Match comptant pour la huitième journée de la Ligue Magnus 2005/2006.

Cette rencontre est devenue une tradition en Anjou depuis qu'il y a douze ans Angers avait gagné sa promotion en élite face à cette équipe d'Anglet. Mais depuis deux ans, la venue de l'Hormadi est devenue un calvaire pour des Angevins battus à chaque fois. Cette année, Angers vient de chuter dans le classement après deux défaites consécutives et veut se rattraper. La venue d'Anglet est donc particulièrement la bienvenue. Toutefois, pour cette opposition, Angers devra se passer de deux défenseurs, Simon Lacroix toujours en délicatesse avec son épaule et Patrick Bärgman qui ne connaît toujours pas la gravité de sa blessure, et cela depuis le 20 septembre. Côté basque, le poste de gardien est soumis au turnover et c'est Gabriel Bounoure qui sera titulaire ce soir, à noter l'absence de l'international français Guillaume Karrer suspendu.

Le début de rencontre permet d'ailleurs au jeune gardien de l'Hormadi de se mettre en évidence en écopant de la première pénalité de la rencontre. En effet, après une minute de jeu et déjà deux tirs angevins, Daniel Socha voit son but refusé parce que Bounoure a déplacé sa cage. Ces deux minutes de punition qui paraissent bien clémentes pour cet acte d'antijeu sur un but inévitable sont vite exploitées par Angers. Sur un tir d'Irani, Juho Jokinen récupère le rebond laissé par Bounoure pour ouvrir le score (1-0). Le bon début de match angevin se confirme et Bounoure est le joueur le plus sollicité côté basque. Sa fébrilité accompagnée d'une défense angloye bien libertaire profite aux attaquants angevins qui se mettent en confiance rapidement. Julien Pihant confirme la domination locale en inscrivant un deuxième but bien fâcheux pour les basques. En effet, l'Angevin a pu tranquillement faire le tour de la cage, revenir devant, et lever son palet du revers au-dessus de Bounoure à genoux, tout cela sans être inquiété par un défenseur adverse (2-0). Dans la suite du tiers, Angers baisse de régime, principalement parce que Socha est envoyé dix minutes en prison car la jugulaire de son casque était aussi dilettante que la défense basque lors de ce match. La punition sévère oblige l'entraîneur angevin à revoir sa défense avec seulement trois arrières de métier dont Guillaume Drozdz qui fait ses classes en élite. Ce sont Guillaume Rodrigue et Martin Lacroix qui jouent les défenseurs de remplacement. Malgré cela, Angers conserve le contrôle du puck dans la fin du tiers sans réellement mettre en danger Bounoure. L'Hormadi pour sa part n'est toujours pas rentré dans le match, et seules quelques offensives de Daramy ou de Courally laissent croire à une possible réaction basque. Le tiers s'achève sur la sortie de Claude Devèze touché en dessous du casque par un tir, alors qu'il était allongé sur la glace après que Dubois l'avait fait tomber.

