France - Roumanie (20 avril 2005)

 

Championnats du monde 2005 de division I, groupe B.

Cristo ne viendra pas. Bien qu'il ait perdu dès hier la finale du championnat allemand, Huet ne pourra pas rejoindre l'équipe de France. Aux championnats du monde de division I, contrairement à l'élite, seuls deux gardiens peuvent être alignés. Et seule une blessure de l'un d'eux peut aboutir à un remplacement. C'est donc Fabrice Lhenry qui terminera le tournoi. Certes il n'a pas été parfait jusqu'ici, et le deuxième but estonien en particulier lui est imputable, car il avait une visibilité totale sur le lancer, ce qui est essentiel pour un gardien. Mais c'est le comportement défensif français dans son ensemble qui doit être amélioré après un début de tournoi médiocre.

Jon Zwikel est retourné à Amiens en raison de sa sciatique, et Dave Henderson a fait appel à son réserviste habituel, Thibault Geffroy, sorti de sa saison junior en Finlande. Le nouveau sélectionneur est très constant dan ces choix tout au long de la saison et il n'y a pas donc énormément de surprises à attendre, ce qui a des avantages sur le plan de la stabilité et des inconvénients sur le plan de la concurrence et de la motivation des joueurs non sélectionnés.

Geffroy, qui prend place entre les Rozenthal avec qui il avait déjà pu jouer en amical en Pologne, se crée même une occasion sur la première supériorité du match, mais sa reprise est captée par Goga couché sur la glace. Sur le second avantage numérique, consécutif à une action de Bellemare conclue sur le poteau, Baptiste Amar a la cage encore plus ouverte mais ne parvient pas à reprendre le palet sur une passe de Desrosiers. Excepté sur ces décalages classiques en jeu de puissance, les Roumains sont vigilants et ne se laissent pas si facilement mettre hors de position. Ils pratiquent un jeu simple, et sauf à avoir un homme seul à la bleue, ils ne tentent pas le diable. Ils n'ont donc qu'une seule vraie occasion, un débordement et un tir en angle fermé d'Ervin Moldovan. Ils préfèrent se concentrer sur leur placement défensif et sur leurs sorties de zone. Un joueur s'écarte de la discipline imposée, c'est Attila Goga, qui prend sa troisième prison du match quand il fait trébucher Maurice Rozenthal. Mais la France a toujours autant de mal à concrétiser en supériorité numérique. Malgré une nouvelle chance sur un surnombre roumain, c'est à égalité numérique que la délivrance arrive à la dernier minute du tiers-temps, via les Rozenthal : après un engagement gagné par Thibault Geffroy et un lancer balayé de Maurice, la mitaine de Viorel Radu relâche le palet et François prend le rebond (1-0 à 19'15").

Même si l'ouverture du score aura mis du temps à venir, les Bleus jouent de façon assez propre et concentrée. Récupérant une sortie de zone de Karrer via la balustrade, Olivier Coqueux contourne la défense, mais Radu, hormis sa grossière faute de gant, réalise un match solide. Même si la seule option offensive roumaine consiste à balancer le palet aussitôt que la ligne rouge est franchie, le simple fait de monter pour essayer de le récupérer en fond de zone met les jaunes en danger sur le contre. Meunier se retrouve ainsi seul devant le but mais dos à la cage, et il fait une judicieuse passe du revers à Desrosiers le finisseur qui contrôle et tire rapidement malgré l'angle fermé (2-0 à 27'07"). Timaru est sanctionné pour obstruction, et François Rozenthal place une accélération entre deux joueurs avant de glisser le palet entre les jambières du gardien (3-0 à 28'25"). La Roumanie prend l'eau d'un coup, et Kévin Hecquefeuille ajoute un quatrième but sur un lancer en entrée de zone (4-0 à 28'58"). Viorel Radu n'a pas vu le tir partir, caché par son défenseur Mihai Stoiculescu, et il fulmine quand son entraîneur le sort pour le remplacer par Adrian Catrinoi. Tout irait pour le mieux pour les Français si Jeff Bonnard n'avait pas dû quitter la glace après un choc au genou. Les Bleus, qui jouaient déjà sans Besch blessé au poignet, perdent celui qui le suppléait en prenant plus de temps de jeu, et ils n'ont donc plus que six arrières. Ceci dit, les Roumains n'en ont plus que cinq, car l'un d'eux, Szabolcs Papp, s'est aussi blessé, dès la quatrième minute à l'épaule. Cette deuxième période se termine avec vingt tirs pour la France et zéro pour la Roumanie. Zéro, mais quand même un but... généreusement mis contre son camp par la crosse de Baptiste Amar sur une remise de derrière la cage de Cazacu vers une enclave où il n'avait aucun coéquipier (4-1 à 38'03").

