Viry-Chatillon - Cholet (19 mars 2005)

 

Match comptant pour la sixième journée de la poule finale de division 2.

Viry est assuré de terminer au minimum barragiste, et doit tout gagner en attendant un faux-pas d'Annecy pour la première place. Les Choletais, eux, sont théoriquement éliminés depuis la semaine dernière, mais ils lorgnent en fait toujours sur la deuxième place, qu'ils pourraient récupérer sur tapis vert. Ils ont en effet remarqué qu'Annecy a bizarrement fait jouer dans cette phase finale Yoann Crettenand, qui avait commencé la saison dans une autre équipe de D2, Toulouse.

Les dernières prestations à domicile des Jets n'ont pas été enthousiasmantes. Leur position au classement est pourtant assez enviable, et ils sont performants à l'extérieur, bien plus que l'an passé. Le double déplacement bien négocié à Cholet et à Nantes démontre une certaine force de caractère. Pourquoi alors cette lassitude chez certains des plus fidèles dans les tribunes ? Parce qu'ils sont agacés du manque de motivation d'une bonne partie des seniors, dont ils ne sentent pas la volonté indéfectible de faire monter le club en D1. Il serait dommage que les joueurs expérimentés n'aient pas cette volonté de léguer à leurs successeurs cette promotion, même si cela signifie pour eux qu'il est temps de passer la main. Le sentiment du devoir accompli devrait l'emporter sur la pointe de regret à l'heure de tourner la page de la D2.

Et le public n'attend que ça, une équipe qui montre son envie et réalise un match plein à domicile. Cela part idéalement avec un but de Victor Peduzzi poteau rentrant (1-0 à 2'28"). Pendant huit minutes, Viry domine et fait l'essentiel du jeu. Et puis, des erreurs défensives, comme ce palet perdu par Costes derrière sa cage, donnent les premières occasions à Cholet. Cette contre-attaque bien partie d'Olivier Roujon qui laisse négligemment le palet lui échapper, c'est exactement ce que les supporters ne voulaient surtout pas voir ce soir. L'ambiguïté n'est pas levée : on sent plus une ambiance de fin de saison qu'une course éperdue à la montée.

Cette saison, Ludovic Germack avait été sobre dans son travail défensif, évitant les erreurs coûteuses commises l'an passé. Malheureusement, une mauvaise inspiration le prend subitement en deuxième période. Il est en infériorité numérique et est pressé derrière sa cage par Fabien Tanguy, qui vient pour sa part de sortir de prison. Le défenseur castelvirois part de l'autre côté et ne semble pas avoir de difficultés à dégager simplement. Mais il fait un incompréhensible demi-tour et est alors mis en échec par Tanguy qui n'attendait que ça. Du coup, Viry ne peut pas ressortir le palet hors de sa zone, et un tir de la bleue rasant de Julien Dupré trompe Larivée masqué (1-1 à 25'34"). Pendant une prison de Germack, alors que Pasquereau est resté sur la glace blessé, Viry profite de la pénalité différée pour contre-attaquer à trois contre cinq et reprendre l'avantage par Yvan Kerneis (1-2 à 29'19"). Pasquereau ne serait pas lui-même s'il n'allait pas quand même s'expliquer lui-même avec Cadoret un peu plus tard.

Les deux hommes rejoignent une prison qui commence à être sacrément la pleine. L'attitude des deux équipes contribue à la remplir. Cédric Gassiot donne un cours intitulé "comment annuler une pénalité différée contre soi". Il charge plusieurs fois l'adversaire, histoire de le chauffer à point et d'être sûr de savoir pourquoi il a été puni. Résultat, dès que le sifflet retentit, Drozdz vient lui donner un coup de poing tellement évident que l'arbitre ne peut que le sortir lui aussi. L'entraîneur-joueur choletais Gautier Gustin engueule justement son joueur pour ce geste revanchard idiot. Ces multiples pénalités cassent complètement le rythme du deuxième tiers qui ne ressemble plus à rien. La domination est maintenant choletaise, et comme Francis Larivée ne peut pas tout arrêter non plus, Fabien Tanguy finit logiquement par marquer (2-2 à 36'49"). La réponse du berger à la bergère, Gabriel Cadoret donne un cours intitulé "comment annuler une situation très dangereuse contre son équipe". Cholet ayant perdu le palet après s'être lancé dans une attaque à deux très osée en double infériorité numérique, il provoque avec "expérience" le "naïf" Dugas et fait siffler l'arbitre alors que Viry était reparti à deux contre un dans l'autre sens (38'26"). Ce sont les dernières prisons d'un tiers-temps qui aura vu neuf pénalités mineures appelées de chaque côté. Siffler tout n'empêche nullement la soirée de partir en vrille, puisqu'une altercation éclate à la rentrée aux vestiaires entre l'entraîneur visiteur Gustin et le gardien remplaçant local Lallemand. Fin de ces vingt minutes pathétiques qui ont duré bien plus...

