Russie - Suisse (14 mai 2006)

 

Championnats du monde 2006, deuxième tour, groupe F.

Le jeu de puissance russe perce le coffre

La Russie évolue sans Alexander Kharitonov, blessé face à l'Ukraine, tandis que la Suisse aligne le néophyte Beat Gerber à la place de Timo Helbling en défense.

Le match part immédiatement sur des bases intéressantes et la Russie connaît une première opportunité par Grigorenko, tandis qu'une pénalité a été appelée contre Gerber et que les Russes monopolisent le palet. Mais Ovechkin annule ce jeu de puissance peu après en raison d'un bâton élevé en zone offensive et les débats s'équilibrent. Les Suisses connaissent aussi de bons moments et évoluent un instant à cinq contre trois et tant Bezina (tir puissant) que Wirz (exploitant une mauvaise relance d'Atyushov) puis Streit parviennent à se procurer des occasions. Du côté adverse, c'est le joueur du Dynamo de Moscou, Maxim Sushinsky, pourtant contré de manière irrégulière par Blindenbacher, qui trouve le montant du but d'Aebischer, alors qu'il a les quatre fers en l'air.

Il n'y a pas de temps morts et Steinegger sort de ses bases arrières pour aller inquiéter Zvyagin alors que les deux formations sont à court d'un homme. L'ouverture du score survient lorsque l'attaquant de Kazan, Danis Zaripov, parvient à tromper entre les jambes un David Aebischer pas irréprochable en l'occurrence, car aucunement masqué (1-0, 13'55"). Les protéges de Krueger ne se laissent pas abattre et réagissent avec un tir de Forster et pressent quelque peu en cette fin de période initiale, sans grand danger toutefois.

Au retour de la pause, ce sont les Russes qui parviennent à aggraver la marque grâce à Arkipov après qu'Aebischer a laissé un rebond suite au tir de Semin (2-0, 22'26"). Thierry Paterlini réagit dix secondes après pour réduire immédiatement le score grâce à une belle passe de Reichert, dans l'enchaînement de l'engagement (2-1, 22'36"). Le rythme reste soutenu et Romy, bien servi par son cousin Déruns, sollicite Zvyagin, tandis que Koltsov se trouve lui aussi en bonne position peu après, mais ne peut ajuster son essai de manière optimale. Puis c'est au tour de Grigorenko d'inquiéter Aebischer. Toutefois, les Suisse vont parvenir à égaliser par le défenseur Beat Forster qui n'a plus qu'à conclure un gros travail de Valentin Wirz derrière le filet (2-2, 32'33"). On assiste encore à une poussée d'Alexander Ovechkin mais les deux formations retraitent au vestiaire sur ce score de parité après quarante minutes.

Lors de l'ultime vingt, l'entrée en matière de la Russie se révèle furieuse et les Suisses plient une première fois sur un tir du défenseur Dimitri Bykov, qui fusille Aebischer suite à une passe en retrait de Zaripov (3-2, 40'51"). Les Suisses ne s'en laissent pas compter et le bloc constitué de Romy, Deruns et Wirz exerce une pression certaine dans le camp russe, mais sur un contre Steinegger retient de manière irrégulière Kulemin qui s'échappait. Les rouges font bien circuler le palet dans le camp helvète jusqu'à la conclusion de Nikulin (4-2, 42'38").

Les Russes semblent avoir réalisé le plus dur en ce début de période, mais les joueurs de Krueger ont déjà montré durant cette compétition qu'ils disposaient de ressources morales en remontant des scores déficitaires tant contre la Suède que contre la Slovaquie, et Wirz inquiète Zvyagin. Ensuite, Kulyash doit commettre une faute sous la pression et il est suivi peu après par Atyushov, ce qui donne la possibilité à la Suisse d'évoluer à cinq contre trois. Goran Bezina trouve la faille dans cette situation sur un tir sur réception, tandis que Zvyagin semblait masqué par son propre défenseur (4-3, 45'17"). Voilà donc les protégés du triumvirat Krikunov, Mikhaïlov et Yurzinov à nouveau sous la menace d'un retour helvète. Lorsque Zhukov est contraint de commettre une irrégularité à la 53e minute, même l'ex-César Viktor Tikhonov (que l'on aperçoit sur le grand écran) se fait du souci dans les tribunes, cependant le jeu de puissance adverse ne produit pas grand-chose pour une fois.

Kevin Romy est ensuite puni de manière sévère pour un bâton élevé à cinq minutes de la fin et les Russes vont se révéler de meilleurs gestionnaires que les Slovaques dans les derniers instants d'un match, puisqu'une belle occasion échoît dans un premier temps à Grigorenko. La délivrance va venir de Nikolaï Kulemin qui, sur un contre rondement mené, reprend son propre lancer face à un Aebischer qui aura laissé dans l'ensemble passablement de rebonds dans cette partie animée et plaisante à suivre (5-3, 57'25").

