Finale des championnats du monde des moins de 18 ans 2007.

Deux habitués des finales se retrouvent pour cette édition 2007 en Finlande. La Russie a sorti la Suède grâce à un but à la dernière seconde de sa star Aleksei Cherepanov, alors que les États-Unis ont du patienter jusqu'aux tirs aux buts pour voir van Riemsdyk ajuster le gardien canadien. Fait curieux, les deux premiers de poule ont donc été sortis !

La première mise au jeu est américaine mais c'est Cherepanov qui signe le premier tir à l'orée du cercle droit, directement sur Josh Unice. Peu après, ce sont les États-Unis qui ouvrent le score. Sur un bel écran derrière le but de Vargas, Christopher Severyn ressort avec le palet et ajuste Pechurskiy entre les jambes d'un tir ras glace (0-1, 01'31"). Un but qui motive les blancs, très actifs en zone offensive dans la foulée. Malheureusement pour eux, Jim O'Brien prend deux minutes pour un accrochage et permet à la Russie d'aligner son jeu de puissance. Ce n'est pas un problème pour les hommes de Ron Rolston puisqu'une interception de Matt Rust sert Vinny Saponari sur un plateau. L'attaquant se présente seul face au gardien et l'ajuste tranquillement (0-2, 06'13"). Unice se charge d'effacer un tir lointain de la plaque et les Américains contrôlent... mais pas longtemps ! Sur les dernières secondes de la pénalité, un tir de loin par Voinov tombe sur Kugryshev à gauche, le palet rebondit à l'opposée pour Loktionov cage ouverte (1-2, 07'44"). La Russie revient au score lors même de l'entrée de Vadim Zelobnyuk dans les cages à la place de Pechurskiy.

Les affaires du double tenant ne s'arrangent pas puisque Vaive est pénalisé à son tour. Le palet circule bien mais reste cantonné sur les côtés, à l'exception d'un revers de Filatov dégagé de la plaque. La pénalité est tuée sans problème. Ce n'est que partie remise puisque la Russie égalise sur un exploit de Sergey Korostin, qui récupère un palet dans le cercle gauche et ajuste la lucarne d'un superbe tir en pivot (2-2, 11'33"). Un début de match spectaculaire donc avec quatre buts en douze minutes... C'est ensuite au tour d'Andronov de se heurter à la jambière du gardien américain d'un tir de la gauche. Le match a basculé nettement en faveur des Russes, qui désormais contrôlent le palet et tournent autour du but de Unice. En face, Justin Vaive manque le coche en se retrouvant tout seul cercle gauche sans pouvoir éviter l'épaule du gardien. Pas mieux pour Shattenkirk sur un tir de l'aile droite, même si Zelobnyuk n'a pas paru très habile sur le coup. Il n'a d'ailleurs aucune chance en fin de période face à Colin Wilson, à l'affût dans le slot sur une passe venue de la droite (2-3, 18'27"). Le meilleur marqueur américain signe son dixième point du tournoi et permet à son pays de virer en tête.

Dominateurs aux mises au jeu, les Américains commencent mieux la deuxième période. Mieux, ils poussent Seleznev à la faute. Zelobnyuk doit immédiatement s'employer sur un tir de loin avant de contrôler difficilement le rebond. Mais les rouges contrôlent bien le jeu et tuent la pénalité sans problème. Il faut quand même un Zelobnyuk rapide pour sauver devant Vaive, avec l'aide d'un défenseur. Une occasion ratée et rapidement sanctionnée par Kugryshev à la réception d'une passe de Filatov sur un contre à deux contre un (3-3, 23'59"). La partie s'équilibre et les États-Unis pensent avoir marqué par Ruth dans l'axe, seul à l'issue d'une longue présence en attaque. L'arbitre laisse jouer et sur le contre Klyukin bonifie une passe de derrière le but d'Andronov au fond des filets. Un renversement de situation incroyable qui exige la révision vidéo... Ruth a-t-il marqué en pivot sur ce centre contré d'O'Brien ? La réponse est non, et la Russie mène bien au score (3-4, 28'00").

