Kärpät Oulu - Metallurg Magnitogorsk (22 octobre 2008)

 

Ligue des Champions, groupe A.

Embrassez son alliance...

Cela fait des années que Kärpät affiche ses ambitions européennes, et les champions de Finlande, deux fois finalistes de la Coupe des champions à Saint-Pétersbourg, n'ont donc pas l'intention de rater leur premier grand match international à domicile. Ils ne sont pourtant pas dans les meilleures conditions. Médiocres neuvièmes de la SM-liiga, avec seulement trois points d'avance sur le dernier, l'équipe d'Oulu n'a plus aucune certitude cette saison, maintenant qu'elle a perdu ses leaders offensifs et son entraîneur Kari Jalonen. La défaite initiale à Berlin noircit encore plus le tableau.

Le Metallurg Magnitogorsk paraît au contraire relever la tête. Pendant la blessure musculaire de Mezin (qui revient sur le banc ce soir), le jeune gardien Ilya Proskuryakov a réussi de très bonnes performances, dont 140 minutes sans prendre de but. Il a un peu calé dans le dernier match contre l'Atlant, mais ce match a peut-être été le déclic qu'attendait le Metallurg. On se souvient qu'en perdant la Victoria Cup après avoir mené 3-0, Magnitogorsk avait redonné confiance aux New York Rangers alors en plein doute, qui sont devenus la meilleure équipe de NHL en ce début de saison. Dimanche soir contre l'Atlant Mytishchi - leader de la KHL - les Métallurgistes étaient menés 2-5 avant d'égaliser à 5-5 en deux minutes et demie.

Seule inquiétude dans le camp russe, le défenseur Evgeni Varlamov a pris un palet dans le bras et est forfait en raison d'un gros hématome qui n'a pas épargné le muscle. Il est donc remplacé par Karel Pilar sur un premier bloc qui devient ainsi tchèque à 80%. L'homme en form à Magnigotorsk, c'est en effet Jan Marek, fraîchement élu "joueur de la semaine". Marié cet été, le Tchèque a fêté son premier but de la saison en enlevant son gant et en embrassant son alliance ! C'est peut-être cela qui lui porte-bonheur : il a marqué 18 buts en 19 matches, un total effarant dans le championnat russe, et occupe la tête du classement des marqueurs.

La première occasion du match est pour Stanislav Chistov, mais les Finlandais répliquent rapidement. Il faut même avoir recours à la vidéo pour voir si le palet n'a pas franchi la ligne. Le trio tchèque de Magnitka est déjà dangereux, avec les passes de Marek pour Kudrna et les solos de Rolinek.

Mais c'est dans la deuxième période que le Metallurg entre en fusion. Cela commence par une passe du coin de la zone de Simakov pour Fedorov, qui bute sur Tuomas Tarkki. Le gardien finlandais tient le choc... à cinq contre cinq. Lorsque le capitaine Ilkka Mikkola retient Kaïgorodov, Magnitogorsk se retrouve à quatre contre trois. La phase de jeu commence mal pour les Russes puisque Chistov casse sa crosse. Il rentre au banc et Jan Marek prend sa place. Quelques secondes plus tard, le Tchèque reçoit une superbe passe transversale de Nikolaï Zavarukhin et trompe Tarkki dans son déplacement, dans le haut du filet (0-1). Kärpät a tout de même de belles occasions d'égaliser avant la pause. Jonas Andersson en particulier manque de peu la lucarne.

Dès la reprise, le powerplay du Metallurg frappe de nouveau : Marek se mue cette fois en passeur pour son capitaine Vitali Atyushov, dont le slap se loge dans la lucarne opposée (0-2). Les Russes restent dangereux en contre-attaque tandis que les Finlandais tentent encore des efforts désespérés. Le plus actif est alors Juhamatti Aaltonen, mais le jeune super-technicien n'arrive pas à concrétiser. Magnitka joue la dernière minute à trois contre six mais a l'occasion de se reposer quand Daniel Corso provoque une bagarre avec Seluyanov. Le Canadien la remporte "aux poings", mais cet intermède a pour effet de relâcher la pression sur les Russes avant les trente dernières secondes.

