Trophée Copifac (31 août au 2 septembre 2007)

 

Les six matchs disputés durant ces trois jours de compétition ont tous connu des physionomies totalement différentes, ce qui a offert des scénarios toujours intéressants. Au final, les Lyonnais de Christer Eriksson ont remporté le tournoi sans jamais être déstabilisés par des adversaires pourtant réputés supérieurs. Toutes les équipes étaient à des stades différents de préparation et ce tournoi de pré-saison leur a donc permis de se roder, d'affûter les lames et de confirmer (ou d'infirmer) le potentiel déjà entraperçu ici ou là.

 

Premier : Lyon.

L'équipe de l'ancien assistant-coach de l'équipe de France n'a quasiment jamais tremblé pour remporter ce tournoi. Au delà de leur caractéristiques propres, il est à noter que les Lyonnais ont su bénéficier d'une conjoncture sportive favorable. Mais cela ne fait pas tout, et les qualités présentées par Lyon en font un des larges favoris d'une division 2 très relevée cette saison. Les Lions savent imposer leur rythme quitte à faire déjouer l'adversaire au maximum. On voit sur la glace une belle machine, qui ne commet que peu d'erreurs, qui respecte les consignes à la lettre et qui ne perd jamais de vue les objectifs. Dans les buts, Stéphane Burnet (le jeune frère de Christophe) tout comme Benjamin Berthet (fils de la dynastie Berthet qui règne sur le hockey lyonnais) ont tenu la baraque : ils finissent avec la meilleure défense avec huit buts encaissés seulement.

La défense, justement, a su présenter une ligne fantastique avec Dave Grenier (transféré à l'intersaison d'Anglet) et Xavier Simoni (l'ancienne idole varoise). Les autres lignes n'ont pas démérité non plus et même les jeunes Bordrero et Della Nave ont tenu leurs places sans fléchir sous les offensives des autres équipes. Devant, la première ligne est du grand luxe : les frères Olsson accompagnant le capitaine Kim Wikström, c'est technique, ça va vite et c'est précis ! Alexander Olsson a, à lui seul, inscrit la bagatelle de cinq buts dont un très joli triplé face à Neuilly. La parfaite complicité entre les jumeaux suédois a trouvé grâce aux yeux du coach Christer qui a su en faire une des pierres angulaires de l'équipe. Dire que des garçons comme Masson, Reverdin ou Croux évoluent sur les lignes suivantes suffit à démontrer tout le potentiel de l'équipe lyonnaise.

Pour son premier match, face aux Angloys, Lyon a su jouer "juste-ce-qu'il-fallait" pour l'emporter. Face à une équipe à l'effectif ultra-réduit, il suffisait d'être patient et d'attendre que la fatigue fasse son œuvre. De plus, il s'agissait de la première sortie des Basques cette saison et il était donc assez aisé d'en venir à bout. Les deux premiers tiers-temps permirent aux Lions de posséder cinq buts d'avance, leur laissant la possibilité de laisser venir dans la dernière période. Le lendemain, face aux Boxers, la tache fut grandement facilitée par un adversaire totalement dépassé, incapable de construire le moindre fond de jeu et dont la fatigue physique permit aux Lyonnais de dérouler tranquillement pour s'imposer 8 buts à 3. Enfin, le dernier jour, les Nocéens, eux aussi, pouvaient avancer l'excuse d'un physique défaillant pour expliquer leur défaite (5-2). Néanmoins, Lyon ne peut pas être taxé de "vainqueur au rabais", bien au contraire, peu de failles, peu d'erreurs, un zest de génie devant, un soupçon de mur en brique derrière et une pincée de gardien solide, le tout cuisiné par "Sir Eriksson", voilà la recette miracle qui fait de Lyon un vainqueur pimenté de ce tournoi !

 

Deuxième : Bordeaux.

Trois longues semaines de travail : voilà de quoi sortaient les Boxers au moment d'aborder ce tournoi. Et ils entamaient celui-ci avec un gros match, bien physique, bien éprouvant, face à Neuilly. On savait que Bordeaux serait costaud devant et, de ce côté-là, on ne peut pas être déçu : la ligne Patard-Courally-Lafrancesca a offert de nombreux motifs de satisfaction. La "ligne locale" composée d'un Nicolas Mariage épaissi, d'un Vincent Cadren toujours plus rapide et d'un Jill Cauly à la réussite retrouvée en a surpris plus d'un de par sa hargne, sa vitesse et sa réussite !

