Amiens - Iserlohn (23 août 2006)

 

Match amical.

24 heures seulement après leur succès face aux Dragons de Rouen, les Gothiques d'Amiens se retrouvaient de nouveau sur la glace du Coliseum pour poursuivre leur série de matches préparatoires pour la saison 2006-2007. L'adversaire du soir est de taille puisqu'il s'agit des Roosters d'Iserlohn, une équipe évoluant en DEL, le plus haut échelon du championnat d'Allemagne. Le match âpre de la veille contre Rouen a visiblement laissé des traces et c'est une formation amiénoise privée des services de Julian Marcos, toujours convalescent, de son frère Elie (touché à l'épaule) et de Jonathan Gauthier qui souffre du dos. En revanche, les Gothiques enregistrent la rentrée d'Éric Raymond qui effectue donc ses débuts sous ses nouvelles couleurs.

Et pour son premier match sous le maillot amiénois, Éric Raymond ne va pas chômer ! À peine deux minutes de jeu dans cette première période, "l'Allemand" Jimmy Roy récupère son premier palet du match en zone offensive et vient tromper Raymond de près (1'54"). Sur l'engagement qui suit, le palet retourne dans la zone amiénoise et ce même Roy récupère un nouveau palet transmis par son coéquipier Robert Hock et vient le glisser pour la deuxième fois en vingt secondes dans les filets amiénois (2'18")... Deux minutes de jouées, déjà 2-0, les spectateurs présents au Coliseum ont dû avoir la même pensée : "la soirée va être longue..."

D'autant plus que les Roosters ne relâchent pas la pression et continuent à acculer les Amiénois autour du but d'Éric Raymond. Mais plus les minutes passent, plus les Amiénois rentrent dans la partie et parviennent finalement à venir jouer quelques palets dans la zone allemande. Ils réduisent même la marque par l'entremise de François Rozenthal qui reprend victorieusement le rebond consécutif à un shoot de Miroslav Pazak (1-2, 11'32"). Remis en confiance par ce but, les Gothiques relèvent la tête et parviennent même à malmener quelque peu la formation allemande, notamment par le biais de la ligne Pazak-Mortas-Rozenthal. Les Amiénois égalisent même lorsque Brice Chauvel parvient à trouver Simon Petit devant la cage d'Iserlohn, ce dernier ajustant parfaitement Leo Conti d'un shoot du poignet à mi-hauteur (2-2, 15'22"). Tout est à refaire pour les Roosters, et ils ne se font pas prier pour ça puisqu'en vingt-huit secondes Jimmy Roy reçoit une nouvelle passe de Robert Hock et vient tromper Raymond pour la troisième fois de la soirée (2-3, 15'50").

La deuxième période repart sur les chapeaux de roues pour les Amiénois puisqu'il ne faut que 45 secondes à Jean-Philippe Glaude pour remettre les deux équipes à égalité en envoyant un véritable missile dans la lucarne droite de Leo Conti (20'45"). Cueillis à froid, les Allemands repartent de plus belle et sont menaçants à plusieurs reprises, notamment sur un tir de la ligne bleue de Collin Danielsmeier qui change deux fois de direction avant d'être stoppé par un arrêt réflexe du portier amiénois (22'24"), puis sur un autre tir, d'Erich Goldmann cette fois, que Raymond ne peut que détourner et qui frôle le montant de la cage (24'50"). Malgré les nombreuses situations d'infériorité numérique qu'ils subissent, les Gothiques tiennent bon, et ils se paient même le luxe de prendre l'avantage : sur un de leurs rares powerplays, les Amiénois amènent le palet en trois passes dans la zone allemande, et Chauvel sert magnifiquement François Rozenthal au deuxième poteau qui va tromper la vigilance de Conti pour la quatrième fois de la soirée (27'46").