Le Metallurg aura donc défendu jusqu'au bout le blanchissage de 29 arrêts d'Ilya Proskuryakov. Le bon match réussi par celui-ci donne raison aux dirigeants ouraliens, qui ont témoigné de leur confiance aux jeunes gardiens formés au club là où d'autres clubs russes placés dans la mêmen situation auraient déjà recruté un étranger. Mezin va devoir re-gagner sa place. Quant au buteur Jan Marek, il ne se contente plus de dominer la ligue russe : le jeune marié veut maintenant exploser au niveau international à l'occasion de cette Ligue des champions. Il ne compte qu'un Mondial à son actif et n'était même pas international junior, sans doute handicapé par sa date de naissance, le 31 décembre. À un jour près, peut-être aurait-il fait parler de lui plus tôt...

Avec déjà deux défaites, l'aventure européenne de Kärpät est en passe de se terminer plus vite que prévu. Même son jeu plus physique n'a pas déstabilisé le Metallurg. L'entraîneur Matti Alatalo, dont l'embauche avait laissé la presse sceptique, reste sur un siège éjectable après cette septième défaite sur les huit derniers matches. Compte tenu de la valeur de l'adversaire, son équipe n'a pourtant pas fait si mauvaise figure. Elle a surtout manqué d'imagination lorsque son powerplay était installé.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match

Matti Alatalo (entraîneur de Kärpät) : "Nous avons bien commencé le match et nous les avons mis sous pression. En deuxième période, en revanche, nous avons perdu trop de palets, ce qui n'aurait pas dû arriver à ce niveau. La clé du match, c'est qu'ils avaient de meilleures unités spéciales. Nous avons encore eu de bonnes opportunités de revenir en troisième période, mais le gardien adverse a fait un grand match."

Valeri Belousov (entraîneur de Magnitogorsk) : "Ce match était difficile, parce qu'il est minuit à l'heure de l'Oural. Nous avons voulu voir comment l'adversaire jouait au premier tiers. Quand nous avons compris, nous avons réussi à diminuer leur pression. Heureusement, nous avons pu concrétiser deux supériorités numériques. Notre meilleure finition a fait la différence. Vous avez vu le style de jeu de Marek aujourd'hui. C'est le niveau auquel il évolue toujours."

 

Kärpät Oulu (FIN) - Metallurg Magnitogorsk (RUS) 0-2 (0-0, 0-1, 0-1)

Mercredi 22 octobre 2008 à 19h30 à la Oulun Energia Arena. 6614 spectateurs.

Arbitrage d'Ole Stian Hansen (NOR) et Danny Kurmann (SUI) assistés de Thomas Gienke et Richard Pedersen (NOR).

Pénalités : Oulu 37' (2', 4', 6'+5'+20'), Magnitogorsk 45' (2', 8', 10'+5'+20').

Tirs : Oulu 29 (9, 7, 13), Magnitogorsk 23 (5, 13, 5).

Évolution du score :

0-1 à 34'30" : Marek assisté de Zavarukhin (sup. num.)

0-2 à 43'46" : Atyushov (sup. num.)

 

Kärpät Oulu

Gardien : Tuomas Tarkki [sorti à 58'08"].

Défenseurs : Ilkka Mikkola (C) - Juho Jokinen ; Oskari Korpikari (A) - Justin Forrest ; Antti Ylönen - Ossi-Petteri Grönholm ; Atte Ohtamaa.

Attaquants : Juhamatti Aaltonen - Daniel Corso - Jonas Andersson ; Kristian Kuusela - Teemu Normio - Toni Koivisto ; Vesa Viitakoski - Tommi Paakkolanvaara - Juho Keränen ; Mikko Alikoski - Veikko Karppinen - Antti Aarnio ; Tatu Backman.

Remplaçant : Petri Koivisto (G). Absents : Martti Järventie (tendon d'Achille), Jari Viuhkola (blessé).

Metallurg Magnitogorsk

Gardien : Ilya Proskuryakov.

Défenseurs : Karel Pilar - Vitali Atyushov (C) ; Aleksandr Seluyanov - Vladimir Malenkikh ; Vladislav Bulin (A) - Rinat Ibrahimov ; Evgeni Biryukov.

Attaquants : Tomas Rolinek - Jan Marek - Jaroslav Kudrna ; Denis Platonov - Aleksei Kaigorodov - Igor Mirnov ; Stanislav Chistov - Nikolai Zavarukhin - Aleksei Simakov ; Evgeni Fedorov - Ravil Gusmanov (A) - Denis Khlystov.

Remplaçant : Andrei Mezin (G). Absents : Evgeni Varlamov (hématome au bras), Anton Glovatsky, Mikhaïl Churlyaev (blessés).

 

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