Dijon - Morzine-Avoriaz (5 mars 2005)

 

Match comptant pour la trentième et dernière journée de la Ligue Magnus.

Neuf défaites en neuf rencontres, tel est le triste bilan de Dijon dans ce début d'année 2005. Il y a quelques semaines encore, Dijonnais et Morzinois étaient considérés comme des concurrents directs pour la qualification en play-offs, mais aujourd'hui les Pingouins ont assuré leur place, alors que le CPHD est retombé à une piteuse dixième position. Ce match n'a plus d'enjeu pour lui, sauf celui de se racheter vis-à-vis de son public.

On ne peut en effet pas dire que celui-ci ait été particulièrement gâté cette saison. La barre des cinq buts, pourtant pas si rare en Ligue Magnus, les Ducs ne l'ont franchie que deux fois cette saison, et c'était à l'extérieur, à Clermont et à Gap lors des cinq premières journées. Depuis, la quête des filets adverses s'est peu à peu muée en sinécure. Pourtant, sur le papier, l'attaque bourguignonne aurait dû être parmi les plus intéressantes du championnat. En pratique, elle est pourtant restée souvent muette.

Autant dire que le déblocage de ce soir a été savouré. Dès la sixième minute, c'est Romain Gentilleau qui ouvre la voie en marquant son premier but de la saison. Mais la deuxième ligne du HCMA réplique alors. Tomas Lindgren égalise, et, après que Brodin et Pelikovsky ont fait trébucher des Morzinois, la double supériorité numérique est concrétisée par Steven Kaye, qui insuffle une hargne positive par ses efforts de récupération du palet.

Quand les Dijonnais ont été menés au score cette saison, ils ont trop rarement trouvé les ressources morales pour inverser la tendance. Aujourd'hui pourtant, Miroslav Pazak égalise rapidement après une obstruction du "brasseur canadien" Brad Ference, dont le travail de harcèlement sera couronné de trois passages en prison ce soir.

Le travail défensif, autour d'un Mathieu Mille sensationnel, est enfin accompli avec application, devant un Grégory Fougère solide. Et en attaque, le duo Pazak-Gueguen est encore une fois dans tous les bons coups. Dijon reprend l'avantage, et c'est étonnamment l'exclusion de Pelikovsky pour cinglage, en début de troisième période, qui sert de détonateur. Les deux dernières semaines d'entraînement intense et la volonté de repentance se traduisent par une solidarité inédite sur la glace, particulièrement sensible pendant ces cinq minutes d'infériorité numérique où les Ducs font mieux que résister. Tekel et Pazak portent le score à 5-2, et le "record offensif" de la saison à domicile est d'ores et déjà battu. Malgré un temps mort demandé par Stéphane Gros après le retour à cinq contre cinq, les Morzinois ne reviendront plus.

Les dix dernières minutes servent en effet aux Dijonnais à se libérer en faisant le spectacle. Leur capitaine Stephen Dugas, qui n'avait plus marqué à Trimolet depuis plus d'un an, inscrit le sixième but. Et le septième est pour Calle Suuronen, qui sort de trois mois d'abstinence toutes glaces confondues. Bien sûr, il en reste d'autres qui attendent toujours le déclic. Kevorkian et Konsti, qui tournoient sur la glace comme des âmes en peine de buts, attendent depuis plus longtemps encore que Suuronen. Il leur reste maintenant la Poule Nationale, où le CPHD pourra peut-être enfin exprimer son potentiel offensif s'il joue avec le même esprit que ce soir.

 

Commentaires d'après-match (dans Le Bien Public)

Daniel Maric (entraîneur de Dijon) : "La sortie de Pelikovsky est une injustice. Elle nous a boostée. Mentalement, tout le monde s'est rebiffé. On a toujours trouvé les bons choix de passes. Il y a eu très très peu de déchet durant ce match. On a joué de l'avant. On savait comment ils jouaient défensivement. On a récupéré le palet, et on a su profiter des boulevards qui se sont ouverts."

Stéphane Gros (entraîneur de Morzine-Avoriaz) : "On voulait préparer ce match comme des playoffs. Mais on a commis des erreurs de placement. On se retrouve pendant cinq minutes en supériorité, et on n'en profite pas. De même qu'à 2-1 on aurait pu enfoncer le clou. On est venu avec cinq défenseurs au lieu de six puisque Boisson vient d'être papa cette nuit. J'en perd un autre au deuxième tiers, c'est assez lourd. Mon quatrième prend dix minutes de pénalité dans la troisième période, si bien qu'on est à trois défenseurs durant six minutes. C'est dommage mais il n'y a rien de grave."

 

Dijon - Morzine-Avoriaz 7-4 (2-1, 1-0, 4-2)

Samedi 5 mars 2005 à 20h00 à Trimolet. 548 spectateurs.

Arbitrage d'Alexandre Bourreau assisté d'Éric Bouguin et Damien Velay.

Pénalités : Dijon 41' (10', 4', 2'+5'+20'), Morzine 24' (4', 8'+10', 2').

Évolution du score :

1-0 à 05'40" : Gentilleau assisté de Gillet et Bergamelli

1-1 à 11'55" : Lindgren assisté de Kaye et Magnusson

1-2 à 14'36" : Kaye assisté d'Alnered et Magnusson (double sup. num.)

2-2 à 16'50" : Pazak (sup. num.)

3-2 à 29'40" : Pazak assisté de Gueguen

4-2 à 44'44" : Tekel assisté de Pazak (inf. num.)

5-2 à 45'57" : Pazak assisté de Gueguen

5-3 à 51'05" : Immonen assisté de Forsander et Billieras

6-3 à 55'03" : Dugas assisté de Suuronen (inf. num.)

6-4 à 55'24" : Billieras assisté de Forsander (sup. num.)

7-4 à 59'47" : Suuronen assisté de Pazak et Mille (sup. num.)

 

Dijon

Gardien : Grégory Fougère.

Défenseurs : Milan Tekel - Valdemar Pelikovsky ; Mathieu Mille (A) - Arnaud Mazzone ; Jason Allison - Aymeric Gillet.

Attaquants : Mickaël Brodin - Thomas Gueguen - Miroslav Pazak ; Calle Suuronen - Stephen Dugas (C) - Aram Kevorkian ; Thomas Bergamelli - Romain Gentilleau - Calle Konsti.

Remplaçants : Jimmy Bjennmyr (G), Julien Tiphaigne (A).

Morzine-Avoriaz

Gardien : Johan Bäckö.

Défenseurs : Santeri Immonen - Brad Ference ; Tony Bergin - Andreas Alnered ; Christian Elian (C).

Attaquants : Johan Forsander (A) - Marc Billieras - Fredrik Håkansson ; Christian Magnusson - Tomas Lindgren - Steven Kaye ; Lionel Maes - Kévin Enselme - Éric Lebey (A).

Remplaçants : Damien Ackerer (G), Gabriel Périllat, Anthony Richard, Éric Dupieux, Julien Lebey. Absents : Jean-Yves Socquet (pubalgie), Alain Boisson (paternité).

 

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