström a ramené l'Autriche dans l'élite mondiale, il doit maintenant passer à la deuxième étape de sa mission, le maintien. Et il est très bien placé pour savoir combien ce premier match sera difficile, pas uniquement parce qu'il est suédois, mais aussi parce qu'il cumule son poste de sélectionneur avec celui de directeur sportif de Luleå. Il a donc pu observer toute la saison la progression exceptionnelle de ses protégés Johan Harju et Linus Omark, devenus des joueurs dominants. Les dominants, ils iront au Dynamo (ça sonne bien, non ?). Mais en attendant, ils viennent passer un dernier bonjour à leur ancien directeur.

Cela fait des semaines qu'on se fait tout un film autour de l'entrée de Harju et Omark en championnat du monde. Maintenant que le moment est venu, ne risque-t-on pas d'être déçu ?

On comprend bien vite que non. Sur leur première présence, Johan Harju ouvre le bal par un exceptionnel grand pont sur Michael Raffl à la ligne bleue, déborde Roland Kaspitz à droite du but et centre devant la cage où Kenny Jönsson n'a plus qu'à reprendre dans les filets déserts. Quant à Linus Omark, son travail derrière la cage prépare la passe transversale du revers de Martin Thörnberg pour la reprise instantée de Magnus Johansson.

Omark n'en a pas fini et revient sur la glace dans la minute qui suit avec la quatrième ligne. Celle-ci est en effet incomplète car Bengt-Åke Gustafsson a choisi de reposer le dernier arrivé Patrik Berglund. Le joueur se disait pourtant prêt à jouer, et ses deux coéquipiers américains de Saint-Louis ont d'ailleurs été alignés cet après-midi. En tout cas, cela fait une assistance de plus pour Omark. Le défenseur Niklas Grossman feinte le lancer et passe le palet à Marcus Nilson près du poteau droit. Ce dernier, critiqué pour sa production cette année à Yaroslavl (12 points), se met à l'honneur en marquant le 3-0. Nilson - photo de droite - est surtout utilisé en infériorité numérique, mais il sera bientôt promu en première ligne par la blessure de Lundqvist.

En raison des blessures, l'Autriche dispose ici de quatre grands attaquants. Bergström en a mis trois sur la même ligne (Vanek-Koch-Trattnig)... et on ne voit que le quatrième, Oliver Setzinger. Certes, il a toujours son péché d'indiscipline et a concédé la seule pénalité de son équipe en première période en retenant Åkerman en zone neutre. Mais au retour sur la glace, c'est lui qui relance les Autrichiens. La passe de derrière la cage de Setzinger sert David Schuller seul dans le slot, mais celui-ci tire dans le plastron du gardien. Sur la présence suivante de la deuxième ligne, pendant que Setzinger contrôle le palet, Schuller se bat pour aller à la cage et se fait retenir par Omark. La pénalité est cependant annulée par une faute de Harand trente secondes plus tard.

Maintenant, il y a un match, et le compteur des tirs est même presque équilibré. Thomas Koch gagne un engagement face à Wallin pour le lancer de la bleue de Martin Oraze, très bien masqué par Matthias Trattnig que Tärnström n'a pas pu déplacer. 3-1, le score est plus honorable

La jeune Autriche ne s'en sort pas si mal, même sa quatrième ligne. Markus Peintner arrive ainsi à percer et est retenu par Rickard Wallin, le seul joueur scandinave décevant ce soir. L'Autriche montre les crocs en jeu de puissance avec notamment une déviation de Thomas Vanek dans l'extérieur du filet, jusqu'à ce qu'un lancer d'André Lakos se fasse contrer. Et quand Lakos est contré à la bleue, le temps qu'il retourne sa grande carcasse, cela garantit trois mètres d'avance à son adversaire... Niklas Persson part ainsi en pur breakaway, mais échoue sur Brückler qui ne prend pas à sa feinte.

Cela semble être une habitude dans ce tournoi que les favoris (Canada, Finlande...) soient un peu en difficulté dans les deuxièmes périodes. Mais dans les vingt dernières minutes, la Suède fait comme les autres : elle met les choses au point. Tony Mårtensson déborde Setzinger sur l'aile droite et traverse derrière la cage avant de remettre en retrait à Loui Eriksson qui transmet dans le slot à Mattias Weinhandl. L'attaquant - actuel et futur - du Dynamo Moscou conclut en force. On retrouve encore l'ex-duo de Linköping sur le cinquième but : Mårtensson lance l'offensive sur la gauche et Weinhandl conclut dans l'axe, en ajustant Brückler du côté de la mitaine.

