Match amical.

Quatre jours après un premier test, remporté par Amiens 2-1, Gothiques et Drakkars se sont retrouvés samedi soir, sur la petite piste du Coliséum, pour un second match amical en une semaine. Et ce sont deux formations déjà diminuées par plusieurs absences qui se sont présentées sur la glace. Coté caennais, Rodolphe Garnier, en plus des forfaits de Pierre Bennett, Maxime Cheradame et de Michal Cesnek, a dû se passer de Cyril Gavalda, blessé au genou. Mais l'ancien défenseur peut aussi compter sur le retour de son capitaine Sébastien Berges et sur le pigiste Olivier Vandecandelaere.

Et la situation est encore plus compliquée pour Denis Pérez. Le nouvel entraîneur amiénois est toujours privé de ses internationaux (Julian Marcos, Nicolas Pousset, Brice Chauvel et Jonathan Zwikel) en plus de ses blessés (Laurent Gras, François Rozenthal, Yven Sadoun et Vincent Bachet). Le néo-retraité a donc dû puiser dans le réservoir du club pour constituer son équipe. Il y a trouvé Julien Maréchal, Thomas Roussel, Manuel Éloy, Cyril Boubé, Vittorio et Lionel Wiotte, en plus des habituels Julien Lefranc, Simon Petit et Élie Marcos, ces deux derniers étant même promus assistants pour l'occasion.

Ces deux formations aux jeunes moyennes d'âge ont commencé le match assez timidement. Il a fallu attendre un bon moment pour voir la première véritable action avec un lancer de Damien Raux suite un bon pressing normand. Peu après, le premier tir des locaux est signé Thomas Roussel, bien servi par Miroslav Pazak. Mais aucune des deux équipes ne parvient encore vraiment à inquiéter son adversaire, le jeu se déroulant le plus souvent loin des cages gardées par les deux Jérôme, Plumejeau l'Amiénois et Salley le Caennais. La solution est finalement venue des jeux de puissance. Amiens a su profiter de la deuxième pénalité caennaise de la soirée, sifflée à l'encontre d'Antoine Sentenac, coupable d'avoir retenu un adversaire alors qu'Alexis Gomane avait auparavant déjà visité la prison picarde. Un bon travail sur le coté gauche permettait à Anthony Mortas de délivrer un bon palet pour Julien Lefranc qui, esseulé face à Jérôme Salley, ne se faisait pas prier pour ouvrir le score d'un lancer balayé (1-0 à 11'17"). Miroslav Pazak profitait d'une nouvelle supériorité numérique, puisque Jan Supuka avait dû quitter pour deux minutes ses nouveaux coéquipiers, pour doubler la mise sur un bon service de Frantisek Pulscak (2-0 à 14'48").

Mais au grand dam des Amiénois, Rodolphe Garnier, en bon technicien, allait retenir cette double leçon en saisissant à son tour l'importance des supériorités numériques dans ce match. Alors que Lionel Wiotte, Peter Janik et Anthony Mortas - ce dernier en tant que substitut pour une faute de Jérôme Plumejeau - étaient sur le banc des pénalités, Caen parvenait à s'installer dans la zone amiénoise. Jan Supuka marquait alors dans une cage grande ouverte en récupérant un rebond laissé par Plumejeau sur un tir de Luc Chauvel (2-1 à 18'25"). Puis, alors qu'il restait moins de deux minutes dans le premier tiers, Caen remettait ça en revenant dès l'engagement faire le siège du but picard. Et à cinquante-huit secondes de la sirène, Damien Fleury, toujours en supériorité numérique, remettait tout le monde à égalité (2-2 à 19'02").

Poursuivant sur cette lancée, ce sont les Caennais qui faisaient la meilleure entame de deuxième tiers, jusqu'à ce que de nouvelles pénalités viennent définitivement briser leur élan. Amiens est parvenu à reprendre l'avantage pendant une double supériorité, Sébastien Berges et Frédérick Brodin purgeant deux minutes de prison chacun suite à des obstructions. Après un lancer de Peter Janik, Jérôme Salley laissait un rebond récupéré par Simon Petit qui inscrivait là son troisième but de la semaine après son doublé marqué en Normandie (3-2 à 27'12"). Alors que l'on approchait de la moitié du match et qu'Antoine Mindjimba venait de rentrer à la place de Plumejeau, Sébastien Dermigny profitait d'une nouvelle situation de cinq contre quatre - Luc Chauvel ayant récolté deux minutes pour un faire trébucher - pour lâcher un gros slap de la bleue et donner un nouvel avantage de deux buts pour les Gothiques (4-2 à 29'36"). Amiens pousse alors de plus en plus et finit par poser son gant sur le match. Dorénavant, les quelques pénalités que les zèbres sont obligés de siffler ne donnent plus rien. La dernière occasion du tiers est à mettre au profit d'Anthony Mortas qui, après avoir récupéré le palet au centre de la glace alors qu'il ne restait que trente secondes à jouer, a vu son lancer terminer sa course juste devant la ligne du but d'un Jérôme Salley battu sur ce coup-ci.

