Angers - Iserlohn (27 août 2006)

 

Match du tournoi amical HSBC, troisième journée.

Pour sûr, les supporters allemands font preuve de réactivité. Quelques semaines après que le club de Nuremberg a supprimé le nom de sa ville de sa dénomination pour le remplacer par un sponsor, initiative qui pourrait faire tache d'huile, ceux d'Iserlohn, qui se sont déplacés à dix-neuf pour ce tournoi, sont déjà accompagnés d'une banderole "contre la vente des identités".

Même réactivité chez leur équipe à la première occasion. Après trois minutes de jeu, un retenir de Lahesalu l'envoie rejoindre en prison Bärgman, sanctionné pour obstruction. Un lancer de Knold frappe la balustrade, et Brad Tiley est idéalement placé pour prendre le rebond en angle fermé (0-1, 3'16"). Les Angevins n'ont pas encore payé la note, plutôt salée. Après ce but opportuniste et assez chanceux, la remontée de palet suivante est rapide, et Mark Greig décale Jeremy Adduono pour, déjà, le 0-2 à bout portant (3'36"). Angers bénéficie à son tour d'une double supériorité numérique mais manque de vitesse d'exécution pour vraiment déstabiliser Iserlohn. La combativité et l'agressivité ne sauraient être remises en cause à cet instant, malheureusement elles ne suffisent pas. Radek Hovora va voler le palet à Mats Lindmark derrière sa cage, provoquant un coup de crosse vengeur du Suédois (actuellement à l'essai avec les Roosters pour pallier les blessures, avec un espoir assez mince de contrat, jouant surtout les bouche-trou). Le jeu de puissance ne parvient pas à s'installer.

Comme si la leçon ne suffisait pas, elle se répète à l'identique. Quand Angers revient à trois pour une quinzaine de secondes, le réflexe de la mitaine de Ville Koivula est trop lent pour arrêter le lancer puissant de l'international norvégien Martin Knold (0-3, 15'04"). À nouveau, les Ducs doivent donc rester en infériorité après un but encaissé, mais la meilleure chance est pour Drozdz qui intercepte une passe trop peu appuyée de Brad Furey et part en contre-attaque. C'est ensuite Iserlohn qui est pénalisé pour retard de jeu, et Jimmy Roy a lui aussi des velléités de contre en infériorité. Il s'aide de la crosse pour récupérer le palet à la bleue face à Rodrigue, mais sa chevauchée est interrompue par un coup de sifflet de l'arbitre qui le fait hurler. Angers joue pour la seconde fois avec deux hommes de plus, mais Jonathan Bellemare temporise trop car aucune faille ne se fait jour dans cette défense très bien en place. Durant ces vingt minutes, la double comparaison des jeux à cinq contre trois aura été édifiante.

L'ASGA doit maintenant limiter les dégâts face à cet adversaire très réaliste. Un but est refusé pour cage déplacée sur la première action allemande de la deuxième période. Les Angevins jouent quand même crânement leur chance : après une belle percée sur la gauche, Tomas Baluch a droit à une seconde tentative dans la foulée, servi par une longue passe dans l'axe de Simon Lacroix, mais il échoue à nouveau sur Leo Conti. Sur une longue pénalité différée où les Ducs n'arrivent pas à reprendre le contrôle du palet, Iserlohn conclut sur un lancer de Knold peut-être dévié dans les airs (0-4, 30'15"). L'annulation de cette pénalité n'empêche pas Angers d'en prendre deux autres dans la minute qui suit, contre Bärgman et Bellemare. Troisième double supériorité numérique, et troisième sanction. L'écart se creuse encore sur un centre de Roy dévié contre son camp par un défenseur, et non par Greig qui rodait non loin (0-5, 32'22"). Le duo Lahesalu-Jodoin s'emmêle ensuite les pinceaux et offre carrément le palet face au but à Mark Greig (0-6, 33'59"). Deux buts qui minent un peu le moral.

Le septième but a le mérite d'être beaucoup plus esthétique et donc plus "acceptable" pour la défense : une contre-attaque rondement menée et un très beau jeu de passes (0-7, 45'49"). Pour soulager Angers de tous ces malheurs, il fallait - enfin ! - ce but tant attendu en double avantage numérique, sur un jeu propre et construit : passe en retrait de Hovora pour Jean-François Jodoin dans l'enclave (1-7, 48'52"). Malgré leurs nombreux lancers, les Angevins ne reviendront pas plus près d'une équipe d'Iserlohn qui contrôle tranquillement en continuant à donner du bon temps de glace à sa jeune ligne Dmitriev-Potthoff-Schymainski.

