Grenoble - Caen (7 janvier 2006)

 

Match comptant pour la dix-neuvième journée de Ligue Magnus.

Premier match de l'année 2006 à Pôle Sud qui affiche complet. Une petite surprise en soi vu le classement de l'adversaire du jour mais une nouvelle preuve s'il en faut une que les victoires accumulées en décembre ont fait revenir en masse le public grenoblois. La grande question est donc de savoir si les Brûleurs de Loups vont continuer à engranger les points face à l'adversaire à l'origine de leur descente aux enfers. Nul doute que la défaite 2-0 concédée en Normandie est encore dans tous les esprits grenoblois et qu'il y aura de la revanche dans l'air ce soir. À noter le forfait de Benoît Bachelet qui s'est fracturé la mâchoire pendant la semaine à l'entraînement. Baptiste Amar hérite donc des fonctions de capitaine.

Les dix premières minutes sont à l'avantage des locaux qui dominent les débats sans véritablement se montrer dangereux devant la cage de Marton. Les Caennais, très énergiques, gênent considérablement leurs adversaires qui ont du mal à vraiment rentrer dans la partie. Tellement de mal que la défense, guère plus inspirée que l'attaque en ce début de rencontre, "oublie" Damien Fleury qui se joue aisément de Christophe Burnet (0-1, 10'20"). Coup de froid à Pôle Sud qui a vaguement une impression de déjà-vu avec un tel scénario. Réalisme maximum en revanche pour des Caennais très efficaces et qui font déjouer leurs adversaires en ce début de rencontre même s'il ne parviennent pas à concrétiser un avantage numérique concédé par Draney. Les joueurs de Gérald Guennelon ne font pas mieux lorsque qu'il se retrouvent à leur tour en supériorité mais ils ne paniquent pas et montrent une certaine application pour revenir dans le match. C'est donc assez logiquement que Cyril Papa, bien démarqué par Mills, parvient à égaliser à mi-distance et en angle fermé (1-1, 15'50"). Le plus dur semble fait pour les Brûleurs de Loups qui semblent se contenter de ce score de parité à la pause lorsque Roger Jönsson réalise une prouesse technique dans la dernière minute en parvenant à tromper Marton alors qu'il est... à genou devant le gardien caennais (2-1, 19'20"). Gros coup de massue pour les Drakkars qui ont fait la course en tête pendant les trois-quarts de la première période.

Même si les hommes de Gérald Guennelon connaissaient quelques difficultés à l'entame de la deuxième période avec une pénalité infligée à Meunier dans les premières secondes suivie d'un retard de jeu heureusement accompagné d'une pénalité caennaise, ils vont mettent définitivement leur emprise sur le match. Et au passage Roger Jönsson donne un aperçu de tout son talent. Il se trouve à d'abord la conclusion d'une contre-attaque finement jouée par Meunier (3-1, 22'41"). Puis fauché par Brodin alors qu'il s'élance vers Marton, il bénéficie d'un pénalty indiscutable... qu'il transforme d'un dribble astucieux (4-1, 27'58"). Coup du chapeau pour le Suédois de Grenoble qui a creusé l'écart au score. Les joueurs de Rodolphe Garnier ont bien du mal à contenir les assauts grenoblois et par deux fois ils auraient pu prendre l'eau sur des buts refusés à Grenoble pour cage déplacée ou palet gelé. Une double pénalité de Bonnard leur donne pourtant une belle occasion de revenir dans le match. Quatre minutes de supériorité sont amplement suffisantes à Määttä pour réduire le score à de plus justes proportions (4-2, 31'46"). Les Drakkars se remettent à y croire mais Jönsson, décidément intenable ce soir, reprend le flambeau et redonne trois buts d'écart aux siens en reprenant un rebond consécutif à un tir de Baptiste Amar (5-2, 37'34"). Cette fois les Caennais accusent le coup et semblent lâcher prise. Mills en profite pour tuer définitivement le match juste avant le retour aux vestiaires en bonifiant un gros travail de Draney (6-2, 39'00").

Avec la victoire acquise, Guennelon lance sa quatrième ligne sur la glace, histoire de prendre un peu de temps de jeu. De son côté, Rodolphe Garnier remplace Robert Marton, pas toujours à la fête ce soir, par Jérôme Salley, histoire de provoquer une réaction de ses joueurs. Et cela semble payer lorsque Tuomo Määttä signe son deuxième but de la soirée peu après le retour sur la glace (6-3, 42'51"). Mais ce but caennais n'est que feu de paille avant une impressionnante démonstration offensive de la troupe grenobloise qui a retrouvé ce soir son efficacité devant le but. Un véritable feu d'artifice de cinq buts d'affilée initié par le plus jeune Grenoblois, Sacha Treille auteur d'un joli slap en lucarne (7-3, 44'26"). Une minute plus tard Hecquefeuille transperce à son tour l'infortuné Salley (8-3, 45'32"). Les jeunes ont visiblement faim de glace ce soir puisque Teddy Trabichet imite son compère de l'équipe espoir d'un tir de loin (9-3, 46'45"). Garnier demande alors un temps mort pour tenter d'arrêter le naufrage et remobiliser son équipe désormais aux abonnés absents. Cela donne à Caen un petit répit avant que Meunier ne parvienne enfin à trouver le fond des filets en échappée après plusieurs tentatives vaines (10-3, 55'39"). La barre des dix buts est franchie, donnant au score des allures de carton. Draney clôture la marque côté grenoblois (11-3, 57'45") mais ce but est annulé par un dernier sursaut d'orgueil d'Arnaud Hascoët qui trompe un Christophe Burnet un peu trop décontracté en cette fin de match (11-4, 59'01").

