Bélarus - Ukraine (13 mai 2006)

 

Championnats du monde 2006, deuxième tour, groupe F.

Le Bélarus soigne ses compteurs

La lettre envoyée par Sergei Klimentiev à l'IIHF pour demander de réexaminer son cas a été entendue. Le capitaine de l'Ukraine y faisait valoir que l'altercation survenue dans le couloir des vestiaires n'était pas de son fait, puisqu'il avait été attaqué par Tony Iob et n'avait fait que se défendre. Rappelant son palmarès, il a aussi souligné qu'il n'avait pas d'antécédent, ce qui n'était vraiment pas le cas de son agresseur. Klimentiev s'est équipé sans savoir s'il aurait gain de cause, et la nouvelle est arrivée à temps : sa suspension est réduite d'un match et il peut jouer. Un autre défenseur ukrainien, Zavalnyuk, rentre de blessure.

Pas une bonne nouvelle pour le Bélarus qui se méfie d'autant plus des Ukrainiens qu'ils lui ont déjà posé de sérieux problèmes en préparation (3-5 et 3-3). Les voisins du sud pourraient-ils remettre en cause la quête biélorusse d'un quart de finale en signant leur performance aujourd'hui.

On peut encore le penser au premier tiers-temps, où le jeu est assez équilibré. La différence se fait sur la discipline, et c'est évidemment aux dépens de l'Ukraine. Ce qui lui est fatal, ce n'est pourtant pas une vraie faute d'anti-jeu, mais une pénalité un peu stupide de retard de jeu du gardien Konstantin Simchuk qui a dégagé un palet vers le banc pendant une infériorité numérique. En jeu de puissance, Mikhaïl Grabovsky est anormalement démarqué dans le slot pour reprendre une passe de derrière la cage de Skabelka (1-0, 10'36").

Bien dans le match jusqu'ici, l'Ukraine craque complètement à la reprise. Simchuk voit passer entre ses jambes un lancer de l'enclave de Viktor Kastyuchonak. Mais le vrai coup de massue intervient vingt-six secondes plus tard : dans un repli défensif désespéré, Vassili Bobrovnikov se jette pour dégager un tir d'Oleg Antonenko, mais au lieu de ça son extension a pour effet de propulser le palet en pleine lucarne. Un but qui serait magnifique... s'il n'avait pas été marqué contre son camp (3-0, 22'37"). Ce sont encore les pénalités qui coûtent cher à l'Ukraine sur le quatrième but de Grabovsky. Cependant, elle sauve l'honneur juste avant la fin du deuxième tiers-temps. Andreï Mezin, masqué sur le tir de Yuri Gunko, n'aura pas de blanchissage (4-1, 39'47").

Déjà en prison sur deux des buts adverses, le capitaine Klimentiev aurait rêvé meilleur retour, puisque Dudik échappe à son impact physique pour inscrire le cinquième but. Prostenko et Kasyanchuk partent en prison dans la minute qui suit, et Svita inscrit le 6-1. Le score est déjà assez lourd comme ça mais devient vraiment écrasant pour l'Ukraine dans les vingt dernières minutes. Les trois buts supplémentaires provoquent de tristes gestes de frustration de Sryubko, qui s'en prend à Kastitsyn après le septième but, et de Mikhnov, qui déclenche une bagarre avec Svita à une seconde de la fin.

Désignés meilleurs joueurs du match : Andreï Skabelka pour le Bélarus et Roman Salnikov pour l'Ukraine.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match

Glen Hanlon (entraîneur du Bélarus) : "Cette belle victoire a été rendue possible par notre jeu de puissance qui est maintenant excellent. J'avais confiance après la réaction rapide de mes joueurs à la première période ratée contre les Suédois. Le fait d'avoir joué deux matches en deux jours est presque idéal, les joueurs sont restés dans le rythme du jeu. Initialement, j'avais mis Kostitsyn à la place de Skabelka sur la ligne de Zadelenov pour donner plus de temps de jeu à ce dernier. En pratique, les nouvelles lignes ont très bien fonctionné : celle de Zadelenov n'a jamais été aussi efficace que dans ce match, et avec ses nouveaux partenaires, Skabelka a joué sans aucun doute son meilleur match dans ce championnat."

Mikhaïl Grabovsky (attaquant du Bélarus) : "Le deuxième but nous a libérés. Les spectateurs ont pu voir une série de beaux buts. Nous nous comprenons de mieux en mieux match après match, et l'interaction collective était à son sommet dans ce match. C'est sûr, je suis plus habitué à jouer au centre. L'ailier a un travail différent, c'est un peu difficile. Mais l'entraîneur considère que j'ai un apport bénéfique sur l'aile."

