Match comptant pour l'Euro Challenge, tournoi de Pontebba.

Le hockey sur glace a droit à une demi-page dans certains journaux italiens aujourd'hui. Ce n'est cependant pas pour évoquer le match de ce soir, mais pour parler du cas de Luca Ansoldi. L'attaquant a décliné la convocation parce qu'il voulait rester auprès de son chien qui doit subir des dialyses. "Il ne pouvait pas être abandonné à des étrangers, s'est-il défendu. Il en serait mort. Cela m'a coûté. L'équipe nationale est le rêve de tous. Mais ma requête est une justification valable, et cela ne fait pas de différence que Brick soit un chien ou un fils ou un père : il était mourant, je devais le soigner. J'espère que les choses se clarifieront avec mon coach. Quand nous nous verrons, je suis sûr que nous réussirons à nous comprendre." Le président Bolognini, qui avait déféré le joueur pour refus de sélection à la demande de Goulet, essaie maintenant de dédramatiser la situation.

Il est vrai que l'attitude d'Ansoldi est difficilement soupçonnable. Début août, à un moment où ses compatriotes sont encore en vacances, il était parti pour le tournoi d'Engelberg avec une équipe d'Italie composée à moitié d'internationaux et à moitié de juniors. C'est là d'ailleurs que le meilleur espoir défensif Andreas Lutz avait pris un coup. D'où son absence ce week-end (il est en tribunes) dans une équipe italienne évidemment rajeunie après la retraite de certains Italo-Canadiens.

Les Français gèrent mal une supériorité numérique d'entrée, subissant même un contre de Bustreo, mais marquent tout de suite après à cinq contre cinq, sur un exploit personnel de Julien Desrosiers qui se joue de toute la défense puis du gardien (0-1, 03'36"). Ce score tiendra jusqu'à la pause, car les powerplays donnent bien peu de choses de part et d'autre. La France tient même à trois pendant les trente dernières secondes de la période.

Au retour sur la glace, les Bleus attendent le retour sur la glace du prisonnier Brice Chauvel pour se lancer dans une belle contre-attaque, avec Pierre-Edouard Bellemare à l'origine et à la conclusion (0-2, 21'55"). Dans la foulée, Martin Tutzer, un des deux débutants de l'équipe italienne avec Mascarin, se fait exclure du match pour un piquage (22'33"). Les Français, durant ces cinq minutes d'avantage comme durant tout le deuxième tiers-temps, vont cependant buter sur un bon Paolo Della Bella. Le gardien italo-suisse réussit notamment une superbe mitaine en fin de tiers face à Kévin Hecquefeuille.

Après cinq minutes en troisième période, c'est au tour de Fabrice Lhenry de s'illustrer. Il s'interpose d'abord devant une incursion de John Parco, puis pare une reprise de Michele Strazzabosco sur passe de derrière la cage de Fontanive. Un arrêt décisif, car la France ajoute un troisième but sur l'action suivante. Après un premier tir repoussé de Desrosiers, le palet est repris derrière la ligne de fond par Bellemare dont le centre-tir ricoche sur les patins de Della Bella avant de rentrer (0-3, 47'05").

Le coach italien Mickey Goulet demande son temps mort en espérant profiter d'un coup de coude de Bellemare, mais c'est peine perdue, car la supériorité est aussitôt annulée par une crosse haute de Borgatello. Au moment où l'on revient au complet, c'est Florian Ramoser qui est sanctionné pour une obstruction. Goulet commence à bouillir sur son banc, et il laisse éclater sa colère au cours de l'infériorité. Résultat : l'arbitre l'exclut du bord de glace. La pénalité de banc mineur achève l'Italie, qui prend un but durant ce laps de temps. C'est encore une fois Della Bella qui se fait piéger en déviant dans son propre but une tentative de Mickaël Brodin (0-4, 54'51"). Toujours chaud, Quessandier va provoquer le banc italien et déclenche une petite explication, avant que Dave Henderson n'utilise son temps mort pour ramener le calme. La France gère alors tranquillement la fin de match, ce bel écart lui permettant de remporter le tournoi à la différence de buts.

Commentaires d'après-match (sur Hockey Time)

Michel Goulet (entraîneur de l'Italie) : "Les autres ont commencé leur préparation plus tôt parce que leur championnat débute dans les prochains jours. Mais nous ne devons pas nous retrancher derrière cette excuse, nous devons travailler et jouer dur, comme nous l'avons fait contre la Norvège et pendant deux périodes contre la France. Une chose qui ne m'a vraiment pas plu dans ce tournoi, ce sont les charges dans le dos que les arbitres n'ont pas sifflées. Nous n'avons rencontré que des équipes fortes, et nous avions beaucoup de jeunes et des gardiens qui en étaient à leur première opportunité de jouer. Les nouveaux n'apprennent pas en une seule fois, c'est comme à l'université où il y a la première année, la deuxième et ainsi de suite. Je voudrais toujours gagner, je n'aime pas perdre, mais je vois que l'équipe travaille. Il faut investir dans le futur de ces jeunes parce qu'ils ont beaucoup de caractère."

Italie - France 0-4 (0-1, 0-1, 0-2)

Dimanche 3 septembre 2006 à 17h30 au palaghiaccio Claudio Vuerich de Pontebba.

Arbitrage de Jakob Grumsen (DAN) assisté de Michele Gastaldelli et Andrea Moschen (ITA).

Pénalités : Italie 61' (6', 2'+5'+20', 8'+20'), France 16' (8', 2', 6').

Évolution du score :

0-1 à 03'36" : Desrosiers

0-2 à 21'55" : Bellemare assisté de Chauvel

0-3 à 47'05" : Bellemare assisté de Desrosiers

0-4 à 54'51" : M. Brodin assisté de Gras (sup. num.)

Italie (2' pour surnombre et 2'+20' de banc mineur)

Gardien : Paolo della Bella.

Défenseurs : Christian Borgatello (2') - Armin Helfer (2') ; Carlo Lorenzi - Michele Strazzabosco (C) ; Florian Ramoser (2') - Stefano Marchetti ; Christian Willeit.

Attaquants : Roland Ramoser (A, 2') - Nicola Fontanive - Jonathan Pittis ; Giorgio de Bettin (A) - Ivan Demetz - John Parco ; Paolo Bustreo - Manuel De Toni (2') - Luca Rigoni (2') ; Gianluca Tomasello (2') - Max Oberrauch - Martin Tutzer (5'+20') ; Julian Mascarin.

Remplaçant : Gianluca Canei (G). Absents : Stefano Margoni (douleurs musculaires), René Baur (genou).

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Baptiste Amar - Vincent Bachet (C, 2') ; Jean-François Bonnard (A) - Guillaume Karrer ; Benoît Quessandier (6') - Nicolas Besch ; Simon Bachelet.

Attaquants : Antoine Lussier (2') - Olivier Coqueux - Damien Fleury ; Luc Tardif Jr - Laurent Gras (A, 2') - Mickaël Brodin ; Pierre-Édouard Bellemare (2') - Julien Desrosiers - Kevin Hecquefeuille ; Erwan Pain - Clément Masson - Brice Chauvel (2').

Remplaçant : Eddy Ferhi (G). Absent : Maurice Rozenthal.

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