Feu d'artifice de l'attaque grenobloise en ce début 2006 qui tendrait à prouver que les Brûleurs de Loups ont définitivement rangé leurs doutes au rayon des mauvais souvenirs de l'année 2005. Une prestation convaincante face à une équipe caennaise qui a affiché très rapidement ses limites après avoir cru en sa bonne étoile pendant un quart d'heure. La défense et les deux gardiens ont été complètement dépassés par le rythme imposé et ont vite renoncé lorsque l'écart enflait au tableau d'affichage. Sur le plan individuel, la performance remarquable de Roger Jönsson éclipse tous les autres acteurs du match. Le Suédois a inscrit quatre buts consécutifs pour son équipe, une performance rarissime, prouvant une nouvelle fois qu'il est l'atout n°1 de l'attaque grenobloise. Cette victoire permet à Grenoble de rejoindre Villard à la cinquième place avant d'en découdre mardi en match en retard face à Angers avec comme enjeu la si convoitée quatrième place. Sans doute une autre paire de manches...

Désignés meilleurs joueurs du match : Roger Jönsson (Grenoble) et Tuomo Määttä (Caen).

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Commentaires d'après match (d'après Le Dauphine Libéré) :

Gérald Guennelon (entraîneur de Grenoble) : "On a enfin eu la réussite offensive qu'il nous a parfois manqué. Les gars sont allés à la cage, sans tergiverser. Ca prouve que le respect et l'application des consignes payent. Il faut maintenant continuer dans ce sens. Il y a eu une petite inquiétude au début lorsqu'ils ont ouvert le score mais le groupe a réagi. Les joueurs ont compris désormais que lorsqu'ils s'engagent, ils ont leur destin en main. Nous avons apparemment trouvé la méthode qu'il fallait."

Kévin Hecquefeuille (attaquant de Grenoble) : "C'est vrai qu'on avait un peu le match aller en tête et qu'on s'était dit que, si on pouvait, ce serait bien de les écraser, de leur mettre un maximum de buts. Car l'aller avait laissé des traces, ça avait été le départ d'une période difficile."

Baptiste Amar (capitaine de Grenoble) : "C'est une bonne chose mais on n'a pas non plus gagné la coupe Stanley. On s'est concentrés sur notre jeu, on a beaucoup marqué mais je reste méfiant. Je me souviens qu'on n'allait pas très bien il y a seulement deux mois."

Rodolphe Garnier (entraîneur de Caen) : "C'est sans appel. On ne les a pas reconnus par rapport à l'aller. Ils ont été sérieux, collectifs, agressifs, et on leur a en plus donné beaucoup de buts. Mais à ce rythme-là, ils seront sur le podium et je prévois que beaucoup d'autres adversaires vont s'y casser les dents."

 

Grenoble - Caen 11-4 (2-1, 4-1, 5-2).

Samedi 7 janviers à 20h15 à la patinoire Pôle Sud de Grenoble. 3500 spectateurs.

Arbitrage de M. Bergamelli assisté de MM. Margry et Fontaine

Pénalités : Grenoble 22' (2', 8'+10, 2'), Caen 4' (2', 2', 0').

Évolution du score :

0-1 à 10'20" : Fleury assisté de Chauvel et Berges

1-1 à 15'50" : Papa

2-1 à 19'20" : Jönsson assisté de Russell et Podlaha

3-1 à 22'41" : Jönsson assisté de Meunier et Wallin

4-1 à 27'58" : Jönsson (tir de pénalité)

4-2 à 31'46" : Määttä assisté de Supuka (sup. num.)

5-2 à 37'34" : Jönsson assisté de Amar et Podlaha

6-2 à 39'00" : Mills assisté de Draney et Favarin

6-3 à 42'51" : Määttä assisté de Avenel et Supuka

7-3 à 44'26" : Treille assisté de Wallin et Tartari

8-3 à 45'32" : Hecquefeuille assisté de Favarin et Meunier

9-3 à 46'45" : Trabichet assisté de Papa et Mills

10-3 à 55'39" : Meunier assisté de S. Bachelet et Sadoun

11-3 à 57'45" : Draney assisté de Papa et Bonnard

11-4 à 59'01" : Hascoët assisté de Chauvel et Fleury

 

Grenoble

Gardien : Christophe Burnet.

Défenseurs : Viktor Wallin - Jean-François Bonnard (A) [puis Yohann Morant de 30'40" à 44'40"] ; Baptiste Amar (C) - Simon Bachelet ; Martin Millerioux - Nicolas Favarin ; Teddy Trabichet - Yohann Morant.

Attaquants : Bobby Russell - Roger Jönsson (A) - Josef Podlaha ; Kévin Hecquefeuille - Laurent Meunier - Yven Sadoun ; Craig Mills - Brett Draney - Cyril Papa ; Romain Bachelet - Christophe Tartari - Sacha Treille.

Remplaçant : Cédric Dietrich (G). Absents : Ludek Broz (genou, saison terminée), Benoît Bachelet (fracture de la mâchoire).

Caen

Gardien : Robert Marton puis Jérôme Salley à 40'00".

Défenseurs : Jan Supuka - Olivier Vandecandelaere ; Samson Samson - Frédérick Brodin ; Alexis Gomane (A) - Sébastien Bergès (C) ; Jonathan Janil.

Attaquants : Pierre Feutry [puis Jonathan Avenel] - Jiri Jelen - Tuomo Määttä ; Cédric Boldron - Damien Raux - Cyril Gavalda ; Damien Fleury - Arnaud Hascoët - Luc Chauvel (A).

Absents : Pierre Bennett (ligaments du genou), Michal Cesnek (hernie discale).

 

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