Nice - La Roche-sur-Yon (19 mars 2005)

 

Match comptant pour la sixième journée de la poule finale de division 2.

Sans enjeu, la rencontre Nice - La Roche de ce soir ? De fait, les deux équipes ne sont plus en course pour le titre et pas davantage concernées par un éventuel barrage. Elles n'ont rien à craindre non plus du côté du maintien, assuré par leur seule participation à cette phase finale. Cela dit, s'il faut chercher un intérêt à ce match, le classement indique que le vainqueur prendra la sixième place. Au coup d'envoi, ce sont les Yonnais qui l'occupent, avec un point d'avance sur les Niçois.

La rencontre part sur un bon rythme, avec une accélération de part et d'autre dans les vingt-huit premières secondes. Bon patinage des deux côtés et un premier constat : le match s'annonce engagé physiquement. Jozef Hopjak, le buteur niçois, s'essaye même à la mise en échec. La première occasion est pour son comparse de la première ligne, Medhi Belhassen, qui virevolte mais loupe deux fois la cible (1'55). C'est l'occasion de voir combien les lignes niçoises sont décimées. En l'absence de Pascal Margerit, Giani Sarcinelli a pris place sur le premier bloc, tandis que la deuxième ligne offensive s'articule autour d'Anthony Miramond et des frères Laplace. C'est d'ailleurs l'un d'eux, Damien, qui inaugure le banc des prisons, après un bon slap de son coéquipier défenseur Christophe Perez (3'04). L'infériorité numérique niçoise est de très courte durée, Frédéric Grimaud étant à son tour averti pour équipement non conforme (3'38). Hopjak en profite pour accélérer et, seul à droite au milieu de la défense adverse, prend un bon shoot sur le gardien adverse. Les Niçois ne jouent pas en supériorité, mais semblent bien plus vifs que leurs rivaux, à l'image de ce bon tir venu de l'arrière, "made in Slovakia" encore, par l'intermédiaire de Tomas Banas. Mais à La Roche aussi, on connaît le hockey slovaque, et c'est Juraj Ocelka qui est tout près d'ouvrir le score (4'50). Les deux équipes revenues à égalité numérique, le deuxième bloc niçois se démène et épuise la défense yonnaise, qui peine vraiment à se dégager. Nice joue peut-être sur deux lignes, mais contraint malgré tout Tomas Kaspar à filer en prison pour une crosse haute. Paradoxalement, le jeu de puissance peine à se mettre en place, mais il faut dire que les quatre joueurs de la Roche "rescapés" pressent haut. Le jeu est contenu dans la zone défensive vendéenne, mais sans succès. Damien Laplace retourne en prison (8'51). La Roche installe mieux son jeu de puissance et se crée des occasions, par l'intermédiaire de Thomas Kaspar ou de Benoît Barreteau.

Le pilonnage de la cage de Patrik Åkerlund s'intensifie, avec un nouveau bon palet, expédié plein axe par Frédéric Lévêque (11'57). Cette même rondelle, Mehdi Belhassen l'oublie dans la crosse de Cyril Selin, ce qui crée un léger danger. Le jeune attaquant niçois se fait vite pardonner en combinant avec Hopjak, mais sa passe en retrait est un brin trop compliquée. Du coup, le score reste figé, et c'est La Roche qui a une nouvelle "occase" quand, sur un engagement, Benoît Barreteau fait valoir ses qualités de blueliner en décochant un vrai missile. Åkerlund fait l'arrêt et Nice repart de l'avant. Romain Laplace est derrière la cage, un peu sur le côté, il décale parfaitement son frère et c'est... l'arrêt de Benjamin Jubien, très inspiré sur ce coup. Nice s'essaye maintenant au jeu long et c'est Jozef Hopjak qui est parti dans le dos de la défense. Le Slovaque est coincé, mais il peut tout de même donner à Mehdi Belhassen, qui manque sa reprise, mais insiste. C'est dedans (1-0 à 15'53). Le but ne fait pas plaisir à tout le monde, et notamment pas à Frédéric Grimaud, qui dit ses quatre vérités à l'arbitre et récolte du coup dix minutes de méconduite. Jozef Hopjak est resté dans son match et, sur une autre contre-attaque, il creuse l'écart. L'attaquant hésite lui-même à lever les bras tant le palet est passé par un trou de souris (2-0 à 17'00). Après ça, le jeu est un peu décousu. Les deux équipes semblent attendre la fin du tiers, mais sur un très bon jeu de Cyril Selin, la cage niçoise s'ouvre en grand et il faut un geste désespéré - mais efficace - de Patrik Åkerlund pour éviter le pire aux Niçois. Le public n'en a malheureusement pas fini avec les émotions. Alors qu'il ne reste que vingt-cinq secondes à jouer, un choc envoie l'infortuné Giani Sarcinelli à terre. Le capitaine niçois - en l'absence de Pascal Margerit - ne se relève pas. De longues minutes passent, au point que l'arbitre pense renvoyer tout le monde au vestiaire. Au bout de la peur, l'attaquant des Aigles est évacué sur une civière. Il souffrirait d'une fracture du péroné, ce qui mettrait très certainement un terme anticipé à sa saison. Le jeu finit par reprendre et Nice laisse Juraj Ocelka prendre un bon tir, sans que ce dernier ne trouve l'ouverture. 2-0 à la pause, donc, un score peut-être un peu sévère pour La Roche.

