Viry-Châtillon - Strasbourg (30 octobre 2007)

 

Seizième de finale de la Coupe de France.

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Qui a perdu contre Amnéville pourra difficilement battre Strasbourg : c'est contre ce théorème implacable que doivent se battre les Jets ce soir. Certes, l'Étoile noire connaît quelques soucis depuis le départ impromptu de deux joueurs canadiens. Un des remplaçants prévus, Jeremy Downs, attend toujours que la fédération américaine transmette sa licence. Une autre recrue a été prise à l'essai, Jonathan Gauthier (homonyme de l'autre fuyard tourangeau), mais ce joueur viré du Vésinet le mois dernier est encore en quête de sa forme, même si ses statistiques antérieures au Canada rassurent Daniel Bourdages sur ses qualités de base.

Strasbourg n'aligne donc que quatre défenseurs ce soir, mais dix attaquants. Le junior Lucas Franck pose ainsi ses premiers coups de patins en équipe première lors du premier tiers-temps, avant d'être utilisé avec plus de parcimonie par la suite. La prudence est de mise. Le club alsacien semble craindre que la première nouvelle pousse de sa formation se croit trop vite arrivée, ce qui est souvent le risque avec les jeunes hockeyeurs français.

Le manque de personnel en défense ne paraît pas devoir handicaper Strasbourg, car l'équipe locale est souvent confinée dans sa zone dans les premières minutes, faute de sortir assez vite le palet. C'est tout de suite clair, il faudra que Viry joue très simple pour avoir une petite chance. Les Jets ne concèdent pas d'occasions pour l'instant, mais ils commencent à commettre des fautes de crosse sous la domination alsacienne. Ledoux et Buigues accrochent des adversaires, et Viry doit jouer une minute à trois, contre quatre puis cinq Strasbourgeois. Yvan Kerneis se montre à la hauteur en dégageant une première fois puis en se couchant devant un lancer de Cruchandeau. Mais il reste encore une vingtaine de secondes à tenir à quatre, et Stefan Rusnak dévie joliment une passe du coin de Peter Himler (0-1, 10'27").

Une phase de quatre contre quatre permet aux Jets de sortir la tête de l'eau. D'abord, Kévin Ledoux déborde Resetka en un contre un... mais se présente en angle trop fermé pour inquiéter Gilles Beck. Ensuite, Harond Litim gratte un palet dans le dos d'un adversaire en zone offensive... mais Derick Martin, qui n'a pas lu la dernière édition du Parisien, annule aussitôt le danger en infligeant une belle boîte au "grand méchant Litim". Non, décidément, il n'y a pas la moindre miette d'espoir de but pour Viry. Et après une pénalité de Kerneis pour crosse haute, Strasbourg double la mise par un tir dévié de Daniel Sevcik entre les cercles (0-2, 13'25"). Même si Resetka commet une obstruction sur Costes en zone offensive, il est impossible d'enlever le palet à Peter Himler qui le protège de toute sa masse au fond de la zone adverse pendant l'infériorité. Au retour au complet, une belle longue passe de Martin trouve Lacasse qui dribble Larivée sans pouvoir le battre. Preuve supplémentaire que la première période a été à sens unique.

Strasbourg se détend dans les vestiaires, mais les Castelvirois gardent leur motivation, à juste titre. Avec un certain réalisme, ils transforment leur première bonne action construite, une belle remontée de palet en cinq passes précises dont deux longues transversales de Jeannette et Ledoux pour envoyer leur capitaine Mickaël Marouillat seul au but (1-2, 27'15"). On peut s'attendre à une vive réaction qui ne se fait pas attendre. L'Étoile noire pousse, provoque un cinglage de Morette, garde le palet pendant trente secondes après avoir sorti leur gardien pour épuiser l'adversaire, puis concrétise la supériorité : Rusnak, démarqué par Lacasse dans le slot, a le temps de fixer le gardien et de le dribbler (1-3, 30'11"). On voit mal quel accident pourrait arriver à Strasbourg. Une glissade de Martin par exemple ? Le Canadien se relève et relance immédiatement vers Flinck à la bleue adverse. Heureusement, Francis Larivée était vigilant pour le devancer en sortant loin de ses cages.

