Grenoble - Villard-de-Lans (29 novembre 2005)

 

Match comptant pour la quinzième journée de Ligue Magnus.

Grand derby en Isère et le public a répondu une nouvelle fois présent puisque toutes les places étaient vendues depuis deux semaines. Cette fois le derby sera joué dans un contexte un peu particulier puisque Villard-de-Lans tutoie les sommets de la Ligue Magnus tandis que les Brûleurs de Loups sont ancrés dans la seconde partie de tableau. Une situation inhabituelle qui fait que certains n'hésitent pas à faire des Ours les favoris de cette rencontre. Attention toutefois à un possible renversement de tendance car les Grenoblois viennent de relever la tête à Amiens (5-4) alors que les Ours restent sur deux échecs consécutifs en championnat (Dijon et Morzine). L'heure de la revanche a donc sonné pour des Brûleurs de Loups battus 2-3 au match aller.

Gérald Guennelon qui dispose désormais de la totalité de son effectif débute la rencontre dans la même configuration qu'à Amiens, soit avec Podlaha et Russell sur le banc et Dietrich dans les cages pour la troisième rencontre d'affilée. Comme on pouvait s'y attendre, les Brûleurs de Loups prennent l'initiative du jeu dès le coup d'envoi, ce qui n'est pas pour déplaire aux hommes de Stéphane Barin, incertain jusqu'au coup d'envoi mais qui tient finalement sa place sur la glace. Nicolas Nogaretto, préféré à Pascal Favarin, s'illustre avec brio devant les cages villardiennes et repousse sans difficulté les premières velléités grenobloises en supériorité numérique. Les Canadiens Draney et Mills se distinguent les premiers mais Villard se tient à l'affût de la moindre erreur grenobloise et aurait pu égaliser sur un 2 contre 1 malheureusement mal négocié. Dietrich n'a donc pas l'occasion de s'endormir mais la plus belle occasion du tiers est dans la crosse de Jönsson qui parvient à fausser compagnie à la ligne bleue à la défense villardienne mais bute sur Nogaretto alors que le public grenoblois avait cru au but. Les Grenoblois dominent donc les débats dans ce premier tiers-temps, en passant le plus clair de leur temps dans la zone adverse mais c'est pourtant Villard qui trouve moyen d'ouvrir le score... Un palet repoussé à deux reprises par Cédric Dietrich file derrière les buts, Laurent Deschaume le renvoie immédiatement devant en hauteur... dans le dos de Dietrich qui se met le but tout seul (0-1, 16'14"). Un but vraiment malchanceux pour Grenoble et un scénario déjà vu dans cette première période où une domination stérile des Grenoblois a été sanctionnée par une ouverture du score villardienne.

Les Brûleurs de Loups ne se découragent pourtant pas en début de deuxième période et assiègent littéralement les buts de Nicolas Nogaretto vingt minutes durant. Deux pénalités consécutives concédées par un Villard sous pression aident les Grenoblois à s'installer en zone offensive, mais la finition pèche encore une fois en situation d'avantage numérique, en grande partie par la grâce d'un Nogaretto impérial devant ses cages. La pression se fait pourtant de plus en plus intense et les tirs plus dangereux. Dietrich ne voit plus un palet, mais le scénario d'un Grenoble ultra-dominateur mais stérile ne laisse rien présager de bon du côté grenoblois. C'est curieusement un incident de jeu qui remet les Grenoblois dans le match. Touché sur un contact rugueux, Roger Jönsson reste quelques secondes à terre et regagne avec peine le banc. Cette absence - temporaire - du centre suédois conduit Gérald Guennelon à lancer Josef Podlaha et Bobby Russell dans le bain à la mi-match. Une inspiration quasi-géniale puisque quelques secondes plus tard les deux compères en manque de glace se trouvent respectivement à l'origine et à la conclusion de l'égalisation grenobloise (1-1, 33'30"). Le but, marqué par Russell dans le slot suite à un débordement et un premier tir de Podlaha, est longuement contesté par les Villardiens qui estiment que l'attaquant canadien était dans le slot et avait gêné Nogaretto. Mais M. Bergamelli, bien placé, valide le but et une toute autre partie peut commencer. Galvanisés par cette égalisation, les Brûleurs de Loups ne comptent pas en rester là et repartent de plus belle. Les Ours, un brin déstabilisés, ne montrent pas la même rigueur lors de la cinquième supériorité numérique grenobloise et oublient leur ex-partenaire Nicolas Favarin idéalement placé au second poteau pour catapulter le palet au fond des filets sur une passe de Bonnard (2-1, 39'48"). Grenoble vire en tête à la pause et le sourire revient sur le banc des locaux.

