Finale de l'Elitserien, match 5.

Menant 3 victoires à 1 depuis hier, Färjestad ne veut pas rater la chance de fêter le titre devant son public. Dick Axelsson est bien présent malgré sa rentrée aux vestiaires hier, et Lee Goren est de retour, directement sur la première ligne. Cela a évidemment pour conséquence le retour de Sacha Treille en tribune. La petite surprise du début de match en voyant défiler les lignes, c'est que Marius Holtet, le buteur décisif d'hier en prolongation, n'est que treizième attaquant.

Est-ce à dire que la seule occupation des premières minutes est de contempler les rotations ? Commence-t-on par un round d'observation et un jeu de dupes tactique ? Pas du tout ! Le début de match est tonitruant. HV71 déclenche les hostilités. Mattias Tedenby engage sur son revers un tour de cage si rapide que le gardien sera à coup sûr battu... mais trop rapide pour parvenir à maîtriser le palet qui lui échappe juste avant de contourner le poteau opposé.

Les "vieux" démarrent en trombe

La réplique de Färjestad est encore plus spectaculaire. L'expérimenté défenseur Thomas Rhodin reprend de volée pour un boulet de canon bien paré par un Stefan Liv très vif dans son déplacement. Simon Önerud concède une pénalité sur l'action. Dès l'engagement, le même Rhodin fait croire au tir et réalise une superbe transversale pour Peter Nordström qui vise la cage grande ouverte et lève les bras... trop tôt. Liv a encore réussi un excellent arrêt-réflexe, au demeurant parfaitement inutile. Le palet revient en effet à la bleue où Dominik Granak l'envoie dans les filets à ras glace avant que le gardien ne puisse enchaîner un nouvel exploit (1-0, 02'57").

L'arbitre Thomas Andersson est bien moins laxiste que son collègue Vinnerborg hier. Jesper Mattsson accroche Önerud près de la cage alors que le palet est loin. La supériorité de HV71 est gâchée par une faute similaire de Voutilainen, et les quarante secondes passées à 5 contre 4 suffisent à Färjestad pour creuser l'écart par son implacable quatrième ligne : Åslund cherche Nordström dans le slot qui est contré par le défenseur, mais le palet arrive à gauche à Jörgen Jönsson qui ne manque pas ce but qui s'offre à lui (2-0, 10'27"). Peut-être le dernier de l'exceptionnelle carrière de "JJ" tant une odeur de titre plane déjà dans la patinoire... Les supporters de HV71 sont presque aussi décomposés qu'hier soir, lorsque les larmes leur étaient venues après une cruelle prolongation.

Les joueurs blancs, eux aussi, sont désemparés. Leur défense se fait percer à la ligne bleue par Dick Axelsson, qui fait la preuve de sa santé physique intacte. Les anciens pensionnaires de l'infirmerie se portent comme un charme : Lee Goren tente une déviation rasante à deux mètres du but, mais Liv avait heureusement la jambière déjà collée sur la glace.

Une faille dans la cuirasse ?

Le HV71 a bien besoin du retour aux vestiaires pour regonfler son moral et repartir de l'avant. Mais il sera très difficile de passer ce FBK qui contrôle efficacement son avance. Et puis, l'impensable se produit, un évènement qui ne s'était produit qu'une fois dans ces play-offs : l'insurmontable quatrième ligne de Färjestad encaisse un but ! Teemu Laine échappe aux griffes de Nordström et décale à gauche son compatriote finlandais Mikko Luoma pour un lancer puissant (2-1, 32'29"). Le match s'emballe subitement de nouveau avec un rythme de nouveau élevé et des actions saillantes de chaque côté. Le FBK remet peu à peu la main sur le match grâce à un pressing haut qui empêche les visiteurs venus de Jönköping de développer leur jeu.

