Angers - Rouen (31 janvier 2007)

 

Demi-finale de la Coupe de France 2007.

À la mesure de l'attente

Cela faisait deux ans que les supporters angevins attendaient de voir évoluer les Ducs dans leur patinoire pour le compte de la Coupe de France. L'accueil faite à Bellemare et consorts est à la mesure de l'attente du public. Les Rouennais ne sont pas à court d'encouragements puisque comme d'habitude un groupe de supporters est là pour vibrer avec eux.

C'est donc dans une ambiance retrouvée au Haras que le match commence. Ce sont les Angevins par l'intermédiaire de Tomas Baluch qui cadrent les premiers (01'05"), mais ce sont les Rouennais qui se créent la première réelle occasion. Marc-André Thinel perfore la défense avant de centrer légèrement en retrait pour Éric Doucet devant le but qui ne cadre pas son tir alors que Koivula était déjà à terre et avait entamé un lancer de bottes (02'45"). Les intentions sont bonnes, l'intensité est importante et les Angevins jouent très physique. Quelques frictions, sans doute volontaires de leur part, à l'encontre de Marc-André Thinel sont à noter, l'objectif étant sans doute de déstabiliser ce bon joueur quoique trop sanguin. Les premières pénalités ne permettent pas aux équipes d'être réellement dangereuses, même si la maîtrise technique est du côté des Rouennais lors des supériorités numériques.

Les Angevins dominent ce premier tiers : un pressing haut, pas de "voyages à vide", et un bon repli défensif qui récupère beaucoup de palets. Toutefois les occasions de marquer sont faibles. À l'inverse les Dragons exploitent chaque attaque comme le montre un bon jeu à trois de Desrosiers et Fortier qui décalent Daniel Sedlak, mais l'arrêt est effectué par Koivula (11'48"). La pression reste angevine à l'image d'un Baluch sans retenue qui va bousculer Sopko sorti loin de ses cages, le Duc remet à Jodoin en retrait qui tire sans contrôle dans la cage vide mais Sopko réalise un superbe retour (15'02"). Rouen souffre pour sortir le palet et c'est Bellemare qui voit deux tentatives successives contrées par Sopko (15'50). S'ensuit un premier différent arbitral entre Alain Vogin et Alexandre Hauchart : résultat, un retard de jeu en plus du sévère 2'+10' infligé à Marc-André Thinel, et une double supériorité numérique pour Angers. La défense rouennaise tient bon et par plusieurs fois oblige les joueurs locaux à remettre en place leur jeu de puissance. C'est en fin de pénalité qu'un redoublement de passes entre Jean-François Jodoin et Guillaume Rodrigue, à la bleue, permet au buteur angevin de tirer à ras glace, le tir est légèrement dévié par Simon Lacroix placé devant Sopko pour que le palet glisse entre les jambières (1-0 à 18'09"). Angers est récompensé de sa domination mais les joueurs locaux ne sont pas à l'abri d'un retour des Rouennais qui se sont créé certes les plus franches occasions mais uniquement en contre.

Le deuxième tiers sera entièrement différent. Rapidement sanctionnés, les Angevins doivent subir les nombreux assauts des attaquants rouennais. Rapidement Koivula doit réaliser des arrêts décisifs comme sur une percée de Fortier (23'00"). Un avertissement sans frais avant que la défense prenne une nouvelle fois l'eau lorsque Doucet passe des Angevins statiques à la ligne bleue et bat Koivula de près d'un tir du revers placé entre la botte et la mitaine du cerbère finlandais (1-1 à 24'38"). Une sortie hasardeuse de Sopko lui coûte une charge violente de Bellemare (28'37"). Mais les Rouennais continuent leur travail de sape et un bon travail de Doucet et Sébastien Thinel finalisé par Carlsson oblige Koivula à capter le palet en deux temps (29'30"). La pression est forte sur le but angevin et la tension s'évacue également par des échauffourées à l'image d'Irani et Albert du côté des Ducs et de Salomaa et Fortier du côté des Dragons. Toutefois les Rouennais profitent en même temps d'une certaine compensation de la part d'Alexandre Hauchart. Ainsi des plongeons et simulations de Carlsson, Thinel et Desrosiers coûteront quatre pénalités pour les Angevins, et des huées comme jamais le Haras n'en avait émis depuis longtemps à l'encontre du trio arbitral. Mais ces situations ne seront pas fructueuses pour les Rouennais, hormis pour Kimmo Salminen qui s'échappe avec sa vitesse mais perd son face-à-face avec Koivula (36'05"). Les Rouennais risquent de regretter de ne pas avoir su concrétiser ces supériorités numériques. Elles ont tout de même usé des Angevins au banc restreint, d'autant plus qu'ils doivent se passer de Jodoin pendant 2'+10' après avoir repoussé un Marc-André Thinel taquin (36'38").

