Bordeaux - Toulon (5 février 2005)

 

Match avancé de la huitième journée de la poule de maintien de division 2.

Face au leader de la poule, Toulon, qui restait sur un très large succès face aux Français Volants (29 à 2) les Boxers se sont inclinés sur le score de 7 à 5, dans un match dont il ne faudra retenir que la qualité du premier tiers. Dans cette opposition pourtant partie sur un rythme très intéressant, le jeu des Bordelais, en particulier au niveau de la rigueur et de l'organisation défensives, s'est peu à peu délité, et les Boucaniers, opportunistes bien qu'en effectif réduit, ont su parfaitement en profiter.

Ce sont les Toulonnais qui allumaient la première mèche, en ouvrant le score après moins de deux minutes. Bien lancé en profondeur, Alexandre Joubert partait en breakaway et trompait Spasic d'une frappe du revers (0-1). Cueillis à froid, les Boxers réagissaient rapidement, et après plusieurs tentatives infructueuses (Tartari puis Arnould), ils parvenaient à égaliser : Stéphane Tartari entrait en zone offensive avec le palet et centrait fort devant le but, le palet était repris victorieusement par Igor Szabados parfaitement placé (1-1). Les Bordelais prenaient le match à leur compte et inscrivaient très vite deux buts supplémentaires : d'abord grâce à Szabados qui reprenait le palet après un travail énorme de Stéphane Labayle dont le tir s'écrasait sur la transversale ; ensuite grâce au toujours très actif Jill Cauly qui, en embuscade devant le slot, déviait un tir de loin de Matthieu Duollé (3-1). Solides et peu inquiétés par des Toulonnais un peu sur la réserve, les Boxers encaissaient pourtant un deuxième but en se faisant surprendre en contre : sur un palet récupéré en zone défensive, Fernand envoyait Rives défier Spasic après un beau relais (3-2). Quelques secondes plus tard, les visiteurs égalisaient par l'intermédiaire une nouvelle fois de Joubert qui profitait d'un mauvais placement défensif des Boxers et d'un rebond laissé par le portier local (3-3). Le premier tiers, très riche en buts et en offensives, s'achevait sur ce score de parité assez flatteur pour les Toulonnais.

Le deuxième tiers commençait sur un rythme et une qualité en nette baisse, avec un léger avantage pour les visiteurs, qui permettaient à Spasic de se mettre en évidence. Mais les Boxers reprenaient peu à peu le contrôle de la rencontre. Une crosse haute de Casini leur donnait l'occasion d'installer le jeu de puissance et de faire le siège du but toulonnais... mais le gardien visiteur Martin Lopaska sortait à son tour le grand jeu avec de superbes arrêts. Les locaux trouvaient néanmoins l'ouverture en fin de supériorité, grâce à un lancer à mi-hauteur depuis la ligne bleue de Julien Hortholary (4-3). Pourtant les Toulonnais ne lâchaient rien et réussissaient encore à se relancer en inscrivant un but par Christian Ferland qui reprenait la rondelle après un rebond laissépar Spasic sur une frappe de Drzik (4-4). Pire pour les Boxers, moins de cinq minutes plus tard, les Boucaniers prenaient l'avantage grâce à Nicolas Casini, qui tirait profit d'une nouvelle action de Drzik (5-4). Les Boucaniers, tournant pratiquement sur deux lignes, pliaient mais conservaient cet avantage jusqu'à la fin du tiers au prix d'une très grande solidité défensive et mentale.

Le troisième tiers, plein de promesses avec l'indécision des débats, commençait bien pour les Boxers qui recollaient au score dès la deuxième minute : profitant d'un engagement gagné par son capitaine Sylvain Humeau dans la zone neutre, Stéphane Tartari, au prix d'une intelligente anticipation, interceptait le palet, partait en breakaway et glissait avec précision le palet entre les jambes du portier visiteur (5-5). Mais, encore une fois, les Boucaniers réagissaient très vite, qui plus est alors qu'ils étaient en infériorité numérique : après une frappe ratée de Guillaume Arnould, les visiteurs récupéraient la rondelle et se retrouvaient à trois contre un ; grâce à un jeu de passes magnifique avec un double une-deux, les attaquants toulonnais se jouaient du dernier défenseur et de Spasic, et Mathieu Coulon poussait facilement le puck dans le but vide (6-5). L'incident qui devait mettre le feu aux poudres intervenait à 45'54" : les arbitres décidaient en effet de sanctionner les Boxers pour un retard de jeu imaginaire, puis d'infliger dix minutes de pénalité à Tartari qui avait manifesté sa désapprobation. Le grand n'importe quoi pouvait alors commencer, avec des arbitres totalement dépassés et pénalisant outrageusement des Boxers particulièrement agacés, avec pas moins de quatre méconduites (Arnould, Barthélémy, Labayle et Cauly) et une exclusion définitive pour l'entraîneur-joueur de Bordeaux. Entre-temps, les locaux avaient bien essayé de réagir, en particulier avec Stéphane Labayle : à la cinquante-troisième minute, celui-ci était stoppé irrégulièrement par le dernier défenseur toulonnais alors qu'il partait défier le gardien des Boucaniers, mais contre toute attente les arbitres ne sifflaient pas de penalty (l'avantage laissé sur cette action avait vu une frappe de Duollé heurter le poteau). Ce tiers se terminait dans la plus grande confusion avec, pour l'anecdote, un septième but inscrit par les visiteurs sur un tir à mi-distance de Drzik.