Les jeunes ne vont pas laisser les anciens empiler les points. Revoilà donc Johan Harju, qui part de la bande droite en devançant (encore) le pauvre Kaspitz et marque dans le haut du filet. On en avait oublié le meilleur buteur suédois de la saison de NHL dans tout ça : Loui Eriksson aussi devait marquer ce match de son empreinte. Il promène Oraze à la ligne bleue et profite des écrans de ses compagnons de ligne pour marquer tranquillement le 7-1 à mi-distance.

L'Autriche a la chance de jouer à 5 contre 3 dans la dernière minute, mais Johan Holmqvist - confortant l'obstiné Bengt-Åke Gustafsson qui l'a maintenu titulaire malgré ses prestations médiocres du week-end dernier - réussit un arrêt miraculeux devant Thomas Koch. Le score reste donc de 7-1, très lourd pour les Autrichiens. Le temps qu'ils se mettent dans le rythme, le match était déjà plié pour eux. Ils ont tenté une trentaine de tirs, mais souvent extérieurs. Pour noircir encore le tableau, Robert Lukas s'est blessé à l'épaule et est incertain pour le prochain match.

La Suède s'est baladée. Mårtensson et Omark sont chacun au centre d'une ligne redoutable, avec des buteurs efficaces pour conclure leurs actions. L'entrée en scène du prodige Linus Omark a été au-delà des espérances, avec cinq points à son compteur. Seul bémol, il a pris trois pénalités, dont une en zone offensive, mais il en a aussi provoqué une de Lakos et son bilan est plus que positif.

Désignés joueurs du match : Mattias Weinhandl pour la Suède et Gerhard Unterluggauer pour l'Autriche.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match

Linus Omark (attaquant de la Suède) : "Cela fait un mois que j'attends ce moment. C'était génial. Tout s'est passé mieux que je ne l'espérais. Je n'avais jamais marqué cinq points avant, je pense que mon record en Elitserien est de quatre."

Lars Bergström (entraîneur de l'Autriche) : "La Suède joue l'or, nous le maintien. Nous voulons apprendre et progresser. Les matches clés restent à venir. Pour avoir une chance, il aurait fallu un bon départ. Nous avons eu départ catastrophique. La Suède a vraiment bien joué en première période. Nous avons mieux joué dans la deuxième période, même si la Suède s'est peut-être un peu relâchée. Si nous avions marqué en powerplay, le match aurait peut-être été différent."

 

Suède - Autriche 7-1 (3-0, 0-1, 4-0)

Samedi 25 avril 2009 à 20h15 à Berne. 6175 spectateurs.

Arbitrage de Vyacheslav Bulanov et Rafaïl Kadyrov (RUS) assistés de Konstantin Gordenko et Yuri Oskirko (RUS).

Pénalités : Suède 12' (2', 6', 4'), Autriche 8' (2', 4', 2').

Tirs : Suède 38 (16, 7, 15), Autriche 31 (10, 12, 9).

Évolution du score :

1-0 à 01'37" : Jönsson assisté de Harju et Omark

2-0 à 11'49" : Johansson assisté de Thörnberg et Omark

3-0 à 12'46" : Nilson assisté de Grossman et Omark

3-1 à 31'55" : Oraze assisté de Koch

4-1 à 41'22" : Weinhandl assisté d'Eriksson et Mårtensson

5-1 à 47'00" : Weinhandl assisté de Mårtensson et Omark

6-1 à 49'04" : Harju assisté d'Omark et Jönsson

7-1 à 49'46" : Eriksson assisté de Mårtensson et Weinhandl

 

Suède

Gardien : Johan Holmqvist.

Défenseurs : Dick Tärnström - Nicklas Grossman ; Magnus Johansson (A) - Tobias Enström ; Kenny Jönsson (C) - Johan Åkerman.

Attaquants : Joel Lundqvist [puis Nilson à 20'00"] - Rickard Wallin (A) - Niklas Persson ; Loui Eriksson - Tony Mårtensson - Mattias Weinhandl ; Martin Thörnberg - Johan Harju - Linus Omark ; Johan Andersson - Marcus Nilson.

Remplaçant : Stefan Liv (G).

Autriche

Gardien : Bernd Brückler.

Défenseurs : Gerhard Unterluggauer (C) - Darcy Werenka ; Jeremy Rebek (A) - Andre Lakos ; Robert Lukas - Philippe Lakos ; Martin Oraze.

Attaquants : Thomas Vanek - Thomas Koch (A) - Matthias Trattnig ; Christoph Harand - David Schuller - Oliver Setzinger ; Michael Raffl - Roland Kaspitz - Gregor Baumgartner ; Andreas Kristler - Paul Schellander - Markus Peintner.

Remplaçant : Jürgen Penker (G).

 

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