Tours - Caen (2 septembre 2006)

 

Match amical.

Second volet de cette confrontation contre Caen, après la défaite mardi dernier (2-5), le match de ce soir revêt une nouvelle fois un caractère particulier pour le coach tourangeau qui veut étalonner son équipe face au niveau supérieur.

Dès l'entame du premier tiers, les locaux prennent le jeu à leur compte, sans complexe. À peine une minute de jeu et Saint-Amant allume la première mèche. Kevin Child essaye à son tour de forcer le verrou mais son tir est dévié par le gardien caennais Jérôme Salley.

Caen subit le jeu, peine dans ses relances, et les Diables noirs emballent toujours la rencontre, à l'image de Sabol, pourtant défenseur, qui se prend à partir à l'assaut de la forteresse des Drakkars (quelques beaux gabarits !), mais son geste "offensif" final trahit bien sa maladresse dans ce secteur de jeu (3'33). Vandecandelaere parvient à gratter un palet, après une bonne mise en échec, à la ligne bleue, il lance Child pour un 2 contre 1 avec Saint-Amant. L'Américain fixe le dernier défenseur avant de servir un caviar de passe à Daniel Saint-Amant qui trompe le gardien adverse. Un premier but plein d'altruisme et qui récompense l'équipe des Diables noirs pour son travail sérieux de début de rencontre (1-0 à 4'42).

Il faudra attendre la sixième minute pour voir enfin une conséquente réaction des Caennais avec le trio offensif Devin-Nemcicky-Määttä, et Pierre-Olivier Girouard s'emploie pour stopper le tir. Les hommes de Rodolphe Garnier sont désormais dans le match et leurs relances trouvent plus facilement les attaquants, se rapprochant dangereusement de POG. Ils sont tout près d'égaliser sur un gros cafouillage de la défense tourangelle, sur une action du solide Provsic (8'10).

Sous pression, les Tourangeaux se mettent à la faute : Kevin Child prend 2' pour faire trébucher, il est suivi peu de temps après par Radek Stepan. À cinq contre trois, Caen s'installe rapidement en supériorité numérique. Sur un palet derrière la cage de Girouard, Sabol donne une très vilaine charge sur un joueur caennais. S'ensuit un début de bagarre. Määttä et Divisek seront exclus de la partie (10'48). Perna pour Tours et Devin pour Caen prennent 2' pour dureté. Sabol est oublié par la patrouille...

Le jeu reprend ses droits après cinq minutes de palabres, mais cet incident fait monter d'un cran la tension sur la glace. Dans cette affaire, les Drakkars sont plus vite en action : Nemcicky, Socha, Ballet tentent tout à tour mais Girouard veille ; botte, mitaine, crosse, il sort tout, comme il peut ; ce n'est pas toujours très académique mais l'avantage au tableau d'affichage est préservé (11'36). Le coach tourangeau pourra tirer des enseignements positifs de cette séquence de jeu où l'abnégation des joueurs, leur courage à préserver leur but d'avance contrastent avec les lacunes entrevues lors du match contre Anglet en infériorité numérique.

La fin du premier tiers-temps ne voit pas forcément de très nettes occasions, les deux équipes se neutralisant le plus souvent assez loin des buts des gardiens. On notera, côté tourangeau, l'excellente séquence du "nouveau" trio magique du soir, Stastny-Subrani-Perna, une ligne "de poche" pour les gabarits mais bourrée de talents et d'envie. On sent très vite que les automatismes fonctionnent entre ces hommes-là, qu'ils travaillent ensemble pour la cause commune.

Et donc, retour aux vestiaires, sur ce petit avantage en faveur des Diables noirs. À la reprise, après un début un peu brouillon, les hommes de Millette se remettent en ordre de marche. On ne sait pas alors que l'on va assister à un petit festival.

Le premier à ouvrir les festivités est l'attaquant Roman Novotny. Il recueille une passe millimétrée de Jean-François Gamelin, à nouveau dans un 2 contre 1 mené rondement sur un palet sorti de la zone défensive tourangelle, et trompe Salley (2-0 à 22'28).

Après une timide réaction caennaise de Socha, d'un tir puissant à la bleue dévié par Girouard (23'18), l'ASGT donne une leçon de réalisme dans un petit bijou de but, construit sur un jeu de passes à une touche de palet qui donne le tournis aux défenseurs adverses. À la conclusion, on retrouve Stastny, pour son doublé, démarqué au second poteau, mais difficile pour les zèbres de donner les assists tant le jeu en triangle et en redoublement a été rapide (3-0 à 23'47) !

