Ajoie - Esbjerg (27 août 2006)

 

Match du tournoi amical HSBC, troisième journée.

Cinquième match en cinq jours ! Comment Esbjerg va-t-il supporter ce traitement digne des "forçats de la glace" ? Les joueurs danois ont un peu rechigné à enfiler les patins aujourd'hui pour cet ultime pensum.

La première comparaison leur est tout de même favorable. Sur leur premier jeu de puissance, un lancer d'Andreasen cherche une déviation devant la cage et Olivier Coqueux ne trouve pas la lucarne sur un bon rebond. En deux supériorités numériques, Ajoie n'en fait pas autant. Les Jurassiens ne provoquent jamais le décalage et ne s'approchent pas de la zone dangereuse. Pourtant, juste au moment où se termine la prison de Kjems pour obstruction, un lancer flottant de la bleue d'Adrian Trunz fait mouche (1-0, 09'16"). Sans doute masqué sur ce coup, Fabrice Lhenry se fait peur ensuite quand un tir passe par un trou de souris entre ses jambières avant d'être dégagé à temps par un coéquipier vigilant. Les attaquants suisses semblent avoir du mal à déployer leur jeu face au pressing des défenseurs danois, mais le palet parvient pourtant à Stéphane Roy pour une reprise opportuniste à ras la glace (2-0, 12'42"). Esbjerg se doit de réagir et accélère : B.J. Abel s'infiltre sur la gauche, attire la défense et sert sur un plateau Kristoffer Fredriksen (2-1, 14'38"). La meilleure chance d'égalisation vient d'une bonne petite passe en retrait de l'ex-Mulhousien Hermanni Vidman pour Metsäranta qui arrive lancé dans le slot mais ne peut reprendre.

Les Danois paraissent moins appliqués sur leur sujet au retour sur la glace. Heureusement pour eux qu'une situation de 3 contre 1 pour Ajoie est gâchée par un hors-jeu. Lhenry a lui aussi un instant de déconcentration et se fait piéger sur un tir de la zone neutre de Jordane Hauert (3-1, 26'22"). Les supériorités numériques s'enchaînent ensuite pour les Suisses mais ils en sont surtout quittes pour une grosse frayeur quand Stéphane Roy se fait contrer un palet au passage de la bleue par Vidman. Le Finlandais transmet à son compatriote Kimmo Hapo qui feinte le gardien mais oublie ensuite de tirer du revers. La domination de l'EfB devient très nette dans la seconde moitié du deuxième tiers, mais c'est Ajoie qui marque encore contre le cours du jeu. Pascal Wittwer file seul en contre-attaque et lève le palet dans le haut du filet de Lhenry (4-1, 36'29").

La troisième période commence en infériorité pour les Danois, avec même trente secondes à trois. Ils se font longuement clouer dans leur zone, et seul Coqueux parvient à sortir pour céder la place à Vidman. Les jambes deviennent très lourdes, et c'est face à une défense au bout du rouleau que James Desmarais se saisit du palet et le glisse dans les cages de Lhenry (5-1, 42'44"). On en vient à plaindre Esbjerg, dont les souffrances sont quand même vite atténuées : faire trébucher de Bonnet, engagement en zone offensive et lancer de B.J. Abel (5-2, 43'21"). Lars Pedersen ajoute un but dans la foulée (5-3, 44'27") et Dany Gélinas demande un temps mort. C'est que ces Danois se sont sérieusement réveillés. Néanmoins, ils n'ont pas le jus nécessaire pour renverser le match. Le calvaire de Fabrice Lhenry se poursuit donc : quand Steven Barras le prend en hauteur côté plaque, il reste longtemps assis sur la glace (6-3, 49'55") ; quand Francesco Bizzozero rentre dans la défense danoise comme dans du beurre et glisse le palet au ras du poteau, le gardien français s'accorde peu après une excursion vers son banc pour exprimer toute sa lassitude (7-3, 50'30"). Un lancer de la bleue à ras glace de Kristoffer Fredriksen adoucit un peu la pilule (7-4, 55'48"). En insistant un peu au rebond, Olivier Coqueux ramène finalement l'écart à deux unités (7-5, 58'30").

