États-Unis - Norvège (12 mai 2008)

 

Championnats du monde, deuxième tour, groupe F.

Pas pareil

Pour ce dernier match de la première phase, les États-Unis affrontent une formation norvégienne suprenante. À deux doigts de l'exploit face au Canada, les Nordiques comptent bien piéger l'autre équipe nord-américaine pour se qualifier par eux-mêmes pour les quarts de finale. Sinon, ils dépendront du résultat de la Lettonie contre l'Allemagne.

La première mise au jeu revient aux Américains, en blanc. Ils commencent rapidement à enchaîner les passes et à s'installer en zone offensive. Phil Kessel allume la première mèche du côté droit, pendant que Dustin Brown est accroché : première supériorité. Avec 40 % d'efficacité dans le tournoi, c'est le bon moment pour ouvrir la marque. Cela reste un peu poussif et le palet sort souvent de la zone norvégienne : un coup pour rien, même si les hommes de John Tortorella poursuivent en attaque par un jeu de passe précis et technique. Le meilleur exemple apparaît lorsque Phil Kessel, par une passe longue au millimètre, envoie Patrick Kane au duel ; le jeune attaquant se heurte au gardien, bien gêné par le dernier défenseur.

Pas grand chose à proposer de la part des Norvégiens. Acculés devant leur but, ils parviennent à respirer quand Mark Stuart accroche un adversaire dans la neutre : deux minutes, et aucune occasion. La meilleure chance revient finalement à Anders Bastiansen, échappé côté gauche à la mi-période, pour un arrêt de Robert Esche. Le festival technique et de protection de palet américain prédomine cependant et les présences sont de plus en plus longues devant Pål Grotnes. C'est fort logiquement que Brandon Dubinsky conclut la séquence, ajustant le gardien ras glace, plein axe, sur une passe venue du coin (1-0).

Il ne faut pas longtemps à Dustin Brown pour doubler la mise. Après avoir gagné son duel face à deux Norvégiens en entrée de zone, il s'avance sans opposition et nettoie la lucarne plein axe côté mitaine (2-0). Le break est fait plus rapidement que les Canadiens l'autre jour... et ce n'est pas fini, Grotnes devant s'imposer devant Stafford, Burish puis Kane en tour de cage. Mieux, il sauve un 2 contre 1 initié par Pominville, se jetant sur le côté pour stopper Dustin Brown. Les Américains sont les premiers sur tous les palets et empêchent leur adversaire de sortir de son camp. La pression est telle que Mats Trygg commet une faute... Brown sert Parise ligne de fond et que l'attaquant des Devils du New Jersey expédie la rondelle à travers l'enclave vers Patrick Kane pour un but facile (3-0, 19'03"). Les dernières secondes sont encore et toujours américaines, Gilbert par exemple se plaçant en situation favorable mais tirant droit sur le gardien. Une première période d'entraînement pour les Américains, pas du tout menacés.

La deuxième période débute par un retard de jeu de Mads Hansen. En infériorité numérique, Grotnes s'en sort face à Parise servi dans le slot et à Pominville qui lance de la bleue à deux reprises. Malheureusement, Jonas Holos est puni immédiatement après et la pression américaine peut se poursuivre. Le palet navigue d'un côté à l'autre sans opposition réelle et Parise frôle le but, exploitant un rebond de Kane. Plusieurs tirs puissants suivent mais hors cadre. La pénalité est tuée... La conservation de palet demeure impressionnante et permet aux blancs d'écraser la domination. Dubinsky récupère en effet un rebond au second poteau après un tir de la bleue, consécutif à un effort plongeant pour conserver la rondelle en zone offensive (4-0). Un but validé après vérification vidéo.

La Norvège est transparente et doit attendre un slashing de Dustin Brown dans la neutre pour tenter de sortir la tête de l'eau. Pour ce qui est de porter le danger, en revanche... Tout juste parvient-elle à provoquer Matt Greene, qui vient prendre deux minutes stupides en bousculant un adversaire lors d'un changement de ligne, au grand dam de Tortorella. Un 5 contre 3 inespéré pour la Norvège... et l'occasion pour Esche de prouver qu'il ne s'est pas endormi. Si le premier arrêt est bon, il ne peut pas grand chose face à un slap puissant de Mats Trygg de la bleue, qui passe au-dessus de sa mitaine (4-1 à 28'08").

Les Scandinaves continuent en avantage numérique et, même si le palet tourne parfois un peu difficilement, ils provoquent une faute de Leopold, qui acroche Spets dans l'enclave. Nouveau 5 contre 3, puis 5 contre 4. La défensive américaine bloque bien les tirs et mange le temps, jusqu'à une faute de Mathis Olimb. Cette fois-ci, Grotnes est bien faible et concède un but à Paul Martin, le défenseur s'avançant depuis l'aile droite et, tout en toucher, trouvant le but côté plaque (5-1). Le festival se poursuit peu après, Parise logeant le disque entre les jambières du gardien à la réception d'un service de Kessel derrière le but (6-1, 32'18").

Tortorella en profite pour quelques tests de ligne, plaçant Parise avec Kessel et Kane, ou encore O'Sullivan avec Stempniak et Dubinsky. Les combinaisons ne modifient pas la pression dans la zone norvégienne, qui envoie Anders Myrvold sur le banc. O'Sullivan sanctionné à son tour, c'est un 4 contre 4 qui se profile. Cela ne donne rien, pas plus que l'échappée de O'Sullivan sorti du banc. En face, deux bons tirs norvégiens de la bleue menacent Esche, sans réussite. Dans la dernière minute, les arbitres appellent une autre pénalité contre Dubinsky, coupable d'une charge maladroite derrière le but adverse. La deuxième période s'achève sur ce score à sens unique.

