Grenoble - Angers (10 janvier 2006)

 

Match en retard de la treizième journée de Ligue Magnus.

Après le feu d'artifice offensif inaugurant 2006 face à Caen, les Brûleurs de Loups s'attendaient à trouver plus de résistance face aux Ducs d'Angers dans ce match en retard dont l'enjeu est tout simplement la quatrième place occupée jusqu'à présent par Dijon. Grâce au forfait de dernière minute de Dietrich, Christophe Burnet a la chance d'être titularisé pour la seconde fois dans les buts grenoblois malgré une sortie très moyenne face à Caen. L'occasion pour lui de retrouver son ancienne équipe et de défier Julien Figved pour l'un des rares duels de gardiens franco-français en Ligue Magnus.

Les Brûleurs de Loups, sur leur lancée du match face à Caen, ne perdent pas de temps après le coup d'envoi. Le pressing sur les cages de Figved est terrible, les Grenoblois monopolisent la rondelle et tirent de toute part. La défense angevine doit parer au plus pressé et Figved se transformer en pompier pour éteindre l'incendie. Les hommes de Gérald Guennelon poussent leurs adversaires à la faute et bénéficient logiquement de deux pénalités dans les dix premières minutes du match. Mais la supériorité numérique grenobloise est toujours aussi stérile et Angers se sort indemne de la tourmente. Mieux même, les Ducs auraient pu réaliser le hold-up parfait sur une mauvaise sortie de zone de Wallin mais Burnet sort une belle parade pour faire échouer un 2 contre 0. Le jeu a tendance à se rééquilibrer dans la deuxième partie du tiers. Les Angevins semblent avoir laissé passer l'orage et tentent quelques incursions. Les Brûleurs de Loups bénéficient d'une nouvelle supériorité numérique pour terminer le tiers mais font preuve une nouvelle fois de stérilité. Le score nul et vierge à la pause est un quasi-miracle pour les hommes de François Dusseau qui peuvent tirer un grand coup de chapeau à leur gardien. Quant aux Grenoblois, ils pourront regretter d'avoir laissé passer l'occasion de mettre à distance leurs adversaires.

Tout reste donc à faire dans la deuxième période. Sous l'impulsion d'un Josef Podlaha en forme ascendante, les Isérois reprennent leur domination mais de façon moins nette que lors du premier tiers. Le Tchèque tire même sur la transversale tandis que les Angevins se montrent bien plus convaincants que leurs hôtes en avantage numérique. Le jeu de puissance des visiteurs fait passer quelques moments inconfortables à la défense grenobloise. Les souvenirs du 0-0 de la saison dernière remontent à la surface car on se demande bien ce qui va faire craquer Julien Figved. Finalement ce dernier s'incline sur un tir flottant de Jean-François Bonnard à la ligne bleue après plus de 97 minutes d'invincibilité sur la glace grenobloise (1-0, 27'47"). Un but quasi-surprise à la fin d'une supériorité numérique grenobloise guère plus convaincante que les précédentes, dû sans doute en grande partie au bon écran réalisé devant la cage par Bobby Russell. Les Brûleurs de Loups semblent libérés par ce but salvateur mais ils s'oublient quelque peu et la défense laisse partir Jonathan Bellemare derrière son dos pour défier Christophe Burnet. Le gardien grenoblois s'en sort une nouvelle fois remarquablement, réalisant là son deuxième arrêt décisif du match. Et la fin du tiers se complique pour Angers. Julien Pihant se prend tout d'abord dix minutes de méconduite pour avoir trop protesté après une charge de Josef Podlaha (pourtant sanctionnée sur l'action), puis le jeu de puissance angevin se casse les dents sur une défense grenobloise bien regroupée. Les Ducs arrivent pourtant à créer quelques instants de panique autour de la cage de Christophe Burnet avec quatre tirs consécutifs en l'espace d'une minute. Mais c'est finalement Josef Podlaha, avide de se racheter de sa pénalité, qui a le dernier mot dans ce tiers. L'attaquant tchèque s'échappe le long de la bande à la limite du hors-jeu, repique devant la cage de Figved et loge le palet dans la lucarne gauche. Une réalisation parfaite du pur buteur qu'il est redevenu l'espace d'un instant (2-0, 39'28").

Avec deux buts d'avance au début de la dernière période, les Brûleurs de Loups semblent posséder une marge d'avance suffisante pour l'emporter. Ils peuvent même tuer le match sur une supériorité numérique dès l'entame du tiers mais ratent l'opportunité. La rencontre baisse en intensité et les hommes de Gérald Guennelon semblent se contenter de gérer leur acquis. Mais une erreur défensive leur coûte très cher. Martin Lacroix intercepte le palet et sert Juho Jokinen tout seul devant Burnet qui n'avait plus qu'à conclure (2-1, 48'16"). Voilà Angers relancé tandis que Grenoble se remet la pression tout seul pour les dix dernières minutes du match. Draney puis Meunier manquent de faire le break et les Brûleurs de Loups restent sous la menace d'un retour angevin sur le fil. Une nouvelle supériorité numérique n'est pas mise à profit. Pôle Sud retient son souffle dans les derniers instants de la partie tandis que Dusseau sort Figved pour tenter de forcer l'égalisation. En vain. Burnet et sa défense préservent ce maigre avantage jusqu'au coup de sirène.