Derrière, ce fut un peu plus délicat : 16 buts encaissés en 3 matchs, ça n'est pas aussi solide qu'espéré. Bien sûr, le bouchon infligé par les Lyonnais y est pour beaucoup, mais quelques erreurs facilement réparables ont été repérées ci ou là. Il y a donc beaucoup d'espoirs d'amélioration si on fait le constat : Lecompère, Majercak et Lesur sont à la hauteur de leur réputation, Perez et Boubé ont été de bonnes surprises, Vojtek a démontré de nombreuses qualités même s'il manque encore de repères, et même le jeune espoir Giraudau a su se mettre au niveau de ses coéquipiers.

Dans les cages, Christophe Burnet a été solide et on ne peut pas lui imputer grand chose pour la déroute face à Lyon tant il s'est retrouvé seul ! La rentrée de Xabi Chatelin face à ces mêmes Lions puis sa prestation face à ses ex-camarades angloys a été plus que convaincante de même que la participation du jeune Nicolas Cargou, prêté à Anglet pour le dernier match face aux Boxers.

Et pourtant, que d'espoirs étaient nés de la confrontation avec le présumé ogre de Neuilly. Un match solide, de la réactivité, de la vitesse, une tactique qui finit par annihiler les tentatives adverses : un match de haut niveau ou tout était réuni pour voir un grand cru de Bordeaux ! Le spectacle produit ce soir-là avait ravi le maigre public de Mériadeck et laissait entrevoir un avenir radieux. Mais le match de Lyon a tout remis en cause : le physique, la tactique, la technique, les joueurs, tout s'est mal goupillé ce soir-là. Bubu avait beau offrir un beau spectacle, il ne pouvait contrecarrer à lui seul les offensives bien huilées des Lyonnais. La défaite de ce soir-là n'est pas catastrophique en soi : les conséquences de l'intense préparation physique ont fini par se faire sentir ! C'est surtout cette impression que les joueurs avaient baissé les bras qui a chagriné le public présent. Mais finalement, oui, les Boxers ont de l'orgueil !

Le dernier jour, face à Anglet, ils ont su de nouveau produire un jeu plaisant pour battre une équipe délicate à jouer une fois au complet (ou presque). Pourtant les absents étaient nombreux pour cette ultime rencontre du Trophée Copifac : Patard, Vannienwenhove, Majercak n'ont pas débuté la rencontre et Lafrancesca et Larrieu ont dû, eux aussi, quitter leurs coéquipiers avant la fin. Finalement, la défaite face à Lyon a peut être eu l'effet escompté par le duo Tartari-Girard : remettre les esprits en place et démontrer qu'il va falloir encore travailler... Et la victoire contre Anglet a montré que les joueurs avaient reçu le message et compris leur défaite !

 

Troisième : Anglet.

On a eu peur ! Peur que les Angloys ne soient que des fantômes perdus sur la glace de Mériadeck. Arrivés en retard, avec un effectif ultra-réduit, sans préparation et avec à peine quelques heures de glace dans les patins, on ne donnait pas cher de la peau de l'Hormadi. Et en effet, le premier match fut un véritable calvaire : les treize joueurs avaient beau avoir reçu le soutien des jeunes Boxers Cyril Lambert et Sébastien Cadren, les lignes tournaient trop vite et s'épuisaient rapidement. Les automatismes étaient heureusement bien connus pour ce groupe dont la majorité des joueurs sont au club depuis longtemps, ce qui leur a permis de sauver l'honneur dans le dernier tiers.