Les blancs se promènent en attaque, confisquant la rondelle de manière impressionnante. Toujours en retard, les Scandinaves encaissent un 7e but signé Dustin Brown, sur lequel Grotnes se montre bien faible, surpris entre les jambes par le tir en angle fermé, en sortie de contournement de cage (7-1). Si la Norvège manque peu après une occasion, lorsque Skroder ne peut reprendre un palet traînant devant la cage ouverte, elle reste bel et bien battue dans tous les secteurs. Le 8e n'est alors qu'une question de temps. Parise, Kane et Kessel se baladent dans la défense, Patrick Kane débordant par une toupie géniale pour servir du revers Kessel au second poteau, cage ouverte (8-1). Une inspiration géniale du benjamin de l'équipe, avec cette passe complètement imprévisible, qui a mis Grotnes et son défenseur à la rue.

Le jeune gardien Ruben Smith fait donc ses débuts en Mondial dans ce dernier quart d'heure. Il a rapidement l'occasion de se chauffer, sauvant devant Leopold au cours d'une pénalité différée, le défenseur étant monté dans le slot récupérer un centre venu du coin. La rondelle vit pendant cette supériorité, navigant d'un côté à l'autre. Brandon Dubinsky en profite pour terminer son coup du chapeau, piégeant Smith du cercle droit, en profitant d'un très bon écran de Burish (9-1). Esche demeure concentré et Smith chanceux devant Burish, présent au second poteau pour reprendre le poke-check du gardien. Smith s'en sort aussi en bloquant un gros lancer de Wisniewski de la bleue. Skadsdammen et Bastiansen terminent plutôt bien le match, mais globalement les dernières minutes n'ont guère d'intérêt.

9-1, score final, une partie à sens unique et un bon petit match d'entraînement pour les États-Unis. Côté norvégien, ils restent bien dépendant des performances de leur gardien Pål Grotnes, un peu en dessous dans ce match.

Désignés joueurs du match : Brandon Dubinsky pour les États-Unis et Mats Frøshaug pour la Norvège.

Compte-rendu signé Nicolas Leborgne

 

Commentaires d'après match :

Brandon Dubinsky (attaquant des États-Unis) : "Nous étions déçus après le match contre la Finlande. Pas seulement le score final, mais aussi la manière dont nous avions joué. Mais nous avons joué celui-ci avec la rage, de la manière dont on doit jouer pour réussir dans ce tournoi. Du début à la fin, on a travaillé dur. Cela montre juste ce que nous pouvons faire avec cet état d'esprit."

John Tortorella (entraîneur des États-Unis) : "Maintenant, on rentre dans les choses sérieuses. C'est là que vous voyez le niveau de l'équipe, les matches à élimination. Je pense qu'on a une bonne équipe et ils seront prêts à jouer."

 

États-Unis - Norvège 9-1 (3-0, 3-1, 3-0)

Lundi 12 mai 2008 à 12h30 au Halifax Metro Center. 8490 spectateurs.

Arbitrage d'Aleksandr Poliakov (RUS) et Brent Reiber (SUI) assistés de Christian Kaspar (AUT) et Sylvain Losier (CAN).

Pénalités : États-Unis 14' (2', 10', 2'), Norvège 16' (4', 8', 4').

Tirs : États-Unis 48 (18, 15, 15), Norvège 18 (5, 6, 7).

Évolution du score :

1-0 nà 11'12" : Dubinsky assisté de Burish

2-0 à 12'15" : Brown

3-0 à 19'03" : Kane assisté de Brown et Parise (sup. num.)

4-0 à 25'48" : Dubinsky assisté de Leopold et Ballard

4-1 à 28'08' : Trygg assisté de Holtet et Bastiansen (double sup. num.)

5-1 à 31'19" : Martin assisté de Mueller et Kane

6-1 à 32'18" : Parise assisté de O'Sullivan et Kessel (sup. num.)

7-1 à 42'33" : Brown assisté de Ballard et Gilbert

8-1 à 45'44" : Kessel assisté de Kane et Wisniewski

9-1 à 51'35" : Dubinsky assisté de Gilbert (sup. num.)

 

États-Unis

Gardien : Robert Esche.

Défenseurs : Mark Stuart (A) - Matt Greene ; Paul Martin - Tom Gilbert ; Jordan Leopold - James Wisniewski ; Keith Ballard.

Attaquants : Dustin Brown - Zach Parise (A) - Jason Pominville ; Patrick O'Sullivan - Phil Kessel - Patrick Kane ; David Booth - Brandon Dubinsky - Peter Mueller ; Lee Stempniak (A) - Adam Burish - Drew Stafford.

Remplaçant : Craig Anderson (G). Absents : Tim Thomas (adducteurs), Jeff Halpern (rupture du ligament croisé antérieur droit), Tim Gleason (blessé), David Backes (suspendu).

Norvège

Gardien : Pål Grotnes puis Ruben Smith à 46'41".

Défenseurs : Tommy Jakobsen (C) - Jonas Holøs ; Mats Trygg (A) - Anders Myrvold ; Erik Ryman - Matthias Holmstedt.

Attaquants : Per-Åge Skrøder - Mads Hansen - Mats Zuccarello Aasen ; Marius Holtet - Anders Bastiansen - Martin Røymark ; Mathis Olimb - Mats Frøshaug - Lars Erik Spets ; Eirik Skadsdammen - Kjell Richard Nygård - Kristian Forsberg.

Remplaçants : Henrik Ødegaard, Morten Ask. Absents : Andre Lysenstøen (G), Juha Kaunismäki (surnuméraire).

 

Retour aux championnats du monde