Allemagne - Finlande (3 mai 2008)

 

Championnat du monde 2008, premier tour, groupe C.

Retour de vestiaire fatal

L'Agence Mondiale Anti-Dopage, alertée par son homologue allemande sur le cas Busch, a finalement tranché en faveur du joueur et l'au autorisé à participer aux Mondiaux. L'équipe d'Allemagne a donc pu inscrire tous les joueurs prévus (Reiss et Polaczek restant en réserve durant le premier tour) et peut aborder le tournoi l'esprit un peu plus léger.

Parmi les maillots "rétro" utilisés dans ces championnats du monde, il y en a dont on ne remarque presque pas la spécificité, sauf par l'absence de nom dans le dos, et il y a ceux qui frappent au premier coup d'oeil. Le maillot de la médaille de bronze olympique de l'Allemagne en 1932 (sur quatre participants ayant payé le voyage an Amérique en pleine crise économique mondiale...) entre dans la seconde catégorie. Il est rare de voir des hommes en noir dans le hockey international, et seul le Canada avait osé cette couleur. Ces Allemands ont donc une allure unique.

Le début de partie est équilibré jusqu'à cette neuvième minute où Antti Pihlström vient mettre ses énormes mises en échec dans le fond de la zone offensive. Les deux défenseurs allemands de NHL répliquent à ces impacts par leurs propres charges, mais le fait de lever la crosse au visage de l'adversaire n'est pas dans les règles. Dennis Seidenberg part en prison, et son collègue Schubert aurait pu subir le même sort. C'est une simple infériorité numérique qui est bien défendue par l'Allemagne. En fin de tiers, la Finlande tue aussi sa seule pénalité, grâce à l'énergie et à la vivacité de Pihlström et de Kapanen. Dans ce premier tiers-temps, la possession de palet a été finlandaise, mais le jeu a été plutôt bloqué entre deux équipes fidèles à leur réputation.

Jason Holland veut donner le ton de la deuxième période par une belle mise en échec au centre de la glace sur Teemu Selänne, qui perd son casque en heurtant Yannic Seidenberg en se repliant. Une pénalité sévère est sifflée contre l'attaquant allemand, et immédiatement exploitée : puissant lancer axial de Janne Niskala et rebond extérieur intelligemment remis au centre par Ville Peltonen, à contresens du déplacement du gardien Pätzold, pour offrir une cage ouverte à Mikko Koivu (0-1). Ne jamais laisser la Finlande en supériorité numérique est une clé de match bien connue. Malheureusement pour les Allemands, ils se retrouvent à trois après deux obstructions de Holland et Osterloh. La punition est immédiate, avec une parfaite lucarne d'Olli Jokinen sur laquelle Dimitrij Pätzold, masqué, ne pouvait rien (0-2).

Les Allemands sont forcés d'attaquer un peu plus et se créent des occasions. Sven Felski prend un bon tir et provoque une faute de Niskala. Sur la supériorité, Florian Busch dans le cercle droit reprend une passe de Chris Schmidt (1-2). L'Allemagne na va pas pour autant se précipiter pour égaliser. Elle préfère envoyer au fond et travailler dans le coin, quitte à abandonner l'espoir de récupérer le palet pour mieux assurer les changements de ligne pendant le deuxième tiers. Elle attend peut-être une pénalité, comme celle de Niemi à cinquante secondes de la sirène. Mais elle est maintenue dans les bandes pendant ce temps et devra patienter jusqu'à la reprise.

Imaginez cette équipe allemande dans le vestiaire qui se fait toute une montagne de cette supériorité numérique qu'il faut absolument utiliser. Elle monte sur la glace et... la passe de Christoph Schubert est contrée en zone neutre par Mikko Koivu qui file en breakaway (1-3). C'est un vrai coup de bambou. L'Allemagne est encore sous le choc psychologiquement quand Antti Pihlström déborde Bakos sur l'aile gauche et centre au second poteau pour Hannes Hyvönen qui a devancé Hördler (1-4). Comment transformer un match serré en déroute... Osterloh et Felski partent ensemble en prison, laissant leurs coéquipiers à trois. Le palet s'envole sur la crosse de Koivu servi au second poteau, heureusement pour Pätzol et ses hommes (Schubert-Seidenberg-Fical puis Schmidt-Holland-Ullmann sont alignés dans cette phase cruciale). Le pire est évité.