La dernière période commence mal pour les joueurs du Vercors puisque Tardif se fait sanctionner d'entrée. Pas le meilleur moyen de revenir au score, et les Brûleurs de Loups tentent d'en profiter pour faire le break. Josef Podlaha manque une cage grande ouverte et le jeu de puissance grenoblois a une nouvelle occasion de se tester quelques minutes plus tard avec une faute de Bohunicky. Les Brûleurs de Loups poussent pour marquer mais se montrent malgré tout plus prudents que lors du deuxième tiers en pensant surtout à assurer leurs arrières pour éviter un contre meurtrier. Les Villardiens, agacés par les sanctions à répétition à leur encontre, deviennent de plus en plus nerveux. Le coach de Villard, Manu Grillo, se fait d'ailleurs expulser pour avoir tenu des propos peu appréciés par M. Bergamelli. Le climat de la rencontre se dégrade donc fortement, et c'est ce moment que choisissait Benoît Bachelet, idéalement placé devant les cages villardiennes, pour enfoncer le clou en supériorité numérique (3-1, 51'06"). Cette fois les Ours sortant complètement du match, Rich Metro se fait renvoyer directement au vestiaire quelques secondes plus tard pour un inexplicable "pétage de plomb" caractérisé en direction de l'arbitre. Un manque de maîtrise qui lui vaut une pénalité de match et donc un retrait de licence. À quatre contre quatre, Russell parachève le succès grenoblois en solo, moins d'une minute après le troisième but (4-1, 52'00"). Le reste de la rencontre n'apporte pas grand-chose, M. Bergamelli tente de rééquilibrer les sanctions en fin de match en pénalisant deux Grenoblois simultanément. À six contre trois, Maurice Rozenthal réduit symboliquement le score à deux secondes de la fin (4-2, 59'58") mais laisse échapper la deuxième manche du derby.

Les Ours connaissent leur premier coup d'arrêt depuis le début de la saison en concédant à Grenoble leur troisième défaite d'affilée. Une défaite logique au vu de la domination grenobloise sur l'ensemble de la rencontre, mais Nogaretto est resté invaincu pendant plus de la moitié du match et l'issue aurait pu être favorable si Villard avait réussi à marquer un deuxième but pendant cette période. L'indiscipline a toutefois coûté cher à Villard qui paie un lourd tribut aux pénalités concédées ce soir.

Du côté grenoblois, on peut se réjouir de cette deuxième victoire d'affilée (et même la troisième en championnat), une première depuis le tout début de saison. Le bon résultat d'Amiens a été confirmé, l'attaque devient enfin plus efficace et même le jeu de puissance semble se concrétiser plus régulièrement. Même si cette bonne période mérite d'être confirmée, la sortie de crise semble proche et le fait que pour la première fois Gérald Guennelon dispose de l'intégralité de son effectif pour enchaîner les matches n'y est peut-être pas étranger. L'intégration de Russell (malade ce week-end) et Podlaha (qui faisait banquette depuis quelques matches) a été un élément clé de la rencontre. À quatre lignes, Grenoble présente en effet une force de frappe assez considérable. Enfin, Cédric Dietrich, même s'il montre encore quelques signes de fébrilité, semble s'installer tranquillement mais sûrement dans le fauteuil de titulaire depuis le naufrage de Christophe Burnet en Coupe Continentale. Une bonne prestation d'ensemble, donc, qui ne se traduit cependant pas encore par une remontée au classement et qui demande bien évidemment confirmation dès samedi à Anglet avant d'envisager la réception du leader rouennais sous de bons auspices....