Esbjerg était cuit à point pour succomber à des Ajoulots enjoués et volontaires, à l'image de leurs trois supporters qui ont fait le déplacement. Les Danois avaient montré qu'ils étaient intrinsèquement supérieurs, mais les Suisses ont rapidement pris l'avantage et atteint moralement des adversaires qui en avaient plein les chaussettes et n'avaient plus la force de répliquer autrement que par quelques sursauts d'orgueil.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match

Dany Gélinas (entraîneur d'Ajoie) : "Je suis satisfait de la qualité des matches ici, même si on s'est pris beaucoup de buts. Il est vrai qu'on joue contre des équipes de calibre supérieur. Pour des jeunes comme ça, terminer deuxièmes de ce tournoi, c'est très bien. Esbjerg a beaucoup de joueurs capables de faire la différence techniquement et physiquement en un contre un, je suis content de battre une équipe de ce calibre même si le contexte est inhabituel. Cela m'a fait très plaisir de revenir ici et de revoir des gens avec qui j'avais travaillé [quand Gélinas entraînait Nantes]. Tout le monde nous considère comme les petits poucets de LNB, moi non. On a une équipe capable de faire quelque chose et on vise les play-offs."

Christer Eriksson (entraîneur d'Esbjerg) : "C'est sûr qu'il y a eu au minimum un match de trop. Nous ne sommes pas moins bons qu'eux mais nous ne sommes pas présents mentalement sur les petites dernières choses. Un score de 7-5, cela veut dire que les deux équipes sont déjà à moitié dans leur voyage de retour. Il y a eu trop d'erreurs individuelles et Fabrice donne deux-trois buts moyens. C'était une bonne préparation qui m'a permis de trouver un bon esprit dans le groupe. Cinq matches en cinq jours, c'était exceptionnel, mais c'était le moyen de donner quelque chose au club de Mulhouse qui a pris en charge notre séjour. Au départ on devait y faire un match là-bas, finalement on en a fait deux qui ont été bien organisés. Et puis ça fait loin ici, ça permet de couper le déplacement en deux jours. On passe la nuit ici, et demain on fait une journée tranquille à Paris, avant de repartir à 21h pour arriver au Danemark mardi midi. Mercredi j'accorderai aux joueurs un repos complet, nous reprendrons l'entraînement jeudi après-midi. Et le week-end prochain, nous partons pour Copenhague. Il faut nous préparer à un programme chargé avec onze matches en septembre."

 

Ajoie - Esbjerg 7-5 (2-1, 2-0, 3-4)

Dimanche 27 août 2006 à 14h30 à la patinoire du Haras. 140 spectateurs.

Arbitrage de Stéphane Rousselin assisté de Savice Fabre et Pascal Telliez.

Pénalités : Ajoie 18' (8', 6', 4'), Esbjerg 28' (6'+10', 10', 2').

Tirs : Ajoie 22 (5, 9, 8), Esbjerg 37 (10, 10, 17).

Évolution du score :

1-0 à 09'16" : Trunz assisté de Desmarais et Barras

2-0 à 12'42" : Roy assisté de Barras

2-1 à 14'38" : Fredriksen assisté d'Abel (sup. num.)

3-1 à 26'22" : Hauert

4-1 à 36'29" : Wittwer

5-1 à 42'44" : Desmarais (sup. num.)

5-2 à 43'21" : Abel assisté de Rymsha et Coqueux (sup. num.)

5-3 à 44'27" : Pedersen assisté de Karjalainen et Dostal

6-3 à 49'55" : Barras assisté de Trunz

7-3 à 50'30" : Bizzozero

7-4 à 55'48" : Fredriksen assisté de Happo

7-5 à 58'30" : Coqueux

 

Ajoie

Gardien : Olivier Gigon.

Défenseurs : Francesco Bizzozero (A) - Adrian Trunz ; Miguel Orlando - Jordane Hauert ; Julien Bonnet - Patrick Parati ; Stephan Fluckiger - Christian Schuster.

Attaquants : Steven Barras - Stéphane Roy (C) - James Desmarais ; Roman Schild - Pascal Zbinden - Alain Bartlome ; Micha Schaer - René Friedli (A) - Pascal Wittwer ; [place tournante] - Michael Chetelat - Silvano Dubach.

Remplaçants : Mickaël Bruegger (G), Bennie Sigrist.

Esbjerg

Gardien : Fabrice Lhenry (sorti de sa cage à 59'21").

Défenseurs : Christopher Kabel - Andreas Andreasen (C) ; Petri Virolainen - Kristoffer Frederiksen ; Ronny Friis - Joe Bourne ; Carsten Nielsen - Mads Kjems.

Attaquants : Steve Rymsha - Brandon Jon Abel - Olivier Coqueux (A) ; Hermanni Vidman - Matias Metsäranta - Kimmo Happo ; David Dostal - Sami Karjalainen - Lasse Holgaard ; Lars Pedersen - Thomas Mose - Nick Pedersen.

Remplaçant : Henrik Juul Larsen (G). Absent : Martin Taborsky.

 

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