Mission accomplie pour les Brûleurs de Loups qui remportent un succès largement mérité au vu de la rencontre mais bien étriqué sur le plan du score. La faute à une supériorité numérique déficiente qui aurait dû les mettre à l'abri bien plus tôt dans la rencontre. Le réalisme offensif qui les avait animés face à Caen les a fuis ce soir malgré le retour en forme de Podlaha. Heureusement pour eux, la rigueur défensive retrouvée a permis de préserver l'essentiel, à savoir la victoire : malgré une belle erreur sur le but angevin, la défense grenobloise n'encaisse qu'un seul but ce soir, une première en championnat depuis le... 24 septembre. Christophe Burnet n'est pas étranger à cette performance. Médiocre face à Caen pour son retour sur la glace, il a su se racheter ce soir de fort belle manière en s'imposant avec autorité sur des actions très dangereuses. La bataille pour le poste de gardien n°1 à Grenoble est donc relancée. Au classement, la quatrième place directement qualificative pour les quarts de finale tombe enfin dans l'escarcelle des Brûleurs de Loups. Une place qu'il conviendra de conserver jusqu'à l'ultime journée.

Du côté angevin, le grand bonhomme de la rencontre a indiscutablement été Julien Figved. Mis sous pression d'entrée, il a su défendre sa cage avec autorité donnant jusqu'au bout une chance à ses coéquipiers de ne pas revenir bredouille. Il a marqué des points ce soir pour conquérir une place avec l'équipe de France. L'attaque, handicapée par l'absence de Guillaume Rodrigue, a manqué de percussion, à l'image de Jonathan Bellemare que l'on a connu plus réaliste. Quant à la défense, complètement dépassée en début de match, elle a su prendre la mesure de l'attaque adverse grâce à l'expérience d'éléments comme Borzik, Socha ou Lacroix. Angers a encore prouvé ce soir que c'était une équipe tenace et difficile à manœuvrer.

Désignés meilleurs joueurs du match : Bobby Russell (Grenoble) et Julien Figved (Angers).

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Commentaires d'après-match (d'après Le Dauphine Libéré) :

Gérald Guennelon (entraîneur de Grenoble) : "On a attaqué le match comme il le fallait, ce qui est un gros motif de satisfaction. Après, on n'a pas eu la même réussite devant la cage que samedi. Et ce manque d'efficacité nous a un peu mis de pression sur la fin car on aurait pu gérer un écart plus important."

Baptiste Amar (capitaine de Grenoble) : "On est dans les quatre, maintenant le plus dur va être d'y rester, au vu du classement très serré. Il faudra rentrer dans tous les matches très concentrés, comme on a pu le faire face à Angers, et le rester durant 60 minutes. On a eu un petit relâchement en début de troisième tiers, parce qu'ils ne paraissaient pas dangereux. Et le but qu'ils ont marqué nous a remis dans le match."

 

Grenoble - Angers 2-1 (0-0, 2-0, 0-1)

Mardi 10 janvier à 20h15 à la patinoire Pôle Sud de Grenoble. 3112 spectateurs.

Arbitrage de M. Mendlowictz assisté de MM. Carlin et Fontaine.

Pénalités : Grenoble 8' (2', 4', 2'), Angers 26' (8', 4'+10', 4').

Évolution du score :

1-0 à 27'47" : Bonnard assisté de Jönsson (sup. num.)

2-0 à 39'28" : Podlaha assisté de Russell

2-1 à 48'16" : Jokinen assisté de M. Lacroix

 

Grenoble

Gardien : Christophe Burnet.

Défenseurs : Viktor Wallin - Jean-François Bonnard (A) ; Baptiste Amar (C) - Simon Bachelet ; Martin Millerioux - Nicolas Favarin.

Attaquants : Bobby Russell - Roger Jönsson (A) - Josef Podlaha ; Kévin Hecquefeuille - Laurent Meunier - Yven Sadoun ; Craig Mills - Brett Draney - Cyril Papa.

Remplaçants : Andy Foliot (G), Teddy Trabichet, Yohann Morant, Romain Bachelet, Christophe Tartari, Sacha Treille. Absents : Cédric Dietrich (genou), Ludek Broz (genou, saison terminée), Benoît Bachelet (fracture de la mâchoire).

Angers

Gardien : Julien Figved.

Défenseurs : Mickaël Irani - Simon Lacroix ; Guillaume Drozdz - Lauri Lahesalu ; Daniel Socha - Ivan Borzik.

Attaquants : Radek Hovora - Jonathan Bellemare - Julien Pihant ; Philippe Choinière - Martin Lacroix - Juho Jokinen ; Romain Gentilleau - Claude Devèze - Pierre-Yves Albert.

Remplaçants : Julien Brault (G), Benjamin Mocquard. Absents : Guillaume Rodrigue (suspendu), Patrik Bärgman (genou), Florian Hardy, Julien Albert.

 

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