Match amical.

Jim Boni se permet de mettre au repos sept de ses meilleurs joueurs (Kalt, Trattnig, Setzinger...), tous assurés de faire partie de la sélection définitive. L'entraîneur canadien procède à une dernière revue d'effectif du reste de ses troupes, même s'il connaît déjà avec une quasi-certitude son équipe définitive, qui sera celle alignée hier soir.

Dans le camp allemand, par contre, bien malin qui peut prédire à coup sûr la sélection finale d'Uwe Krupp. Avec l'éviction de Benda avant les JO puis la non-sélection de Kathan cette fois-ci, le nouveau sélectionneur a prouvé que personne n'avait sa place garantie pour services rendus, même pas les piliers habituels. Corollaire de cette situation, il ne plaisantait pas quand il disait que tout le monde aurait sa chance ! Dans ces conditions, ce n'était même plus une surprise si Tomas Martinec a fait partie de la dernière charrette, avec Retzer, Kofler et Kink.

Cela fait de place pour les cinq champions des Eisbären de Berlin, dont Christoph Gawlik qui joue son premier match international... sur la première ligne, avec les autres espoirs Felix Schütz (5 sélections) et Philipp Gogulla (2 sélections), soit trois joueurs qui ne sont internationaux que depuis ce mois d'avril ! Gawlik se souviendra de ses débuts : dès sa première présence, il se prend une sévère mise en échec et rentre au banc blessé. Mais la rudesse autrichienne se traduit par une infériorité numérique, dont profite Michael Wolf pour inscrire son premier but international. Et c'est encore sur un rebond en jeu de puissance que Petr Fical ajoute un deuxième but. Malgré deux bonnes occasions de Mark Szücs et Philipp Lukas, l'Autriche est menée 2-0.

C'est son gardien Bernd Brückler qui tient le score jusqu'ici, et il s'affirme de plus en plus dans son duel à distance avec Prohaska (dernière incertitude dans l'effectif autrichien)... jusqu'à cette erreur qui aboutit au but de Fabio Carciola, encore un nouveau visage allemand qui ouvre son compteur. Le jeu est toujours haché par les pénalités mais les Autrichiens n'abdiquent pas, et c'est justement sur une sortie de prison que Thomas Koch se crée la meilleure occasion des visiteurs. Le gardien-révélation de la saison Thomas Greiss, ménagé jusqu'ici mais présent au stage puisqu'il n'y a déjà plus de glace à Cologne, a conclu son unique match de préparation par un sans-faute.

La victoire de l'Allemagne doit être relativisée par l'absences des meilleurs Autrichiens, mais il lui manque à elle aussi quelques éléments majeurs qui arriveront avant le départ pour la France : Sulzer en défense, Kreutzer et bien sûr Sturm en attaque. Par contre, Dennis Seidenberg ne viendra pas. Il a fait savoir qu'il souffrait de l'épaule et du genou et qu'une blessure serait malvenue alors que son contrat NHL arrive à échéance.

La sélection d'Uwe Krupp s'annonce donc assez inexpérimentée en défense, surtout que Lasse Kopitz, blessé au genou, est lui aussi forfait. La liste des derniers joueurs rayés de la liste après ce match est plutôt constituée de jeunes (Waginger, Walter, Wolf, Carciola), à une exception près qu'on sentait venir, celle de Lewandowski qui paie finalement son mauvais rendement en équipe nationale. Malgré tout, c'est vraiment une équipe de jeunes loups qui est envoyée à Amiens, y compris en attaque où Krupp tient à voir à l'œuvre les grands espoirs du hockey allemand, Gawlik, Gogulla et la découverte Schütz. Quand le sélectionneur décide de rajeunir, il n'y va avec le dos de la cuiller. Après les JO, il avait annoncé qu'il le ferait en mettant en avant la bonne prestation de Florian Busch, et il a tenu parole.

Commentaires d'après-match

Jim Boni (entraîneur de l'Autriche) : "Nous avons encore un peu de temps pour désigner nos deux gardiens. Nous allons analyser encore une fois la préparation et les matches avant de nous décider. Dans tous les cas, nous emmènerons trois gardiens avec nous à Tallinn. Les joueurs qui ne feront pas le voyage ont un bon caractère, et ils auront certainement leurs chances dans le futur. Ils ont montré ce qu'ils savaient faire, et dans le futur ils travaillerons encore plus dur pour faire partie des titulaires."

Michael Stewart (défenseur de l'Autriche) : "Bien sûr que nous sommes quelque peu déçus aujourd'hui. Mais nous sommes devenus un groupe uni dans les trois dernières semaines, et la préparation a été bonne dans l'optique du championnat du monde. Nous mettons du temps à nous habituer aux nouvelles règles. Nous savons tout à fait que nous ne pouvons pas nous permettre de nous asseoir en prison et de jouer souvent en infériorité. Nous n'aurions aucune chance internationalement."

Allemagne - Autriche 3-0 (2-0, 1-0, 0-0)

Jeudi 20 avril 2006 à 19h30 à la Eissporthalle am Westbahnhof, Essen. 1900 spectateurs.

Arbitrage de Daniel Stricker (SUI).

Pénalités : Allemagne 22', Autriche 30'+10'+10'+20'.

Évolution du score :

1-0 à 02'58" : Ullmann assisté de Bader (sup. num.)

2-0 à 08'44" : Fical assisté d'Ancicka et Felski (sup. num.)

3-0 à 28'36" : Carciola assisté de Wolf

Gardien : Thomas Greiss.

Défenseurs : Andreas Renz - Martin Ancicka ; Martin Walter - Anton Bader ; Frank Hördler - Michael Bakos ; Lasse Kopitz - Sascha Goc.

Attaquants : Christoph Gawlik [puis Eduard Lewandowski] - Felix Schütz - Philipp Gogulla ; Sven Felski - Christoph Ullmann - Petr Fical ; Florian Busch - Stefan Ustorf (C) - Michael Waginger ; Michael Wolf - Fabio Carciola - Yannic Seidenberg.

Remplaçant : Robert Müller (G). Absents : Alexander Barta (repos), Tino Boos (repos), Daniel Kreutzer et Alexander Sulzer (arrivent demain), Marco Sturm (arrive dimanche).

Gardien : Bernd Brückler.

Défenseurs : Jeremy Rebek - Robert Lukas ; Marc Brunegger - Mike Stewart ; Herbert Ratz - André Lakos ; Johannes Reichel - Thomas Pfeffer.

Attaquants : Patrick Mössmer - Thomas Koch - Daniel Welser ; Sean Selmser - Philippe-Michael Horsky - David Schuller ; Christoph Ibounig - Philipp Lukas - Manuel Latusa ; Franz Wilfan - Roland Kaspitz - Mark Szücs.

Remplaçant : Gert Prohaska (G). Absents : Oliver Setzinger, Matthias Trattnig, Marco Pewal, Dieter Kalt, Markus Peintner, Martin Ulrich et Philippe Lakos (tous au repos), Reinhard Divis (arrive ce week-end).

Retour aux matches internationaux