République Tchèque - Italie (6 mai 2008)

 

Championnat du monde 2008, premier tour, groupe B.

Les Tchèques lambinent puis s'amusent

Les Tchèques ont revêtu le maillot siglé de leur premier titre en 1947 (et ressemblant plus à celui de 1949 puisque son authenticité est contestée par les anciens) pour ce dernier match de la poule C, sans enjeu. Les points ne seront pas conservés pour le deuxième tour, puisque l'Italie jouera quoi qu'il arrive en barrage de relégation. Elle joue aujourd'hui pour se rassurer face à un "gros".

Rentré deux fois en cours de match, Günther Hell débute cette fois dans les cages italiennes, et il débute mal. Un centre de Patrik Elias est coupé au premier poteau par Martin Erat à contrepied du déplacement du gardien (1-0). Mais son vis-à-vis Marek Pinc ne fait pas mieux en se faisant surprendre par le centre italien Luca Ansoldi qui lui envoie directement le palet sous les jambières sur la mise au jeu : 1-1 après 59 secondes de jeu !

Avec Ansoldi, l'autre talent italien du moment qui peut prendre le relais des vieux oriundi est sans doute Nicola Fontanive. Il déboule sur la gauche et prend un tir ouvert en lucarne sur lequel la mitaine a semblé lente à réagir (1-2). Comme face au Danemark, les Tchèques ont pris le début de match à la légère et se sont fait punir. C'est Radim Vrbata qui la relance en récupérant un palet traînant dans l'enclave et en tirant un revers à mi-hauteur, côté plaque de Hell (2-2). Quatre minutes, quatre buts, c'est un bon rythme...

La suite de la période est maîtrisée à sa main par la République Tchèque, mais sans forcer. Sur le premier jeu de puissance du match, Ales Kotalik sur passe de derrière la cage de Fleischmann, frappe les deux poteaux ! Si Hell a vendu son âme au diable contre un peu de fortune, qui sait ce qui peut se passer... Le gardien italien ne s'en remet pas qu'à la chance et ferme bien son poteau face à Zbynek Irgl qui vient le tester. Une dernière occasion se fait jour, elle est bien amenée mais suppose un geste compliqué à exécuter : Martin Hanzal, qui a éliminé Hofer à l'aile de la bande, tente une passe levée au-dessus du défenseur couché à destination de Tomas Fleischmann qui dévie dans airs au second poteau, mais à côté de la cage

Malheureusement pour les Italiens, une pénalité à la sirène vient tout gâcher. Les Tchèques s'installent sans tarder, Borgatello prend un tir dans le bras et un dans la jambe, Margoni casse sa crosse et n'a plus qu'à se coucher devant Tomas Kaberle, mais celui-ci passe alors à Marek Zidlicky qui reprend entre les jambières de Hell (3-2).

L'Italie se montre brièvement dangereuse à la vingt-septième minute avec un lancer de la bleue de Trevisani. Tandis que Pinc cherche un peu le palet de vue, Fontanive et Ansoldi qui se jettent tous deux sur le rebond. Une pénalité tchèque sanctionne cette action où la défense a été dépassée dans l'envie.

La République Tchèque se contente de capitaliser sur ses avantages numériques. Radim Vrbata, placé près de la cage, se recule un peu dans le cercle gauche pour recevoir une passe de Fleischmann et ajuste la lucarne d'un bon tir du poignet (4-2). À la fin de la supériorité suivante, Tomas Fleischmann s'infiltre dans la défense et Strazzabosco est contraint de le faire trébucher. C'est reparti pour deux minutes. Moins que ça en vérité, grâce à un magnifique une-deux entre Patrik Elias et Tomas Kaberle. Le pauvre Hell sur le dos ne peut rien faire sur ces passes parfaites (5-2). Il n'en a pas fini, car, peut-être gêné par Fontanive, il ne fait que freiner un tir rasant de Filip Kuba, après une passe de Zbynek Irgl qui a éliminé Lutz en entrée de zone (6-2).