Mené de trois buts, l'affaire est mal engagée pour le HCC, d'autant plus que Girouard est dans un bon jour. Devin repart sur le banc des pénalités. L'ASGT peut ainsi travailler ses supériorités numériques comme le voulait Millette. Sur la mise en place du jeu de puissance, Saint-Amant fait entrevoir au public ses capacités techniques en délivrant une superbe passe, dos tourné au but, pour Novotny qui arrive plein axe sur le but de Salley, mais le gardien a le dernier mot sur un très bel arrêt (24'29).

Caen, sans dégager une impression de nette supériorité technique et d'engagement, reste toutefois dangereux, surtout lorsque Sabol, dernier défenseur, perd un palet sur la pression de Hascoët, qui se présente seul devant POG, mais le portier reste impérial (26'29). Malgré cela, l'ASGT s'installe facilement en zone offensive, à partir de bonnes relances et fait tourner le palet comme si elle jouait en supériorité numérique ; elle continue de maîtriser son match. Un tir dévié de Gamelin devant le slot est tout près de tromper Salley (28'21).

On atteint donc la mi-match et il est indéniable que les Diables noirs accusent un petit coup de pompe physique. Sans doute aussi qu'avec trois buts d'avance, ils laissent un peu sortir leurs adversaires pour mieux procéder en contre, une tactique qui réussit parfaitement à Millette depuis plusieurs années. Caen s'approche donc, parfois dangereusement comme Ballet qui se crée une très belle occasion, après avoir récupéré un palet sur une grosse mise en échec contre le capitaine tourangeau Stepan (29'38).

Cependant, fébriles, les Caennais se mettent à la faute et offrent une double supériorité numérique à leurs adversaires (F.Brodin à 31'30 et Gavalda à 33'03). L'ASGT s'installe rapidement, Perna se décale sur la droite du gardien, s'avance, fixe un défenseur et passe le palet à Kamil Stastny, seul au second poteau pour la reprise. Imparable (4-0 à 33'22).

L'addition commence à être lourde pour Caen qui se doit de réagir. Sur un petit temps de flottement de l'ASGT, Daniel Socha réduit le score, d'un lancer à ras de glace. Pierre-Olivier Girouard, qui venait d'effectuer un premier arrêt impeccable quelques secondes avant, ne peut que freiner la rondelle qui file entre ses bottes, masqué il est vrai par le trafic (4-1 à 35'45). Peu avant la fin du tiers, le HCC bénéficie d'une nouvelle supériorité numérique et saura cette fois-ci la convertir par un bon lancer du poignet de Cesnek, qui nettoie proprement la lucarne de Girouard (4-2 à 38'05), la défense de l'ASGT étant un peu coupable dans son placement et son engagement physique dans sa zone défensive.

Le troisième tiers commence par une petite série de pénalités (retard de jeu pour Tours après 41 secondes...), ce qui permet à Luc Chauvel de lancer sur Girouard, mais dans un angle trop fermé. On revoit le trio Stastny - Saint-Amant - Perna mettre le feu sur la glace juste avant que Girouard s'illustre lui aussi une nouvelle fois face à Devin (46'). Le club normand accumule également les fautes, dans une partie qui ne respire pas forcément le bon esprit, et offre même une double supériorité numérique à l'ASGT (8'). Contrairement à la précédente, celle-ci sera très mal gérée, les Diables se contentant de faire des passes dans des positions très - trop - statiques, sans mettre en danger les Drakkars, bien positionnés.

De retour à cinq contre cinq, les Tourangeaux continuent de réaliser de bonnes choses, comme cette offensive magnifique entre Subrani et Statsny. L'Italo-Canadien qui hérite du palet aurait très bien pu tenter seul sa chance. Au lieu de ça, il adresse une passe millimétrée à Stastny qui conclut le boulot. Chapeau pour ce collectif et cette volonté de jouer ensemble (5-2 à 51'18).

Caen semble avoir abdiqué, le coach et les joueurs s'en prenant plus à un trio arbitral, certes pas génial, mais qui fait son boulot comme il peut, plutôt qu'à consacrer son énergie au jeu. Et du coup, c'est Novotny qui tire son épingle du jeu ; il récupère le palet derrière le but caennais, tourne autour laissé libre de tout marquage, et quand il est dans l'axe, décoche un petit lancer balayé qui se loge dans la lucarne, Salley n'ayant rien vu venir (6-2 à 53'28). Le match est plié, malgré une timide réaction de Hascoët qui rate sa reprise, alors qu'il avait été oublié par la défense locale (54'33). Gavalda a aussi sa chance (56'02) mais Girouard a fermé la boutique. Le match se termine dans une certaine tension, même s'il n'y aura pas d'incident majeur (la charge qu'a reçue Stepan à deux minutes de la fin !), avec un dernier shoot de Simak, dévié. L'ASGT finit bien sa rencontre, Caen paraît un peu énervé mais les compteurs sont bien à égalité entre ces deux formations au terme de ces matchs amicaux.

