Match comptant pour la trentième journée de LNA suisse.

Chris McSorley avait fixé à ses joueurs l'objectif ambitieux de ramener quatre points en cette semaine de championnat intercalée entre la pause internationale et la trêve de Noël. Une tâche pas évidente puisque le programme des Genevois était passablement chargé avec deux déplacements et des oppositions face aux deux premiers de la LNA. Un objectif pourtant rendu nécessaire par la glissade des Aigles au classement et d'ores et déjà atteint après les deux premiers matches : une victoire de prestige à Davos (4-2) et un score fleuve à Bâle (6-1). On pouvait alors craindre un relâchement des hommes de Chris McSorley, mais le retour derrière le banc du coach genevois après ses deux matches de suspension devrait contribuer à maintenir les Genevois sous pression. Quant aux Bernois, ils se déplaçaient pour consolider leur deuxième place après une semaine également pleine ponctuée par une victoire 3-0 à Zurich suivi d'un succès important face à Zoug (3-2). À noter que Genève vise la passe de trois ce soir puisque les deux affrontements précédents entre ces deux équipes se sont soldés par une victoire des Romands (4-1 et 6-4).

Mauvaise nouvelle pourtant au coup d'envoi, l'absence pour une commotion de Serge Aubin, le top-scorer des Aigles et l'homme en forme du moment. Du coup Kirby Law endosse le chandail jaune et Fedulov prend sa place sur la première ligne, mais l'ombre d'Aubin planera sur la rencontre. Une situation qui peut faire regretter à McSorley d'avoir renoncé à conserver six étrangers dans son effectif, même si Berne est pour sa part privé notamment de Christian Dubé et Thomas Ziegler. La rencontre a débuté depuis moins d'une minute et Genève-Servette se retrouve déjà en infériorité numérique avec Rötheli, Gobbi et Treille sur le banc de la prison. Le jeu de puissance bernois se met rapidement en place et un slap de Dominic Meier à la ligne bleue est dévié devant les buts par Ivo Rüthemann (0-1, 01'02"). Les Genevois n'y sont pas en ce début de rencontre et laissent l'initiative du jeu aux hommes de John Van Boxmeer. Le premier jeu de puissance des Aigles est annulé par une pénalité de Treille qui effectue déjà son deuxième séjour en prison. De nouveau à cinq contre quatre, les Bernois font à nouveau souffler le chaud sur la cage de Mona mais ce dernier s'interpose. Il ne pourra reculer l'échéance très longtemps et sur un palet perdu par Fedulov en zone neutre, Bärtschi lance sur Mona qui concède un rebond que Landry parvient à reprendre de volée à mi-hauteur en deux temps (0-2, 05'06"). Début de match catastrophique pour les Aigles qui vont ensuite se casser les dents sur une défense bien regroupée autour de Marco Bührer. Thomas Déruns sonne la révolte genevoise et a par deux fois l'occasion de réduire le score, mais Bührer sort le grand jeu. Ce sont les Ours bernois qui sont même à deux doigts de creuser un avantage plus conséquent au score lorsque Dominic Meier sort de prison et se présente seul face à Mona, qui maintient ses coéquipiers dans le match. Pour autant le power-play genevois, perturbé par l'absence d'Aubin, est catastrophique, et les Aigles ne parviennent pas à refaire leur handicap avant la pause.

Comme on pouvait s'y attendre, la remontée de bretelles de Chris McSorley a dû être sévère dans le vestiaire et les Genevois semblent animés d'intentions bien plus offensives au début de la deuxième période. Mais la défense bernoise est bien en place et l'attaque à l'affût de la moindre occasion. Celle-ci se présente finalement avec la complicité d'une défense genevoise bien passive. Ivo Rüthemann s'empare du palet derrière le filet, fait le tour de la cage sans être inquiété et sert dans l'axe Patrik Bärtschi dont le tir au raz du poteau trompe Mona (0-3, 23'46"). Les Genevois semblent au bord du gouffre tandis que le public s'impatiente en attendant leur premier but qui devait déclencher "l'opération peluche" au bénéfice des enfants hospitalisés. L'indiscipline des Bernois, sans conséquence au premier tiers, va cette fois contribuer à relancer la partie. Gerber et Bordeleau partent successivement en prison, le jeu de puissance genevois s'installe, Fedulov trouve Jamie Wright dont le tir est repoussé par Bührer sur la palette de Yorick Treille qui ouvre le compteur des Aigles (1-3, 29'00"). Avalanche de peluches sur la patinoire des Vernets, suivie d'un arrêt de jeu d'une bonne dizaine de minutes, le temps de faire place nette.

Le match reprend sur les mêmes bases pour Genève-Servette alors que Igor Fedolov rate "l'immanquable" en position idéale près des cages. Les hommes de McSorley pressent pour revenir au score mais négocient à nouveau avec difficulté une supériorité numérique. Et sur un engagement anodin en zone offensive, Dominic Meier slape de la bleue, Mona concède le rebond que reprend Christian Berglund à l'affût (1-4, 34'42"). Cette fois la réaction des Aigles sera très rapide puisque Jamie Wright profite d'une des rares erreurs de la soirée de Marco Bührer qui laisse passer entre ses jambes un tir en angle fermé de l'attaquant canadien (2-4, 36'23"). Le Genève-Servette n'aura cependant pas réussi à réduire l'écart au terme de la deuxième période. Berglund, très en vue ce soir, manque même de redonner trois buts d'avance aux Ours en toute fin de tiers.