En troisième période, les Tchèques profitent qu'un joueur italien est parti changer pour attaquer rapidement et marquer par Jaroslav Hlinka qui reprend au second poteau une passe de Martin Erat (7-2). C'est le troisième changement de gardien en trois parties pour l'Italie : Günther Hell, qui avait remplacé deux fois Thomas Tragust, cède ce coup-ci son poste à son jeune collègue. Tragust n'encaisse aucun but et réussit de bons arrêts, notamment face à Novotny. Il reprend sans doute l'avantage pour la titularisation en barrage de relégation. Les Tchèques ont le contrôle du palet, même en infériorité, et gère tranquillement, très tranquillement, la fin de match.

Si l'Italie n'a reçu "que" 35 tirs, c'est parce que les Tchèques très collectifs ont joué avec le palet et ont cherché le tir parfait, qu'ils ont souvent trouvé. Elle a su participer de la déconcentration de son adversaire en début de match mais ne peut pas rivaliser face à un adversaire aussi rapide et technique. Elle essaiera cependant de sauver sa peau une fois de plus, face à la France ou au Bélarus, et aura un jour de plus pour se préparer aux joutes pour le maintien.

Désignés joueurs du match : Marek Zidlicky pour la République Tchèque et Armin Helfer pour l'Italie.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match

Mickey Goulet (entraîneur de l'Italie) : "Nous avons joué contre une très bonne équipe avec des passes exceptionnelles. Peu d'équipes peuvent faire circuler le palet comme les Tchèques le font. Notre groupe avec les Tchèques, la Russie et le Danemark était dur. [...] Nous avons vu la France jouer contre la Suède, et elle a joué un excellent hockey en première période. Nos matches contre eux sont toujours serrés."

 

République Tchèque - Italie 7-2 (2-2, 4-0, 1-0)

Mardi 6 mai 2008 à 19h00 au Colisée Pepsi de Québec. 7517 spectateurs.

Arbitrage de Peter Orszag (SVK) et Thomas Sterns (USA) assistés de Peter Feola (USA) et Milan Novak (SVK).

Pénalités : République Tchèque 6' (0', 2', 4'), Italie 14' (4', 6', 4').

Tirs : République Tchèque 35 (13, 13, 9), Italie 14 (6, 3, 5).

Évolution du score :

1-0 à 00'41" : Erat assisté d'Elias et Kaberle

1-1 à 00'59" : Ansoldi

1-2 à 03'06" : Fontanive assisté de Helfer

2-2 à 04'19" : Vrbata

3-2 à 21'29" : Zidlicky assisté d'Erat et Kaberle (sup. num.)

4-2 à 30'42" : Vrbata assisté de Fleischmann et Hanzal

5-2 à 37'47" : Elias assisté de Kaberle et Zidlicky (sup. num.)

6-2 à 39'02" : Kuba assisté d'Irgl et Novotny

7-2 à 43'53" : Hlinka assisté d'Erat et Klepis

 

République Tchèque

Gardien : Marek Pinc.

Défenseurs : Tomas Kaberle (C) - Marek Zidlicky ; Jan Hejda - Filip Kuba (A) ; Petr Caslava - Zbynek Michálek.

Attaquants : Patrik Elias (A) - Jaroslav Hlinka - Martin Erat ; Tomas Fleischmann - Martin Hanzal - Radim Vrbata ; Ales Kotalik - Jirí Novotný - Jakub Klepis ; Tomás Rolinek - David Krejci - Zbynek Irgl.

Remplaçant : Milan Hnilicka (G).

Italie

Gardien : Günther Hell puis Thomas Tragust à 43'53".

Défenseurs : Michele Strazzabosco (A) - Andreas Lutz ; Armin Helfer - Christian Borgatello ; Carter Trevisani - Armin Hofer.

Attaquants : Mario Chitarroni (C) - Jason Cirone - Giulio Scandella ; Nicola Fontanive - Luca Ansoldi - Roland Ramoser ; Stefano Margoni - Jonathan Pittis - Giorgio De Bettin (A) ; Pat Iannone - Manuel De Toni - Paolo Bustreo ;  [à 20'].

Absents : André Signoretti, Carlo Lorenzi.

 

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