Match amical.

Les Boxers de Bordeaux retrouvent le Hogly de La Roche-sur-Yon avec un petit parfum de revanche. En effet, la saison dernière, les deux équipes s'étaient rencontrées dans le cadre de la Coupe de France et les Vendéens s'étaient imposés, créant la seule surprise de ce tour-là. Mais depuis, la situation a fortement évolué. Chez les Aigles, Kaspar et Ocelka (les deux Slovaques auteurs d'une énorme saison) ont quitté le club pour rejoindre la "bande à Bounoure" à Brest. Ces départs ne semblent pas avoir été compensés et La Roche se présente avec un effectif réduit à seize unités. De leurs côtés, les ambitions bordelaises ont été revues à la hausse avec l'engagement de nouveaux renforts. Néanmoins, quelques absents de marque sont à noter, surtout des défenseurs (le point faible de l'équipe), puisque Lesur et Savage ne sont pas inscrits sur la feuille de match.

Les Boxers ont tout de suite la mainmise sur le palet et le font circuler rapidement et précisément, mais ils cherchent trop la position parfaite. Il faut donc attendre la quatrième minute pour voir un premier lancer intéressant, venu du jeune Cyril Boubé depuis la ligne bleue. Bordeaux ne relâche pas la pression et les Yonnais se mettent à la faute. Dans un premier temps, la combinaison Vannienwenhove/Larrieu ou la tentative de Lafrancesca (détournée de la jambière par Stanga) ne font pas mouches. Mais à force de tourner autour de la cage durant leurs powerplays, Steve Michou centre pour Jérôme Patard qui, d'un puissant lancer, trompe le portier des Aigles (1-0, 5'09"). Les Boxers ne relâche pas l'étau et il faut attendre la huitième minute de jeu pour voir la première tentative intéressante pour La Roche, par le biais d'un tir de la bleue de Sébastien Nimer. Une minute plus tard, Patard intercepte le palet à la neutre, fait un pivot sur lui-même pour glisser habilement le palet à Lafrancesca qui reprend instantanément et propulse un énorme tir que Stanga a bien du mal à capter. Après le désormais "inévitable" surnombre bordelais, le Hogly a la possibilité de revenir au score mais se fait de nouveau prendre par la patrouille alors que Marinov a eu l'occasion de nous montrer sa lourde frappe ! De retour en supériorité numérique, les Boxers se portent de nouveau vers l'avant : Majercak sert Nicolas Mariage sur le côté droit, qui contourne le but et bat le portier visiteur (2-0, 9'23").

À peine a-t-on le temps de remettre en jeu qu'Erik Marinov retente sa chance de la bleue : son tir est astucieusement dévié par Cyril Selin qui trompe Christophe Burnet, le portier bordelais (2-1, 9'48"). La Roche semble refaire surface, bien aidée par l'indiscipline des locaux. Malheureusement pour eux, ni Roman Varga, ni Benoît Barreteau ne parviennent à concrétiser leurs actions. Le rythme est un peu retombé d'autant que les Boxers, principaux catalyseurs du jeu, jouent souvent en infériorité. Peu avant la seizième minute de jeu, Marcel Budos s'infiltre sur la droite, échappant à la double tentative de mise en échec de Yann Lecompère et de Steve Michou, pour servir, plein axe, à la bleue Frédéric Grimaud dont le puissant lancé est magnifiquement capté par Burnet. Une fois les pénalités terminées, les Boxers ont de nouveau la maîtrise du palet, permettant à Mariage de servir Vincent Cadren derrière le but qui lui remet aussitôt pour un nouveau but (3-1, 16'40"). C'est un but 100% "formés au club" pour Bordeaux ! On peut d'ailleurs remarquer que la troisième ligne, composée de Nicolas Mariage, Vincent Cadren et soit Yann Vannienwenhove, soit Jill Cauly (lui aussi formé au club), est une des plus en verve depuis le début de la saison, ce qui ravit, bien entendu, le maigre public de cette fin d'été. Le reste de la période sera relativement calme, Bordeaux se contentant de défendre en infériorité et La Roche qui ne parviendra pas à se procurer de situation dangereuse, si l'on excepte le tir dévié de Samson.

