États-Unis - Kazakhstan (16 février 2006)

 

Jeux Olympiques de Turin 2006, groupe B.

Tenus en échec d'entrée par la Lettonie, les États-Unis ont avant tout besoin de se rassurer. La force du Kazakhstan, c'est de savoir user la patience de ses adversaires. Il est donc capital de marquer rapidement. Et c'est ce que les Américains, dès qu'ils arrivent à maintenir le palet une quinzaine de secondes en zone offensive. La passe de derrière la cage de Chris Drury est reprise en déséquilibre à mi-distance par le pur buteur Bill Guerin (1-0, 01'34"). Face à un Kazakhstan qui avait montré ses limites défensives à ce niveau hier, les hommes de Laviolette s'apprêtent à une promenade champêtre...

Modano inflige certes une charge avec la crosse à Antipin qui l'empêche d'aller sur le palet dans le coin (et mériterait une pénalité pour obstruction), mais l'installation du jeu de puissance kazakh est interrompue par un patin en zone de Pchelyakov. Sera-ce mieux à 5 contre 3 pour 35 secondes à trois après un coup de poing de Hatcher ? Cette fois le problème est que les attaquants sont beaucoup trop éloignés du cercle du gardien, alors qu'utiliser un homme devant la cage pour les rebonds ou déviations devrait être une évidence quand on dispose de deux joueurs de plus...

Les États-Unis, bons professeurs, donnent une leçon d'efficacité en powerplay, en huit secondes : Shemelin a tout juste le temps de s'asseoir sur le banc de la prison que Modano gagne l'engagement face à Upper. Dans l'axe à la ligne bleue, Brian Rolston échange une passe avec Weight avant d'envoyer un missile dans les filets (2-0, 08'31"). C'est vraiment dans ces supériorités numériques que la différence est nette entre ces deux équipes. Le Kazakhstan est systématiquement en retard au marquage et oublie trop souvent un Américain dans le slot au rebond. Vitali Kolesnik retarde l'échéance, mais finit par s'incliner sur la seconde pénalité consécutive drainée par le dévastateur Keith Tkachuk. Le petit Brian Gionta se faufile dans l'enclave, dans un style différent de Tkachuk mais avec la même efficacité, et il dévie la passe de John-Michael Liles (3-0, 16'50"). Le score aurait même pu être de 4-0 après une belle action collective américaine juste avant la pause, mais Kolesnik frustre Tkachuk par un superbe arrêt du gant à ras glace.

La deuxième période sert au Kazakhstan à mettre en application sa leçon. Avec cinq pénalités mineures, il peut s'entraîner à mieux résister en infériorité numérique. Il y parvient en étant mieux regroupé devant sa cage et plus prompt au sacrifice. Il est vrai aussi que les Américains sentent le match gagné et mettent parfois un peu moins d'intensité. Les blancs tiennent donc le score, et ils réussissent même deux échappées solitaires par Artyom Argokov et Aleksandr Koreshkov, qui voient tous deux leurs tirs repoussés par Rick DiPietro.

Les Américains ne laisseront plus d'espaces de ce genre et feront leur travail défensif au troisième tiers-temps. La seule anicroche vient d'une charge contre la bande sifflée contre Keith Tkachuk. En fait, sa "victime" Fedor Polishchuk - un petit joueur technique que l'on a vu essayer de dribbler toute l'équipe adverse au premier tiers - a basculé en arrière avant l'impact en voyant le rhinocéros qui arrivait droit sur lui... Sur la supériorité numérique, Evgeni Koreshkov reçoit une passe près de la cage et réduit la marque d'un subtil revers (3-1, 51'02").

Tout espoir de retour est anéanti sur l'action suivante. Nikolaï Antropov - le seul joueur de NHL du Kazakhstan qui n'a malheureusement pas su aider son équipe à rivaliser physiquement - perd le palet dans sa zone défensive face à Mike Modano, qui s'appuie en une-deux sur Erik Cole côté droit et n'a plus qu'à pousser le palet dans la cage vide (4-1, 51'53").

Les Américains ont retrouvé confiance par cette première victoire, avec un Keith Tkachuk qui a retrouvé sur ce match l'impact physique qu'il avait en 2002. Il a cependant dû repartir frustré, car il a plusieurs fois manqué de réussite dans le dernier geste alors que le but semblait tout fait. Sa fiche est donc toujours vierge de points, et il était en prison, juste parce qu'il fait trop peur, pendant le seul but des blancs.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match

Peter Laviolette (entraîneur des États-Unis) : "Je pense que nous avons été bien plus forts ce soir. Nous arrivions au palet avec plus d'urgence. Nous avions joué avec une étincelle que nous n'avions pas contre la Lettonie."

 

États-Unis - Kazakhstan 4-1 (3-0, 0-0, 1-1)

Jeudi 16 février 2006 à 21h05 au Palasport Olimpico de Turin. 3400 spectateurs.

Arbitrage de Thomas Andersson (SUE) assisté de Derek Doucette (CAN) et Antti Hämäläinen (FIN).

Pénalités : États-Unis 10' (4', 2', 4'), Kazakhstan 20' (6', 10', 4').

Tirs : États-Unis 36 (17, 13, 6), Kazakhstan 12 (5, 4, 3).

Évolution du score :

1-0 à 01'34" : Guerin assisté de Drury

2-0 à 08'31" : Rolston assisté de Weight (sup. num.)

3-0 à 16'50" : Gionta assisté de Liles et Gomez (sup. num.)

3-1 à 51'02" : E. Koreshkov assisté de Vassilchenko (sup. num.)

4-1 à 51'53" : Modano assisté de Cole

 

États-Unis

Gardien : Rick Di Pietro.

Défenseurs : Derian Hatcher - Jordan Leopold ; Mathieu Schneider - Chris Chelios (C) ; Bret Hedican - John-Michael Liles ; Brian Rafalski.

Attaquants : Keith Tkachuk (A) - Scott Gomez - Brian Gionta ; Brian Rolston - Mike Modano (A) - Erik Cole ; Chris Drury - Doug Weight - Bill Guerin ; Jason Blake - Craig Conroy - Mike Knuble ; Mark Parrish.

Remplaçant : Robert Esche (G).

Kazakhstan

Gardien : Vitali Kolesnik.

Défenseurs : Denis Shemelin - Evgeni Blokhin ; Oleg Kovalenko - Vladimir Antipin ; Alekseï Koledaïev - Artyom Argokov ; Alekseï Vassilchenko - Evgeni Pupkov.

Attaquants : Andreï Ogorodnikov - Evgeni Koreshkov - Aleksandr Koreshkov (C) ; Andreï Samokhvalov - Dmitri Upper (A) - Nikolaï Antropov (A) ; Konstantin Shafranov - Andreï Pchelyakov - Dmitri Dudarev ; Sergueï Aleksandrov - Fedor Polishchuk - Andreï Troshchinsky.

Remplaçant : Vitali Eremeïev (G).

 

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