Toulouse - Bordeaux (29 septembre 2007)
Premier tour de la Coupe de France.
Stéphan Tartari avait prévenu ses troupes lors du dernier entraînement : "Ça va se jouer dans les cinq premières minutes : soit on marque et on leur ôte tout espoir, soit on n'y arrive pas et ils vont nous coller pendant 60 minutes." Et bien entendu, c'est le second scénario qui s'est produit. Car avant de parvenir à prendre la maîtrise de ce match, les Bordelais ont souffert, beaucoup souffert. Non par manque de talent, non par la faute d'un adversaire surpuissant, non, tout simplement parce qu'ils ont bafouillé leur hockey.
Un premier tiers insipide où les Boxers se font prendre au traditionnel piège lorsqu'on joue face à une équipe réputée plus faible : ne pas parvenir à imposer son rythme et jouer avec celui imposé par le "petit poucet". Et à ce jeu là, Toulouse a fourni une réalisation quasi-parfaite. On ne s'embête pas : au moindre danger, on dégage au loin, quitte à concéder un dégagement interdit qui, au moins, permet de changer les lignes, de se repositionner ou de souffler. Et pourtant, les Bélougas ont essayé d'aider leurs adversaires : dix minutes de pénalité dans cette première période. Mais rien n'y fit ! Passes molles, joueurs perdus sur la glace, lancers non-cadrés, toute la panoplie y passe. Même la chance semble être du côté des Toulousains lorsque Lafrancesca a une belle occasion qui se termine par un tir sur la transversale du jeune Raphaël Vincent (6'07"). Son homologue Xabi Chatelin n'est pas oppressé par les attaques locales, néanmoins, quelques occasions lui permettent de briller (lancers de Delpet ou Ribanelli).
Dans les vestiaires mitoyens, les chansons sont bien différentes durant ce premier entracte. Côté toulousain, on se met à croire à un possible exploit : Bordeaux balbutie son jeu, essayons d'en profiter ! Juste à côté, Stéphan Tartari tente de réveiller ses hommes : à jouer avec le feu comme ça, va y avoir une grosse déconvenue dans quarante minutes !
À l'entame du deuxième tiers-temps, il semble que ce soit les Boxers qui aient le mieux compris la leçon. S'il leur faut deux minutes (de plus) pour se réveiller, Sébastien Cadren, lancé par Vannienwenhove puis Lecompère qui prend un rebond sur un lancer initial de Lafrancesca, mettent un peu de baume au cœur de leurs équipiers. Mais très vite, Bordeaux trouve un nouveau travers : les pénalités ! Mariage et Savage se font prendre successivement, offrant une double supériorité à Toulouse. Il ne faudra que vingt secondes à ceux-ci pour concrétiser le travail de sape entrepris jusque là : récupérant une mise en jeu repoussée par Vannienwenhove, Prunier, sur la bleue, décale Pourtanel sur la droite et celui-ci fusille un Chatelin non-exempt de tout reproche sur ce coup (1-0, 26'13"). Le calvaire se poursuit une minute plus tard, en simple infériorité désormais : Tartari offre un palet dans la neutre à Blondin qui lance Pradel qui tire au but. Chatelin concède le rebond que Martin Serra précipite au fonds des filets (2-0, 27'19"). Voilà, les choses se compliquent pour les Boxers, menés au score dans un match pourtant largement à leur portée habituelle.
Seulement, on ne joue pas tous les samedis pareil, et celui-ci semble être un jour sans. Mais on le sait, ces Boxers-là ont de l'orgueil ! À leur tour, ils disposent d'une double supériorité numérique. La sentence ne tarde pas, Patard lance de la bleue, Lafrancesca dévie devant le but, et Bordeaux revient au score (2-1, 29'25"). La suite, on la voit venir : Toulouse en a pris un petit coup derrière la tête et Bordeaux en profite. Lafrancesca, dans un magnifique slalom égalise (2-2, 31'46") puis il offre un caviar à Jérôme Patard qui crucifie l'excellent Vincent (2-3, 34'01").
La pause est atteinte sur ce score, plus logique eu égard au talent des Bordelais, mais quelque peu décevant pour les vaillants Toulousains ! Mais avec un seul but d'écart, tout reste jouable. La dernière période ne permet toujours pas aux Boxers de se lancer à 100% dans le match : les approximations sont toujours aussi nombreuses (passes dans le vent, glissades...) mais leur expérience leur suffit pour tenir les rênes. S'il profite d'une nouvelle double supériorité, ils tombent sur un adversaire de taille : le goalie Raphaël Vincent repousse tout ce qui passe pendant ces deux minutes à cinq contre trois ! Savage, Tartari, Larrieu et compagnie viennent se casser les dents sur l'ultime rempart des Bélougas. C'est une fois revenu à égalité numérique que Bordeaux trouve la faille : un jeu tout en diagonale entre Patard, Vojtek et Vannienwenhove, permet à ce dernier de glisser subtilement le palet dans les filets toulousains (2-4, 44'27"). Trois minutes plus tard, un nouveau jeu de supériorité clos tout suspens : Yann Vannienwenhove, derrière le but, sert Stéphan Tartari qui sauve son match en adressant un joli lancer qui passe à droite du portier local (2-5, 47'38").
