Finlande - Allemagne (21 février 2006)

 

Jeux Olympiques de Turin 2006, groupe A.

La Finlande est déjà assurée de la première place de son groupe et connaît son adversaire en quarts de finale, les États-Unis. Ce match s'inscrit donc dans le cadre de sa préparation aux joutes finales. Les Allemands de leur côté se savent éliminés, et ils doivent juste perdre de moins de sept buts pour éviter la dernière place de leur poule. Ils n'ont donc pas trop de questions à se poser et doivent juste oser pour terminer par un "coup" contre une équipe qui ne pourra pas complètement se livrer.

Mais cette équipe finlandaise met les choses au point d'entrée. Après une obstruction de Rob Leask, et alors qu'une autre pénalité différée est appelée, elle conserve longtemps le palet à six contre quatre, et Niko Kapanen reprend de volée une passe de derrière la cage de Hagman (1-0 à 02'35"). Après avoir vu ce palet filer entre ses jambes, Robert Müller, titularisé pour la première fois du tournoi, est sans réaction quand un tir de Petteri Nummelin touche le poteau. Une entrée dans le match difficile alors qu'en face, le palet semble attiré par les crosses finlandaises. Chaque contrôle, chaque passe, est d'une précision chirurgicale. Tino Boos accroche Selänne devant la cage, mais le jeu de puissance finlandais est moins actif sur cette deuxième supériorité. Les blancs jouent tranquillement et gèrent déjà leur avance face à un adversaire qu'ils savent attentiste. Lydman fait trébucher Martinec devant Norrena, mais en infériorité, la Finlande contient parfaitement les Allemands dans la lutte dans les coins. Il paraît vraiment impossible de la mettre en danger.

L'Allemagne ne semble pas capable d'animer ce match sans passion, malgré une tentative du revers de Christian Ehrhoff qui échoue sur Norrena. Son vis-à-vis Robert Müller a aussi plus d'occasions de se mettre en valeur en deuxième période, en particulier sur un slap de Toni Lydman. Mais la discipline fait la différence, et alors que les Finlandais ne se mettent jamais à la faute, Leask, Schauer, Boos et Seidenberg se succèdent en prison. Ehrhoff sauve un palet sur la ligne en infériorité, mais la Finlande finit quand même par marquer un deuxième but par Saku Koivu (2-0 à 39'39").

On se demande si la Finlande va accélérer le jeu en troisième période pour ne pas trop s'habituer à jouer à un faux rythme, mais visiblement ce n'est pas son intention. Elle assure vraiment le service minimum dans ce dernier match. Et on sait que ce ne sont pas les Allemands qui feront l'effort de changer leur système pour bousculer cette équipe très sûre d'elle.

Ces Finlandais terminent la première phase avec une impressionnante maîtrise tactique. Ils n'ont encaissé aucun but à égalité numérique, sachant qu'en plus ils prennent peu de pénalités. Leur seul défaut est qu'ils sont trop dépendants de leur première ligne offensivement. Il y a pourtant d'autres joueurs capables de marquer, mais comme Jussi Jokinen qui a choisi la passe plutôt que le tir à deux reprises aujourd'hui alors qu'il dispose d'un excellent lancer, ils doivent prendre leur chance.

Enfin, on notera le bilan parfait de Fredrik Norrena. Il a laissé très peu de rebonds, ses relances ont été excellentes (son jeu à la crosse est sans égal chez les gardiens finlandais), et il devrait terminer le tournoi olympique avec 100% d'arrêts en deux matches. Il paraît en effet probable que Niitymäki soit aligné demain, mais Norrena a prouvé qu'il ne méritait pas qu'on l'oublie. Souvent ignoré par le staff finlandais au cours de sa carrière, il a dû s'exiler en Suède pour être un peu reconnu à l'étranger. À trente-deux ans, il montre qu'il peut être là en cas de besoin.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaire d'après-match

Teemu Selänne (attaquant de la Finlande) : "Il ne faut pas penser aux blessures dans une situation comme ça. Il faut continuer à travailler parce que, même si vous savez qui sera votre adversaire en quart de finale, cela sert d'entraînement. Je pense que nous pouvons mieux jouer et prendre de meilleures décisions. Nous savons que nous avons une chance de gagner si nous jouons bien, mais si nous jouons bien et que nous perdons, il n'y a pas de honte."

 

Finlande - Allemagne 2-0 (2-0, 0-0, 0-0)

Mardi 21 février 2006 à 15h35 à Torino Esposizioni. 2430 spectateurs.

Arbitrage de Danny Kurmann (SUI) assisté de Miroslav Halecky (SVK) et Kevin Redding (USA).

Pénalités : Finlande 6' (2', 0', 4'), Allemagne 18' (4', 8', 6').

Tirs : Finlande 25 (8, 10, 7), Allemagne 18 (7, 6, 5).

Évolution du score :

1-0 à 02'35" : Kapanen assisté de Hagman et S. Koivu (sup. num.)

2-0 à 39'39" : S. Koivu assisté de Lehtinen et Selänne

 

Finlande

Gardien : Fredrik Norrena.

Défenseurs : Kimmo Timonen - Antti-Jussi Niemi ; Sami Salo - Petteri Nummelin ; Aki-Petteri Berg - Toni Lydman ; Teppo Numminen.

Attaquants : Jere Lehtinen - Saku Koivu - Teemu Selänne ; Ville Peltonen - Olli Jokinen - Jussi Jokinen ; Jukka Hentunen - Niko Kapanen - Niklas Hagman ; Ville Nieminen - Jarkko Ruutu - Antti Laaksonen ; Mikko Koivu.

Remplaçant : Antero Niittymäki (G).

Allemagne

Gardien : Robert Müller.

Défenseurs : Alexander Sulzer - Andreas Renz ; Rob Leask - Sascha Goc ; Christian Ehrhoff - Christoph Schubert ; Stefan Schauer - Dennis Seidenberg.

Attaquants : Eduard Lewandowski - Tino Boos - Tomas Martinec ; Petr Fical - Marcel Goc - Florian Busch ; Klaus Kathan - Stefan Ustorf (C) - Daniel Kreutzer ; Sven Felski - Alexander Barta - Lasse Kopitz.

Remplaçant : Thomas Greiss (G).

 

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