Quant au dernier tiers, il débute sur un rythme un peu plus élevé que les deux précédents. Jonathan Avenel, bien aidé par Damien Fleury, profite d'un manque de concentration amiénois pour ramener son équipe à une petite longueur (4-3 à 43'16"). Mais très vite, les Gothiques se font de nouveau dominateurs. Anthony Mortas, grâce à un gros pressing, parvient à empêcher la relance normande. Le capitaine amiénois récupère alors un palet qu'il s'empresse de glisser du revers sous la botte de Jérôme Salley, redonnant ainsi un avantage de deux buts aux siens (5-3 à 44'57"). Moins d'une minute plus tard, son jeune coéquipier Cyril Boubé lance depuis la ligne bleue, mais son tir vient s'échouer sur le poteau du gardien caennais. Les Drakkars, sentant le match leur échapper, multiplient les fautes. Et les Amiénois ne se font pas prier pour répondre. À plusieurs reprises, Denis Pérez est même obligé de se fâcher contre ses propres joueurs, notamment Antoine Mindjimba et Julien Lefranc, pour ramener tout le monde au calme. Le jeu devient au fur et à mesure plus lent et plus haché. Miroslav Pazak parvient quand même à inscrire son premier doublé pour Amiens en inscrivant un petit but dont les joueurs de sa trempe ont le secret (6-3 à 54'56").

Que retenir de ce match ? Coté amiénois, on se souviendra d'abord des grands et bons débuts sur le glaçon picard de certaines nouvelles recrues. Miroslav Pazak a déjà séduit le public. Frantisek Pulscak dégage une tranquillité impressionnante à chacune de ses interventions. Peter Janik, même s'il est encore discret, n'a pas fait la moindre erreur. Quant à Sébastien Dermigny, malgré quelques erreurs de placement, il a démontré qu'il pouvait apporter bien plus au groupe que sa seule densité physique, notamment sur le plan offensif. Et l'on se souviendra aussi de certaines bonnes surprises chez les jeunes pousses promues par Denis Pérez, à commencer par Thomas Roussel, efficace dans chacune de ses actions.

Coté caennais, on a eu la confirmation que Rodolphe Garnier dispose bien d'une génération bénie. Ces jeunes gaillards ne font aucun complexe et pourraient en surprendre plus d'un en Magnus, à condition de tenir soixante minutes et d'éviter des pénalités inutiles. Cependant, les deux meilleurs Drakkars de la soirée sont deux nouveaux, puisqu'il s'agit du défenseur Jan Supuka et de l'attaquant Damien Raux. Quant à Jérôme Salley, il a démontré qu'il était capable d'être une alternative valable en cas de pépin pour Robert Marton.

Compte-rendu signé Josselin Giret

Amiens - Caen 6-3 (2-2, 2-0, 2-1)

Samedi 20 août 2005 sur la petite piste du Coliséum.

Arbitrage de Didier Bocquet.

Pénalités : Amiens 14', Caen 24'+10'.

Évolution du score :

1-0 à 11'17" : Lefranc assisté de Mortas et Petit (sup. num.)

2-0 à 14'48" : Pazak assisté de Pulscak (sup. num.)

2-1 à 18'25" : Supuka (double sup. num.)

2-2 à 19'02" : Feutry assisté de Supuka et L. Chauvel (double sup. num.)

3-2 à 27'12" : Petit assisté de Janik (double sup. num.)

4-2 à 29'36" : Dermigny assisté de Janik et Mortas (sup. num.)

4-3 à 43'16" : Avenel assisté de Fleury

5-3 à 44'57" : Mortas assisté de Lefranc et Dermigny

6-3 à 54'56" : Pazak assisté de Paillet (double sup. num.)

Gardiens : Jérôme Plumejeau puis Antoine Mindjimba à 29'28".

Défenseurs : Peter Janik - Sébastien Dermigny ; Cyril Boubé - Manuel Éloy ; Frantisek Pulscak - Thomas Roussel.

Attaquants : Simon Petit (A) - Anthony Mortas (C) - Julien Lefranc ; Julien Maréchal - Lionel Wiotte - Vittorio Wiotte ; Geoffrey Paillet - Élie Marcos (A) - Miroslav Pazak.

Absents : Brice Chauvel, Julian Marcos, Nicolas Pousset et Jonathan Zwikel (équipe de France), Laurent Gras (opéré du ménisque), Vincent Bachet (côtes), François Rozenthal (genou), Loïc Sadoun (déchirure au quadriceps).

Gardien : Jérôme Salley.

Défenseurs : Alexis Gomane - Sébastien Berges (C) ; Jan Supuka - Samson Samson ; Jonathan Janil - Antoine Sentenac ; Frédérick Brodin (A) - Olivier Vandecandelaere.

Attaquants : Tuomo Määttä - Jiri Jelen - Cédric Boldron ; Pierre-Antoine Devin - Damien Raux - Pierre Feutry ; Arnaud Hascoët - Damien Fleury - Luc Chauvel (A) ; Jonathan Avenel.

Remplaçant : Robert Marton (G). Absents : Pierre Bennett (ligament intérieur du genou), Cyril Gavalda (fracture de fatigue au genou), Michal Cesnek (blessé), Maxime Cheradame (déchirure aux ischios).

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