Le deuxième tiers s'annonce aussi compliqué que le premier pour les Basques. Les Angevins ayant repris des forces, ils attaquent à nouveau et finissent toujours leurs actions par un tir que Gabriel Bounoure ne capte toujours pas. Mais ses rebonds ne sont pas exploités. À l'inverse sur un tir anodin de Michal Garbocz, Figved laisse le rebond pour sa défense mais c'est Nicolas Courally, bien plus vif que Socha et Borzik, qui vole le palet et n'a plus qu'à marquer (2-1). Angers est largement supérieur à Anglet et sa réaction est immédiate avec un une-deux entre Choinière et Devèze, qui arrive dans l'axe du but et crucifie Bounoure d'un tir en pleine lucarne (3-1). Les Angevins reprennent l'avantage mais affichent un complexe de supériorité qu'ils vont vite regretter, même s'il est alors justifié tant ils sont supérieurs aux Angloys dans tous les secteurs du jeu. Ce complexe est perfide car les jeunes angevins commettent des erreurs dont les Basques profitent pleinement. Tout d'abord, Michael Irani, dernier défenseur, rate son contrôle à sa ligne bleue, Xavier Lassalle qui effectuait le pressing hérite ainsi du palet et n'a plus qu'à battre Figved pour redonner l'espoir à ses coéquipiers (3-2). Le but suivant de Courally n'est que le résultat d'un changement de ligne approximatif et trop lent (3-3). Les mauvais démons angevins reviennent, et dans ces cas-là, Rodrigue prend généralement une pénalité bête. Idem ce soir. Dès lors, que dire de l'erreur de placement d'Ivan Borzik sur le but suivant, laissant Éric Dubois seul devant la cage. Garbocz n'a plus qu'à lui adresser un caviar qu'il transforme en but (3-4). Anglet a totalement renversé la situation, ou plutôt Angers lui a donné trois buts. Malgré le score, ce sont encore les Angevins qui dominent encore les débats, mais désormais stressés, ils commettent erreurs de passe sur erreurs de contrôle. Surtout, ils ne tirent plus au but, alors que Gabriel Bounoure reste toujours aussi fébrile. L'égalisation de Rodrigue n'est que la conséquence de la domination angevine (4-4). Mais il y a des soirs où rien ne va, et un nouveau but est refusé pour les Angevins pour une obstruction préalable de Martin Lacroix. Pénalité lourde de conséquences puisque Nicolas Courally corse l'addition en double supériorité numérique après une nouvelle erreur défensive : Patrice Bellier s'apprête à tirer, Rodrigue veut le presser et laisse ainsi Michal Garbocz seul devant le but. Le Polonais feinte le tir et passe à Courally au second poteau qui n'a plus qu'à pousser le palet (4-5). Le KO menace en fin de tiers quand Daramy et Garbocz se retrouvent en breakaway. Figved repousse et permet à Martin Lacroix de partir à son tour en break, mais ce dernier oublie le palet au moment de tirer. La dernière occasion est pour Angers mais le but est à nouveau refusé, justement, pour la présence d'un joueur dans la zone du gardien.

Le dernier tiers s'annonce passionnant, mais malheureusement les Basques arrivent avec la seule intention de défendre. Les spectateurs assistent ainsi à une attaque défense pas forcément ennuyeuse mais après deux tiers de bon aloi, le spectacle aurait pu être meilleur sur la troisième période. Philippe Choinière égalise à 5-5 sur la première supériorité. Ce but récompensant enfin le bon travail du meilleur Angevin sur ce match, le seul qui n'a pas baissé les bras et qui s'est battu sur tous les palets. Un nouveau but est refusé à Angers, le quatrième de la soirée, il semblait pourtant que le palet avait bel et bien franchi la ligne sur le tir de Socha. Mais il faut parfois un peu de chance, et c'est ce qu'a eu Bounoure sur ce match. En effet, les dix dernières minutes sont difficiles pour les joueurs de l'Hormadi. Dépassés par le jeu angevin, ils sont souvent en retard sur le palet, et seule la peur de gagner a empêché tour à tour Choinière et Jokinen de marquer le but libérateur. Sur les trois dernières minutes, le gardien angloy a enfin capté des palets au lieu de les relâcher comme durant tout le tiers.

La prolongation n'est décidément pas la spécialité des Angevins. Après deux minutes de jeu et pas vraiment d'occasions, Nicolas Courally libère les Basques d'un superbe but en pleine lucarne de Figved, son quatrième de la soirée. Enfin un but qui n'est pas dû à une erreur angevine...

Le coup de sifflet est libérateur pour les Basques qui s'assurent deux points. Eux-mêmes doivent se demander comment ils ont réalisé cette performance tant la différence de niveau étant flagrante sur ce match. Un Angloy sort toutefois la tête de la glace, Roman Marakhovski. Dur sur l'homme, il a su être présent et a soulagé Bounoure sur bien des actions.