Désignés meilleurs joueurs du match : Bobby Russell (Grenoble) et Nicolas Nogaretto (Villard)

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Réactions d'après-match (d'après le Dauphine Libéré) :

Gérald Guennelon (entraîneur de Grenoble) : "Je suis soulagé d'avoir vu à nouveau, trois jours après Amiens, ce visage de mon équipe. Tout n'est pas acquis pour autant mais on sait désormais qu'il faut livrer des batailles en permanence. Les joueurs s'investissent et ont répondu deux fois d'affilée. Ce soir je suis fier d'eux. On remporte le derby, on remonte au classement et la concurrence tourne à plein régime. Après avoir vécu une période difficile, on respire un bon coup. Aujourd'hui, notre jeu de puissance fonctionne bien, notamment parce que les joueurs ont cessé de chercher le jeu parfait au profit d'une plus grande efficacité."

Benoît Bachelet (capitaine de Grenoble) : "Il est bon de gagner pour la deuxième fois en trois jours, des matches aussi difficiles. Certaines voulaient tuer la bête blessée, on a apporté un début de réponse ! Que nous ayons battu Villard est une bonne chose, mais dans notre position au classement, toutes les victoires sont bonnes à prendre."

Stéphane Barin (entraîneur-joueur de Villard) : "On ne peut pas être déçus après avoir disputé ces soixante minutes de hockey. L'équipe s'est bien comportée, s'est fait plaisir même si on aurait pu espérer les accrocher sur la fin. Mais l'arbitre a un peu cassé le jeu... C'est vrai nous enregistrons notre troisième défaite, c'est une petite série. Eh bien, on n'a qu'à gagner le prochain match pour la stopper !"

Nicolas Nogaretto (gardien de Villard) : "On était vraiment motivés, et à 1-0, j'y ai vraiment cru. J'étais bien dans mon match mais leur égalisation est intervenue sur un but litigieux. On me shoote dessus et un joueur grenoblois me pousse dans la cage ; où est rentré le palet ? Je n'en sais trop rien... On doit se reprendre samedi contre Épinal et se dire que désormais nos adversaires se méfient plus de nous. Car ils ont cessé de croire qu'on était une petite équipe et ça devient forcément plus dur."

 

Grenoble - Villard-de-Lans 4-2 (0-1, 2-0, 2-1).

Mardi 29 novembre à 20h15 à la patinoire Pôle Sud de Grenoble. 3500 spectateurs.

Arbitrage de Jimmy Bergamelli assisté de Cyril Carlin et Guillaume Gielly.

Pénalités : Grenoble 12' (4', 2', 6'), Villard-de-Lans 61' (4', 6', 6'+5'+20'+20').

Tirs cadrés : Grenoble 44, Villard-de-Lans 19.

Évolution du score :

0-1 à 16'14" : Deschaume assisté de Billieras

1-1 à 33'30" : Russell assisté de Podlaha

2-1 à 37'57" : Favarin assisté de Bonnard et Jönsson (sup. num.)

3-1 à 51'06" : B. Bachelet assisté de Jönsson et Wallin (sup. num.)

4-1 à 52'00" : Russell

4-2 à 59'58" : Rozenthal assisté de Barin et Negro (double sup. num.)

 

Grenoble

Gardien : Cédric Dietrich.

Défenseurs : Baptiste Amar (A) - Simon Bachelet ; Viktor Wallin - Jean-François Bonnard (A) ; Nicolas Favarin - Martin Millerioux.

Attaquants : Cyril Papa - Laurent Meunier - Yven Sadoun ; Christophe Tartari - Roger Jönsson - Kévin Hecquefeuille ; Craig Mills - Brett Draney - Benoît Bachelet (C) ; Bobby Russell - Josef Podlaha [à partir de la mi-match].

Remplaçants : Christophe Burnet (G), Yohann Morant, Teddy Trabichet, Romain Bachelet. Absent : Ludek Broz (genou).

Villard-de-Lans

Gardien : Nicolas Nogaretto.

Défenseurs : Jean-Marc Girard (A) - Christophe Lepers ; Stéphane Guillot-Diat - Roland Fougère ; Peter Bohunicky - Stéphane Barin.

Attaquants : Franck Billieras (A) - Laurent Deschaume - Maurice Rozenthal ; Rich Metro - Alexandre Goncalves - Luc Tardif Jr ; James Cruz - Christophe Negro (C) - Damiens Châlons.

Remplaçants : Pascal Favarin (G), David Pereira, Mathieu Denise, Mathieu Leblond, Jérémie Borie, Cédric Guillot-Diat. Absent : Sean Connolly (entorse du genou).

 

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