Du côté des Diables noirs, il est évident que l'équipe vue ce soir est en nets progrès. Les changements effectués par Millette, tant en attaque qu'en défense, semblent porter leurs fruits. Les Perna, Subrani, Saint-Amand, Stastny, Novotny, Gamelin commencent à se régaler. On notera toutefois l'absence de Valko, écarté définitivement du groupe (voir ci-après) et la bonne rentrée du nouveau, le "petit" Sebo, technique, bosseur, calme et qui semble s'être déjà parfaitement intégré. Plus que les buteurs de ce soir, je voudrais revenir sur l'état d'esprit qui règne au sein de cette équipe, où l'on a vu une complicité rarement atteinte si tôt en ce début de saison dans une équipe remaniée à plus de 50%.

Derrière, malgré quelques erreurs encore (et la sortie rapide de Divisek), bien appuyé par un Girouard impeccable, l'équipe tient bien le choc (il fallait voir la différence de gabarit avec certains attaquants normands !), emmenée par un bon Stepan.

Compte-rendu signé E. O'Grady

 

Commentaires d'après-match (dans la Nouvelle République et Ouest France)

Robert Millette (entraîneur de Tours) : "Nous avons testé de nouveaux systèmes de jeu qui ont bien fonctionné. Tout n'est pas encore parfait, mais nous sommes sur la bonne voie. La machine est en marche. Nous avons construit notre victoire de A à Z. Physiquement, nous avons terminé fort. C'est la preuve que tout le monde a travaillé dur durant le camp d'entraînement."

Rodolphe Garnier (entraîneur de Caen) : "Un moment, je me suis demandé si on ne ferait pas mieux de partir. Mais ce n'est pas parce qu'on a été mauvais sur cette dernière sortie qu'on doit oublier qu'on a montré un tout autre visage contre Angers ou Rouen. Et puis, les tests sont justement là pour faire des erreurs. Dans les jours qui viennent, on va appuyer un peu là où ça fait mal, c'est-à-dire sur les difficultés de l'équipe à réagir de manière constructive dans de tels moments de tension. Parce que des matches pièges comme ça, on en aura d'autres. Individuellement, c'est bien d'avoir une équipe plus talentueuse que celle de l'année dernière. Mais il faut aussi que collectivement on puisse autant faire front qu'en 2005-2006."

 

Tours - Caen 6-2 (1-0, 3-2, 2-0)

Samedi 2 septembre 2006 à 20h00 à la patinoire de la rue de l'Élysée. 500 spectateurs.

Arbitrage de M. Plisson assisté de MM. Sevilla et Colombel.

Pénalités : Tours 12'+5'+20', Caen 18'+5'+20'.

Évolution du score :

1-0 à 04'42" : Perna assisté de Child

2-0 à 22'28" : Novotny assisté de Gamelin

3-0 à 23'48" : Stastny assisté de Sabol

4-0 à 33'22" : Stastny assisté de Perna

4-1 à 35'47" : Socha

4-2 à 38'05" : Cesnek

5-2 à 51'48" : Stastny assisté de Subrani

6-2 à 53'28" : Novotny

 

Tours

Gardien : Pierre-Olivier Girouard.

Défenseurs : Radek Stepan - Marcel Simak ; Michal Divisek [exclu à 10'48"] - Vladimir Sabol ; Jozef Drzik - Olivier Vandecandelaere.

Attaquants : Kamil Stastny - Franco Subrani - Dominic Perna ; Ondrej Cikan - Kevin Child - Jan Sebo ; Jean-François Gamelin - Daniel Saint-Amant - Roman Novotny ; François Gleize.

Remplaçants : Arnaud Goetz (G), Bastien Quinsac. Absent : Tomas Valko (remercié pour manque de discipline d'après la communication officielle du club : "Je l'avais pourtant averti, explique Millette. Il y a des valeurs avec lesquelles on ne transige pas. Tout le monde doit jouer au diapason, en équipe. Ici, on ne rigole pas ! Tomas est un bon joueur, mais cela ne le dispensait pas de respecter les mêmes règles que les autres.").

Caen

Gardien : Ladislav Kudrna.

Défenseurs : Jonathan Janil - Daniel Socha ; Tibor Schneider - Michal Cesnek ; Frédéric Brodin (C) - Alexis Gomane (A).

Attaquants : Francis Ballet - Jaroslav Prosvic - Luc Chauvel (A) ; Tuomo Määttä - Tomas Nemcicky - Cyril Gavalda ; Pierre-Antoine Devin - Charles Geslain - Arnaud Hascoët.

Remplaçant : Jérôme Salley (G). Absents : Mickaël Brodin (équipe de France senior), Quentin Pépy, Jonathan Avenel et Pierre Bennett (équipe de France junior).

 

Retour aux matches amicaux