Plus gênant au fond que ce coup du sort, il y a le piètre début de troisième période des Français, qui laissent même Roberto Cazacu partir en breakaway. Ils s'endorment, retombent dans leurs travers et perdent leur discipline de jeu défensive, à tel point que Dave Henderson demande un temps mort à un peu plus de huit minutes de la fin pour pousser un coup de gueule... suivi d'effet. Plutôt que de chercher des slaps puissants, Guillaume Karrer mise souvent sur des lancers balayés qui peuvent être tout aussi dangereux. Il en est récompensé puisque son neuvième tir de la soirée retombe dans la cage de Catrinoi (5-1 à 54'41"). La ligne des jeunes y retourne aussi. Alors qu'Elekes est en prison pour une charge à la tête, Xavier Daramy dribble le gardien et marque le dernier but (6-1 à 56'56").

Finalement, les Français ont fait presque aussi bien que les Italiens contre la Roumanie : ils ont mis sept buts. Il est juste dommage que l'un d'eux n'ait pas été marqué du bon côté... Blague à part, les choses sérieuses commenceront vendredi soir face aux Pays-Bas. Même dans ce match qui aurait pu être celui de la rédemption, les Bleus n'ont pas su s'épargner une inquiétante période de flottement, qui sera interdite en fin de semaine.

Quant aux Roumains, ils n'ont pas de Zubrus dans leurs rangs et semblent être les candidats majeurs à la relégation. La réaction de leur entraîneur en fin de match, critiquant l'arbitre qui les aurait empêchés selon lui de pratiquer leur hockey physique (il a pourtant été clément sur quelques gestes dangereux), n'augure rien de bon quant à la capacité à se poser les bonnes question avant le challenge qui les attend face aux deux pays baltes. Dans un match où une seule équipe attaque, il est normal que ce soit l'autre qui commette les fautes... Il faut donc trouver dans ce domaine la même discipline que celle imposée pour suivre à la lettre le plan de jeu. Lituaniens et Estoniens seront favoris, car si la Roumanie n'a réussi que sept tirs (dont un purement statistique) contre la France alors que ses précédents adversaires en avaient cadré quatre fois plus, ce n'est pas uniquement parce que les Bleus se sont subitement découvert une défense.

Élus meilleurs joueurs du match : Simon Bachelet pour la France et Mihai Stoiculescu pour la Roumanie.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

France - Roumanie 6-1 (1-0, 3-1, 2-0)

Mercredi 20 avril 2005 à 16h30 à Eindhoven (HOL). 355 spectateurs.

Arbitrage d'Igor Dremelj (SLO) assisté de Matthias Längle (AUT) et Joep Leermakers (HOL).

Pénalités : France 2' (2', 0', 0'), Roumanie 40' (10', 6'+10', 4'+10').

Tirs : France 54 (17, 20, 17), Roumanie 7 (2, 1, 4).

Engagements : France 49 (15, 19, 15), Roumanie 29 (7, 13, 9).

Évolution du score :

1-0 à 19'15" : F. Rozenthal assisté de M. Rozenthal et Geffroy

2-0 à 27'07" : Desrosiers assisté de Meunier et Besse

3-0 à 28'25" : F. Rozenthal assisté de Bachet (sup. num.)

4-0 à 28'58" : Hecquefeuille assisté de Pousset et Daramy

4-1 à 38'03" : Cazacu

5-1 à 54'41" : Karrer assisté de Meunier et Besse

6-1 à 56'56" : Daramy assisté de Hecquefeuille et Bachelet (double sup. num.)

 

France

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Simon Bachelet - Baptiste Amar ; Guillaume Karrer - Jean-François Bonnard ; Nicolas Favarin - Vincent Bachet ; Nicolas Pousset.

Attaquants : Guillaume Besse - Laurent Meunier - Julien Desrosiers ; David Dostal - Laurent Gras - Olivier Coqueux ; Maurice Rozenthal - Thibault Geffroy - François Rozenthal ; Kevin Hecquefeuille - Pierre-Édouard Bellemare - Xavier Daramy.

Remplaçant : Christophe Burnet (G), Nicolas Besch.

Roumanie

Gardien : Viorel Radu puis Adrian Catrinoi à 28'58".

Défenseurs : Attila Goga - Endre Kosa ; Viorel Nicolescu - Mihai Stoiculescu ; Szabolcs Papp.

Attaquants : Ioan Timaru - Roberto Cazacu - Bogdan Selea ; Razvan Lupascu - Catalin Geru - Nutu Andrei ; Laszlo Basilidesz - Ervin Moldovan - Levente Elekes ; Mihail Georgescu - Tibor Basilidesz - Magor Petres.

Remplaçant : Cosmin Flueras.

 

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