Bordeaux - Toulouse espoirs (18 janvier 2009)

 

Championnat de France espoirs excellence, zone ouest.

Tellement tellement que... bof...

Derby de la Garonne pour un dimanche midi, voilà une affiche alléchante. Surtout quand on se remémore le dernier match de cette catégorie, cela vaut le coup. D'ailleurs, les séquelles de ce match se font encore sentir : Nicolas Cargou, expulsé pour coup de bouclier, a pris deux matchs fermes de suspension ! Le club a fait appel auprès du C.O.S. mais a quand même rajouté un match de suspension à ce même joueur, qu'il est ensuite allé défendre pour alléger sa sentence... Ne cherchez pas à comprendre le pourquoi du comment, les affaires internes sont réservées aux internes ! Du coup, on aligne ce matin Arthur Ramonatxo, le gardien cadet, qui avait déjà connu son baptême du feu dans cette catégorie l'an passé, notamment en acceptant de s'en prendre plein les filets lors d'un double déplacement à Mont-Blanc, sans enjeu et donc aux résultats effrayants (9-1 puis 18-0)... Pas de gardien remplaçant donc, mais on sait que dans le pire des cas, on équipera Florent Poigt qui a déjà rempli ce rôle quelques semaines auparavant.

Côté toulousain, on arrive avec les meilleures intentions, celles de se venger d'un match nul hold-up réalisé par les Boxers au match aller (7-7), ce qui leur permettrait de se remettre en course pour la qualification pour les demi-finales nationales. On prêtera aussi attention à Bryan Ten Braak, le petit frère de Harold, grand espoir du roller hockey et qui progresse à pas de géants sur la glace.

Comme il n'y a qu'un seul arbitre, c'est Yves Cétois, grand bénévole du club, qui officiera à ses côtés. L'occasion de rendre hommage à tous ces bénévoles qui, dans chaque club, permettent la tenue des matchs et tant d'autres choses.

Ce qu'on peut dire, c'est que l'engagement est pas total, on sent qu'il y a de la réserve. De même le rythme n'est pas des plus rapides... Peut-être un nouveau revêtement sur la glace pour éviter qu'elle parte en lambeaux ? En tout cas, on a le temps de bien analyser chaque mouvement... Trois minutes de jeu, ça y'est, ça s'éclaire un peu. Pénalité différée, Benchabane en profite pour partir en break mais Ramonatxo est sur ses gardes et enraye le mouvement de l'ex-Spinalien. La supériorité ne donne rien et une fois celle-ci terminée, les Boxers trouvent enfin le moyen d'enclencher une vitesse. Pour le moment, c'est la première, ce qui leur permet de sortir de leur zone, mais très vite ça s'emballe. On lance sur la glace le duo Cadren / Mariage, ce qui équivaut à mettre un tigre dans son moteur ! Débordement, feinte puis centre de Cadren pour une reprise en puissance de Mariage et zou, toute la défense toulousaine part en tête-à-queue (1-0, 06'24"). Ce mouvement, on a l'impression de le connaître par cœur tellement les deux compères sont des complices indissociables sur le glaçon. Et quand bien même l'adversaire le connaîtrait aussi qu'il ne pourrait pas grand-chose tellement ça va vite, tellement c'est précis, tellement ça marche bien ! Tellement bien que les deux garnements retentent exactement la même combinaison sur l'engagement. Mais ce coup-ci Pujol-Amado s'interpose solidement.

La première supériorité numérique toulousaine n'apporte rien au schmilblick alors que les Bordelais, dans la même situation trois minutes plus tard, manque de peu de doubler leur avance : Cadren déborde, côté gauche, et centre pour Thomas Arrouy qui manque de peu la cage ouverte par une absence de replacement du portier toulousain. Peu après, Cazelles écope d'une double punition. C'est ce moment que choisit Romain Horrut pour marquer son but, en break, après un service de Thomas Arrouy, auteur d'un très bon premier tiers (2-0, 16'44"). Les Bélougas tentent bien de réagir lorsque Ravion transperce la défense passive des locaux pour servir Ten Braak dont le puissant lancer est dévié du bouclier par Arthur Ramonatxo. La pression sur le but bordelais s'accentue et les visiteurs finissent par obtenir une faute commise par Florent Poigt. Les trente secondes restantes ne sont pas suffisantes pour marquer mais les Toulousains auront l'occasion de revenir sur la glace avec l'avantage du nombre.

