Russie - République Tchèque (11 février 2007)

 

Match comptant pour les LG Hockey Games, quatrième manche de l'Euro Hockey Tour.

C'est la dernière chance pour la République Tchèque de battre la Russie avant les Mondiaux. Une quatrième défaite dans la saison ne serait pas du meilleur effet psychologiquement. Les joueurs devront se motiver tout seuls car ce match est le seul du tournoi qui se joue dans un Globen vide. Forcément : sur la glace, il n'y a ni la Suède, ni même la Finlande, qui déplace toujours sa cohorte de supporters aux dégaines ou aux accoutrements tous plus originaux les uns que les autres.

La première période commence par un long round d'observation sans autre évènement que des pénalités. Nikolaï Kulemin, qui a eu l'honneur de jouer les derniers championnats du monde sur la ligne d'Ovechkin et Malkin, s'y met en valeur individuellement sur une action d'éclat. Il récupère le palet dans sa zone, échappe à deux défenseurs, mais termine ce beau mouvement sur le poteau.

En deuxième période, Slava Bykov essaie d'aligner son treizième attaquant Parshin à la place de Mirnov. Et comme hier, la présence du joueur du CSKA aboutit à un but encaissé. Ce n'est cependant pas lui le fautif, mais plutôt Kirill Koltsov qui s'est lancé inconsidérément à l'attaque, comme à son habitude. Son partenaire de ligne Dmitri Bykov se retrouve tout seul face à Josef Straka et Jaroslav Bednar qui réussissent un one-timer d'école. En voyant cela, on se demande comment les spécialistes de Sport Express ont pu sérieusement envisager une deuxième ligne défensive Koltsov-Gonchar (derrière des attaquants aussi défensifs que... Kovalchuk !) dans leur "équipe idéale" pour les Mondiaux. On doute franchement qu'une idée aussi saugrenue vienne à l'esprit des entraîneurs russes. Cinq minutes plus tard, ce même Koltsov charge avec la crosse le dos d'un adversaire. La supériorité numérique est transformée par un tir de la bleue relativement anodin de Jan Platil... qui est défenseur chez le CSKA du sélectionneur russe Slava Bykov ! Le gardien Eremenko, qui a pris le relais d'un Barulin décevant, était sans doute masqué sur cette action. La Russie revient à 1-2 grâce à une belle passe transversale de Sergei Mozyakin qui trouve Anton Kuryanov oublié près de la cage. Par leur activité offensive, Ces deux-là ont fait oublier leur -2 d'hier.

Ce n'est pas la journée de Kirill Koltsov, même dans son registre d'arrière offensif où généralement il excelle. Mozyakin lui délivre à lui aussi une passe parfaite, mais il tire en plein sur Pinc à quatre mètres de distance. La Russie se retrouve deux fois de suite en supériorité numérique en ce début de troisième tiers-temps, elle fait beaucoup circuler le palet mais manque de présence physique dans l'enclave. C'est donc à cinq contre cinq qu'elle égalise, sur un beau mouvement collectif dans la plus pure tradition entre Nepryaev, Konkov et Kulemin.

Les Tchèques, qui viennent de tuer une pénalité de Hamr, croient leur chance arriver sous la forme d'une faute de Nepryaev à un peu plus de trois minutes de la fin. Alois Hadamczik demande un temps mort. On sent ses joueurs particulièrement motivés : ils ramènent le jeu en zone offensive et... Barinka s'y fait bêtement pénaliser pour obstruction. Ils devront se contenter d'une prolongation.

Sergei Mozyakin, l'homme qu'on croyait banni et qui revenu dans les grâces de son sélectionneur, sera-t-il le héros du jour ? Non, son lancer pendant la mort subite échoue sur la transversale. Les honneurs du vainqueur reviennent donc à l'auteur du penalty décisif, qui est curieusement le défenseur défensif Dmitri Bykov, doyen de cette équipe russe à seulement 29 ans, pas toujours très régulier dernièrement dans ses performances en championnat.