Les occasions pleuvent, avec Saponari d'un côté, Kugryshev de l'autre sur un service dans le dos de Filatov. Les duels sont de plus en plus serrés et accrochés, et sur une pénalité différée, Schroeder sert Wilson ligne de fond. Son centre du revers est repris par van Riemsdyk mi-hauteur au premier poteau (4-4, 30'37"). Les blancs ont le vent en poupe dans ce match indécis et essaient de profiter d'une supériorité, malheureusement leurs passes sont trop imprécises. C'est même Karamnov qui manque le but, trouvant la jambière de Unice sur un tir du loin. Puis, le gardien s'impose sur un rebond dans l'enclave avec un palet bloqué de la jambière de justesse sur la ligne et contre le poteau. Une action qui amène le corps arbitral à vérifier la vidéo sur ce revers de Filatov... un but refusé logiquement, récompensant cet arrêt énorme de Josh Unice ! Le rythme va alors s'intensifier mais les occasions disparaissent. On assiste à de gros duels dans la neutre sans beaucoup de tirs au but. Il faut attendre une superbe percée de Shattenkirk qui se présente tout seul sur l'aile droite : Zelobnyuk sort un arrêt spectaculaire pour tenir le nul. Il est encore là face à Schroeder, rapide au tir sur une mise au jeu gagnée par Wilson, et il s'en sort enfin par miracle sur une action de Van Riemsdyk, infiltré entre deux défenseurs. Allongé sur la glace, le gardien russe est tout heureux de voir les attaquants adverses rater une cage vide au rebond face à une défense revenue en catastrophe ! La sirène retentit donc sur ce nul 4-4, sanctionnant un match indécis où chaque équipe aura eu sa phase de domination et ses occasions nettes de faire la différence.

Wilson démarre immédiatement sur l'aile gauche au coup d'envoi de la troisième période, mais Schroeder ne peut reprendre le centre. C'est la seule action des premières minutes, le jeu se cantonnant dans la neutre. Une tactique qui profite aux États-Unis, Schroeder provoquant une pénalité de Tokranov derrière le but russe lors d'un duel le long des bandes. Menée par Vyacheslav Voinov, la défense tient bon face au travail de Wilson ou O'Brien. Puis, Van Riemsdyk perce dans l'axe : Zelobnyuk sauve de justesse avant de sauver le rebond de Schroeder puis celui pris par Fairchild ! Les blancs prennent l'ascendant, à l'image de cette offensive de Van Riemsdyk à un contre quatre, sur laquelle Voinov, touché, doit sortir. En face, Petrov manque le coche sur un rebond au second poteau, alors que Unice était en déséquilibre... Sur la mise au jeu le gardien est encore présent pour bloquer un tir de Loktionov plein axe. Alors que la Russie a repris le jeu, van Riemsdyk s'échappe à gauche sans pouvoir éviter le plastron de Zelobnyuk. Une partie qui peut basculer sur un coup de dé tant les deux gardiens sortent le grand jeu, à l'instar d'un arrêt du gant de Unice sur Dadonov. Les deux formations alternent les longues présences en zone offensive et à ce jeu la première ligne russe est plus efficace. Cherepanov, discret dans ce match, sort de derrière le but avec le palet et ajuste la lucarne premier poteau, juste au dessus de l'épaule du gardien (5-4, 51'52"). La star russe fait à nouveau la différence, comme en demi-finale.

Il reste alors huit minutes à jouer... La Russie cherche à manger le temps et à geler le palet en attaque, alors que les États-Unis poussent : un tir de Rust est sorti de la botte par Zelobnyuk. Le coup au moral paraît sensible car les Russes maîtrisent désormais le palet, gagnant facilement du temps par un jeu de passes... vers l'arrière bien souvent ! Les Américains peinent à reprendre le jeu et aller vers le but. Seul Rust fait preuve d'énergie et menace encore le gardien d'un lancer du cercle droit. Le match est définitivement scellé sur une percée dans l'axe d'Averin, à deux contre deux, qui feinte le tir avant de lancer entre les jambières de Unice, un peu faible pour le coup (4-6, 57'45"). La Russie exulte. Les Américains eux n'abdiquent pas et Colin Wilson entretient l'espoir dans les derniers instants. Débordant à droite, il stoppe, lance du cercle. Fairchild sort le rebond dans l'axe et Wilson ajuste Zelobnyuk couché sur la glace (5-6, 59'54"). Mais il ne reste que quelques secondes et la Russie est bel et bien championne.