Quant au 6-3, il tombe dans l'ultime minute par l'entremise de Malkin sur un autre contre meurtrier, le talent de Magnitogorsk prenant de vitesse Forster avant d'abuser le gardien suisse (6-3, 59'45"). Les Helvètes savent alors qu'ils vont jouer leur qualification pour les quarts de finale face à la Biélorussie.

Désignés joueurs du match : Denis Arkhipov pour la Russie et Goran Bezina pour la Suisse.

Compte-rendu signé Stéphane Matthey

 

Commentaires d'après-match

Vladimir Krikunov (entraîneur de la Russie) : "Les deux premières périodes ont été équilibrées, nous avons eu de la réussite sur le but d'Arkhipov. Après avoir creusé l'écart, nous avons faibli dans la concentration, dans le mouvement et un petit peu dans toutes les composantes du jeu. Je pense que cela s'explique par la jeunesse de l'équipe. Dans le dernier tiers, c'était celui qui marquerait le premier qui remporterait la victoire."

Ralph Krueger (entraîneur de la Suisse) : "La Russie est l'équipe la plus dynamique offensivement que nous ayons affrontée à cette heure, et pourtant au complet nous avons fait jeu égal pendant deux périodes, en étant même un peu supérieurs au nombre d'occasions. La différence, ce sont les unités spéciales qui l'ont faites. Nous connaissions la valeur du jeu de puissance russe, qui a utilisé ses deux premières opportunités en troisième période. [...] Pourquoi j'ai mis Blindenbacher en attaque sur la réduction du score à 4-3 ? Nous n'avons pas beaucoup de droitiers dans l'équipe. C'était un test que je voulais faire, et nous en avions déjà discuté : Severin, en fait, avait également joué attaquant par le passé. [...] Certains joueurs ne sont indubitablement plus très frais. Certains ont beaucoup de glace dans les jambes. C'est pour cette raison que j'ai concédé aux joueurs une journée de régénération sans entraînements hier."

Thierry Paterlini (attaquant de la Suisse) : "Il reste encore quelques détails à corriger. Je pense en particulier aux pénalités : nous en avons concédé trop, certaines un peu naïves... Si on s'améliore de ce point de vue, on peut défier n'importe quel adversaire. Je crois que nous avons montré aujourd'hui que nous sommes une vraie équipe. Nous ne nous adapterons pas au jeu adverse : nous suivrons droit notre chemin."

 

Russie - Suisse 6-3 (1-0, 1-2, 4-1)

Dimanche 14 mai 2006 à 16h15 à l'Arena Riga. 3729 spectateurs.

Arbitrage de Milan Minar (TCH) assisté de Roman Pouzar (LET) et Leo Takula (SUE).

Pénalités : Russie 14' (8', 0', 6'), Suisse 14' (4', 6', 4').

Tirs : Russie 31 (7, 10, 14), Suisse 25 (11, 5, 9).

Évolution du score :

1-0 à 13'55" : Zaripov assisté de Kulemin et Sushinsky

2-0 à 22'26" : Arkhipov assisté de Mikhnov et Semin

2-1 à 22'36" : Paterlini assisté d'Ambühl et Reichert

2-2 à 32'33" : Forster assisté de Wirz et Déruns

3-2 à 40'51" : Bykov assisté de Zaripov et Sushinsky (sup. num.)

4-2 à 42'38" : Nikulin assisté de Mikhnov et Arkhipov (sup. num.)

4-3 à 45'17" : Bezina assisté de Streit et Blindenbacher (double sup. num.)

5-3 à 57'25" : Kulemin

 

Russie

Gardien : Sergei Zvyagin.

Défenseurs : Denis Kulyash - Dmitri Bykov ; Vitali Atyushov - Kirill Koltsov ; Sergei Zhukov - Ilya Nikulin ; Georgy Misharin - Vadim Khomitsky.

Attaquants : Danis Zaripov - Igor Emeleïev - Maksim Sushinsky (C) ; Aleksandr Ovechkin (A) - Evgeni Malkin - Nikolaï Kulemin ; Aleksandr Semin - Denis Arkhipov (A) - Aleksei Mikhnov ; Sergei Mozyakin - Konstantin Gorovikov - Igor Grigorenko.

Remplaçant : Aleksandr Fomichev (G). Absents : Andrei Kruchinin (surnuméraire), Aleksandr Kharitonov (genou).

Suisse

Gardien : David Aebischer.

Défenseurs : Severin Blindenbacher - Goran Bezina ; Beat Gerber - Mathias Seger ; Julien Vauclair - Martin Steinegger ; Mark Streit (C) - Beat Forster.

Attaquants : Ivo Rüthemann - Martin Plüss - Patric Della Rossa ; Marc Reichert - Andres Ambühl - Thierry Paterlini ; Romano Lemm - Sandy Jeannin - Raffaele Sannitz ; Thomas Déruns - Kevin Romy - Valentin Wirz.

Remplaçant : Jonas Hiller (G). Absent : Timo Helbling (surnuméraire).

 

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