La troisième période commence à quatre contre quatre et Mikko Luoma se prend une pénalité. À 4 contre 3, Färjestad pourrait ainsi tuer le match. HV71 finit pourtant par faire tourner le palet et s'en sort sans encombre.

Les duels se font de plus en plus musclés, et le premier à être attrapé par la patrouille est Ari Vallin, qui retient Thörnberg derrière sa cage. HV71 parvient à rester en zone offensive pendant plus d'une minute dans une vraie foire d'empoigne, mais c'est tout. Les rois de l'infériorité numérique Jönsson et Nordström tuent ensuite avec métier le restant de pénalité.

La maîtrise du palet est désormais pour les joueurs de Jönköping, mais ils sont pris dans la toile et s'en agacent. Teemu Laine prend une pénalité en zone offensive pour un cross-check appuyé sur Wallin. La faute du Finlandais est discutée, mais elle était surtout évitable... La supériorité numérique se révèle être aussi une spécialité de Jörgen Jönsson, qui délivre une superbe longue passe vers Per Åslund. Celui-ci échoue cependant dans la botte droite de Liv. On revient donc à cinq contre cinq... et c'est le moment que choisit Färjestad pour faire le trou. La passe de derrière la cage d'Anders Bastiansen est reprise à bout portant par le renard du slot Eero Somervuori, qui a devancé le capitaine blanc Johan Davidsson (3-1, 52'57").

HV71 répond pourtant rapidement : après un premier tir repoussé, Daniel Grillfors reprend son propre palet dans les airs devant le gant du gardien. Crosse haute, signale immédiatement l'arbitre. Il est vite entouré de trois joueurs blancs mécontents : cette décision vaut très cher. Il ne reste plus beaucoup de temps, quatre minutes, et Kenta Johansson n'a plus le choix. Il sort son gardien avant un engagement en zone offensive. Mikko Luoma prend un lancer repoussé par la mêlée qui s'est formée devant la cage. Le palet arrive alors à l'opposé à Martin Thörnberg qui a l'angle ouvert (3-2, 56'14").

Il reste moins de trois minutes, et Arto Laatikainen retient indiscutablement la crosse de Thörnberg dans l'enclave. Pendant la supériorité numérique, Liv sort de nouveau au bénéfice d'un sixième joueur de champ, qui essaie d'arriver par surprise pour recevoir la passe transversale du capitaine Johan Davidsson. Le lancer ne trouve pas la faille. L'émotion monte quand un palet contré de la crosse par le gardien Gustavsson ricoche sur un défenseur et revient sur lui. Un joueur de HV71 met le palet au fond sur cette action, mais il a été libéré par un coup de crosse de Falk sur le gardien (puni d'une charge avec la crosse de Holøs) et l'arbitre a bien sûr sifflé auparavant. Un joueur va en prison de chaque côté, mais la tension reste vive devant la cage où Sevc et Beech s'échangent des coups pendant que le jeu continue. Un dernier dégagement, une dernière action désespérée, un ultime plongeon de l'attaquant défensif Anders Bastiansen à la sirène, et c'est fini : les joueurs de Färjestad peuvent revêtir les traditionnels casques d'or qui récompensent les champions suédois.

De la quincaillerie sous le manteau

Partout dans le monde du hockey, il est de tradition que ce soient les capitaines qui lèvent la coupe bien haut. Mais pas ce soir. La première priorité de Rickard Wallin, c'est de remettre la coupe à un de ses assistants, Jörgen Jönsson. Celui-ci patine quelques mètres et soupèse ce trophée, puis se décide à le soulever en savourant clairement cette "dernière fois" : une immense clameur salue alors le grand champion. Le vétéran se comporte comme un gamin facétieux et fait mine de partir avec le trophée de champion en le glissant sous son maillot... Certes on a vu des coupes plus grosses, mais ce sera quand même dur de cacher cette récompense. Aucun vigile de supermarché ne s'y laisserait prendre... En plus, il ne doit pas y avoir tant de place que ça sous le maillot de Jörgen Jönsson, entre ses deux médailles d'or olympiques, ses deux titres de champion du monde et ses quatre précédents trophées de champion de Suède, tous remportés avec le FBK. Mais pour comprendre pourquoi "JJ" apprécie tellement ce titre, il faut savoir qu'il souffrait tellement du dos l'an dernier qu'il avait envisagé de renoncer à cette dernière saison. Färjestad avait déjà préparé le communiqué de presse annonçant sa retraite. Aujourd'hui le départ de Jönsson, en pleine gloire, sera d'une toute autre teneur...