Le match est plié. Les Finlandais se permettent de calmer l'intensité physique et de dérouler leurs qualités techniques. Le meilleur symbole, c'est le rude Ossi Väänänen qui fait dans la finesse en déviant subtilement un centre d'Olli Jokinen en direction de Teemu Selänne qui vise sa cible favorite entre les jambières du gardien (1-5).

La Finlande a eu une entrée en matière intéressante puisqu'elle n'a déroulé qu'au dernier tiers après avoir démontré auparavant toutes ses aptitudes dans un match serré. Les belles boîtes mises par Antti Pihlström ou Anssi Salmela sont annonciateurs des chocs à venir.

L'Allemagne est apparue comme une équipe homogène offensivement, chaque ligne ayant eu ses chances. La déception vient des leaders attendus, Marco Sturm et Stefan Ustorf, trop souvent dépassés par les Finlandais qui leur ont volé la plupart de leurs palets. L'homogénéité est apparue moins évidente en défense. Les deux dernières paires ont fréquemment été prises de vitesse, alors que le premier duo Seidenberg-Schubert a beaucoup donné avec dix minutes de glace au deuxième tiers... pour être piégé dès la reprise sur l'action décisive du match.

Désignés joueurs du match : Christoph Schubert pour l'Allemagne et Mikko Koivu pour la Finlande.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match

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Allemagne - Finlande 1-5 (0-0, 1-2, 0-3)

Vendredi 2 mai 2008 à 16h30 au Metro Centre de Halifax. 7658 spectateurs.

Arbitrage de Christer Lärking et Marcus Vinnerborg (SUE) assistés de Sylvain Losier (CAN) et Fredrik Ulriksson (SUE).

Pénalités : Allemagne 14' (2', 6', 6'), Finlande 8' (2', 4', 2').

Tirs : Allemagne 22 (6, 10, 6), Finlande 37 (12, 15, 10).

Évolution du score :

0-1 à 21'09" : Koivu assisté de Peltonen et Niskala (sup. num.)

0-2 à 27'26" : O. Jokinen assisté de Koivu et Hyvönen (double sup. num.)

1-2 à 32'44" : Busch assisté d'Ustorf et Schmidt (sup. num.)

1-3 à 40'24" : Koivu (inf. num.)

1-4 à 42'33" : Hyvönen assisté de Pihlström et Kapanen

1-5 à 52'27" : Selänne assisté de Väänänen et O. Jokinen

 

Allemagne

Gardien : Dimitrij Pätzold.

Défenseurs : Christoph Schubert - Dennis Seidenberg ; Christopher Schmidt - Jason Holland ; Michael Bakos - Frank Hördler ; Sebastian Osterloh - Andreas Renz (C).

Attaquants : Marco Sturm - Stefan Ustorf - Florian Busch ; Yannic Seidenberg - Christoph Ullmann - John Tripp ; Philip Gogulla - Michael Hackert - Michael Wolf ; Sven Felski (A) - Petr Fical - André Rankel.

Remplaçant : Robert Müller (G).

Finlande

Gardien : Niklas Bäckström.

Défenseurs : Ville Koistinen - Janne Niskala ; Anssi Salmela - Ossi Väänänen ; Mikko Luoma - Antti-Jussi Niemi ; Mikko Jokela.

Attaquants : Ville Peltonen (C) - Olli Jokinen (A) - Teemu Selänne ; Jussi Jokinen - Mikko Koivu (A) - Tuomo Ruutu ; Antti Pihlström - Niko Kapanen - Hannes Hyvönen ; Mika Pyörälä - Riku Hahl - Sean Bergenheim.

Remplaçant : Petri Vehanen (G).

 

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