Le lendemain, pour le match face à Neuilly, ce ne sont pas moins de six joueurs qui ont rejoint la troupe déjà en place. Et là, forcément, le visage des verts a bien changé : finies les longues minutes à patiner après un palet insaisissable, désormais ce sont les Angloys qui mènent le jeu. Lancés depuis une défense renforcée, les attaquants ont pu enfin montrer l'étendu de leur talent. Ils ont marqué dans presque toute les situations (égalité numérique, simple et double supériorité, infériorité) pour signer une victoire complète et convaincante sur le score de 5 buts à 2. Pour finir, il restait le derby aquitain opposant Anglet à Bordeaux. Deux joueurs basques avaient dû repartir chez eux (Dessolain et Hitze), mais ça tombe bien, côté bordelais, comme on l'a vu plus haut, il y avait aussi bon nombre d'absents ! Le match fut plaisant tant les deux équipes se sont jetées à corps perdus dans la bataille. Le résultat final de 7 buts à 5 en faveur des Boxers doit être perçu comme une double victoire : certes les Bordelais ont gagné sur la glace mais les Angloys ont su égaliser dans les cœurs ! Voir évoluer une équipe de l'Hormadi est déjà en soi une victoire quand on connaît les remous de l'intersaison, mais en plus voir une telle équipe pratiquer un si beau jeu, combatif et volontaire, démontre à tous que le hockey basque est vivant ! Du côté des individualités, on peut constater que le point faible réside, sans leur faire injure, dans les cages : les deux gardiens essayés ce week-end (on fera pas cas du jeune Cargou, prêté par Bordeaux) n'ont pas l'expérience nécessaire pour tenir dignement leur rang. Néanmoins, ils ont par moment réalisé de très beaux arrêts et l'absence de l'espéré Telmosse leur a permis de s'aguerrir.

Si les Angloys n'ont encaissé que 15 buts (un de moins que les Boxers finalement) c'est aussi grâce à leur défense : Bellier, Rousselin, Molia, Hitze et j'en passe, c'est solide, c'est costaud et ça rassure toute une équipe. Si le grognard Bellier a été exemplaire défensivement, que dire de l'exceptionnel Mickaël Wiart qui a su conquérir le cœur du difficile public bordelais. Non seulement il défendait dans toutes les positions (debout, à genoux, couché...) mais il s'est en plus permis de faire parler son slap pour trouer à trois reprises les défenses adverses !

Devant, si Lassalle a été exemplaire de par sa hargne, sa détermination et sa vision du jeu, on ne peut passer sous silence les excellentes prestations de Larroque, Larbaigt ou Teixeira. De même, Saint-Marc, l'unique recrue pour le moment, a su faire sa place et a démontré de belles qualités d'adaptation. Le soutien manifesté par les joueurs, l'encadrement et le public bordelais à l'égard des espoirs angloys d'évoluer en D1 n'influencera malheureusement pas le CNOSF, désormais seul maître de l'avenir du club basque !

 

Quatrième : Neuilly-sur-Marne.

Au moment de l'annonce des équipes participantes à ce Trophée Copifac, celle de Neuilly faisait office de grande favorite, comme elle l'est concernant le championnat de division 1 à venir. Force est de constater qu'elle a accumulé les excuses au moment de tirer le bilan de ce tournoi : préparation physique récente (à l'image des Boxers, soit trois semaines après Lyon), match de préparation trois jours avant le début, etc, etc... Seulement, on peut dire que Neuilly a déçu : visiblement ils ont tout donné pour le seul match labellisé (pour le moment) 100% D1 face aux Boxers. Menés 3-0 durant ce match, les Bisons ont su revenir à égalité dans le dernier tiers avant de laisser filer la victoire. Dès le lendemain, le visage de Neuilly changeait et Anglet disposait assez facilement d'eux tout comme Lyon le fera lors de la dernière journée.

Néanmoins, il y a de nombreuses choses positives à retenir de cette équipe. Tout d'abord au poste de gardien de but : quand on constate que le second gardien se nomme Roman Svaty, on se rend compte que Neuilly possède une assurance tout risque à ce poste. Julien Figved a été exceptionnel face à Bordeaux, notamment par son jeu de relance, précis et rapide. Svaty, lui, n'a pas lâché le bout de gras, lui emboîtant le pas dans un bon match face à Anglet. La défense nocéenne a été vite décimée par les forfaits, blessures ou gênes de Goujot, De Jong ou Delage (touché à son tour au premier match), mais les survivants ont su faire face, même si les Bisons terminent avec la plus mauvais défense, à égalité avec les Boxers.

C'est plutôt du côté de l'attaque qu'il faut chercher le souci de Neuilly : quand on aligne des joueurs du calibre de Galmiche, Mysicka, Vastusko ou Rey et qu'on ne marque que sept petits buts (plus mauvaise attaque du tournoi), on peut se poser des questions. L'absence de Pavol Svitana et l'attente de la dernière recrue nord-américaine ne peuvent pas être une excuse, il y a donc matière à progresser dans ce domaine. Ceci est d'autant plus dommageable que Neuilly possède en ses rangs un véritable diamant en la personne de Martin Gascon, Canadien de 26 ans venus de Fort Wayne (UHL) et qui nous a offert un véritable festival offensif comme défensif, malgré son énervement de fin de match face à Bordeaux. Bien entendu, cette place de dernier ne préfigure en rien du déroulement de la saison à venir. Neuilly est encore en phase de préparation et une fois affûtée, reposée et au complet, elle devrait faire partie du wagon de tête de la Division 1.