Au retour des vestiaires, les Vendéens semblent décidés à réagir. Ils laissent Hopjak prendre un tir, mais c'est tout, et sur le changement de ligne niçois, Benoît Barreteau décoche un slap qui est tout près de faire mouche (21'26). Il n'y a pas beaucoup d'espace en ce début de deuxième tiers, mais un fort pressing des Yonnais. Nice finit par contrôler un peu mieux la rondelle, mais a un mal fou pour de dégager. Une occasion signée Juraj Ocelka passe tout près, à la réception d'une bonne passe de Sébastien Fronty. Finalement, une fois encore, la solution des Aigles est celle de la longue passe, à destination désormais de Pierre Carreton, qui supplée Anthony Miramond sur le deuxième bloc. Le plus niçois des Nîmois ne devait pas jouer ce soir, difficile de lui en vouloir de manquer sa reprise. C'est donc le buteur en chef qui affiche ses velléités, mais Jozef Hopjak est suivi de près par la défense adverse. Nice ne peut sortir de sa zone et, sur une grosse action, il faut tout le dévouement de Martin Dubaj pour éviter le but. Le défenseur slovaque sait stopper les palets, mais il sait aussi les mettre au fond. La preuve : après un bon arrêt de son gardien sur un gros tir de Virgile Mariette, il s'infiltre dans la zone adverse, feinte une passe et s'ouvre tout seul le chemin du but (3-0 à 28'28). C'est absolument superbe ! La Roche ne l'entend toutefois pas de cette oreille. David Selin, Sébastien Nimer ou Virgile Mariette - encore lui - ont les occases pour revenir dans la partie. Nice s'en sort tant bien que mal : ce n'est pas du hockey académique, mais c'est du hockey efficace. Loin du jeu, une canette tombe sur la glace azuréenne (31'05). Les arbitres n'ont rien vu mais le président Michaël Medioni réagit aussitôt : au ras de la glace, il fait les gros yeux aux enfants de la tribune dont est venu le projectile. Annonce micro, l'incident est clos.

Le jeu ne s'est même pas arrêté. Carreton se voit sanctionner pour obstruction. Tomas Kaspar déboule sur le côté gauche, mais toute l'équipe niçoise joue la défense. Frédéric Grimaud s'essaye au tir à distance, avant une reprise de Benjamin Barreteau. Rien ne rentre. Côté Hogly, le numéro 15 insiste tout de même et finit par réduire la marque (3-1 à 32'53). Seulement voilà, Nice n'est pas décidé à se laisser remonter. Pierre Carreton frappe bien, mais trop faiblement pour surprendre Benjamin Jubien. Dommage. Jozef Hopjak, lui, combine à merveille avec ses partenaires de ligne, et inscrit son deuxième but de la soirée sur ce jeu collectif (4-1 à 34'33). C'est dur pour La Roche qui concède dans la foulée une nouvelle infériorité, après un cinglage de Benjamin Barreteau sur Miramond. Les Niçois n'en profitent pas tout de suite, et laissent même Juraj Ocelka partir en deux contre deux. Le Slovaque est finalement repris, le jeu revient dans la zone vendéenne, et c'est le but, une nouvelle réalisation parfaite de Martin Dubaj (5-1 à 36'42). Romain Laplace est ensuite à deux doigts d'offrir cinq buts d'écart à ses coéquipiers - soit autant qu'à l'aller - mais il bute sur Benjamin Jubien. La suite est à l'avantage des visiteurs, avec un slap de Benjamin Barreteau, un tir de Tomas Kaspar et une... pénalité pour Anthony Miramond. Cyril Selin masque la vue d'Åkerlund et Thomas Kaspar lève sa crosse vers le ciel. But pour La Roche ? Non, l'arbitre laisse ses bras à l'horizontale. Les Vendéens continuent de pousser et Nice se retrouve en double infériorité numérique quand Mehdi Belhassen est à son tour sanctionné. Il ne faut alors que dix secondes pour voir Tomas Kaspar trouver le chemin des filets (5-2 à 39'29). Damien Laplace dégage un dernier palet dangereux.