La fin de match est aussi l'occasion de constater que Koivula a décidément le potentiel pour être encore plus "cinglé" que les plus fantasques de ses collègues gardiens. Vous en connaissez beaucoup qui, alors qu'ils sont sortis au niveau de la ligne bleue (!), préfèrent charger un joueur contre la bande pour se venger d'un coup reçu plutôt que de rentrer illico presto dans leurs cages ?

S'il faut retenir les points positifs, on dira qu'Angers a dominé Iserlohn aux tirs ! C'est dû au fait que les Allemands ont appliqué à la lettre leur système défensif et ont parfaitement géré leur avance. C'est leur parfaite organisation qui a été la plus impressionnante. Et c'est dans les unités spéciales que la différence est la plus criante entre une honnête équipe française et des hommes aguerris au niveau de la DEL.

Les Angevins n'avaient pas non plus les moyens de maintenir la même énergie sur ce type de tournoi avec leurs trois petites lignes, dont une rapiécée avec la pige pour la durée du week-end de Julien Pihant, rappelé de Cholet pour compenser la perte de Jokinen (absent de deux à six semaines ?). L'ASGA aura quand même pu mesurer ce qui la sépare du haut niveau face à un adversaire comme elle n'en reverra pas de sitôt.

Les Allemands sont vite repartis, préférant finalement ne pas passer la nuit sur place pour s'accorder un jour de repos complet demain. Ils ont apprécié la bonne volonté de leurs hôtes mais ont été un peu déçus des infrastructures "de niveau Oberliga". Et surtout, ils ne cachent pas qu'ils auraient aimé pouvoir se jauger à l'aune d'un adversaire à leur mesure durant cette dernière phase de préparation. Ils ont fait valoir leur statut dans ce tournoi mais se sentent encore un peu en manque de repères avant de commencer leur saison de DEL.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Angers - Iserlohn 1-7 (0-3, 0-3, 1-1)

Dimanche 27 août 2006 à 17h30 à la patinoire du Haras. 750 spectateurs.

Arbitrage d'Alexandre Hauchart assisté de Jérémy Rauline et Éric Bouguin.

Pénalités : Angers 16' (8', 6', 2'), Iserlohn 30' (10', 6', 14').

Tirs : Angers 32 (9, 9, 14), Iserlohn 25 (9, 10, 6).

Évolution du score :

0-1 à 03'16" : Tiley (double sup. num.)

0-2 à 03'36" : Adduono assisté de Greig et Knold (sup. num.)

0-3 à 15'04" : Knold assisté de Tiley (double sup. num.)

0-4 à 30'15" : Knold

0-5 à 32'22" : Roy assisté de Knold et Hock (double sup. num.)

0-6 à 33'59" : Greig

0-7 à 45'49" : Dmitriev assisté de Sulkovsky

1-7 à 48'52" : Jodoin assisté de Hovora et M. Lacroix (double sup. num.)

 

Angers

Gardien : Ville Koivula.

Défenseurs : Simon Lacroix - Michael Irani ; Lauri Lahesalu - Jean-François Jodoin (A) ; Patrik Bärgman - Guillaume Drozdz.

Attaquants : Tomas Baluch - Jonathan Bellemare - Guillaume Rodrigue (A) ; Michael Tessier - Martin Lacroix (C) - Julien Pihant ; Radek Hovora - Mickaël Bardet - Julien Albert.

Remplaçant : Florian Hardy (G). Absent : Juho Jokinen (adducteurs).

Iserlohn

Gardien : Leonardo Conti.

Défenseurs : Brad Tiley - Kirk Furey ; Paul Traynor - Erich Goldmann (A) - Martin Knold ; Collin Danielsmeier - Nils Sondermann.

Attaquants : Michael Wolf (A) - Robert Hock - Jimmy Roy ; Mark Greig (C) - Jeremy Adduono - Jens Karlsson ; Alexej Dmitriev - Matthias Potthoff - Martin Schymainski ; David Sulkovsky - Mats Lindmark.

Remplaçants : Dimitrij Kotschnew (G), Paul Traynor. Absents : Richard Rochefort (opéré des adducteurs vendredi à Munich), Sebastian Jones (coup de crosse dans le genou contre Ajoie), Brad Purdie (blessé à la cheville gauche).

 

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