Compte-rendu signé Alex Mondin ; photos de Nini Calimoutou

 

Première Journée

Lyon - Anglet 6-3

1-0 à 06'53" : A.Olsson assisté de R.Olsson

2-0 à 16'26" : Berthet assisté de Croux

3-0 à 20'28" : Norin assisté de Reverdin

4-0 à 36'53" : Berthet

Changement de gardien à Anglet à 36'53" : Francky Dessolain remplace Stéphane Greciet

5-0 à 37'12" : Masson

5-1 à 51'30" : Wiart assisté de Saint Marc et Lutaud

6-1 à 51'51" : Prophette

6-2 à 52'38" : Bellier assisté de Lassale et Lambert

6-3 à 56'22" : Lassale assisté de Larroque

 

Bordeaux - Neuilly-sur-Marne 6-3

0-1 à 05'27" : Gascon (inf. num.)

1-1 à 09'35" : Lecompère assisté de Lafrancesca

2-1 à 20'57" : Vannienwenhove assisté de Majercak

3-1 à 36'50" : Michou assisté de Tartari

3-2 à 49'53" : Mysicka assisté de Gascon

3-3 à 55'57" : Gascon assisté de Boileau

4-3 à 57'53" : Lafrancesca

5-3 à 59'17" : Mariage (cage vide)

6-3 à 59'54" : Patard

 

Deuxième journée

Anglet - Neuilly-sur-Marne 5-2

1-0 à 06'32" : Wiart assisté de Lassale et Larbaigt (inf. num.)

1-1 à 14'36" : Gascon

2-1 à 18'29" : Teixeira assisté de Larroque

3-1 à 26'47" : Wiart assisté de Larroque (sup. num.)

4-1 à 44'00" : Lassale (double sup. num.)

4-2 à 45'45" : Gascon assisté de Martinez et Mysicka

5-2 à 46'31" : Larroque assisté de Lassale

 

Bordeaux - Lyon 3-8

0-1 à 04'48" : Prophette assisté de Bigot

1-1 à 05'30" : Lafrancesca assisté de Mariage et Cauly

1-2 à 14'16" : Cerin

1-3 à 25'23" : Wikstrom assisté de Simoni

1-4 à 26'07" : Paillet

1-5 à 30'19" : A.Olsson

2-5 à 31'05" : Courally assisté de Michou

2-6 à 35'29" : S.Berthet assisté de Grenier

Changement de gardien à Bordeaux à 40'00" : Xavier Chatelin remplace Christophe Burnet

2-7 à 49'52" : Masson

3-7 à 48'34" : Larrieu assisté de Tartari

3-8 à 49'08" : Reverdin assisté de R.Olsson

 

Troisième journée

Neuill-sur-Marne - Lyon 2-5

0-1 à 09'43" : Prophette assisté de Masson

1-1 à 17'03" : Gascon assisté de Wagner et Duranceau

1-2 à 19'21" : A.Olsson

2-2 à 25'29" : Duranceau

2-3 à 37'21" : A.Olsson assisté de R.Olsson et Reverdin

2-4 à 39'40" : A.Olsson

2-5 à 59'44" : Masson assisté de Paillet et Croux

 

Bordeaux - Anglet 7-5

0-1 à 02'30" : Larbaigt assisté de Lutaud

1-1 à 03'27" : Larrieu assisté de Tartari

2-1 à 04'02" : Cauly

3-1 à 09'41" : Lecompère assisté de Lafrancesca

3-2 à 17'14" : Lassale assisté de Larroque

4-2 à 22'10" : Lafrancesca assisté de Courally et Lecompère

5-2 à 28'00" : Michou assisté de Tartari et Lafrancesca

5-3 à 32'45" : Saint-Marc assisté de Lassale

Changement de gardien à Anglet : Nicolas Cargou remplace Stéphane Greciet

6-3 à 36'39" : Cauly assisté de V.Cadren

6-4 à 38'22" : Wiart assisté de Lassale

6-5 à 39'23" : Larbaigt assisté de Lutaud

7-5 à 39'59" : Michou aaisté de Larrieu

 

 

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