Tout se joue donc lors du dernier tiers. Marc-André Thinel a bien une nouvelle occasion mais Koivula semble serein et ne perd pas son duel (43'47"). Dans ces situations où les deux équipes se valent, c'est généralement les erreurs qui coûtent cher. Ainsi, lors d'un jeu anodin de Tessier derrière la cage de Sopko, il essaye de remettre au centre à Bellemare, mais Sedlak contre du patin la passe et l'envoie dans les jambières de son gardien. Le palet longe tranquillement Sopko et Jonathan Bellemare opportuniste n'a plus qu'à le pousser au fond des filets (2-1 à 48'00"). La réaction rouennaise est immédiate mais Doucet puis Desrosiers butent sur un Koivula de plus en plus chaud (49'04 et 49'28"). Les Dragons s'exposent à des contres, dont raffolent les attaquants angevins, surtout le trio canadien de la première ligne. Une accélération de Bellemare sur la gauche de la glace entraîne Sedlak sur lui et démarque Tessier à sa droite qui a l'intelligence de feinter le tir et de remettre en retrait à Rodrigue qui n'a plus qu'à reprendre de volée dans l'axe pour battre un Sopko impuissant (3-1 à 50'18"). Tout s'accélère, et moins d'une minute plus tard, un tir de Besch est dévié par Sébastien Thinel et bat Koivula également impuissant (3-2 à 51'05"). Rien n'est joué. Mais une pénalité sifflée à l'encontre de Ponto ainsi qu'une erreur défensive coûtent cher. Un bon jeu de Simon Lacroix permet à Tessier de temporiser et de transmettre à Bellemare esseulé au second poteau qui n'a plus qu'à reprendre sans contrôle et marquer un deuxième but (4-2 à 52'58").

La fin du tiers permet à Ville Koivula de devenir le héros du Haras, en effet les Rouennais font le pressing, et malgré leurs sacrifices, Jokinen, Hovora et Tessier ne peuvent pas se jeter sur tous les lancers. D'autre part, deux pénalités successives contre Baluch et Rodrigue, alors que Sopko quitte sa cage, mettent en opposition six Rouennais face à trois Angevins. Les tirs sont nombreux mais Koivula fait les arrêts qu'il faut, bien aidé par moment par la maladresse des attaquants rouennais. Mais que dire lorsqu'à dix secondes de la fin il contre trois tirs successifs de Doucet et arrête le dernier alors qu'il est couché sur la glace et jette son bras en l'air dans une mitaine arrêt qui lui vaut l'acclamation du public. Le cerbère finlandais remercie alors le public en se levant la mitaine haute, en tendant le palet vers le public puis en allant saluer tout le banc angevin comme s'il avait marqué un but. Cette dernière action vient définitivement mettre un terme à l'espoir rouennais.

La qualification angevine repose sur un réalisme important lors des situations chaudes et un gardien enfin aidé par sa défense. Ville Koivula comme Jonathan Bellemare sont sans doute les deux meilleurs joueurs de la partie et ceux qui ont su se mettre le plus en avant, mais le travail de Tomas Baluch, Mickaël Bardet voire Juho Jokinen n'est pas à minimiser. L'équipe angevine n'a pas connu, pour une fois, de baisse de concentration ni de baisse de régime. L'encouragement des supporters ainsi que l'objectif d'une finale n'y sont sans doute pas étrangers !

À l'opposé, les Rouennais ont eu du mal à débuter le match, le deuxième tiers a sonné leur révolte notamment grâce à leur capitaine Daniel Carlsson et leur domination n'a pas été pleinement récompensée. Le manque de réussite de certains buteurs et le non-match de Julien Desrosiers ou Nicolas Besch moins en verve que d'habitude leur coûte cher. Par ailleurs le départ sur civière de Carlsson dès le début du troisième tiers a sans doute coupé un peu leur allant, mais la perspective de disputer une deuxième finale cette année devait leur permettre de garder espoir. En définitive, c'est sans doute l'envie qui a fait la différence, et les Angevins semblent en avoir montré le plus. Fort à parier que ce sera un élément crucial qui caractérisera le gagnant de la Coupe de France le 14 février à Bercy devant un palais des sports qui affichera complet.

Compte-rendu signé Damien B

 

Angers - Rouen 4-2 (1-0, 0-1, 3-1)

Mercredi 31 janvier 2007 à 20h30 à la patinoire du Haras. 1250 spectateurs.

Arbitrage d'Alexandre Hauchart assisté de Savice Fabre et Damien Bliek.

Pénalités : Angers 42' (8', 18'+10', 6'), Rouen 34' (12'+10', 8', 4').

Tirs : Angers 39 (17, 6, 16), Rouen 53 (9, 26, 18).

Évolution du score :

1-0 à 18'09" : S. Lacroix assisté de Rodrigue et Jodoin (double sup. num.)

1-1 à 24'38" : Doucet

2-1 à 48'00" : Bellemare assisté de Tessier

3-1 à 50'18" : Rodrigue assisté de Bellemare et Tessier

3-2 à 51'05" : S. Thinel assisté de Besch

4-2 à 52'58" : Bellemare assisté de Tessier et S. Lacroix (sup. num.)

 

Angers

Gardien : Ville Koivula.

Défenseurs : Simon Lacroix (A) - Jean-François Jodoin ; Mickael Irani - Lauri Lahesalu ; Guillaume Drozdz.

Attaquants : Mickael Tessier - Jonathan Bellemare - Guillaume Rodrigue (A) ; Julien Albert - Martin Lacroix (C) - Tomas Baluch ; Juho Jokinen - Radek Hovora - Mickaël Bardet.

Remplaçant : Florian Hardy (G). Absent : Patrik Bärgman (clavicule).

Rouen

Gardien : Ramon Sopko.

Défenseurs : Daniel Carlsson (C) - Benoît Quessandier ; Vesa Ponto - Sami-Ville Salomaa ; Daniel Sedlak - Nicolas Besch (A).

Attaquants : Sébastien Thinel - Éric Doucet - Marc-André Thinel (A) ; Kimmo Salminen - Julien Desrosiers - Éric Fortier ; Thibault Geffroy - Édouard Dufournet - Tristan Lemoine ; Alexandre Lefebvre.

Remplaçants : Landry Macrez (G), Fabien Veydarier, Damien Raux.

 

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