Vexé, Iserlohn sonne la charge et les actions chaudes se succèdent sur les buts picards : 28'50", Jimmy Roy, intenable ce soir, passe en revue la défense amiénoise et tente de dribbler Éric Raymond qui s'étend de tout son long pour stopper le palet ; 31'00", le power play des Roosters met le feu à la défense amiénoise mais Raymond s'interpose une nouvelle fois ; 31'20", le gardien des Gothiques loupe sa sortie à la crosse devant son but et passe au-dessus du palet. Heureusement pour les Amiénois, Matthias Potthoff ne parvient pas à trouver le cadre. 33'45", nouvelle supériorité numérique pour Iserlohn, Erich Goldmann envoie un missile vers la cage amiénoise que Henry-Corentin Buysse, tout juste entré en jeu à la place de Raymond, capte difficilement de la mitaine. 36'35", Martin Knold travaille derrière le but de Buysse et trouve Michael Wolf dans le slot qui glisse le palet entre les bottes du gardien picard. 4-4, les Allemands égalisent logiquement et sont même tout près de reprendre l'avantage quand Matthias Potthoff trouve Martin Schymainski en 2 contre 1, mais ce dernier voit sa tentative repoussé par un Henri-Corentin Buysse bien rentré dans son match. Vu le rythme imposé par les Allemands, on se demande si les hommes de Denis Perez vont pouvoir tenir bien longtemps...

Pourtant, ce sont les Amiénois qui rattaquent cette ultime période avec les meilleurs intentions, se créant même quelques occasions dangereuses, tout d'abord par Millar en supériorité numérique qui déshabille le dernier défenseur allemand en un contre un mais qui, gêné par un accrochage, ne peut adresser un tir suffisamment dangereux pour inquiéter Dimitrij Kotschnew entré en jeu à la place de Conti (44'18"). S'ensuit alors un 5 contre 3 que les Amiénois tentent de mettre à profit, par Sadoun dans un premier temps qui voit sa reprise repoussée par Kotschnew (44'38"), puis par Gras dont le tir heurte violemment le masque du portier allemand (44'50"). Profitant à leur tour d'une double supériorité numérique, les Roosters se remettent sur de bons rails, mais pour l'instant la défense des Gothiques tient le choc. Cependant, la fatigue est plus que palpable sur le banc amiénois, et le cinquième but allemand, inscrit par Erich Goldmann depuis la ligne bleue, porte un gros coup au moral picard (4-5, 48'32"). Les Gothiques n'y sont plus, Iserlohn fait le siège du but de Henri-Corentin Buysse, et c'est sur un nouveau jeu de puissance que les Roosters aggravent le score par l'intermédiaire de David Sulkovsky laissé seul au second poteau et bien servi par Mark Greig (4-6, 51'13"). La fin du match est longue pour des Amiénois complètement dépassés physiquement qui multiplient les fautes. Et c'est sur une énième situation d'infériorité numérique que les joueurs de Denis Perez vont plier une dernière fois, lorsqu'Alexej Dmitriev, laissé seul dans le slot amiénois, shoote sur Buysse et reprend victorieusement son propre rebond (53'14").

4-7, score final d'un match dominé dans l'ensemble par les Roosters d'Iserlohn. Certes, le niveau de leur adversaire était supérieur, mais la fatigue des matches précédents et l'application parfois à mauvais escient des nouvelles règles de "tolérance zéro" par les arbitres de la soirée ont été des facteurs prépondérants dans la défaite des Gothiques. Toutefois, les Amiénois auront tout de même tenu la dragée haute aux Allemands, ayant réussi à recoller au score par deux fois avant même de mener les débats pendant quelques instants.