Mozyakin, qui a lui aussi transformé son tir au but, a su utiliser la chance que lui a redonné son ex-entraîneur de club. Mais il n'est pas sûr qu'il joue les Mondiaux, à cause de ses capacités défensives suspectes. Le trio But-Schastlivy-Antipov, au jeu complet ce week-end, semble mieux taillé pour former une troisième ou une quatrième ligne. Il ne faut pas oublier que, outre ses joueurs de NHL, la Russie se présentait ici sans la meilleure ligne offensive (Zaripov-Zinoviev-Morozov de Kazan) et la meilleure ligne défensive (la paire Atyushov-Varlamov de Magnitogorsk, forfait ce week-end sur blessure) de son championnat. Et les présents ne se sont pas forcément rendus indispensables.

Désignés joueurs du match : Nikolai Kulemin pour la Russie et Jan Marek pour la République Tchèque.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match

Vyacheslav Bykov (entraîneur de la Russie) : "Quoi, les supporters russes ne se satisfont plus d'une deuxième place ? Notre équipe n'a pas d'assurance de gagner à chaque fois. Face à des équipes qui avaient aligné leurs meilleurs effectifs, nous avons fait un tournoi honorable. Malgré la fatigue accumulée dans le championnat russe, je suis fier que mes joueurs soient sortis la tête haute. Les expérimentations ne sont pas forcément terminées. Nous aurons cinq autres matches avant le championnat du monde, et ce n'est qu'ensuite que nous déterminerons la composition finale. [...] Le jeu de Mozyakin m'a laissé une double impression, mais ses chances de figurer aux Mondiaux existent toujours. Je pense qu'Eremenko a le niveau de l'équipe nationale, et nous espérons qu'il continuera à jouer dans le même esprit.

 

Russie - République Tchèque 2-2 (0-0, 1-2, 1-0, 0-0) / 2-1 aux tirs au but

Dimanche 11 février 2007 à 12h00 au Globen de Stockholm. 1236 spectateurs.

Arbitrage d'Ulf Rönnmark (SUE) assisté de Per Svensson et Peter Sabelström (SUE).

Pénalités : Russie 10' (6', 2', 2', 0'), République Tchèque 18' (4', 4', 8', 2').

Tirs : Russie 28 (9, 5, 13, 1), République Tchèque 28 (10, 9, 9).

Évolution du score :

0-1 à 21'34" : Bednar assisté de Straka

0-2 à 26'43" : Platil assisté d'Irgl

1-2 à 33'26" : Kuryanov assisté de Mozyakin

2-2 à 48'48" : Kulemin assisté de Nepryaev et Konkov

Tirs au but :

République Tchèque : Straka (manqué), Marek (réussi), Bednar (manqué).

Russie : Mozyakin (réussi), Kulemin (manqué), Bykov (réussi).

 

Russie

Gardien : Aleksandr Eremenko.

Défenseurs : Denis Grebeshkov - Anton Belov (2') ; Kirill Koltsov (4') - Dmitri Bykov (2') ; Konstantin Korneev - Ilya Nikulin (A) ; Maksim Kondratiev - Dmitri Vorobyev.

Attaquants : Anton But - Piotr Schastlivy (C) - Vladimir Antipov (A) ; Sergei Mozyakin - Anton Kuryanov - Igor Mirnov ; Aleksei Simakov - Aleksei Kaigorodov - Igor Volkov ; Sergei Konkov - Ivan Nepryaev (2') - Nikolaï Kulemin ; Denis Parshin.

Remplaçant : Konstantin Barulin (G).

République Tchèque

Gardien : Marek Pinc.

Défenseurs : Michal Barinka (2') - Jan Platil (4') ; Petr Caslava - Radek Hamr (C, 4') ; Miroslav Blatak (2') - Jakub Cutta.

Attaquants : Petr Hubacek - Jan Marek - Zbynek Irgl ; Ladislav Kohn - Josef Straka (A) - Jaroslav Bednar (A, 2') ; Pavel Rosa - Ivan Huml - Jaroslav Balastik ; Tomas Netik - Vaclav Skuhravy (4') - Leos Cermak.

Remplaçants : Jiri Trvaj (G), Josef Hrabal, Jan Hrdina, Vaclav Pletka.

 

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