Quart de finale de Ligue Magnus, match 2.

Même si la victoire rouennaise dans le deuxième match de la série de quart de finale n'est pas aussi nette qu'hier, les Dragons ont tout de même séduit, usant leur adversaire avec opportunisme. Les satisfactions sont plus nombreuses face à une opposition pleine de soixante minutes, durant lesquelles les Ducs se sont accrochés et bien mieux défendus que la veille. Les Angevins ont donné du fil à retordre aux Dragons en les inquiétant jusqu'au bout, faisant jeu égal dans la combativité et le patinage. Ils ont laissé l'impression d'avoir légèrement dominé les Rouennais en discipline, aux remises en jeu (grâce à Martin Lacroix) et en échec-avant. Mais les Ducs ont manqué énormément de réalisme. Les deux équipes ont nettement pêché en avantage numérique.

Deux décisions ont été contestées par les Angevins. Le directeur de jeu leur a refusé un but. Le siffleur n'a pas hésité. D'après lui, Simon Lacroix était dans la zone du gardien au moment du lancer de l'enclave (37'37). L'équipe visiteuse a émis les doutes quant au franchissement de ligne du palet sur le troisième but rouennais. L'arbitre assistant, bien placé, l'a immédiatement accordé.

Dans le dernier tiers, à moins de quatre minutes de la fin de la partie, Marc-André Thinel a enfilé en échappée pendant un désavantage au plus fort de la poussée angevine (3-1 à 57'47). Ce but de l'ailier a ôté tout espoir d'égalisation aux Ducs qui leur aurait permis d'obtenir une prolongation. Thinel a aussi été à l'origine de l'ouverture du score des Normands. Peu après la mi-match, batailleur, à genoux dans le trafic, Sami-Ville Salomaa a poussé la rondelle après les coups de butoir du Canadien (1-0 à 32'42). Julien Desrosiers, oublié de la défense, a marqué dans un filet désert le deuxième but rouennais. Pierre-Édouard Bellemare l'avait aperçu. Anticipant un excellent mouvement de Salminen dans la bande, il donnait d'une passe précise le but au Franco-Canadien solitaire (2-0 à 43'49).

Thinel a fait oublier sa difficile prestation de la veille. Son début de rencontre à été laborieux avec une nouvelle faute offensive (13'34), mais le Canadien s'est très bien repris par la suite, ne connaissant aucun déchet. Un but sur sa seule occasion nette. Sa détermination a aidé Salomaa dans la défloraison du score. Un duel gagné face à Simon Lacroix suivi d'un bon tir (20'11), des interceptions de palet judicieuses et autres charges parfois distribuées à bon escient ont facilité le jeu de ses partenaires. Sur son côté droit, il a apprécié l'aide de Daniel Sedlak. L'arrière slovaque a fait un boulot très propre derrière, une interception salvatrice devant Rodrigue au plus chaud moment (56'52). Il a continuellement appuyé ses offensifs avec trois tirs et une bonne passe sur la seconde opportunité de Carl Mallette (43'32). Ce dernier ne connaît pas le sens du mot abdiquer. Mais le joueur de centre, dont les actions ont souvent été contrecarrées, a été malchanceux avec son lancer sur la barre et n'a pas eu le rendement escompté à sa fiche (2 occasions, 0 but, une aide, quatre minutes de pénalité). Autre mauvais chiffre, celui de ses mises au jeu face à un Martin Lacroix toujours excellent dans les exercices aux ronds rouges.

Aux autres rangs des satisfactions les plus marquantes, on doit citer Pierre-Édouard Bellemare (aucune erreur, 1 passe décisive, 1 création de chance) et Kimmo Salminen (5 lancers, 1 aide déterminante). Le trio Sedlak-Carlsson-Fortier, héroïque, a annihilé un double désavantage long de 51 secondes (37'12). Nicolas Besch, Sami-Ville Salomaa et Alexandre Lefebvre ont fait de bonnes rondes.

Ramon Sopko a obtenu le titre de joueur rouennais de la rencontre à juste titre, même si Daniel Sedlak n'était sans doute pas loin de l'élection. Le gardien normand a contré vingt-cinq envois. Il a cédé sur un lancer dans l'axe adressé de la bleue à ras la glace pendant un jeu à quatre contre quatre dû à une provocation sur Juho Jokinen aussi malheureuse qu'inutile d'Olivier Coqueux (53'07). Sopko a frustré sept chances angevines. Son arrêt le plus délicat a été face à Rodrigue parti devant lui en échappée alors que le RHE menait d'un but (42'53). Cinquante-six secondes plus tard, Desrosiers marquait le filet gagnant. Inutile de dire qu'il a été autant capital, en fin de partie, au plus fort de la pression angevine juste avant l'échappée victorieuse de Thinel. Auteur de trois énormes parades, Ramon Sopko a maintenu la tête des Ducs sous le niveau de la Seine. D'abord du casque sur un tir frappé fort de Choinière en haut de l'enclave (55'44). Puis par deux fois ses jambières ont sauvé l'égalisation, lors d'un dernier désavantage numérique, en détournant un lancer de Rodrigue dévié par Jonathan Bellemare (56'09) et sur une tentative de Lahesalu (57'33).

