Match comptant pour la dixième journée de la Ligue Magnus 2005/2006.

Ex-æquo avant la rencontre avec huit points chacune, les deux équipes repartent de la même manière à l'issue de la soirée avec 1 point supplémentaire au compteur. La pression était sensible en début de rencontre avec des deux côtés un besoin de se racheter, si ce n'est au tableau d'affichage, plutôt sur la manière de jouer. Les Isérois prenaient en mains les opérations en assiégeant la zone spinalienne pendant de longues minutes, slapant à plusieurs reprises sur un portier vosgien déjà mis à rude épreuve. Ce travail portait ses fruits à la septième minute sur une reprise de Laurent Meunier qui poussait la rondelle dans les filets de Stanislav Petrik, bien couché auparavant par Josef Podlaha (0-1 à 7'10").

Les Vosgiens parvenaient bien à traverser le pressing isérois de temps à autre, mais ils ne parvenaient pas à concrétiser quelques attaques en bonne et due forme menées notamment par Plch ou Simko. À cet égard, il fallait attendre la huitième minute de la rencontre pour voir Milan Sejna shooter une première fois sur Burnet. À partir de cet instant, on sentait Épinal revenir dans la partie et imposer petit à petit son jeu. Le collectif apparaissait et chacune des trois lignes d'attaque menait des attaques tambour battant. Pourtant, dans l'euphorie de cette combativité retrouvée, c'est Brett Draney - le nouvel attaquant canadien arrivé cette semaine à Grenoble - qui s'introduisait dans la défense locale pour mystifier le portier spinalien, pas entièrement innocent sur ce coup (0-2 à 13'14"). Les Dauphins repartaient à l'abordage du navire isérois, mais la conviction n'y était plus, et le premier tiers-temps se terminait sur ce score malgré les intrusions plus nombreuses mais infructueuses de Mazerolle, Trebaticky ou Kotasek.

Dans les gradins, on commençait à craindre que la machine grenobloise ne se soit mise en marche lentement et qu'Épinal ne puisse plus jamais l'arrêter... Pourtant le deuxième tiers faisait mentir les spectateurs puisque, débutant la période en supériorité, les coéquipiers de Luc Mazerolle s'installaient rapidement et géraient ce jeu de puissance de la plus belle façon en inscrivant un but remarquable signé Jussi Haapasaari en pleine lucarne (1-2 à 21'20"). Galvanisé par ce retour au score, Épinal prenait petit à petit le match à son compte. Les assauts sur le gardien visiteur étaient de plus en plus fréquents et le jeu de passes des Spinaliens de mieux en mieux affûté. C'est alors que, suite à un jeu de puissance grenoblois bien enrayé par les défenseurs locaux, la fin de la prison spinalienne jetait le trouble dans les rangs vosgiens un peu trop arrêtés, et Cyril Papa qui n'en demandait pas temps marquait du centre de la zone (1-3 à 25'24").

Mais Épinal ne baissait pas les bras et remontait la glace par Simko, à deux reprises, puis par Mazerolle et Chassard. Les attaques se succédaient de part et d'autre de la glace, mais chacun des deux portiers tenait bon. Jusqu'au moment où, bien lancé par Slovak dans un jeu à quatre contre quatre, Trebaticky et Kotasek s'en allaient en "une-deux" vers le but de Christophe Burnet qui, ne sachant plus où donner de la tête, tentait sa chance... du mauvais côté. Martin Kotasek poussait le palet dans le but (2-3 à 30'46"). Épinal ne relâchait pas la pression et enfonçait le clou par Tobias Åblad qui de la bleue crucifiait Burnet (3-3 à 31'59"). Un peu assommés par ce retournement de situation, les Grenoblois s'en remettaient alors aux mauvais coups, et les charges à retardement montraient leur impuissance à contrer le jeu local. Pour preuve, cette charge avec la crosse de Mills au visage de Duda ou cette agression de Meunier sur Simko sur le coup de sirène. Agression qui n'a même pas fait sourciller un Jimmy Bergamelli rentrant tranquillement au vestiaire...

