Danemark - Suisse (11 mai 2008)

 

Championnat du monde 2008, deuxième tour, groupe E.

Comme une évidence

La rencontre était primordiale pour les Suisses : après sa récente désillusion contre les tchèques, la Nati avait besoin de remporter cette partie pour éviter de se retrouver le dos au mur et de devoir gagner contre les Russes dans l'espoir de se qualifier pour les quarts de finale.

Le Danemark, de son côté, en gagnant contre l'Italie, s'était qualifié pour ce deuxième tour. Cette poule était donc pour eux un bonus. Les motivations présumées étaient donc différentes. D'autant que face aux Suisses, les statistiques ne plaident pas pour les Danois : aucune victoire à leur actif, un seul match nul surnageant au milieu de dix-sept défaites.

Et ce n'est pas le début de partie qui va les rassurer : Andres Ambühl récupère en entrée de zone offensive et contourne la défense puis le gardien Patrick Galbraith (0-1, 2'19"). Peu de temps après, Julien Vauclair s'enfonce dans la défense et centre dans un angle très réduit pour son capitaine Sandy Jeannin qui attend patiemment devant le poteau gauche du portier danois (0-2, 3'42"). L'entame est idéale pour les hommes de Krüeger qui continuent de déferler sur la cage de Galbraith. Le match est rarement coupé par les arrêts de jeu. Les Danois mettent une bonne dizaine de minutes à réagir en récupérant une des rares mauvaises relances helvétiques, mais Kasper Degn n'exploite pas le centre (11'15"). Même en supériorité après une charge à la tête de Philippe Furrer (12'42"), les Scandinaves ne réussissent pas à inquiéter des Suisses plus rigoureux dans leurs passes et leur placement.

Le premier retour des vestiaires ne va pas non plus leur sourire, puisque Marc Reichert plombe le score d'un tir à mi-distance, après avoir essayé de l'autre côté de la bande du but de l'infortuné Galbraith (0-3, 20'50"). Presque dans la foulée, le duo Sprunger-Monnet bute de près mais hérite d'un tir de pénalité, relativement sévère, suite à un jet de crosse involontaire du dernier défenseur danois : Patrik Bärtschi tergiverse trop et envoie son palet qui ricoche sur le gardien puis sur le poteau (21'27"). Les Danois, un peu assommés par le but de Reichert, passent ce tiers à subir les assauts des Helvètes, hormis sur un slalom de Degn qui pèche en finition (24'40"). On fera aussi abstraction d'un but de Daniel Nielsen, refusé car le joueur de Leksand a marqué délibérement du patin (29'20").

Les hommes de Krüeger pressent méthodiquement et collectivement, et la deuxième ligne se distingue durant cette période : un premier échange Paterlini-Ziegler (26'21"), puis une superbe transversale de Paul DiPietro exploitée par le même Paterlini (0-4, 31'41") avant que le Luganais ne rende la politesse au Zougois avec la permission de la défense adverse, très passive sur cette dernière percée (0-5, 33'21"). On ajoute les essais de la troisième ligne (31'52") puis un nouveau numéro d'Ambühl, intenable durant le match (32'42"), et on devine le calvaire des Scandinaves dont le placement est alors erratique.

Le dernier tiers démarre de la même façon puisque quatre buts sont marqués en six minutes. Philippe Furrer coule le drakkar danois sur un tir lointain (0-6, 41'39"). Morten Madsen sauve l'honneur dans un angle réduit, le puck est dévié par le patin de Goran Bezina (1-6, 43'06"). Kim Staal redonne un peu de courage aux siens sur un tir de pénalité exécuté du revers, suite à une faute du même Bezina "vexé" par un "café crème" réussi de Degn (2-6, 45'26"). Beat Forster s'y reprend par deux fois pour envoyer, du revers, la rondelle dans les filets (2-7, 46'23"). Puis le match s'enfonce un peu dans l'ennui : les Suisses contrôlent le match, toujours aussi correct au niveau des pénalités, que ce soit au niveau physique (pressing, boîtes toujours finies) ou au niveau du placement. Les Danois manquent trop de rapidité d'exécution pour pouvoir inquiéter durablement Martin Gerber, pourtant pas toujours rigoureux dans ses sorties.

