Grande-Bretagne - Norvège (11 décembre 2006)

 

Première journée des championnats du monde des moins de 20 ans, division I, groupe B.

Il faut se méfier des "labels" en junior. Quand une génération est attendue comme la meilleure d'un pays, ses résultats ne sont pas toujours à la hauteur des attentes. La Grande-Bretagne, qui fait l'ascenseur chaque année entre division I et division II, espérait que ses "87" lui permettraient de franchir un cap. Mais chez les moins de 18 ans, il y a deux saisons, ils n'avaient pas pu améliorer l'ordinaire. Arrivés trop tard sur place, victimes de bagages bloqués à l'aéroport autant que des faibles moyens accordés aux équipes nationales britanniques, ils avaient perdu leur premier match forfait, n'avaient presque pas pu s'entraîner ensemble avant leur rencontre décisive contre l'Autriche, et étaient déjà relégués au moment de battre la France pour l'honneur le dernier jour.

Aujourd'hui, ils sont au moins présents à temps. Ils peuvent peut-être espérer mieux, mais personne ne miserait une piécette sur eux dans ce premier match où, en tant que promus de la division II, ils affrontent les relégués de l'élite mondiale, la Norvège. Celle-ci a produit quelques bons jeunes joueurs récemment, et les récents débuts en NHL d'Ole-Kristian Tollefsen et de Patrick Thoresen lui ont donné une bonne réputation jusqu'en Amérique du nord.

La relève, c'est notamment Mats Zuccarello Aasen. Avec son deuxième prénom italien, cet ailier de petit gabarit (1m71) a tout pour être le petit prince du Mondial piémontais : le talent pur et la vision du jeu. Formé à Vålerenga, il a cependant éclos au haut niveau à Frisk Asker, avec qui il a signé un contrat de trois ans l'an dernier. Son bon début de saison en fait le joueur le plus attendu de son équipe. Et à la septième minute de jeu, c'est lui qui vient près de la cage pour reprendre dans les airs le rebond d'un lancer de Jonas Holøs (0-1, 06'42"). Mais à la faveur d'une double supériorité numérique, les Britanniques égalisent par un lancer du haut de l'enclave d'Oliver Bronnimann, un grand espoir que Chris McSorley avait emmené jouer en junior avec Genève-Servette (1-1, 08'03").

Le match se poursuit avec une domination stérile des Scandinaves, a priori disciplinés et maîtres de leur sujet. Il faut attendre près d'une demi-heure pour qu'ils se retrouvent de nouveau en infériorité... mais elle leur est fatale. Robert Dowd arrive sans opposition dans le slot avec le palet et punit la défense de cette passivité (2-1, 37'42").

Il reste vingt minutes et le score est pour le moins surprenant. Dès la reprise, la Norvège part à l'assaut du camp britannique, mais se prend un contre fulgurant : Boothroyd récupère un palet repoussé par son gardien et l'écarte aussitôt vers Bronnimann qui, partant de sa zone, prend de vitesse les deux défenseurs adverses et prend un lancer côté plaque de Ruben Smith (3-1, 40'59"). Les Scandinaves ne s'en laissent pas compter et insistent de plus belle. En quatre minutes, Robin Dahlstrøm, présent sur les rebonds, réduit le score puis les ramène à hauteur (3-3, 45'01"). La plaisanterie paraît maintenant terminée. Sauf que, dès l'engagement, sur une action partie de manière anodine, Ruben Smith se fait tromper par Greg Wood parvenu jusque devant sa cage (4-3, 45'21").

En Grande-Bretagne, on sait que le hockey anglais progresse tandis que son homologue écossais, sacrifié, décline. Bon exemple ce soir : Stephen Fone, produit de ce nouveau pôle important qu'est Sheffield, a réussi une performance impeccable. Quant au gardien norvégien Ruben Smith, pas de chance... Son père est écossais ! Malgré une domination de 38 tirs à 14, il n'a pu empêcher la défaite de son équipe. Le tournoi connaît une énorme surprise dès son deuxième match, la victoire du favori à la descente contre le favori à la montée. Le public était peu nombreux pour voir cela, hormis les petites délégations des supporters des deux camps, mais ce résultat avive déjà l'intérêt des suiveurs du hockey international.

Désignés joueurs du match : Stephen Fone pour la Grande-Bretagne et Robin Dahlstrøm pour la Norvège.

 

Grande-Bretagne - Norvège 4-3 (1-1, 1-0, 2-2)

Lundi 11 décembre 2006 à 16h30 à Torre Pellice. 69 spectateurs.

Arbitrage d'Igor Dremelj (SLO) assisté d'Andrea Benvegnu et Christian Gamper (ITA).

Pénalités : Grande-Bretagne 18' (8', 2', 6'), Norvège 16' (8', 2', 6').

Tirs : Grande-Bretagne 14 (5, 6, 3), Norvège 38 (14, 10, 14).

Évolution du score :

0-1 à 06'42" : Aasen assisté de Holos

1-1 à 08'03" : Bronnimann assisté de Morgan et Thompson (double sup. num.)

2-1 à 37'42" : Dowd assisté de Carlon et Mitchell (sup. num.)

3-1 à 40'59" : Bronnimann assisté de Boothroyd et Fone

3-2 à 42'49" : Dahlstrøm assisté de Mathisrud et Solberg

3-3 à 45'01" : Dahlstrøm assisté de Eidsather et Csiszar

4-3 à 45'21" : Wood assisté de Towe et Garside

 

Grande-Bretagne

Gardien : Stephen Fone.

Défenseurs : David Phillips - Luke Boothroyd ; Ben Morgan - Stephen Lee ; Shane Moore - Julian Smith ; David Savage.

Attaquants : Oliver Bronnimann - Shaun Thompson - James Archer ; Lee Mitchell - Robert Dowd - Thomas Carlon ; Mark Garside - Matthew Towe - Greg Wood ; Grant McPherson - James Ferrara.

Remplaçant : Martin Clarkson (G).

Norvège

Gardien : Ruben Smith.

Défenseurs : Alexander Bonsaksen - Jonas Holøs ; Henrik Odegård - Patrick André Bovim ; Henrik Solberg - Brede Csiszar ; Lars Petter Mengshoel - Jonas Nygård.

Attaquants : Per Ferdinand Stensund - Mats Aasen - Joakim Jensen ; Martin Ylven - Mats Frøshaug - Ken André Olimb ; Robin Dahlstrøm - Joakim Eidsæther - Marius Mathirsrud ; Stian Høygård - Jesper Hoel - Mats Knutsen.

Remplaçant : André Lysenstøen (G).

 

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