L'intermède se passe tranquillement... presque trop ! Pas de problème de glace, pas de joueurs perdus dans les vestiaires, rien ! Pffff... s'il n'y a plus de petits évènements, je m'y perd. Mais bon, je reporte mes espoirs sur le deuxième tiers. Sur l'engagement, Nicolas Mariage file droit au but mais les jambières de Pujol-Amado repoussent le shoot. Sur sa sortie de prison, Poigt s'empare du palet et glisse le palet à Thomas Ramonatxo. Ce dernier manque d'inspiration, seul devant le but, et offre au gardien adverse un arrêt des plus facile. Le jeu semble enfin s'emballer, d'autant que Toulouse accélère à son tour. Faup tente sa chance d'un lancer puissant, Ramonatxo repousse, Ravion prend le rebond mais le portier local pare de nouveau. Les Boxers répliquent dans la foulée, Thomas Ramonatxo adresse une passe transversale à l'attention de Poigt dont la reprise est brillamment arrêtée.

On s'amuse enfin un peu à regarder ce match. Cela ressemble quelque part à une partie de tennis où le puck, remplaçant la balle, file d'un camp à l'autre. Et à ce jeu-là, ce sont les Bélougas qui trouvent la faille sur une percée et un slalom parfait de Bryan Ten Braak (2-1, 26'16"). Les Bordelais tentent de réagir aussitôt mais se font bêtement piéger lorsqu'Arrouy décoche une petite baffe à un attaquant qui s'est arrêté trop près de son gardien. Et pourtant, c'est durant cette infériorité numérique que les locaux vont se rebeller et se créer leurs plus belles actions. C'est tout d'abord Vincent Cadren qui se met en évidence. Alors qu'il tente de bloquer un palet contre la bande pour gagner du temps, il se rend compte que les Bélougas ne se font pas trop pressants sur son dos. Il se retourne alors et laisse sur place ses deux gardes du corps. Il déborde sur son côté gauche et passe la rondelle au second poteau à... à qui ? Ben, à Nicolas Mariage, c'était pourtant facile à deviner ! Celui-ci parvient à lever le palet mais la mitaine de Pujol-Amado parvient joliment à capter le puck. On pense que ça n'est que partie remise lorsqu'on voit Romain Horrut partir seul en break. Il embarque bien le gardien sur un côté mais rate son dernier geste et ne peut marquer dans la cage ouverte. Les Toulousains balbutient leur jeu et cela se traduit par de l'énervement dont le capitaine Kévin Codevelle fait les frais, écopant de dix minutes de méconduite. Les visiteurs retrouvent leur jeu à égalité numérique, bien aidés en cela par Grégoire Walter dont la relance en défense atterrit tout droit dans la palette de Ten Braak. L'attaquant n'a plus qu'à tromper Ramonatxo (2-2, 31'03").

Avec ce score de parité, c'est un autre match qui commence se dit-on. Jérôme Patard, le coach bordelais, remonte ses troupes et envoie sa première ligne sur la glace. Vincent Cadren gagne la mise en jeu et passe en retrait à Arrouy. Celui-ci lance Nicolas Mariage dont le puissant shoot à mi-distance heurte l'épaule de Pujol-Amado avant de retomber derrière la ligne de but (3-2, 31'19"). Seize secondes, c'est tout ce qu'il a fallu aux Bordelais pour reprendre les devants. Cela paraît presque comme une évidence tellement les Boxers semblent supérieurs lorsqu'ils parviennent à accélérer le rythme. Seulement, ils n'en sont pas capables de façon régulière et retombent aussi vite dans leurs travers. Et pourtant que de jolies combinaisons, comme lorsque Romain Horrut lance une nouvelle fois Mariage qui rate cette fois-ci son break. Cette action clôture une deuxième période plus enlevée, notamment grâce aux accélérations des deux équipes.