Les vingt dernières minutes s'annoncent chaudes. Avec plus d'une minute encore à jouer en supériorité numérique, La Roche peut revenir dans la partie en marquant tout de suite. Cyril Selin l'a bien compris mais, à la réception d'une passe longue, ne parvient pas à tromper la vigilance du gardien niçois. Les Aigles, eux, sont un peu fébriles, et hésitent dans la composition de leurs lignes. Heureusement pour eux, le corps arbitral gronde, mais ne siffle ni retard de jeu ni surnombre. Du coup, tant bien que mal, Nice tue son infériorité numérique, grâce notamment à un petit poke-check de Damien Laplace et une sortie beaucoup plus spectaculaire de Patrik Åkerlund. De retour à cinq contre cinq, le match bascule. Jozef Hopjak a-t-il décidé de se souhaiter lui-même sa fête ? Peut-être. Toujours est-il que le Slovaque, encore une fois en combinaison avec Medhi Belhassen, inscrit un nouveau but (6-2 à 41'34). Un hat-trick en forme de KO : malgré une nouvelle supériorité numérique, sur une faute de Banas, La Roche ne parvient pas à installer son jeu de puissance. Surprise en hors-jeu, l'équipe visiteuse change même de gardien, Yohann Barreteau suppléant un Benjamin Jubien dépité. Petite réaction d'orgueil des joueurs du Hogly : en fin de supériorité, Benjamin Barreteau s'offre un bon tir, imité par un slap de Frédéric Grimaud une fois les deux équipes revenues à force égales. Nice n'est pas vraiment endormi et reste à l'affût d'un contre, à l'image de Romain Laplace, parti seul avec le palet et soutenu - trop - tardivement par Pierre Carreton (45'00). Le jeu s'équilibre, Åkerlund fait son job, Banas est pris à son tour au piège du hors-jeu. Un petit nouveau sur la glace : Damien Richard, défenseur niçois venu soulager ces coéquipiers. Au bout du compte, c'est La Roche qui va marquer, une nouvelle fois par Tomas Kaspar, à la réception d'une bonne passe de Juraj Ocelka (6-3 à 48'43). Les Vendéens font passer le message, ils n'ont pas encore totalement abdiqué.

À peine une minute plus tard, c'est Sébastien Fronty qui le prouve, en envoyant une mine sur Patrik Åkerlund, impeccable sur le coup. Nice peine un peu, mais se trouve mieux collectivement, signe d'une supériorité technique déjà affirmée lors du match aller. D'ailleurs, il ne manque aux Aigles que deux buts pour un "bis repetita", et on se dit qu'il reste des choses à voir dans ce match. C'est le malheureux Cyril Selin qui va le confirmer. Sur un changement de ligne, le palet est le premier à sortir, et l'attaquant yonnais le cherche sous son banc. Catastrophe : son frère David arrive à grandes enjambées et marche sur la main de son coéquipier de frangin. Le médecin est une nouvelle fois appelé à intervenir et, sitôt ce dernier arrivé, le match reprend. Oui ? Non ? En fait, pas vraiment, car, sitôt le palet de nouveau en jeu, Bertrand Pousse bondit de son banc, monte sur la glace et invective les arbitres. Sous les sifflets du public, l'entraîneur vendéen semble "péter les plombs". Il reconnaîtra après coup être allé trop loin, ayant eu très peur pour son joueur. Sur l'instant, les arbitres n'hésitent pas, et c'est une pénalité de match qu'ils infligent au coach visiteur. La tension monte, d'autant qu'avec une pénalité de banc mineur, La Roche se retrouve une nouvelle fois en double infériorité. Il ne faut alors que vingt secondes - et deux essais - à Romain Laplace pour faire mouche, concrétisant enfin les efforts méritoires de la deuxième ligne niçoise (7-3 à 51'43). La fin de tiers n'a plus grand intérêt. Les Niçois, assurés de tenir la victoire, multiplient les petites fautes. S'ensuivent de longues minutes d'infériorité, quand sont tour à tour sanctionnés Dubaj et Banas. La Roche se crée quelques occasions pour réduire l'écart, mais ne les concrétise pas. Il s'en faut de très peu une fois les forces revenues à égalité, mais Patrik Åkerlund capte in extremis un palet oublié à la limite de son montant gauche. Peut-être que ce sera plus facile pour La Roche en double supériorité numérique ? C'est en tout cas la possibilité qui est offerte aux Vendéens à moins de trois minutes de la fin, quand Romain Laplace et Damien Richard filent simultanément sur le banc de la prison (57'20). L'effectif niçois est alors composé de quatre joueurs étrangers : le gardien suédois et les trois joueurs de champ slovaques. Le trio de l'est joue à merveille les deux minutes litigieuses. Mieux, Jozef Hopjak, décidément en forme, a une petite occasion d'inscrire son quatrième but personnel. Il est finalement repris par son compatriote Juraj Ocelka. La Roche appuie ses mises en échec pour les dernières secondes de la partie. Le palet finit toutefois dans la crosse de Pierre Carreton, avec un dernier tir cadré, au buzzer. Finalement, le résultat est logique pour les Niçois.