La deuxième période commence comme avait terminé la précédente, avec une pénalité envers Steve Michou, pour équipement non-conforme. Pendant quinze secondes, les visiteurs évolueront même en cinq contre trois : Payen et Varga tente leurs chances, sans réussite. Michou est à peine revenu sur la glace que ce même duo Payen/Varga relance de l'arrière pour Cyril Selin qui lance instantanément de la bleue. Le tir est dévié par le malheureux Peter Vojtek, ce qui trompe évidement le portier bordelais (3-2, 23'24"). La réaction des Boxers ne se fait pas attendre : pour l'entraîneur-joueur Stéphan Tartari, il est hors de question de se faire battre de nouveau par cette équipe vendéenne. C'est donc lui qui va sonner la révolte en interceptant un palet dans la neutre pour partir tromper en breakaway le portier yonnais (4-2, 24'51"). Tartari a beau ne plus avoir ses jambes de vingt ans, il ne faut toujours pas lui donner ce genre d'occasion, tant ses petits mouvements de crosse donne le tournis à n'importe quel gardien ! La suite de cette période sera à sens unique : la ligne Patard-Courally-Lafrancesca fait tourner les têtes yonnaises mais ne parviennent pas à tromper le gardien adverse. Le superbe une-deux entre Tartari et Larrieu ne donnera rien non plus, pas plus que la très lourde frappe de Michou à la trente-et-unième minute.

Trois minutes plus tard, se déroulera l'un des évènements les plus marquants de ce match amical. Roman Varga part seul au but et le jeune Cyril Boubé, auteur jusque là d'un match parfait, se sacrifie et plonge pour empêcher l'attaquant slovaque de déclencher son tir. Bien entendu, l'arbitre annonce immédiatement un tir de pénalité mais très vite, ce sont les cris de douleurs de Boubé qui attirent l'attention : en plongeant, le pauvre défenseur bordelais a percuté le patin de Varga avec le visage ! Résultat : une profonde entaille derrière l'oreille, doublée d'une fracture de la mâchoire, ce qui va nécessiter l'intervention des pompiers qui emmèneront le joueur aux urgences. Après ce moment de frayeur, Varga va tenter de se faire justice, mais son tir de pénalité finira sa course dans le petit filet de la cage bordelaise. Le jeu a tendance à s'emballer par la suite : Varga tente de se refaire mais son lancé est bien capté par la mitaine de Burnet puis trente secondes plus tard, la pression des Boxers est forte sur la cage yonnaise, au point que Stanga perd sa crosse mais Mariage ne parvient pas à trouver le cadre. Sur la contre-attaque, La Roche se montre de nouveau dangereux, Barreteau obligeant Burnet à une belle parade. Durant la trente-septième minute de jeu, Michou, derrière le but, sert Courally plein axe dont le tir est détourné par le bouclier du gardien visiteur. S'ensuit une nouvelle série de fautes bordelaises où Mariage, Larrieu et Michou vont visiter le banc de la prison. En double infériorité, les Boxers défendent bien, à tel point que Lecompère, interceptant un palet derrière son but, lance Lafrancesca qui part en contre, se présente seul face à Stanga et le trompe malicieusement d'un petit tir du poignet juste avant la pause (5-2, 39'51").

Au retour des vestiaires, Christophe Perez prend la place du malheureux Boubé côté bordelais, alors que Yohann Barreteau remplace Peter Stanga dans les buts de l'Hogly. Les Bordelais sont toujours en infériorité et La Roche jette toutes ses forces dans la mêlée. Fargeot a l'occasion de tromper Burnet mais les multiples rebonds sont irrémédiablement repoussés par une très belle séries de parade du portier local. Les lancers de Payen et Samson connaîtront le même sort. Et finalement, tous ces essais ratés sont profitables aux locaux, supérieurs physiquement et techniquement : Vannienwenhove récupère un palet dans sa zone, part seul, Mariage fait un appel au centre ce qui ouvre l'angle de frappe pour le centre bordelais qui envoie un missile lointain qui transperce la garde de Yohann Barreteau (6-2, 42'49"). Les Vendéens sont désormais fatigués, ce qui permet à Bordeaux de faire tourner un peu ses lignes. Enfin, serait-on tenté de dire, on va pouvoir voir Cyril Lambert et Sébastien Cadren sur la glace pendant quelques instants. Ce dernier sera même tout prêt d'inscrire un but mais il lui aura manqué quelques centimètres pour cela !

