Épinal - Strasbourg (24 août 2008)

 

Tournoi Flyzoom d'Épinal, troisième journée.

Une Étoile pour l'honneur

Quoi de mieux qu'un bon vieux derby de derrière les fagots comme épilogue au tournoi international d'Épinal, deuxième du nom ? Assurément rien, d'autant plus que cette "finale" prend une importance toute particulière puisqu'elle sera la seule rencontre "magnusienne" entre deux clubs ayant axé leur préparation sur les confrontations étrangères.

Larges vainqueurs d'un Sierre affaibli par son second gardien (5-1), les hommes de Daniel Bourdages ont profité de leur séjour pour peaufiner de prometteurs automatismes. Et si l'ICE, battue la veille face au futur lauréat Olten (3-4), croyait ouvert la marque sur une déviation du gant de Shawn Allard (03'22"), c'est bien Strasbourg qui ouvre les hostilités d'un rebond gagnant de David Cayer sur un premier cafouillage (0-1 à 03'51").

Le ton amical de ce "sommet" n'est pas pour favoriser une configuration défensive optimale et Jan Plch, en décalage, embrasse de son poignet meurtrier le montant droit d'un Gilles Beck préféré ce soir à Vladimir Hiadlovsky pourtant brillant la veille (1-1 à 04'32"). Le jeune Timothée Frank profitera pour sa part d'une relance égarée pour signer son premier but avec les grands, d'un slap plein axe et trop rasant pour Stanislav Petrik (1-2 à 05'51").

Ce contexte est en revanche favorable aux expérimentations de tous genre, du placement d'Anthony Pernot en box-play au replacement de Shawn Allard sur un deuxième bloc certes privé de Jan Simko, mais renforcé depuis samedi du petit américain Chris Myhro. L'autre Nord-Américain Ryan Caicco, lui, retrouve un troisième bloc plus conforme à se moyens alors qu'une "ligne bleue des Vosges", avec les robustes Borislav Ilic et John Paulson, se dessine à l'arrière. Les valeurs sûres, elles, sont au rendez-vous à l'image du précieux (ou contrariant, au choix) travail de sape d'un Ilpo Salmivirta épanoui sur la ligne de parade. Il en va de même pour le solide Stéphane Gervais, bon pied bon œil dans ses relances comme celle amenant Michal Petrak vers un but qu'il s'ouvre d'un revers en hauteur (2-2 à 13'39").

Apparu emprunté pour son baptême du feu, le roc John Paulson a ce soir choisi de montrer le visage offensif promis par Shawn Allard. Plus audacieux, il n'hésite pas à accompagner les montées, comme ce rush latéral de Caicco qu'il coupe imparablement au second poteau (3-2 à 16'37").

Yannick Riendeau, l'homme en forme du moment, fut à l'affût de tout durant ce tournoi et une transmission mal assurée de Salmivirta vers Gervais le lancera vers la terre promise. Avant que Petrik, miraculeusement, ne lui barre la route (18'08"). Dans le même style, Chris Myhro, insaisissable, glissera plus qu'à son tour sous la couverture alsacienne, provoquant une bonne pénalité et l'occasion pour le sniper Stéphane Gervais d'à nouveau dégainer (19'55"). Cet avantage numérique n'inspirera pas plus des locaux surpris dans leur repli défensif par l'échec-avant d'un Élie Marcos bien intégré aux systèmes bas-rhinois. Adjoint de l'infatigable Maxime Catelin, l'ex-Amiénois se poste avantageusement dans le slot pour égaliser (3-3 à 22'02").

Le jeu relativement accrocheur de l'Étoile noire ne fera pas seulement gonfler sa note carcérale. Il écourtera également le séjour d'un Shawn Allard sorti boitillant d'un choc avec Milan Dirnbach (23'26"). De quoi donner des idées à l'artilleur maison Stéphane Gervais, optant cette fois-ci pour un lancer plein axe flottant en lucarne (4-3 à 25'11").

On l'a vu, ce tournoi aura aussi permis de parfaire l'intégration des transfuges. Si l'international Benoît Quessandier, en alternant fermeté et propreté, est déjà rassurant à l'arrière, le Canadien Yannick Riendeau, lui, semble avoir déjà endossé l'habit de leader offensif. Partageant ce costume avec son compatriote David Cayer, mi-vif mi-poison malgré son gabarit, l'ex-Chamoniard sera à surveiller comme le lait sur le feu. Très complémentaires, les deux larrons s'expriment à nouveau sur une longue ouverture de Michal Cesnek conclue au second poteau par Riendeau sur un centre tendu de l'ex Golden Knight de Clarkson (4-4 à 34'28").