La troisième période se passe pour l'essentiel en zone offensive pour Viry. Il faut dire que les Choletais continuent d'accumuler les fautes. Romain Germond, un des rares rouges à ne pas encore avoir visité la geôle, s'y rend à trois reprises à lui seul. Quant à Dupré-la-tchatche, les zèbres qui selon lui "méritent à peine d'arbitrer un match de moustiques" lui infligent une pénalité de match à l'avant-dernière minute. Encore un qui a droit à une remarque de son entraîneur-joueur dépité... Il y a de quoi, car Viry peut finir le match en supériorité. Tout indique pourtant que l'on dirige vers un match nul - dans tous les sens du terme. Dans cette période, commencée par une reprise dans l'enclave non cadrée de Marouillat, les Jets jouent à qui fera résonner le plexi le plus fort. Les lancers de la bleue à un ou deux mètres de la cage ne risquent pas de mettre la pression sur le gardien choletais. Viry est en passe de concéder son deuxième point de la saison à domicile. La première fois, c'était contre Annecy, et c'était déjà en l'absence de Kévin Ledoux. Une coïncidence ? En voyant un tel festival d'imprécision, on en doute. Et puis, à vingt secondes de la fin, l'improbable se produit. Les deux attaquants juniors première année sont les seuls dans cette patinoire à y croire encore. Mathias Arnaud passe de derrière la cage à Clément Masson qui marque le but vainqueur (3-2 à 59'40"). L'explosion de joie finale fera-t-elle oublier les presque trois heures laborieuses qui ont précédé ?

Ceux qui avaient rêvé d'un match enthousiasmant digne des promesses du début de saison, d'une réconciliation totale entre l'équipe et ses supporters, ont été déçus. On était très loin du match de l'an dernier contre Cholet, qui avait touché au sublime pendant les dix premières minutes. Mais à l'époque, cette belle victoire avait été inutile car suivie d'une défaite éliminatoire à La Roche-sur-Yon. Cette année, l'essentiel est encore envisageable, s'extirper de cette division 2 qui devient de plus en plus étouffante. Et alors, le soulagement l'emportera et on oubliera la manière...

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Viry-Chatillon - Cholet 3-2 (1-0, 1-2, 1-0)

Samedi 19 mars 2005 à 20h30 à la patinoire de Viry-Chatillon. 350 spectateurs.

Arbitrage de MM. Belotte et Phelippe.

Pénalités : Viry-Châtillon 76' (10', 18'+10', 8'+10'+10'), Cholet 79' (8', 18', 18'+10'+25').

Tirs : Viry-Châtillon 44 (15, 12, 17), Cholet 28 (10, 12, 6).

Évolution du score :

1-0 à 02'28" : Peduzzi assisté d'Aubry

1-1 à 25'34" : Dupré assisté de Davoine (sup. num.)

2-1 à 29'19" : Kerneis (inf. num.)

2-2 à 36'49" : Tanguy assisté de Davoine (sup. num.)

3-2 à 59'40" : Masson assisté d'Arnaud (sup. num.)

 

Viry-Châtillon

Gardien : Francis Larivée.

Défenseurs : Yvan Kerneis - Julien Pasquereau ; Ludovic Germack - Guillaume Jeannette (C) ; Romain Costes - Hugo Astic (A).

Attaquants : les trois centres Clément Masson, Mickaël Marouillat et Kévin Dugas tournent avec les quatre paires d'ailiers Romain Danton - Bertrand Danton ; Benjamin Aubry - Olivier Roujon (A) ; Chris Desuert - Victor Peduzzi ; Mathias Arnaud - Cédric Gassiot.

Remplaçant : Thierry Lallemand (G). Absents : Arnaud François (ligament interne du genou), Kévin Ledoux (gastro-entérite).

Cholet

Gardien : Josef Janca.

Défenseurs : Fabien Tanguy - Gabriel Cadoret ; Julien Dupré - Jonathan Kotze.

Attaquants : Daniel Mrizo - Jérôme Davoine - Romain Germond - Cyril Arrial ; Jan Majercak - Gautier Gustin - Guillaume Drozdz ; Nicolas Maindron - David Lecoublet.

Remplaçant : Jonathan Arteux (G).

 

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