Histoire d'égayer un peu ce match, Xavier Chatelin, le second gardien bordelais, se permettra de capter magnifiquement un palet depuis... le banc de touche, provoquant les rires du public placé derrière lui. Peu après, les Bordelais vont avoir l'occasion d'aggraver la marque grâce à une double supériorité numérique. Si Larrieu adresse très rapidement une belle frappe captée sur les fesses par Barreteau, il faut attendre les dix dernières secondes pour voir une combinaison gagnante. Lafrancesca, de la droite, adresse une rapide diagonale en direction de Courally qui sert instantanément le capitaine Yann Lecompère qui trompe le portier yonnais (7-2, 48'08"). Tout juste une minute plus tard, c'est à peu près la même combinaison qui permet à Samson Samson de recoller un peu au score (7-3, 49'39"). Les minutes qui suivent sont entièrement bordelaises mais ni Tartari, ni Vannienwenhove (après un festival de slaloms et de passes croisées) ne parviennent à aggraver l'écart au tableau d'affichage. Dans les dernières secondes de jeu, Lecompère sert Mariage qui trompe à nouveau le portier visiteur ! Mais le triplé ne sera pas validé, le jeune bordelais se trouvant en position de hors-jeu.

La préparation bordelaise s'achève donc sur cette victoire 7 buts à 3 face à une formation de division 2. Les Aigles n'ont jamais baissé les bras et ont su profiter de leurs rares opportunités pour inscrire quelques points au tableau d'affichage. Côté bordelais, les satisfactions sont nombreuses mais des inquiétudes persistent ! Surtout du côté du secteur défensif où l'absence de Cyril Boubé handicapera ses coéquipiers.

Compte-rendu signé Alex Mondin ; photos de Nini Calimoutou

Bordeaux - La Roche-sur-Yon 7-3 (3-1, 2-1, 2-1)

Samedi 8 septembre 2007 à 18h30 à Mériadeck. 200 spectateurs.

Arbitrage de Frédéric Barré assisté de Vincent Champion et Laurent Garbay.

Pénalités : Bordeaux 28' (12', 12', 4') ; La Roche-sur-Yon 22' (4', 8', 10').

Évolution du score :

1-0 à 05'09" : Patard assisté de Michou et Courally (sup. num.)

2-0 à 09'23" : Mariage assisté de Majercak (sup. num.)

2-1 à 09'48" : Selin assisté de Marinov

3-1 à 16'40" : Mariage assisté de V. Cadren

3-2 à 23'24" : Selin assisté de B. Barreteau et Varga (sup. num.)

4-2 à 24'51" : Tartari

5-2 à 39'51" : Lafrancesca assisté de Lecompère (double inf. num.)

6-2 à 42'49" : Vannienwenhove

7-2 à 48'08" : Lecompère assisté de Courally et Lafrancesca (double sup. num.)

7-3 à 49'39" : Samson assisté de Paye et Pacull

Gardien : Christophe Burnet.

Défenseurs : Cyril Boubé [puis Christophe Perez à 40'00"] - Peter Vojtek ; Jan Majercak - Yann Lecompère (C) ; Thomas Giraudau - Peter Vojtek.

Attaquants : Jérôme Patard (A) - Nicolas Courally - Gautier Lafrancesca ; Raphaël Larrieu (A) - Stéphan Tartari - Steve Michou ; Nicolas Mariage - Yann Vannienwenhove ou Jill Cauly - Vincent Cadren ; Cyril Lambert - [Cauly ou Vannienwenhove] - Sébastien Cadren.

Remplaçant : Xavier Chatelin (G). Absents : Sébastien Lesur (Raisons professionnelles), Jean-François Savage (licence absente).

Gardien : Peter Stanga puis Yohann Barreteau à 40'00".

Défenseurs : Benoît Barreteau - Erik Marinov ; Samson Samson - Frédéric Grimaud ; Étienne Paradis - Sébastien Fronty.

Attaquants : Pierre Fargeot - Roman Varga - Marcel Budos ; Pierre Fargeot - Nicolas Payen - Sébastien Miner ; Jean-Philippe Pacull - Anthony Dehy - Cyril Selin.

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