Après avoir mimé cette dissimulation de trophée, Jönsson rend le trophée à Wallin, et juste après l'autre assistant-capitaine Thomas Rhodin, c'est le gardien Jonas Gustavsson qui gagne le droit de soulever ce trophée, au mérite après ses excellents play-offs. Les deux entraîneurs Per-Erik Johnsson et Tommy Samuelsson avait remporté l'or séparément lors des deux précédents titres de Färjestad, ils le remportent ensemble après une démonstration de leur équipe, la plus complète de toutes.

Le champion en titre HV71 est déchu, non sans avoir combattu. Sa performance est déjà remarquable compte tenu des blessures. Il aura fait une bonne saison... sauf en Ligue des Champions. Le FBK représentera-t-il mieux la Suède, sans son mentor Jönsson à la retraite ?

Compte-rendu signé Marc Branchu

Färjestad - HV 71 Jönköping 3-2 (2-0, 0-1, 1-1)

Mercredi 8 avril 2009 à 19h30 à la Löfbergs Lila Arena. 8250 spectateurs.

Arbitrage de Thomas Andersson assisté de Leo Takula et Peter Sabelström.

Pénalités : Färjestad 12' (2', 4', 6'), HV71 16' (4', 6', 6').

Tirs : Färjestad 28 (10, 9, 9), HV71 32 (9, 10, 13).

Évolution du score :

2-0 à 10'27" : Jönsson assisté de Nordström et Åslund (sup. num.)

2-1 à 32'29" : Luoma assisté de Laine et Piros

3-1 à 52'57" : Somervuori assisté de Bastiansen et Kåberg

3-2 à 56'14" : Thörnberg assisté de Luoma et Angell

Färjestads BK

Gardien : Jonas Gustavsson.

Défenseurs : Thomas Rhodin (A) - Martin Sevc ; Dominik Granak - Jonas Holøs ; Ari Vallin - Arto Laatikainen.

Attaquants : Rickard Wallin (C) - Mikael Johansson - Lee Goren ; Marcus Paulsson - Jesper Mattsson - Dick Axelsson ; Emil Kåberg - Anders Bastiansen - Eero Somervuori ; Peter Nordström - Jörgen Jönsson (A) - Per Åslund.

Remplaçants : Andreas Hadelöv (G), Johan Motin, Marius Holtet. Absents : Lee Goren (cervicales), Marcus Johansson (commotion cérébrale), Jens Skåhlberg, Sacha Treille (surnuméraires).

HV 71 Jönköping

Gardien : Stefan Liv [sorti de 56'04" à 56'14" et de 57'59" à 60'00"].

Défenseurs : Pasi Puistola - Johan Björk ; Mikko Luoma - Nicholas Angell ; Per Gustafsson (A) - Daniel Grillfors.

Attaquants : Martin Thörnberg - Johan Davidsson (C) - Jukka Voutilainen ; Teemu Laine - Kristopher Beech - Kamil Piros ; Mattias Tedenby - Andreas Falk - Björn Melin ; Kim Staal - Simon Önerud - Johan Lindström.

Remplaçants : Andreas Andreasson (G), Nichlas Torp, David Ullström. Absents : David Petrasek (main), David Fredriksson (main), Johan Halvardsson (genou), Jan Hrdina (dos).

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