De retour sur la glace, ce même Laurent Meunier repartait en prison pour une faute légère sur Plch, une pénalité sûrement dite de "compensation" qui permettait aux Vosgiens de s'installer dans la zone grenobloise. Faisant bien tourner le palet autour du but, Luc Mazerolle trouvait le poteau de Burnet. Peter Slovak se couchait bien en un contre un sur une contre-attaque de Meunier. Les forces s'annulaient donc et on vit un tiers-temps agité mais sans but. Les essais de part et d'autre n'étaient cependant pas absents, mais les gardiens veillaient et les défenses étaient solides. À signaler en fin de temps réglementaire les belles tentatives de Chassard qui échouait sur Burnet ou de Plch qui tentait le tour du but laissé vide mais voyait son palet repoussé in extremis par Hecquefeuille sur sa ligne.

Pour la troisième fois en cinq rencontres à domicile, Épinal allait en prolongation pour tenter de prendre les deux points de la victoire. Aussitôt le coup d'envoi donné, les attaques partaient tous azimuts. Åblad tirait de la bleue, hélas dans le plastron de Burnet, Draney et Bachelet quant à eux trouvaient la mitaine de Petrik. Chassard ajustait un slap à ras de glace, repoussé par le portier visiteur, dont le rebond n'était pas exploité par Mazerolle en bout de course. Plch et Trebaticky s'y mettaient à leur tour mais sans succès, pas plus que les Grenoblois qui trouvaient le poteau de Stan Petrik à vingt secondes de la sirène finale.

Un match nul sur un air de victoire pour des Spinaliens accrocheurs et volontaires. Un public en harmonie avec les joueurs du début à la fin, une juste récompense pour des spectateurs qui demandent du spectacle, qui en ont eu, et qui en redemandent. Seule ombre au tableau, un arbitrage toujours en décalage, encore bien loin du niveau attendu en Ligue Magnus, et quelques mauvais coups dangereux regrettables pour le jeu et la crédibilité du hockey sur glace et de certains joueurs.

Épinal - Grenoble 3-3 après prolongation (1-2, 2-1, 0-0, 0-0)

Samedi 29 octobre 2005 à 20h15 à la patinoire de Poissompré. 1400 spectateurs.

Arbitrage de Jimmy Bergamelli assisté de Benjamin Gremion et Damien Bliek.

Pénalités : Épinal 16' (6', 8', 2', 0'), Grenoble 34' (10', 6'+10', 8', 0').

Tirs : Épinal 33 (9, 12, 9, 3), Grenoble 47 (9, 18, 13, 7).

Évolution du score :

0-1 à 07'13" : Meunier assisté de Podlaha

0-2 à 13'14" : Draney assisté de Russell

1-2 à 21'18" : Haapasaari assisté de Mazerolle (sup. num.)

1-3 à 25'24" : Papa assisté de Podlaha et Meunier (sup. num.)

2-3 à 30'46" : Kotasek assisté de Trebaticky

3-3 à 31'59" : Åblad assisté de Sejna et Haapasaari (sup. num.)

Gardien : Stanislav Petrik.

Défenseurs : Lionel Simon - Tobias Åblad ; Lubomir Duda - Borislav Ilic ; Milan Sejna - Peter Slovak ; Radoslav Regenda.

Attaquants : Luc Mazerolle - Jussi Haapasaari - Guillaume Chassard (C) ; Jan Šimko puis Guillaume Papelier à 40'00" - Anthony Maurice - Jan Plch ; Christophe Ribanelli - Roman Trebaticky - Martin Kotásek.

Remplaçants : Franck Constantin (G), Gaétan Gavoille.

Gardien : Christophe Burnet.

Défenseurs : Baptiste Amar (A) - Simon Bachelet ; Nicolas Favarin - Viktor Wallin ; Yohann Morant - Jean-François Bonnard (A).

Attaquants : Bobby Russell - Brett Draney - Craig Mills ; Cyril Papa - Laurent Meunier - Josef Podlaha ; Kévin Hecquefeuille - Benoît Bachelet (C) - Yven Sadoun.

Remplaçants : Andy Foliot (G), Romain Bachelet, Martin Millerioux. Absents : Ludek Broz (opération du genou), Cédric Dietrich (déchirure musculaire, a repris l'entraînement), Christophe Tartari (fracture du pied, a repris l'entraînement), Roger Jönsson.

Retour à la Ligue Magnus