Dans tout cela, Gilles Beck parvient à tenir le score au prix d'arrêts plus ou moins hasardeux. S'il paraît pourtant solide (ou chanceux, c'est selon) devant Plch à bout portant (39e), il étale en revanche sa fébrilité sur un tir qu'il repousse de la botte vers... Plch. Une erreur fatale (5-4 à 39'13").

Si une chose paraît sûre ce soir, c'est que le premier bloc des Dauphins, renforcé de Salmivirta, n'a rien perdu de sa superbe. La fluidité de ses mouvements, couplée à un état d'esprit irréprochable, en font le meilleur atout offensif des Vosgiens. Aussi Beck retarde-t-il l'échéance à maintes reprises, canardé par de gros bras lorrains en mal de réussite.

S'il en est un qui n'a pas ce souci, c'est bien ce diable de Riendeau, déjà crédité d'un hat-trick la veille. L'ancien Chamois profite ainsi d'un sensible accroissement de décisions arbitrales défavorables à ses hôtes, mais aussi d'un joli cafouillage dans l'enclave, pour à tirer les marrons du feu (5-5 à 53'26").

Cette action confuse n'aura pas seulement fait basculer la partie. Elle aura également compromis la fin de match d'un Stanislav Petrik quittant le jeu après un dernier numéro du duo Riendeau-Cayer. Les Canadiens, sur un powerplay dédié au poussif (et multi récidiviste) Bora Ilic, semblent réglés comme du papier à musique (5-6 à 55'01"). Et déjà fin prêts à jouer le même refrain dans les semaines et mois à venir !

Il eut donc beaucoup de choses à dire ce soir, mais finalement pas tant que ça à retenir. Et sûrement pas cette fin de match hachée et, disons-le tout net, sans intérêt. Si l'esquisse paraît prometteuse du côté strasbourgeois, certains réglages font encore défaut à un contingent spinalien vampirisé par une poignée d'approximations qui aura coûté très cher durant un tournoi qu'ils quitteront sans rien en poche. Deux prochains déplacements en Suisse, à Zuchwil (1re ligue) et Olten, peaufineront leur pré-saison.

Compte-rendu signé Jérémie Dubief

 

Épinal - Strasbourg 5-6 (3-2, 2-2, 0-2)

Dimanche 24 août 2008 à 17h30 à la patinoire de Poissompré.

Pénalités : Épinal 24', Strasbourg 24'.

Tirs : Épinal 33, Strasbourg 31.

Évolution du score :

0-1 à 03'51" : Cayer assisté de Silvander et Riendeau

1-1 à 04'32" : Plch assisté de Gervais et Salmivirta

1-2 à 05'51" : Frank

2-2 à 13'39" : Petrak assisté de Gervais

3-2 à 16'37" : Paulson assisté de Caicco et Agostini

3-3 à 22'02" : Marcos assisté de Catelin et Riendeau (inf.num.)

4-3 à 25'11" : Gervais assisté de Chassard (sup.num.)

4-4 à 34'28" : Riendeau assisté de Cayer et Cesnek

5-4 à 39'13" : Plch assisté de Simon et Salmivirta

5-5 à 53'26" : Riendeau assisté de Silvander et Cayer

5-6 à 55'01" : Cayer assisté de Maillot et Silvander

 

Épinal

Gardien : Stanislav Petrik puis Mathieu Perrin à 55'02".

Défenseurs : Peter Slovak - Stéphane Gervais ; Lionel Simon - Benoît Quessandier ; John Paulson - Borislav Ilic.

Attaquants : Ilpo Salmivirta - Michal Petrak - Jan Plch (C) ; Shawn Allard [puis Papelier à 23'26"] - Chris Myhro - Guillaume Chassard ; Erwan Agostini - Ryan Caicco - Guillaume Papelier [puis Anthony Pernot et Tarik Chipaux en alternance à 23'26"].

Absents : Fabien Leroy, Jan Simko (blessé la veille devant Olten).

Strasbourg

Gardien : Gilles Beck.

Défenseurs : Pavol Resetka - Milan Dirnbach ; Esa Hämäläinen - Michal Cesnek ; n°4 - Hugues Cruchandeau.

Attaquants : Juha Silvander - Yannick Riendeau - David Cayer ; Yannick Maillot - Élie Marcos - Maxime Catelin ; Romain Bonnefond - Pierre-Antoine Devin - Timothée Frank.

Remplaçant : Vladimir Hiadlovsky (G). Absents : Juho Lehtisalo (adducteurs), Benoît Martin (blessé).

 

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