La dernière période s'annonce palpitante mais les ordres sont clairs côté bordelais : il faut tuer le match au plus vite. Cette consigne est tellement bien appliquée que les jeunes Bordelais en viennent à confondre vitesse et précipitation... Ainsi, Florent Poigt parvient à déborder la défense toulousaine pour servir en retrait Romain Horrut. Celui-ci arrive lancé, tellement lancé qu'il n'a pas le temps d'armer convenablement son tir et finit son geste une fois la cage dépassée... Pourtant moins de deux minutes plus tard, les Boxers parviennent à leurs fins : Vincent Cadren envoie au fond vers Ugo Jaffeux qui fait le tour de la cage et glisse le palet entre la jambière et le poteau (4-2, 46'06"). Décidément la septième minute paraît primordiale puisqu'à chaque tiers il y aura eu un but. Les Toulousains tentent bien de recoller au score, mais le plus souvent, ils le font dans le désordre le plus complet. Et lorsqu'enfin ils semblent avoir battu le portier local, c'est Florent Poigt qui boxe le palet pour empêcher le but.

Codevelle, décidément sous pression, est renvoyé en prison après un cinglage des plus discrets sur Coste (rien qu'à l'oreille on aurait pu le sanctionner). Cette prison sera l'occasion pour Romain Horrut de récupérer un palet dans la zone offensive et d'entamer un joli slalom qui finit par un puck que Pujol-Amado ne peut repousser (5-2, 50'34"). Dix minutes à jouer, trois buts d'avance, la messe est dite, y'a plus qu'à dérouler. Seulement, dérouler, les Boxers ne savent pas tellement le faire... Faup est le premier à en profiter mais son action individuelle est bloquée par la jambière de Ramonatxo. Puis, c'est au tour de Kévin Codevelle de se mettre en valeur en partant en break. Mais c'est encore une fois raté, le défenseur toulousain ne trouvant pas le cadre. Les Boxers parviennent à réagir lorsque Schue se glisse dans un trou de souris pour servir Kévin Lopez dont le tir est stoppé par le portier toulousain.

Benchabane gagne une mise en jeu en zone offensive et passe derrière à Charenton, qui lui remet instantanément. Benchabane patine vers le fond de la glace et passe à Ten Braak, déjà situé derrière le but. Et là, hop, tournez manège ! Un tour de cage par derrière et le palet finit dans les filets (5-3, 54'18"). L'écart restant de deux buts, il n'y a pas matière à s'inquiéter pour les Bordelais mais c'est le fond de jeu produit qui est inquiétant : il est tellement faible qu'on ne voit comment les Boxers pourraient creuser de nouveau l'écart. Du coup, il convient de ne plus encaisser de buts. Peine perdue : les Toulousains font le siège du but bordelais et Ten Braak est plusieurs fois en position de faire la différence. Le seul souci, c'est qu'avec son triplé, il se sent pousser des ailes et a tendance à oublier ses petits camarades. Mais c'est finalement, Benchabane qui va le faire à sa place : situé derrière le but, Faup passe dans l'axe vers l'attaquant toulousain, lancé, qui bat Ramonatxo à bout portant (5-4, 58'36").