Himler est sanctionné pour crosse haute en zone offensive et Flinck fait trébucher Ledoux auteur d'une bonne incursion : Strasbourg commence donc mal le troisième tiers-temps en jouant cinquante secondes à trois. La meilleure action ressemble au premier but, la précision en moins : passe du coin de Marouillat pour Belhassen qui tire au-dessus. L'Étoile Noire contrôle le match, mais Viry jette ses dernières forces après le temps mort demandé par Sébastien Roujon à quatre minutes de la fin. Une solide forechecking inattendue d'Antoine Cohen sur Martin lui permet de récupérer le palet et de le remettre au centre pour Litim qui échoue sur Beck. Malheureusement, c'est une autre charge de ce même Cohen, incorrecte celle-là, qui interrompt la sortie de gardien de Viry dans la dernière minute. Larivée voyage dans ces derniers instants au gré des coups de sifflet : il ressort quand Martin charge inutilement Astic avec la crosse contre la bande, puis re-rentre deux secondes plus tard quand Kerneis est pénalisé pour un cross-check sur l'engagement.

Le score en restera donc là, et il est honorable pour la formation de division 1. D'autres équipes ont "dérouillé" davantage ce soir. Le public l'a bien compris qui applaudit Viry à la fin du match. Il n'y avait pas mieux à espérer, et l'addition aurait plus être salée en raison de pertes de palet beaucoup trop nombreuses en zone défensive, toujours rattrapées par l'effort collectif ou par un Francis Larivée très concentré.

Plus encore qu'une division d'écart, une évidence optique séparait les deux équipes ce soir : beaucoup de centimètres et de kilos de différence, qui donnaient à Strasbourg une supériorité physique incontestable. Dans ce registre, Peter Himler a été vraiment dominant. Au sein de la défense strasbourgeoise réduite, on aura apprécié la maîtrise du palet de Derick Martin, tout le contraire d'un Pavol Resetka vraiment pas à son avantage ce soir. Les Alsaciens n'ont pas forcé, se contentant de marquer leurs trois buts en supériorité numérique.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match

Daniel Bourdages (entraîneur de Strasbourg) : "On joue à l'économie. Après les matches contre Dijon et à Amiens, qu'on a dominés, les gars sont fatigués. Je les sens à 60% et c'est normal en un sens. Le match ne me plaît pas énormément, mais c'est le jeu sur petite glace, beaucoup d'interceptions et moins de contrôles."

 

Viry-Châtillon - Strasbourg 1-3 (0-2, 1-1, 0-0)

Mardi 30 octobre 2007 à 20h00 à la patinoire des Lacs. 520 spectateurs.

Arbitrage de Philippe Forget assisté de Savice Fabre et Damien Bliek.

Pénalités : Viry 32' (8', 8', 8'+10'), Strasbourg 28' (8', 10', 10').

Tirs : Viry 17 (5, 5, 7), Strasbourg 38 (15, 9, 14).

Évolution du score :

0-1 à 10'27" : Rusnak assisté de Himler et Catelin (sup. num.)

0-2 à 13'25" : Sevcik assisté de Martin et Himler (sup. num.)

1-2 à 27'15" : Marouillat assisté de Ledoux et Jeannette

1-3 à 30'11" : Rusnak assisté de Lacasse et Martin (sup. num.)

 

Viry

Gardien : Francis Larivée (sorti de sa cage de 59'00" à 59'08" et de 59'20" à 59'22").

Défenseurs : Yvan Kerneis - Guillaume Jeannette (A) ; Jérémy Buigues - Hugo Astic ; Yann Morette, Virgil Ponticelli.

Attaquants : Mehdi Belhassem - Mickaël Marouillat (C) - Kévin Ledoux (A) ; Harond Litim - Anthony Kodyjasz - Antoine Cohen ; Cédric Gassiot - Romain Danton - Jimmy Persico ; Romain Costes - Alexis Gautron - Victor Peduzzi.

Remplaçant : Geoffroy Marcon (G). Absents : Thomas Lhomme, Pierre-Jean Karimboccus.

Strasbourg

Gardien : Gilles Beck (sorti de sa cage de 29'25" à 29'50").

Défenseurs : Pavol Resetka - Fredrik Vara ; Derek Martin (A) - Hugues Cruchandeau.

Attaquants : Stefan Rusnak - Tommy Flinck (C) - Philippe Lacasse ; Daniel Sevcik - Juho Lehtisalo - Peter Himler (A) ; Yannick Maillot - Maxime Catelin - Pierre-Antoine Devin ; Lucas Franck.

Remplaçant : Juraj Nemcak (G). Absents : Milan Dirnbach (genou), Jeremy Downs (non qualifié)

 

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