Compte-rendu signé Martin de Kerimel

 

Commentaires d'après-match

Jean-Marc Richard (coach de Nice) : "Les gars étaient bien, malgré un arbitrage un peu litigieux. On a fait avec. Tous les joueurs sont restés concentrés. Stan [Sutor] était second gardien ce soir, donc on m'a mis coach pour le remplacer. C'est pour le fun. Cela s'était déjà produit à Annecy ou à Chambéry, je ne me souviens plus. À égalité numérique, on a vu que les joueurs de La Roche ne parvenaient pas à passer. Pour Giani, apparemment c'est la malléole... non, le péroné. Actuellement, il est à l'hôpital. Je pense que sa saison est terminée. C'est dommage."

Pierre Carreton (attaquant de Nice) : "On n'a pas mal joué. C'était un match physique, avec des contacts et un peu de tension du fait des blessés. Je ne m'attendais pas à jouer ce soir, mais il y a toujours l'espoir de monter. Sur deux lignes, ça a été difficile, mais on a bien tenu le coup, grâce à un bon moral, une bonne combativité. Je ne marque pas, mais c'est comme ça, c'est le hockey. J'ai une passe décisive. J'espère que Giani va bien, on a tous une pensée pour lui ce soir. On espère qu'il va vite se rétablir, on a besoin de lui."

Bertrand Pousse (entraîneur de La Roche-sur-Yon) : "Nous jouons en effectif réduit depuis quelques rencontres. Cela devient difficile de gérer la fatigue. Le match a été disputé dans le premier tiers, avec plus de réussite pour Nice. On a les occases mais le gardien fait un bon match, alors que Hopjak et Dubaj sont réalistes en face. On y croit un peu quand on perce enfin le gardien, mais l'écart devient rapidement difficile à surmonter. Ensuite, sur la fin de match, il y a des événements qui n'ont pas lieu d'être, de ma part en l'occurrence. Mon joueur avait l'air assez gravement blessé, j'ai eu une réaction disproportionnée. Je monte sur la glace, des insultes fusent, l'arbitre ne veut rien savoir, mais c'est lui qui a raison. J'attends ma sanction. Disputer la phase finale, c'était l'objectif ambitieux que j'avais fixé au début de la saison. On va faire avec les joueurs qui nous restent, en essayant de réaliser les meilleures prestations possibles. C'est toujours une expérience intéressante, on travaille déjà pour la saison prochaine."

Yohann Barreteau (gardien de La Roche-sur-Yon) : "Ce soir, on a vraiment eu du mal à concrétiser, alors qu'on a une trentaine de shoots, contre je pense à peine une vingtaine pour eux. Leur gardien a fait un très gros match. Nice nous repasse devant, mais on jouera le coup jusqu'à la fin. Il nous reste deux matchs difficiles, contre Annecy et Viry, et notre effectif est en baisse. Cyril Selin s'ouvre la main et Fred Lévêque se blesse le long de la bande. On va essayer de terminer sixièmes et surtout d'éviter la huitième place. Moi, je joue à La Roche depuis tout petit, ça doit faire quinze ans. Depuis six ou sept saisons, on est monté en D2. Pourquoi pas aller en D1 dans les années à venir ? C'est vrai qu'il y a une bonne équipe de roller à La Roche, aussi. Mais ce n'est pas mon truc, je préfère la glace."

 

Nice - La Roche-sur-Yon 7-3 (2-0, 3-2, 2-1)

Samedi 20 mars 2005 à 19h15 à la patinoire Jean-Bouin.

Arbitrage de Jean Catarino et Karim Smaïn.

Pénalités : Nice 24' (6', 6', 12'), La Roche-sur-Yon 45' (6'+10', 2', 2'+5'+20').

Évolution du score :

1-0 à 15'53" : Belhassen

2-0 à 17'00" : Hopjak assisté de Belhassen

3-0 à 28'28" : Dubaj

3-1 à 32'53" : B. Barreteau assisté de Kaspar (sup. num.)

4-1 à 34'33" : Hopjak assisté de Belhassen et Miramond

5-1 à 36'42" : Dubaj assisté de Hopjak et Belhassen (sup. num.)

5-2 à 39'29" : Kaspar assisté de Grimaud (double sup. num.)

6-2 à 41'34" : Hopjak assisté de Belhassen

6-3 à 48'43" : Kaspar assisté de Ocelka et D. Selin

7-3 à 51'43" : R. Laplace assisté de Carreton et D. Laplace (double sup. num.)

 

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