La fin de match est de l'ordre de l'anecdotique : Bordeaux a assuré l'essentiel et se contente de gérer face à des Toulousains qui jettent leurs dernières forces dans la bataille. Malheureusement, il fallait bien que les visiteurs connaissent un nouvel écueil : il prendra la forme d'une expulsion, celle de Gautier Lafrancesca qui s'est rendu coupable d'un vilain geste de la crosse. À 51'40", Prunier adresse une puissante frappe de la bleue ; le rebond est capté par Savage qui contre seul slalome et lance au but ; Vincent repousse du bouclier et cette action, enfin rythmée, se conclue par un joli tir de Pourtanel, le tout en trente-quatre secondes. Prunier tentera de remettre ça quelques secondes plus tard mais sans plus de réussite (il sera d'ailleurs lui aussi expulsé, sept secondes avant le terme de la rencontre). C'est finalement dans les deux dernières minutes que Toulouse trouvera le moyen de recoller au score. Alors que Chatelin a perdu sa crosse, tous ses équipiers se ruent à l'attaque sans qu'un d'entre eux ne pense à la lui ramasser. Et comme Stéphan Tartari perd un nouveau palet dans la neutre, Blondin n'a plus qu'à mystifier l'impuissant gardien des Boxers (3-5, 58'30").
Au final, ce match n'aura rien eut d'exceptionnel. Le match de préparation disputé en août (victoire de Bordeaux 6-0) était autrement plus probant que le match de ce soir. Certains d'affronter une équipe inférieure, les Boxers ont pris ce match à la légère et il leur a fallu plus d'un tiers temps pour retrouver partiellement leur jeu. Comme seule la victoire compte, Bordeaux peut être content, mais les Bélougas peuvent rentrer aux vestiaires la tête haute : ils ont su offrir l'opposition qu'on attendait d'eux, profitant de chaque faille offerte par les visiteurs. Le public de Blagnac ne s'y est pas trompé en applaudissant chaleureusement leur équipe à la fin du match.
Compte-rendu signé Alex Mondin
Toulouse - Bordeaux 3-5 (0-0, 2-3, 1-2)
Samedi 29 septembre 2007 à 18h15 à la patinoire Jacques-Raynaud de Blagnac. 400 spectateurs.
Arbitrage de Marie-Tjana Picavet assistée de Guillaume Barthe et Laurent Garbay.
Pénalités : Toulouse 40' (10', 6', 4'+20') ; Bordeaux 45' (0'+10', 6', 4'+5'+20').
Évolution du score :
1-0 à 26'23" : Pourtanel assisté de Prunier (double sup. num.)
2-0 à 27'19" : Serra assisté de Pradel et Blondin (sup. num.)
2-1 à 29'25" : Lafrancesca assisté de Patard et Savage (double sup. num.)
2-2 à 31'46" : Lafrancesca assisté de Patard et Vannienwenhove
2-3 à 34'01" : Patard assisté de Lafrancesca (inf. num.)
2-4 à 44'27" : Vannienwenhove assisté de Vojtek et Patard
2-5 à 47'38" : Tartari assisté de Vannienwenhove et Majercak (sup. num.)
3-5 à 58'30" : Blondin assisté de Pradel
Toulouse
Gardien : Raphaël Vincent.
Défenseurs : Harold Ten Braak - Terry Prunier (A) ; Benoît Pourtanel - Jérémy Pradel ; Maxime Badets - Damien Gadiot.
Attaquants : Alexis Codevelle - Christophe Ribanelli - Kévin Benchabane ; Nicolas Blum - Martin Serra - Dominique Blondin (A) ; Emmanuel Delpet (C) - Romain Gutknecht - Pierre Audevard ; Antoine Lombard.
Remplaçants : Thomas Picavet (G), Maxime Sabahec.
Bordeaux
Gardien : Xabi Chatelin.
Défenseurs : Jean-François Savage - Peter Vojtek ; Jan Majercak - Yann Lecompère (C); Alexandre Boirie - [Vojtek ou Savage].
Attaquants : Jérôme Patard (A) - Yann Vannienwenhove - Gautier Lafrancesca ; Sébastien Cadren - Stéphan Tartari - Raphaël Larrieu (A) ; Nicolas Mariage - Jill Cauly - Vincent Cadren.
Remplaçant ; Julien Leclerc (G). Absents : Cyril Boubé (mâchoire), Nicolas Courally (genou), Steve Michou (adducteurs), Thomas Giraudau (malade), Cyril Lambert (indisponible), Sébastien Lesur (obligations familiales), Christophe Perez (suspendu), Christophe Burnet (laissé au repos).