Les Suisses ont donc remporté cette partie de façon convaincante, et concentrée de bout en bout. C'était donc idéal pour se remettre de la déception tchèque et avant d'aborder la rencontre contre l'ogre russe. L'issue de ce dernier match donnera d'ailleurs les places finales de ce tour, et les hommes de Krüeger, qualifiés pour les quarts de finale, sauront qui ils vont rencontrer.

Les Danois sont, sur cette partie, sensiblement moins compétitifs que leurs homologues helvètes. Sans doute "déconcentrés" par leur présence à ce niveau de la compétition, ils ne possédaient pas de tactique propre qui aurait pu gêner les Ambühl, Paterlini ou Ziegler. Ils comptent pourtant dans leurs rangs des joueurs techniquement intéressants (tels Staal, Regin ou Degn) mais, hormis en supériorité numérique, n'ont pas montré beaucoup de sens collectif dans leur jeu.

Désignés joueurs du match : Patrick Galbraith pour le Danemark et Paul DiPietro pour la Suisse.

Compte-rendu signé Stéphane Rault

 

Commentaires d'après-match

Ralph Krueger (entraîneur de la Suisse) : "Il faut laisser ce match et regarder devant pour nous préparer parfaitement au match de demain. Il y a quelques choses à revoir avec les joueurs. Par exemple, on ne pourra pas être aussi déconcentré avec le palet en zone neutre contre une équipe du top-6. Nous voulons gagner ce match contre la Russie, mais pas à tout prix. Blindenbacher, qui n'a pas joué la fin de match, sera ménagé. Ce serait bien que nous gardions le score longtemps serré pour travailler notre quart de finale."

Philippe Furrer (défenseur de la Suisse) : "Ce palet, je vais, comme les tous les autres trophées particuliers, l'exposer dans ma maison. J'ai un beau souvenir de ce premier but en championnat du monde. C'était un but curieux, le palet flottait un peu et je le regardais dans l'espoir qu'il rentre."

 

Danemark - Suisse 2-7 (0-2, 0-3, 2-2)

Dimanche 11 mai 2008 à 13h00 au Colisée Pepsi de Québec. 8338 spectateurs.

Arbitrage de Daniel Piechaczek (ALL) et Chris Savage (CAN) assistés de Stefan Fonselius (FIN) et Thomas Gienke (NOR).

Pénalités : Danemark 6' (2', 2', 2'), Suisse 14' (2'+10', 0', 0').

Tirs : Danemark 20 (8, 2, 10), Suisse 54 (19, 24, 11).

Évolution du score :

0-1 à 02'19" : Ambühl

0-2 à 03'42" : Jeannin assisté de Vauclair

0-3 à 20'50" : Reichert

0-4 à 31'41" : Paterlini assisté de DiPietro

0-5 à 33'21" : DiPietro assisté de Paterlini

0-6 à 41'39" : Furrer assisté de Monnet

1-6 à 43'06" : Madsen

2-6 à 45'26" : Staal (tir de pénalité)

2-7 à 46'23" : Forster (sup. num.)

 

Danemark

Gardien : Patrick Galbraith.

Défenseurs : Andreas Andreasen - Daniel Nielsen ; Stefan Lassen - Jesper Damgaard (C) ; Mads Bech Christensen - Mads Bødker ; Mads Schaarup.

Attaquants : Morten Green - Morten Madsen - Kim Staal (A) ; Jannik Hansen - Peter Regin (A) - Kasper Degn ; Christoffer Kjærgaard - Lars Eller - Nichlas Hardt ; Bo Nordby - Mads Christensen - Kim Lykkeskov ; Thor Dresler.

Remplaçant : Peter Hirsch (G). Absents : Simon Nielsen (G), Morten Dahlmann, Rasmus Olsen (surnuméraires).

Suisse

Gardien : Martin Gerber.

Défenseurs : Goran Bezina - Severin Blindenbacher puis Mathias Seger à 40'00" ; Philippe Furrer - Julien Vauclair ; Raphael Diaz - Beat Forster ; Beat Gerber.

Attaquants : Thomas Déruns - Sandy Jeannin (C) - Marc Reichert ; Paul DiPietro (A) - Thomas Ziegler - Thierry Paterlini ; Julien Sprunger - Thibaut Monnet - Raffaele Sannitz ; Romano Lemm - Andres Ambühl (A) - Patrik Bärtschi.

Remplaçant : Jonas Hiller (G). Absents : Roman Wick (commotion cérébrale), Petter Guggisberg (surnuméraire).

 

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