Aleksandr Seukand (entraîneur de l'Ukraine) : "Perdre est toujours amer, mais ça l'est encore plus avec un tel score. On peut passer beaucoup de temps à disséquer les raisons qui ont conduit à cette défaite écrasante, alors je vais faire simple : c'est la faute à l'entraîneur. Je n'ai pas su trouver les mots justes pour que les joueurs jouent comme il fallait contre les Biélorusses. Nous n'arrivions pas à la cheville de la discipline de jeu qu'ont maintenant nos voisins. La moitié des buts sont intervenus en infériorité. Toutefois, l'arbitre a pardonné à nos adversaires certaines fautes qu'il a sifflées contre nous."

Sergei Klimentiev (capitaine de l'Ukraine) : "Une telle quantité de pénalités est un luxe inadmissible contre cet adversaire. Le Bélarus a de bons exécuteurs : Grabovsky, Antonenko et Skabelka ne pardonnent pas le jeu dur et punissent à la moindre opportunité. On ne peut pas oublier le facteur de l'arbitrage, mais la principale raison de la défaite est à chercher dans la situation de crise du hockey ukrainien. Les jeunes ne voient pas d'avenir et vont révéler leur talent ailleurs."

 

Bélarus - Ukraine 9-1 (1-0, 3-1, 5-0)

Samedi 13 mai 2006 à 20h15 à la Skonto Arena. 2732 spectateurs.

Arbitrage de Richard Schütz (ALL) assisté de Pål Garsjö (NOR) et Luca Zatta (ITA).

Pénalités : Bélarus 14' (2', 4', 8'), Ukraine 38' (6', 8'+10', 14').

Tirs : Bélarus 39 (13, 17, 9), Ukraine 32 (9, 9, 14).

Évolution du score :

1-0 à 10'36" : Grabovsky assisté de Skabelka (sup. num.)

2-0 à 22'11" : Kostyuchenok assisté de Grabovsky et Kostitsyn (sup. num.)

3-0 à 22'37" : Antonenko assisté de Skabelka et Zadelenov

4-0 à 35'47" : Grabovsky assisté de Kostsitsyn et Zadelenov (sup. num.)

4-1 à 39'47" : Gunko assisté de Bobrovnikov

5-1 à 45'06" : Dudik assisté de Skabelka

6-1 à 46'17" : Skabelka assisté d'Antonenko (double sup. num.)

7-1 à 56'40" : Kopat assisté de Zadelenov et Skabelka

8-1 à 57'26" : Grabovsky assisté de Kostsitsyn

9-1 à 57'48" : Dudik assisté de Mikhalev (sup. num.)

 

Bélarus

Gardien : Andrei Mezin.

Défenseurs : Aleksandr Makritsky (A) - Vladimir Denisov ; Vladimir Kopat (A) - Viktor Kostyuchenok ; Vladimir Svita - Sergei Erkovich ; Aleksandr Ryadinsky.

Attaquants : Dmitri Dudik - Andrei Mikhalev - Aleksei Ugarov ; Mikhaïl Grabovsky - Sergei Zadelenov - Andrei Kostsitsyn ; Oleg Antonenko (C) - Sergei Kukushkin - Andrei Skabelka ; Dmitri Meleshko - Evgeny Kurilin - Yaroslav Chupris.

Remplaçants : Sergei Shabanov (G), Evgeny Esaulov. Absents : Aleksandr Zhurik, Aleksei Savin.

Ukraine

Gardien : Kostyantyn Simchuk.

Défenseurs : Yuri Gunko - Sergei Klymentyev ; Vyacheslav Zavalnyuk - Artem Ostroushko ; Vasyl Polonitsky - Andrei Sryubko ; Youri Navarenko.

Attaquants : Konstantin Kasyanchuk - Vadim Shakhraichuk - Vitaly Lytvynenko ; Roman Salnikov - Vasyl Bobrovnikov - Yuri Dyachenko ; Oleksandr Materukhin - Oleg Shafarenko - Andrei Mikhnov ; Boris Protsenko - Valentin Oletsky - Vitaly Donika.

Remplaçant : Igor Karpenko (G). Absents : Denis Isayenko (doit porter une minerve par précaution, tournoi terminé), Vitali Semenchenko (a quitté l'équipe, déçu de son temps de jeu), Oleksandr Bobkin.

 

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