Après ce match pour le moins mouvementé, les Boxers n'ont désormais plus rien à espérer dans cette poule de relégation puisque leur maintien est acquis (cela n'est pas une surprise d'ailleurs) et que la première place leur est maintenant inaccessible. Les Toulonnais, quant à eux, s'affirment comme les leaders incontestés et les favoris pour le titre honorifique de D2B.

Incontestablement, la fin de saison est dure pour les Boxers, et on le comprend aisément. Pourtant, leur jeu offensif est plutôt intéressant, mais c'est au niveau de la rigueur défensive et du manque de calme dans certains moments clés que le bât blesse. Il faut convenir malgré tout que les circonstances des quinze dernières minutes de jeu du match de ce soir ne pouvaient pas favoriser la discipline, avec un arbitrage aberrant et incohérent. Individuellement, quelques joueurs ont su se mettre en évidence : Jill Cauly, avec une combativité de tous les instants, Igor Szabados grâce à sa vitesse de patinage impressionnante qui lui permet de remonter le palet avec une rare efficacité, et Stéphane Labayle dont la puissance et la technique constituent des atouts indéniables pour l'attaque bordelaise. À noter que ce match était le dernier de Daniel Spasic sous le maillot bordelais. Merci à lui pour la superbe saison qu'il a réalisée au sein de l'effectif des Boxers !

Côté toulonnais, indéniablement la première place n'est pas usurpée pour cette très solide équipe, qui bien qu'ayant fait le déplacement en effectif réduit, est parvenue à repartir avec les deux points de la victoire de Mériadeck. C'est essentiellement l'attaque qui est le point fort des Boucaniers, avec une très grande capacité à partir en contre et des joueurs très talentueux. On retiendra notamment les prestations excellentes de Jozef Drzik et surtout de Julien Rives, joueur très vif et qui agrémente son jeu de superbes gestes techniques.

Si la fin de saison s'annonce morose pour les Boxers, il reste néanmoins deux matchs intéressants à disputer, d'abord à Boulogne face à l'ACBB, équipe qui semble enfin avoir atteint un niveau satisfaisant, et surtout à Mériadeck face à la prestigieuse formation rémoise, rencontre qui tirera un trait sur cette saison 2004-2005. Une saison qui aura été celle de la déception avec l'erreur administrative qui coûte la qualification et qu'il faudra vite oublier...

 

Bordeaux - Toulon 5-7 (3-3, 1-2, 1-2)

Samedi 5 février 2005 à 18h15 à Mériadeck.

Arbitrage de Guillaume Cisneros et Sébastien Maréchau.

Pénalités : Bordeaux 95' (6', 4', 10'+10'+10'+10'+10'+10'+5'+20'), Toulon 30' (6', 6', 10'+10').

Évolution du score :

0-1 à 01'44" : Joubert

1-1 à 05'56" : Szabados

2-1 à 09'08" : Szabados assisté de Labayle

3-1 à 11'24" : Cauly assisté de Duollé et Herraiz

3-2 à 13'10" : Rives assisté de Ferland

3-3 à 14'40" : Joubert assisté de Raffaelli

4-3 à 28'27" : Hortholary (sup. num.)

4-4 à 30'51" : Ferland assisté de Drzik

4-5 à 34'44" : Casini assisté de Drzik

5-5 à 41'28" : Tartari assisté de Humeau

5-6 à 43'57" : Coulon assisté de Ferland (inf. num.)

5-7 à 57'27" : Drzik

 

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