Il ne reste plus qu'une minute trente à jouer mais vu la physionomie de la fin de match, il faut réagir et Patard prend son temps mort. C'est sur un ton léger et joyeux qu'il explique à ses joueurs qu'il faut S'APPLIQUER ! À vrai dire, il crie tellement fort que les murs de Mériadeck en tremblent encore. Il hurle tellement que les jeunes Toulousains sont obligés de se rapprocher de leur coach pour pouvoir l'entendre. Il crie tellement fort que même moi, dans les tribunes, je le prends pour moi et je finis par me dire " 'tain, applique toi à prendre tes notes, parce que si Patard les voit, tu vas te prendre une engueulade..." Bon, ça y est, plus une mouche n'ose voler, on peut reprendre le jeu. Très vite, les Toulousains jouent le tout pour le tout et sortent leur gardien. Les Bordelais parviennent à récupérer le palet mais la tentative lointaine de Poucet rate le cadre. Heureusement pour eux, au plus fort de la pression, Mariage intercepte le palet et passe à Jaffeux qui n'a plus qu'à pousser dans la cage vide (6-4, 59'56").

Les Boxers paraissaient supérieurs à leurs adversaires mais ceux-ci les ont obligés à puiser dans leurs ressources pour glaner les deux points de la victoire. Plusieurs explications peuvent être avancées : tout d'abord la présence d'Ugo Jaffeux sur la première ligne. Non pas que ce dernier ait été mauvais (deux buts tout de même), mais il a longtemps semblé errer sur la glace, ne comprenant rien au jeu pratiqué par Cadren et Mariage. Il faut dire qu'être le troisième aux côtés des joyeux duettistes est loin d'être évident. On peut également mettre en avant la blessure de Cyril Lambert qui a dû abandonner ses coéquipiers très rapidement, ce qui a un peu déséquilibré les lignes. Néanmoins, la victoire est là, et les Boxers se rapprochent de plus en plus de la tête du championnat avec l'ambition de se qualifier pour les demi-finales nationales.

Compte-rendu signé Alex Mondin

 

Bordeaux - Toulouse-Blagnac 6-4 (2-0, 1-2, 3-2)

Dimanche 18 janvier 2009 à 13h00 à Mériadeck. 50 spectateurs.

Arbitrage de Vincent Champion et Yves Cétois.

Pénalités : Bordeaux 10' (6', 4', 0') ; Toulouse 30' (6', 2'+10', 2'+10').

Évolution du score :

1-0 à 06'24" : Mariage assisté de Cadren

2-0 à 16'44" : Horrut assisté de Arrouy (sup. num.)

2-1 à 26'16" : Ten Braak

2-2 à 31'03" : Ten Braak assisté de Solinas

3-2 à 31'19" : Mariage assisté d'Arrouy et Cadren

4-2 à 46'06" : Jaffeux assisté de Cadren

5-2 à 50'34" : Horrut

5-3 à 54'18" : Ten Braak assisté de Benchabane et Charenton

5-4 à 58'36" : Benchabane assisté de Faup

6-4 à 59'56" : Jaffeux assisté de Mariage (cage vide)

 

Bordeaux

Gardien : Arthur Ramonatxo.

Défenseurs : Sydney Poucet - Thomas Arrouy ; Adrien Baccot - Thomas Giraudau (A) ; Grégoire Walter.

Attaquants : Ugo Jaffeux - Vincent Cadren (C) - Nicolas Mariage ; Thomas Ramonatxo (A) - Romain Horrut - Florent Poigt ; Cyril Lambert puis Kévin Lopez à 20' - Romain Coste - Léonard Schue ; Vincent Thuillat.

Absents : Nicolas Cargou (suspendu...), Louis Moreau.

Toulouse-Blagnac

Gardien : Matthieu Pujol-Amado [sorti de 59'00" à 59'45" puis de 59'50" à 59'56"].

Défenseurs : Kévin Codevelle (A) - Rémi Cattiau ; Dorian Solinas - Cyril Charenton (C) ; Romain Condomitti - Étienne Rutily.

Attaquants : Rémi Doroginsky - Kévin Benchabane (A) - Jérémy Pradel ; Bryan Ten Braak - Maxime Faup - Thomas Ravion ; Christian Mecocalvo - Florent Cazelles ou Alexandre Duel - Charly Légis.

Remplaçants : Thomas Labonne (G), Guillaume Roux.

 

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