Julien Figved a eu des problèmes avec son casque lors de l'échauffement. Il s'est rendu chaud avec celui du remplaçant Florian Hardy. Le cerbère a fait 26 arrêts. Il a frustré le buteur Kimmo Salminen à trois reprises sur des tirs puissants, rendus vicieux par le trafic, pendant qu'il blanchissait cinq jeux de puissance rouennais. Le gardien français a été sauvé par ses montants à deux reprises (Salminen à 38'33 & Mallette à 53'32). Il a réalisé deux arrêts au top devant Salminen (46'17) et Sedlak (51'35). Le portier n'était plus sur ses patins et en mauvaise posture, lorsque sa défense l'a abandonné à faire tout le travail, face au harponnage du palet quand Salomaa a ouvert la marque (32'42). Lent, il n'a pas pu se déplacer pour étancher sa cage au lancer de Desrosiers oublié par son arrière-garde (2-0 à 43'49). Figved n'a pas fini le boulot quand il a cru mettre fin au breakaway de Thinel. Sa mitaine a pêché de mollesse. Sous le gant, la rondelle a franchi la ligne (3-1 à 57'47). Néanmoins, Figved a connu un meilleur match que la veille.

Simon Lacroix a été nommé le meilleur Duc de la soirée. L'ancien arrière des Dragons a été plus entreprenant qu'hier et gagne amplement la récompense. Auteur du but angevin, il a été au four et au moulin. Le Franco-Canadien a contré Salminen quand le Finlandais se préparait une occasion (40'30). Simon Lacroix a trouvé les filets à sa seconde tentative, a créé une chance pour Rodrigue et il fut l'auteur d'une percée-slalom. Aucun coéquipier ne reprit la rondelle qu'il plaça idéalement dans l'enclave (56'30).

Dans le bon sillage de Simon Lacroix, plusieurs de ses coéquipiers ont fait preuve de quintessence. Guillaume Rodrigue compte une aide et une chance. Michael Irani et Lauri Lahesalu ont été plus présents dans les deux sens de la patinoire. Le Suédois a souvent trouvé le cadre (3 tirs) sans oublier son travail défensif illustré d'une intervention sur Mallette s'offrant une occasion (39'00). Lahesalu a été assez difficile à déjouer. Il s'est immiscé dans une autre action de Mallette allant probablement faire mouche en supériorité (28'41), et a usé avec parcimonie de charges légales et efficaces, notamment à l'endroit d'Alexandre Lefebvre (22'59). Le Finlandais a aussi failli égaliser à deux buts (57'33). Radek Hovora s'est aussi montré à son avantage dans le flux et le reflux. Salvateur contre Mallette (51'37), créateur pour Choinière (35'10), il a failli dans la tâche de finisseur alors qu'il s'était bien démarqué à la ligne bleue (13'10). Un bémol tout de même pour sa faute offensive (10'53). À un degré moindre : Borzik a été plus propre. Choinière, prototype du joueur défensif et provocateur contre lequel on n'aime pas jouer (sauf Jan Mikel), toujours utile dans une équipe, a su tirer son épingle du jeu se procurant deux chances (35'10 & 55'44), intervenant solidement en défense (à 24'19 sur Mallette & 31'50 sur Mikel). Ses deux pénalités offensives ont abaissé son profit.

Jonathan Bellemare a semblé en retrait, même s'il a créé du jeu pour le but angevin. Le Canadien a beaucoup porté le palet mais il a surtout manqué d'opportunisme. Ses réflexes l'ont lâché lorsque Desrosiers l'a pris pour partenaire de relance en lui envoyant le puck alors qu'il se trouvait dans l'enclave seul devant Sopko. La surprise de l'énormité a pris en défaut le joueur de centre. Impossible de contrôler le caoutchouc avant de voir apparaître Sami-Ville Salomaa vêtu à l'occasion de la tenue de pompier de service (54'49). De plus, il a manqué un breakaway (42'53). Guillaume Drozdz a eu une opportunité lorsque l'arrière-garde normande a abandonné le palet dans le slot, mais son revers n'a pas surpris le gardien (21'54).

Compte-rendu signé Thierry Frechon

Rouen - Angers 3-1 (0-0, 1-0, 2-1)

Mercredi 15 mars 2006 à 20h00 au centre sportif du Docteur Duchêne. 2400 spectateurs.

Arbitrage de Julien Avavian assisté de Savice Fabre et Mathieu Loos.

Pénalités : Rouen 22' (8', 6', 8'), Angers 18' (12', 2', 4').

Tirs : Rouen 29 (8, 8, 13), Angers 26 (6, 11, 9).

Occasions : Rouen 5 (0, 2, 3), Angers 8 (1, 2, 5).

Évolution du score :

1-0 à 32'42" : Salomaa assisté de Thinel et Mallette

2-0 à 43'49" : Desrosiers assisté de P.-E. Bellemare et Salminen

2-1 à 54'10" : S. Lacroix assisté de J. Bellemare et Rodrigue

3-1 à 57'47" : Thinel (inf. num.)

Gardien : Ramon Sopko 25/26 (96%).

Défenseurs : Vesa Ponto - Sami-Ville Salomaa ; Jan Mikel - Daniel Sedlak ; Daniel Carlsson - Nicolas Besch.

Attaquants : Kimmo Salminen - Pierre-Édouard Bellemare - Julien Desrosiers ; Éric Fortier - Carl Mallette - Marc-André Thinel ; Alexandre Lefebvre - Olivier Coqueux - Tristan Lemoine.

Remplaçants : Guillaume Richard (G), Simon Doreille, Édouard Dufournet et Yvan Fontana.

Gardien : Julien Figved 26/29 (90%).

Défenseurs : Lauri Lahesalu - Simon Lacroix ; Patrik Bärgman - Michael Irani ; Ivan Borzik - Daniel Socha.

Attaquants : Juho Jokinen - Jonathan Bellemare - Guillaume Rodrigue ; Radek Hovora - Martin Lacroix - Philippe Choinière ; Guillaume Drozdz - Claude Deveze - Julien Pihant.

Remplaçants : Florian Hardy (G), Pierre-Yves Albert, Romain Gentilleau et Benjamin Mocquard.

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