Les Angevins sont-ils atteints d'un syndrome ou d'une épidémie ? Ils ne gagnent plus et ce n'est pas l'absence du leader défensif Simon Lacroix qui en est la cause. Son absence n'a pas été pas déterminante, par contre les erreurs nombreuses à partir du premier but symbolisent très bien un manque de confiance. D'où provient-il alors que les Angevins ont tout de même aligné cinq victoires consécutives avant de perdre après prolongation dans un match de haute intensité contre Amiens puis de s'incliner à Villard dans des circonstances peu accommodantes. Cette défaite, même si elle rapporte un point, est loin d'être satisfaisante à la veille d'échéances de plus en plus élevées. Les bases sont à rappeler et le statut que l'ASGA s'est offert en septembre n'est plus le même en octobre, il serait temps de s'en rendre compte.

Compte-rendu signé Damien B.

Commentaire d'après-match (sur le site officiel de l'Hormadi)

Jean-Michel Lutaud (entraîneur d'Anglet) : "Suite au naufrage contre Briançon devant notre public, l'équipe devait réagir. C'était un match important que nous avons bien préparé toute la semaine. Le premier tiers se solde par deux buts pris à cause d'une pénalité et d'une grosse erreur défensive dans notre zone. À la pause, j'ai apporté quelques corrections à notre système de jeu. De retour sur la glace, le groupe a eu une belle réaction et a fait un gros travail pour finalement s'imposer. En mort subite, tout se joue sur un coup de dés, et ce soir, Nicolas Courally, dans un grand jour, a délivré l'équipe. C'est bon pour le moral !"

Angers - Anglet 5-6 après prolongation (2-0, 2-5, 1-0, 0-1)

Samedi 15 octobre 2005 à 18h30 à la patinoire du Haras. 988 spectateurs.

Arbitrage de Frédéric Bachelet assisté de Yann Ruault et Mathieu Coquet.

Pénalités : Angers 42' (10'+10', 8'+10', 4', 0'), Anglet 18' (12', 4', 2', 0').

Tirs cadrés : Angers 40 (12, 10, 17, 1), Anglet 23 (5, 12, 4, 2).

Évolution du score :

1-0 à 02'02" : Jokinen assisté d'Irani (sup. num.)

2-0 à 09'37" : Pihant assisté de Socha et Mocquard

2-1 à 25'06": Courally assisté de Garbocz

3-1 à 25'23" : Devèze assisté de Choinière

3-2 à 26'51" : Lassalle

3-3 à 28'00" : Courally assisté de Lassalle et Garbocz (sup. num.)

3-4 à 29'16" : Garbocz assisté de Dubois et Marakhovski (sup. num.)

4-4 à 30'38" : Rodrigue assisté de Socha

4-5 à 34'51" : Courally assisté de Garbocz et Bellier (double sup. num.)

5-5 à 44'49" : Choinière assisté de Bellemare et Rodrigue (sup. num.)

5-6 à 62'43" : Courally assisté de Marakhovski et Daramy

Gardien : Julien Figved.

Défenseurs : Guillaume Drozdz - Michael Irani ; Ivan Borzik - Daniel Socha.

Attaquants : Juho Jokinen - Jonathan Bellemare - Guillaume Rodrigue ; Philippe Choinière - Martin Lacroix - Benjamin Mocquard ; Julien Pihant (A) - Radek Hovora - Claude Devèze (C) ; Romain Gentilleau - Julien Albert.

Remplaçant : Florian Hardy (G). Absents : Simon Lacroix (épaule), Patrik Bärgman (genou gauche), Pierre-Yves Albert.

Gardien : Gabriel Bounoure.

Défenseurs : Patrice Bellier - Mickaël Wiart ; Thomas Molia - Roman Marakhovski ; Julien Hitze - Francis Ballet.

Attaquants : Éric Dubois - Michal Garbocz - Thomas Decock ; Nicolas Courally - Xavier Daramy (C) - Xavier Lassalle ; Jérôme Patard - Géraud Maréchal (A) - Julien Pousset.

Remplaçant : Eddy Ferhi (G). Absents : Guillaume Karrer (suspendu), Stanislas Solaux (poignet).

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