Désignés joueurs du match : Colin Wilson pour les États-Unis et Aleksei Cherepanov pour la Russie.

Compte-rendu signé Nicolas Leborgne

Commentaires d'après-match

Mikhaïl Fakhrutdinov (entraîneur de la Russie) : "Les Américains ont une équipe très homogène, les joueurs ont passé trois saisons ensemble et ont joué environ 70 matches dans cette composition. Ils nous ont posé de gros problèmes. Mais je ne dirais pas qu'ils sont plus forts : nous avons gagné, pas eux. Notre équipe a pratiqué un jeu offensif, presque un hockey rétro des années 80. Pour remonter un score, tout est une question de psychologie. Dans le hockey junior, tout peut arriver. Il ne me reste plus d'émotions, je suis fatigué. Cela fait trois ans que nous poursuivons cette médaille d'or, et je voudrais juste dire merci aux joueurs. Quand j'ai dit que je me rasais la tête si on gagnait la finale, c'était une blague. J'ai une parole, mais aucun des joueurs n'a promis de se raser la tête s'il perdait contre les Américains."

Russie - États-Unis 6-5 (2-3, 2-1, 2-1)

Dimanche 22 avril 2007 à 18h00 au Hakametsä de Tampere. 2279 spectateurs.

Arbitrage de Kyle Rehman (CAN) assisté de Fredrik Carlman (SUE) et Antti Orelma (FIN).

Pénalités : Russie 6' (0', 4', 2'), États-Unis 4' (4', 0', 0').

Tirs : Russie 24 (7, 9, 8), États-Unis 36 (7, 13, 16).

Évolution du score :

0-1 à 01'31" : Severyn assisté de Vargas

0-2 à 06'13" : Saponari assisté de Rust (inf. num.)

1-2 à 07'44" : Loktionov assisté de Kugryshev et Voinov

2-2 à 11'33" : Korostin assisté de Kagarlitskiy

2-3 à 18'27" : Wilson assisté de Van Riemsdyk et Schroeder

3-3 à 23'59" : Kugryshev assisté de Filatov

4-3 à 28'00" : Klyukin assisté de Andronov et Korostin

4-4 à 30'37" : Van Riemsdyk assisté de Wilson et Schroeder

5-4 à 51'52" : Cherepanov assisté de Karamnov et Petrov

6-4 à 57'45" : Averin assisté de Kulikov

6-5 à 59'54" : Wilson assisté de Fairchild et Van Riemsdyk

Gardien : Aleksandr Pechursky puis Vadim Zelobnyuk à 07'44".

Défenseurs : Mikhaïl Churlyaev - Yakov Seleznev ; Maksim Chudinov - Vassili Tokranov ; Vyacheslav Voinov - Dmitri Kulikov ; Maksim Goncharov - Nikolaï Lukyanchikov.

Attaquants : Evgeni Dadonov - Egor Averin - Aleksei Cherepanov ; Dmitri Kagarlitsky - Vitali Karamnov - Sergei Korostin ; Nikita Filatov- Andrei Loktionov - Dmitri Kugryshev ; Sergei Andronov - Nikita Klyukin - Kirill Petrov.

Gardien : Josh Unice.

Défenseurs : Ryan McDonagh - Ted Ruth ; Tom Cross - Kevin Shattenkirk ; Cade Fairchild - Ian Cole ; A.J. Sturges.

Attaquants : Vinny Saponari - Patrick White - Jim O'Brien ; Justin Vaive - John Albert - Ryan Hayes ; James van Riemsdyk - Colin Wilson - Jordan Schroeder ; Jimmy Hayes - Matt Rust - Brennan Vargas ; C.J. Severyn.

Remplaçant : Thomas McCollum (G).

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