La dernière période paraît compliquée pour les hommes de McSorley qui semblent toujours y croire, d'autant plus que Berne se contente de défendre son avantage au score. Les débats se disputent sur un rythme élevé avec nettement moins d'arrêts de jeu. Bührer tient le choc et Genève ne parvient pas à profiter de deux pénalités de Gamache. Le public pousse derrière son équipe, Laurent Meunier se distingue par sa combativité avec plusieurs mises en échec appuyées, dont une spectaculaire sur Berglund qui fait soulever les Vernets et laisse le Suédois à terre pendant quelques secondes. Le capitaine tricolore sera sanctionné par une obstruction sur l'action, une pénalité qui semble condamner les Genevois. Mais ces derniers ne lâchent rien et sur un palet mal renvoyé par la défense bernoise, Bezina hérite du palet à la ligne bleue et tire sur la cage. Bührer fait l'arrêt mais concède un rebond dont profite Déruns pour ramener les Aigles à un but (3-4, 53'29"). Van Boxmeer sent le vent tourner et demande un temps mort. Les Genevois finissent de tuer la pénalité de Meunier et bénéficient à leur tour d'une supériorité numérique suite à une faute de Landry. Les Vernets sont en ébullition, l'égalisation semble toute proche. Fedulov bute sur Bührer puis McSorley demande à son tour un temps mort pour faire sortir Mona. Rien n'y fait, un dernier dégagement interdit met fin aux espoirs des Aigles qui viennent mourir à une unité de leurs adversaires.

Genève peut s'en vouloir d'avoir raté son début de rencontre. Les deux buts encaissés lors des cinq premières minutes de jeu coûtent cher au décompte final et le come-back inespéré de la fin de rencontre s'est avéré insuffisant même si l'égalisation semblait possible. L'absence de Serge Aubin a pesé lourd sur l'efficacité de la première ligne et de la supériorité numérique. Car c'est aussi sur les power-plays que Genève a perdu le match compte tenu des nombreuses prisons concédées par les Bernois. Sur le plan individuel, les deux Français Treille et Meunier ont tiré leur épingle du jeu, le premier en marquant un but, le second par un harcèlement continu de la défense adverse. Sans son compère de l'attaque, Kirby Law n'a pas pu peser sur le match. Une nouvelle preuve que le Genève-Servette aura besoin de tout son effectif pour se qualifier pour les play-offs.

Du côté de Berne, cette victoire est celle de l'efficacité. En marquant tôt dans le match, sur deux supériorités numériques, les Ours se sont mis dans une position idéale pour gérer la rencontre. Ce qu'ils firent avec une sobre efficacité même si l'avantage de trois buts acquis a bien failli être dilapidé dans les dernières minutes. Bührer a commis une erreur sur le deuxième but genevois mais s'est montré solide sur l'ensemble du match tandis que la première ligne Bordeleau-Landry-Gamache a été éclipsée par le trio Bärtschi-Berglund-Rüthemann, étincelant ce soir. Avec ce succès, Berne parvient enfin à vaincre le signe indien contre Genève et consolide sa seconde place au général.

Désignés meilleurs joueurs du match : John Gobbi (Genève), Jamie Wright (Genève) et Christian Berlgund (Berne).

Compte-rendu signé Christophe Laparra

Genève-Servette - Berne 3-4 (0-2, 2-2, 1-0)

Samedi 23 décembre à 19h45 à la patinoire des Vernets. 6460 spectateurs.

Arbitrage de M. Stalder assisté de MM. Mauron et Rebillard.

Pénalités : Genève-Servette 14' (6', 4', 4'), Berne 24' (10', 8', 6').

Évolution du score :

0-1 à 01'02" : Rüthemann assisté de Do. Meier et Berglund (sup. num.)

0-2 à 05'06" : Landry assisté de Bärtschi et Camichel (sup. num.)

0-3 à 23'46" : Bärtschi assisté de Rüthemann et Berglund

1-3 à 29'00" : Treille assisté de Wright et Fedulov (double sup. num.)

1-4 à 34'42" : Berglund assisté de Do.Meier et R.Ziegler

2-4 à 36'23" : Wright assisté de Horak et Fedulov

3-4 à 53'29" : Deruns assisté de Bezina et Law (inf. num.)

Gardien : Gianluca Mona (sorti de 59'32" à 59'53").

Défenseurs : Goran Bezina - Jonathan Mercier ; Robin Breitbach - Olivier Keller ; Jakub Horak - John Gobbi.

Attaquants : Kirby Law - Igor Fedulov - Jamie Wright ; Thomas Deruns - Morris Trachsler - Jan Cadieux ; Mike Knöpfli - Laurent Meunier - Yorick Treille ; Christopher Rivera - François Bernheim - Kevin Le Moine.

Remplaçants : Michael Tobler (G), Toni Bezina, Karl Moser. Absents : Serge Aubin (commotion cérébrale), Philipp Rytz (commotion cérébrale), Paul Savary (blessé), Sebastian Schilt, Jérôme Bonnet, Gaeten Augsburger (équipe nationale des moins de 20 ans).

Gardien : Marco Bührer.

Défenseurs : Martin Steinegger - Beat Gerber ; Rolf Ziegler - Dominic Meier ; Toni Söderholm - Reto Kobach.

Attaquants : Sébastien Bordeleau - Eric Landry - Simon Gamache ; Patrik Bärtschi - Christian Berglund - Ivo Rüthemann ; Raeto Raffainer - Daniel Meier - Marc Reichert ; Corsin Camichel - André Rötheli - Pascal Berger.

Remplaçants : Marco Wegmüller (G), Jérémie Kamerzin. Absents : Philippe Furrer, Thomas Ziegler, David Jobin, Christian Dubé (blessés).

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