Compte-rendu signé Yannick Lefèvre

 

Commentaires d'après-match

Denis Perez (entraîneur d'Amiens) : "Le bilan sur les deux matchs est plus que positif, même si nous étions fatigués ce soir. Hier contre Rouen, c'était tendu et nous avons laissé de l'influx. Il est dommage que nous ayons fait ces fautes de placement, de réception ou de passe alors que la qualité est globalement plus propre chez les Allemands. Le retour dans le match est une bonne chose mais il a manqué la rigueur. Il faut garder cette logique de travail, la continuité va faire la différence. Henry-Corentin répond présent, joue sans pression et se lâche mais les matchs sont pour l'instant sans enjeu. Il faut lui laisser le temps d'arriver. Éric possède l'expérience et la valeur. Il manque encore de compétition, mais nous savons que nous avons deux bons gardiens quoi qu'il arrive. Le but est de jouer à quatre blocs, du fait des compétitions qui s'accumulent et des blessures qui font partie du jeu. L'arbitrage sera aussi un facteur déterminant. L'équipe la plus vite dans les règles sera la plus vite prête. Je pense que nous en avons le profil."

François Rozenthal (attaquant d'Amiens) : "Nous avons vu que nous pouvons rivaliser avec une équipe qui côtoie le haut niveau, mais physiquement on voit qu'ils s'entraînent plus que nous, le rythme est plus élevé. Cela me rappelle un peu les matchs avec la sélection nationale, on croit être dans le coup et puis ils prennent l'ascendant. On s'attendait cependant à une opposition plus physique. Ils n'ont pas trop cherché le duel. Le groupe et l'ambiance sont très bons, de grandes choses sont possibles cette saison. Les nouveaux sont bien intégrés, en plus les Canadiens sont francophones et Rob parle bien notre langue. Sur un plan personnel, les bonnes sensations sont importantes après une saison difficile du fait des blessures, surtout que j'évolue avec des joueurs avec qui je n'ai pas trop joué ces dernières saisons."

 

Amiens - Iserlohn 4-7 (2-3, 2-1, 0-3)

Mercredi 23 août 2006 à 19h00 au Coliseum. 2000 spectateurs.

Pénalités : Amiens 22'+10', Iserlohn 10'+5'+20' (Knold).

Tirs : Amiens 18, Iserlohn 37.

Évolution du score :

0-1 à 01'54" : Roy assisté de Hock

0-2 à 02'18" : Roy assisté de Hock et de Wolf

1-2 à 11'32" : Rozenthal assisté de Pazak

2-2 à 15'22" : Petit assisté de Chauvel

2-3 à 15'51" : Roy assisté de Hock et Furey

3-3 à 20'45" : Glaude assisté de Sadoun

4-3 à 27'46" : Rozenthal assisté de Chauvel et Mortas

4-4 à 36'35" : Wolf assisté de Knold et Roy

4-5 à 48'32" : Goldmann assisté de Sondermann et Knold

4-6 à 51'13" : Sulkovsky assisté de Greig

4-7 à 53'14" : Dmitriev assisté de Potthoff

 

Amiens

Gardiens : Éric Raymond puis Henri-Corentin Buysse à 32'30".

Défenseurs : Benjamin Dieude-Fauvel - Vincent Bachet ; Mathieu Jestin - Jean-Philippe Glaude ; Thomas Roussel - Frantisek Pulscak.

Attaquants : Miroslav Pazak - Anthony Mortas - François Rozenthal ; Loïc Sadoun - Laurent Gras - Rob Millar ; Brice Chauvel - Lionel Wiotte - Simon Petit.

Remplaçants : Cyril Boubé, Yannick Offret, Jean-Édouard Petigny. Absents : Elie Marcos (épaule), Julian Marcos, Jonathan Gauthier (dos).

Iserlohn

Gardiens : Leonardo Conti puis Dimitrij Kotschnew à 40'00".

Défenseurs : Kirk Furey - Nils Sondermann ; Collin Danielsmeier - Sebastian Jones ; Paul Traynor - Erich Goldmann ; Brad Tiley - Martin Knold.

Attaquants : Martin Schymainski - Brad Purdie - David Sulkovsky ; Jens Karlsson - Jeremy Adduono - Mark Greig ; Jimmy Roy - Robert Hock - Michael Wolf ; Alexej Dmitriev - Matthias Potthoff - Pierre Kracht.

Absent : Richard Rochefort (blessé).

 

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